Apprendre à lire
  • Date de parution 10/01/2018
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 200 gr
  • ISBN-13 9782246813996
  • Editeur GRASSET
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format
famille relation père fils Romans français Homosexualité

Apprendre à lire

3.74 / 5 (104 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Approchant de la soixantaine, Antoine, directeur de presse, se rapproche de son père, veuf immigré de Sardaigne voici bien longtemps, analphabète, acariâtre et rugueux. Le vieillard accepte le retour du fils à une condition  : qu’il lui apprenne à lire. Désorienté, Antoine se sert du plus inattendu des intermédiaires  : un jeune prostitué aussitôt bombardé professeur. S’institue entre ces hommes la plus étonnante des relations. Il y aura des cris, il y aura des joies, il y aura un voyage.Le père, le fils, le prostitué. Un triangle sentimental qu’on n’avait jamais montré, tout de rage, de tendresse et d’humour. Un livre pour apprendre à se lire.

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  • Date de parution 10/01/2018
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 200 gr
  • ISBN-13 9782246813996
  • Editeur GRASSET
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Attention , immense coup de coeur.


Je connaissais la plume humoristique de Sébastien Ministru par le biais de ses pièces de théâtre "Cendrillon ce macho, Fever, Excit...", son humour parfois caustique par le biais de ses chroniques en radio, mais j'ignorais cette écriture sensible, tout en "retenue, tendresse et émotion".


C'est son premier roman, il est juste MAGNIFIQUE. A lire absolument !


Antoine, approche la soixantaine, il est directeur de presse accaparé par son travail. Il s'était éloigné de son père avec qui les relations ont toujours été difficiles et compliquées.


Antoine vit en couple avec Alex (artiste peintre) depuis trente ans. Ce duo est au fil du temps devenu platonique. Antoine s'offre de temps à autre des relations tarifées. C'est comme cela qu'il rencontrera Raphaël, surnommé Ron, un étudiant instituteur qui rêve de partir en Australie.


Un jour, le père d'Antoine lui demande de lui apprendre à lire et à écrire ! Antoine est un peu désarçonné, et pense à une lubie pour l'emmerder ... mais non son père y tient. Il veut savoir lire et écrire, et si au paradis on lui demandait sa signature pour entrer ?


Peu à peu, Antoine se rendra compte de la souffrance de son père, d'origine sarde envoyé à l'âge de six ans comme berger à la montagne. L'école et l'éducation lui ont purement et simplement été supprimées. Immigré ensuite pour travailler dans les mines, il n'a jamais pu signer le bulletin de son fils... Frustrations..  Il perdra sa femme très jeune, trop jeune et deviendra acariâtre, grincheux, c'est comme ça qu'ils s'étaient éloignés.


Antoine s'en rapproche à présent, s'occupant du vieil homme, il essaie de lui apprendre à écrire, mais c'est compliqué, il n'a pas la patience, la méthode.


Un jour il demandera à Ron de prendre le relais. Ron s'investira pendant quelques mois bien au delà de l'apprentissage de l'écriture et de la lecture, il permettra au père de s'ouvrir, de communiquer plus. Le père s'attachera à Ron, changera. Ron sera un peu le trait-d'union "père-fils", à la base de cette initiation filiale.


J'ai aimé ce premier roman en partie initiatique qui indirectement nous parle de l'immigration italienne, de la relation père-fils, de la honte et de la souffrance face à son analphabétisme. J'ai aimé l'écriture à la fois franche, pudique et sobre de Sébastien Ministru, retrouvant son humour.


Un premier roman empreint d'humilité, d'émotions. Un petit bijou tout simplement magnifique.


Foncez, c'est une très belle découverte.


Immense ♥♥♥♥♥

Il n’y a pas d’âge pour apprendre

Un beau roman d’initiation entre un père âgé et illettré et son fils, cadre d’entreprise. Un roman pudique et touchant pour les débuts en littérature de Sébastien Ministru.

Décidément la Belgique est à l’honneur en ce début d’année. Après Les Déraisons d’Odile d’Oultremont et Le champ de bataille de Jérôme Colin voici un troisième premier roman venu d’Outre-Quiévrain, également signé d’un chroniqueur à la RTBF, par ailleurs auteur dramatique.

Pour son premier roman, Sébastien Ministru nous propose une variation sur un grand classique du roman, la relation père-fils. Mais cette fois le fils est proche de la retraite et le père a dépassé les quatre-vingt ans. Antoine est directeur de presse, chargé de mener à bien une fusion-acquisition et vit dans la hantise que son père, qui vit seul, oublie de fermer le robinet du gaz. S’il se charge de l’intendance et vient régulièrement lui rendre visite, il n’a en général droit qu’à des remontrances et critiques sur cette société étrange qu’il analyse notamment via le petit écran. « Pour lui, les journalistes sont tous des hypocrites qui ne pensent pas ce qu’ils disent. Je lui ai un jour expliqué que c’était le rôle du présentateur du journal de ne pas penser ce qu’il disait, ce à quoi il m’a répondu qu’il fallait vraiment n’avoir aucune estime de soi pour faire du mensonge son métier. »

Ces contingences domestiques vont prendre un tour plus particulier le jour où il doit faire face à une demande particulière: son père veut apprendre à lire. Une demande qui l’oblige à creuser la biographie familiale, car il n’avait jamais pensé qu’il faisait partie de cette frange illettrée de la population. Et surtout ce que cette situation pouvait avoir de déstabilisant pour lui. « Mon père ne savait ni lire ni écrire parce qu’il avait dû obéir aux ordres de sa famille qui lui avait refusé le droit de fréquenter l’école et confisqué à jamais le droit de s’affranchir. Je voulais bien le croire mais il n’avait pas dû être le seul dans ce temps-là. Ce que j’avais oublié de prendre en considération c’était la souffrance qu’il avait dû endurer en silence et qui avait sans doute, fait de lui cet homme rude et difficile. »

D’abord réticent, il finit par accepter mais se rend très vite compte qu’il n’a pas la pédagogie nécessaire, à moins que ce ne soit la peur de se faire constamment rabrouer par ce berger d’origine sarde, émigré devenu veuf trop tôt et qui a trouvé un peu de réconfort dans la fréquentation de prostituées. Ou parce qu’il pressent que cet apprentissage le déstabiliser, lui qui avait réussi jusque là à bien cloisonner son existence, à vivre une relation apaisée avec Alex, l’artiste-peintre qui partage sa vie » je l’ai vu, il m’a vu, on s’est plu. Ce qui nous a permis, ce soir-là, de nous rapprocher et de ne plus jamais se quitter. C’est exactement ainsi que Ia scène s’est déroulée, avec une facilité inouïe à nous indiquer la voie du bonheur. Le contraire de la passion ».

Aussi, pour se divertir, il a lui aussi recours aux services tarifés de jeunes hommes. C’est lors de l’un de ses rendez-vous clandestins qu’il va avoir l’idée, en découvrant que son amant entend se consacrer à l’enseignement, de l’engager non plus pour le sexe mais pour qu’il apprenne à son père à lire et écrire.

En inventant ainsi un nouveau trio, Sébastien Ministru va réussir, après quelques péripéties que je vous liasse découvrir à retisser des liens, à réapprivoiser l’histoire familiale et même à remettre en question sa propre existence. On imagine alors que la réflexion paternelle, quand il veut savoir pourquoi cette soudaine lubie et qu’il lui dit

« Peut-être que lire, ça fait mourir moins vite. » prendre tout son sens. « La forme des signes qu’il traçait avec cette volonté de prendre beaucoup d’espace révélait une autre part de lui, longtemps enfouie et qui, c’était vraiment ça le miracle, lui rendait le sourire qu’enfant on lui avait confisqué. » Avec pudeur et beaucoup de sensibilité..

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