Nature humaine
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
Ma lecture
Alexandre, en ce 23 décembre 1999, attend. Il est prêt. Prêt à quoi ? A tout faire sauter…. Ainsi commence Nature humaine
Chaque vie se tient à l’écart de ce qu’elle aurait pu être. A peu de chose près, tout aurait pu se jouer autrement. (p9)
Serge Joncour n’y va pas par quatre chemins. On connaît son attachement à la terre, à la nature, aux campagnes que l’on ravage et qui sont en train de disparaître (je sais de quoi je parle, où je vis j’ai vu en 6 ans le paysage changé). Mais comme il est romancier, il utilise ce laps de temps pour évoquer de 1976 à 2000, début de ce nouveau millénaire tant à la fois redouté et prometteur suivant le camp que l’on se choisit, l’histoire du domaine des Bertranges où vit Alexandre et celui-ci a choisi.
Agriculteur d’une trentaine d’années, il revoit ses « presque » trente glorieuses mais qui n’ont de glorieuses que le nom, car elles furent jalonnées de désastres, de la canicule de 76 au bug annoncé du passage à l’an 2000 et parcourt le chemin qui l’a mené à décider d’employer les grands moyens puisque désormais il n’espère plus rien ou plutôt parce que ce chemin l’a amené à revoir son avenir.
C’est une fresque de nos campagnes que raconte Serge Joncour, sur les bouleversements opérés en trois décennies, les révoltes qu’elles soient humaines ou l’œuvre de la nature elle-même, une époque pleine de mutations. Une plongée dans un monde qui a bouleversé les paysages, les usages, le sol pour répondre à la frénésie de la vitesse de déplacements de ses habitants, de la production agricole, toujours plus grand, toujours plus vite, toujours plus……
Trois générations cohabitent sur cette terre dont Alexandre est l’héritier, trois générations ancrées dans cette ferme et qui d’ailleurs ne s’en éloignent guère une fois la retraite arrivée sauf pour la dernière génération, celle qui part pour les villes, pour l’ailleurs à part Alexandre qui lui ne voyage pas, encore moins loin et surtout pas en avion, jamais, même par amour.
Serge Joncour fait d’Alexandre un bienheureux jusqu’au jour où Constanze va croiser sa route, une allemande qui va semer le doute dans son esprit, elle, si différente dans ses aspirations, elle avec ses amis révolutionnaires, elle qui pourtant aime le parfum de la menthe fraîche dans les prés de la ferme.
Alexandre est la génération charnière, celle des choix et en intégrant les changements politiques mais aussi les différentes catastrophes et combats menés qui ont jalonné cette période, l’auteur, romancier-sociologue, revient sur les interrogations qui se posent que ce soit pour l’homme mais également pour la nature, pour l’environnement.
Encore une fois, non seulement l’ambiance rurale, presque charnelle avec le sol est bien rendue mais les aspects psychologiques de chacun, ses ambitions, ses doutes et parfois ses prises de position radicales, comme avec le personnage du père Crayssac, terrien de la première heure et visionnaire, sont propices à la réflexion.
C’est un roman qui allie questionnements, prises de position mais également relations inter générationnelles et humaines au sein d’un territoire, d’un héritage familial lié à un environnement, à une conception de son travail et son rapport à la nature mais qui doit faire face à un monde en pleine mutation. Concilier nature et travail pour ceux qui sont liés intimement à elle.
J’ai beaucoup aimé avoir confirmation de mon ressenti que tout va très vite, que les paysages changent, que nos modes de vie changent et toute la question est de savoir si tout cela est positif ou pas. A nous de faire nos choix.
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
Ma lecture
Alexandre, en ce 23 décembre 1999, attend. Il est prêt. Prêt à quoi ? A tout faire sauter…. Ainsi commence Nature humaine
Chaque vie se tient à l’écart de ce qu’elle aurait pu être. A peu de chose près, tout aurait pu se jouer autrement. (p9)
Serge Joncour n’y va pas par quatre chemins. On connaît son attachement à la terre, à la nature, aux campagnes que l’on ravage et qui sont en train de disparaître (je sais de quoi je parle, où je vis j’ai vu en 6 ans le paysage changé). Mais comme il est romancier, il utilise ce laps de temps pour évoquer de 1976 à 2000, début de ce nouveau millénaire tant à la fois redouté et prometteur suivant le camp que l’on se choisit, l’histoire du domaine des Bertranges où vit Alexandre et celui-ci a choisi.
Agriculteur d’une trentaine d’années, il revoit ses « presque » trente glorieuses mais qui n’ont de glorieuses que le nom, car elles furent jalonnées de désastres, de la canicule de 76 au bug annoncé du passage à l’an 2000 et parcourt le chemin qui l’a mené à décider d’employer les grands moyens puisque désormais il n’espère plus rien ou plutôt parce que ce chemin l’a amené à revoir son avenir.
C’est une fresque de nos campagnes que raconte Serge Joncour, sur les bouleversements opérés en trois décennies, les révoltes qu’elles soient humaines ou l’œuvre de la nature elle-même, une époque pleine de mutations. Une plongée dans un monde qui a bouleversé les paysages, les usages, le sol pour répondre à la frénésie de la vitesse de déplacements de ses habitants, de la production agricole, toujours plus grand, toujours plus vite, toujours plus……
Trois générations cohabitent sur cette terre dont Alexandre est l’héritier, trois générations ancrées dans cette ferme et qui d’ailleurs ne s’en éloignent guère une fois la retraite arrivée sauf pour la dernière génération, celle qui part pour les villes, pour l’ailleurs à part Alexandre qui lui ne voyage pas, encore moins loin et surtout pas en avion, jamais, même par amour.
Serge Joncour fait d’Alexandre un bienheureux jusqu’au jour où Constanze va croiser sa route, une allemande qui va semer le doute dans son esprit, elle, si différente dans ses aspirations, elle avec ses amis révolutionnaires, elle qui pourtant aime le parfum de la menthe fraîche dans les prés de la ferme.
Alexandre est la génération charnière, celle des choix et en intégrant les changements politiques mais aussi les différentes catastrophes et combats menés qui ont jalonné cette période, l’auteur, romancier-sociologue, revient sur les interrogations qui se posent que ce soit pour l’homme mais également pour la nature, pour l’environnement.
Encore une fois, non seulement l’ambiance rurale, presque charnelle avec le sol est bien rendue mais les aspects psychologiques de chacun, ses ambitions, ses doutes et parfois ses prises de position radicales, comme avec le personnage du père Crayssac, terrien de la première heure et visionnaire, sont propices à la réflexion.
C’est un roman qui allie questionnements, prises de position mais également relations inter générationnelles et humaines au sein d’un territoire, d’un héritage familial lié à un environnement, à une conception de son travail et son rapport à la nature mais qui doit faire face à un monde en pleine mutation. Concilier nature et travail pour ceux qui sont liés intimement à elle.
J’ai beaucoup aimé avoir confirmation de mon ressenti que tout va très vite, que les paysages changent, que nos modes de vie changent et toute la question est de savoir si tout cela est positif ou pas. A nous de faire nos choix.
De la sécheresse à la tempête
De 1976 à l’aube de l’an 2000, Serge Joncour raconte l’évolution de la France à travers le regard d’un jeune agriculteur du Lot. Ce faisant, il dévoile beaucoup de la Nature humaine.
Après Chien-Loup, revoilà Serge Joncour au meilleur de sa forme. Nature humaine est un roman riche, épique, tranchant. Il s’ouvre en juillet 1976, à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent certes pas connaître, mais qui a marqué tous ceux qui comme moi l’ont vécue. En juillet, la première grande canicule provoque de nombreuses interrogations et une remise en cause du système productiviste: «Cet été de feu avait déréglé tout le monde, avait tout chamboulé.» Pour les agriculteurs, le choc est rude. Et ce n’est pas «l’impôt canicule» décrété par le gouvernement de Giscard d’Estaing qui est susceptible de les rassurer. À commencer par les Fabrier, la famille mise ici en scène. Les trois générations qui s’activent dans les champs brûlés par le soleil entonnent leur chant du cygne. Ils plantent pour la dernière fois du safran, une culture qui exige beaucoup de main d’œuvre et ne peut plus rivaliser au niveau du prix avec les importations d’Iran, d’Inde ou du Maroc.
Les grands-parents sont usés, les parents pensent à la retraite. Mais pour cela, il faudrait que leur fils Alexandre se décide à reprendre l’exploitation. Car ses trois sœurs ont déjà choisi une autre voie. Caroline, qui s’apprête à passer son bac, partira étudier à l’université de Toulouse. Vanessa, 11 ans, rêve d’être photographe et parcourt déjà la région avec son instamatic en bandoulière. Quant à Agathe, 6 ans, elle suivra sans doute ses sœurs.
Mais Alexandre n’a pas encore décidé de son avenir. Et ce n’est pas le Père Crayssac qui va l’encourager. Vieux contestataire, il a été de tous les combats, se rend régulièrement au Larzac où l’armée envisage d’installer un camp d’entraînement, refuse même que les PTT installent une ligne téléphonique sur ses propriétés. D’un autre côté, Alexandre voit bien les camions-citernes des militaires venir abreuver les bêtes et doit bien constater que «sans les Berliet de l’infanterie, les vaches auraient été aussi desséchées que le fond des mares.»
Si ce roman est si réussi, c’est qu’il met en lumière les contradictions, les espoirs et les illusions des uns avec l’expérience et les peurs des autres. En choisissant de se concentrer sur quelques dates-clé de notre histoire récente comme l’élection de François Mitterrand en 1981, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 ou encore la tempête Lothar en 1999, quelques jours avant le basculement redouté vers l’an 2000, Serge Joncour souligne avec vigueur les changements dans la société, le divorce croissant entre l’homme et la nature.
Alexandre, qui a rencontré Constanze – étudiante venue d’Allemagne de l’est – dans la colocation de sa sœur à Toulouse, devenant alors le gardien des valeurs et des traditions dans un monde qui ne jure que par le progrès, la technologie, les «grandes infrastructures». Le but ultime étant alors de désenclaver le pays, y compris ce coin du Lot. Pour se rapprocher de sa belle, il va se rapprocher des étudiants qu’elle côtoie, antinucléaires prônant des actions radicales, et se brûler à son tour les ailes.
Si une lecture un peu superficielle du roman peut laisser croire à un manuel conservateur soucieux de conserver la France d’antan avec ses paysans et une agriculture raisonnable, pour ne pas dire raisonnée, Serge Joncour est bien trop subtil pour en rester là. À l’image de son épilogue, il préfère poser les questions qu’apporter les réponses, donner à son lecteur matière à réflexion et, sous couvert du roman, rapprocher deux mots qui ont trop eu tendance à s’éloigner, nature et humain. N’est ce pas ce que l’on appelle l’écologie?
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