
On était des loups
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Il y a la nature et la tragédie qui animent depuis toujours les romans de Sandrine Collette pour en faire une des grandes figures de la littérature noire, ceci même si elle a toujours débordé des cases avec une écriture épurée nous entraînant dans les méandres de l'âme humaine avec son cortège de contradictions où la monstruosité des sentiments côtoie la beauté des émotions dans une lutte âpre et sombre, souvent sublimée par l'immensité d'espaces sauvages plutôt hostiles. Intégrant la collection Sueurs froides chez Denoël, la romancière a rapidement fait l'unanimité auprès des lecteurs du genre en obtenant des prix prestigieux comme le Grand Prix de la Littérature Policière pour son premier roman Des Noeuds d'Acier (Denoël/Sueurs froides 2008) ou le Prix Landerneau du polar pour Il Reste La Poussière (Denoël/Sueurs froides 2016). En étant désormais publiée dans la collection blanche des éditions Jean-Claude Lattès depuis trois ans, Sandrine Collette n'a rien changé de ses thèmes de prédilection mais atteint désormais un lectorat plus large comme l'atteste d'ailleurs l'attribution de récompenses littéraires qui ne souffriraient pas de célébrer un ouvrage estampillé dans une collection noire. Et même si elle a de quoi agacer, on connaît le résultat de la démarche, puisque son nouveau roman On Etait Des Loups est désormais auréolé de distinctions issues d'une tout autre catégorie littéraire telles que le Renaudot des lycéens ou le Prix Jean Giono qui font l'éloge d'un roman à la fois sobre et puissant.
En revenant de sa traque d'un loup qui s'était approché trop près du domaine, Liam se doute bien qu'il s'est passé quelque chose, lorsqu'il se rend compte que son fils Aru ne court pas à sa rencontre comme à l'accoutumée. A proximité de la maison, il découvre les empreintes d'un ours puis le corps lacéré de sa femme sans vie qui est parvenue à protéger son petit garçon de cinq ans encore vivant. Tout un univers qui s'écroule avec la certitude pour Liam qu'un enfant ne peut vivre seul avec son père dans cet environnement sauvage. Bien décidé à confier son fils à son oncle qui habite le bourg lointain, Liam entame un périlleux voyage à dos de cheval en tentant de contenir la détresse qui le submerge. Mais sur un chemin parsemé d'embûches, nul ne peut dire ce qu'il va advenir d'un père désemparé et d'un fils mutique qui semble de plus en plus terrifié par la tournure des événements dont il ne peut saisir le sens.
Le rythme lent et régulier du pas des chevaux qui résonnent dans l'immensité d'un paysage sauvage, les allusions au climat qui se détraque avec ces orages d'une tout autre nature ou ce tapis de neige qui se fait moins épais, il n'y a rien d'anodin dans On Etait Des Loups où Sandrine Collette prend soin de nous livrer un texte dépourvu de fioritures pour se concentrer sur l'essentiel d'une relation entre un père et une fils qui se construit dans la douleur d'une femme/d'une mère absente. On adopte ainsi le point de vue de Liam et de son désarroi quant au devenir de son fils qui lui pose un véritable dilemme comme la romancière sait le mettre en scène d'une manière à la fois habile et prenante afin de nous entrainer dans le sillage d'un parcours chaotique et oppressant à l'image de la nature qui entoure les personnages. Il ne s'agit d'ailleurs pas que d'un simple décor, mais du refuge de Liam qui a choisi de fuir la compagnie des hommes afin de se recentrer sur l'essentiel mais en acceptant tout de même la présence de sa femme qui devenait le centre de son univers. Alors que tout s'écroule autour de lui, l'enjeu réside à savoir comment ce misanthrope vivant en autarcie va-t-il tolérer la présence de son fils qu'il juge trop vulnérable pour vivre dans un tel environnement. Mais ne s'agit-il pas d'un prétexte pour se débarrasser d'un poids trop encombrant où l'on décèle malgré tout des liens forts qui le lient à cet enfant dont il ne sait que faire. Tout cela se construit au gré d'un cheminement lent et incertain rythmé par la force de la colère et du désespoir qui se traduit soudainement par une scène dramatique au bord d'un lac désert où le père se heurte une nouvelle fois à la présence trop pesante de son fils. Puis le récit prend une autre allure avec la rencontre d'un vieillard singulier et inquiétant qui tourne à la confrontation en révélant toute la vulnérabilité de Liam. C'est sans doute dans ce registre du suspense et de la tension que Sandrine Collette révèle tout son savoir-faire tandis que la tournure des événements met en lumière la force des liens qui unissent un père à son fils au-delà de toutes considérations pratiques qui sont brutalement balayées par la détresse d'une perte imminente. D'un bout à l'autre du récit, on reste ainsi submergé par le poids des émotions que Sandrine Collette décline avec une belle sobriété pour nous entrainer dans ce périple sauvage et confondant de beauté où les liens du sang se révèlent bien plus forts que tout autre sentiment. Une alliance à la fois sombre et lumineuse pour ce récit d'une force incandescente.
Liam est notre narrateur, écrit à la première personne, Sandrine Collette nous fait rentrer dans ses pensées. C'est fort, puissant, impossible de le lâcher, je l'ai lu d'une traite.
Liam vit avec Ava dans les montagnes, complètement à l'écart du monde. Il a 37 ans, il a rencontré Ava étudiante à l'époque il y a 15 ans, elle l'a suivi... Il y a aussi le môme, Aru, presque 6 ans. Il aurait pu faire sans, c'est Ava qui s'en occupe. Il est chasseur, trappeur et lorsqu'il rentre à la maison après quelques jours dans les montagnes, Aru l'attend et court à sa rencontre. Liam aime ça mais il ne sait l'exprimer.
En jour, rentrant d'une traque au loup qui s'était trop approché du foyer, Aru ne vient pas à sa rencontre. Il pressent de suite que quelque chose est arrivé.
En effet, Ava git, des traces d'ours lui ayant pris la vie, son corps protégeant le petit.
Liam est dévasté, Ava c'était son amour. Que lui reste-t-il ? Aru, un second choix, pas le sien...
Que faire ?
On entre dans ses pensées, ses contradictions. Comment lui expliquer que sa mère...que faire avec lui ?, ce monde hostile n'est pas fait pour lui. Aru aura bientôt six ans, inimaginable de le laisser seul lorsqu'il part chasser quelques jours.
Il décide de le conduire en ville, chez sa tante, lui confier, l'abandonner. Commence alors un périple à cheval, entre le père et le fils... Un fils qui ne parle pas, comme son père ..
Les choses ne tournent pas comme prévu, sur la route tout est possible...
C'est incroyable la force de l'écriture de Sandrine Collette, elle capte votre attention dès les premières pages. Impossible de lâcher le livre avant la fin. Une tension est créée, croissante d'entrée de jeu. C'est bouleversant, elle fait à chaque fois un tour de force entrant avec intensité dans la psychologie de l'homme.
Liam est un être blessé, maltraité enfant, d'origine pauvre, ayant fui pour ne pas être comme ses semblables. Le deuil et le chagrin l'anéantissent.
C'est aussi la découverte de la paternité, difficile de se comporter en humain quand on vit avec la nature hostile et les animaux sauvages.
La nature est décrite de manière somptueuse. Un style et une écriture hors du commun. Ce texte est de la même veine que "Le fils de l'homme" de Del Amo , mon avis ici
Un petit bijou. Un gros coup de coeur.
Ma note : ♥♥♥♥♥
On ne naît pas père
Le pitch
Un homme en marge de la société, vivant dans une région de montagne reculée, contraint de s’occuper seul de son petit garçon de cinq ans après la mort tragique de sa compagne, entame un long voyage à cheval avec son fils, dans les montagnes sauvages. Un questionnement sur l’amour filial où la nature tient le premier rôle. Une histoire sombre et âpre qui étonne par son style serré, oralisé, que je trouve particulièrement touchant. Un très bon cru de Sandrine Collette sur la naissance d’un père en milieu hostile. Un beau livre sur la mort d’un monde et la renaissance d’un homme.
Pourquoi je vous le conseille ?
Car c’est un beau roman sur le deuil, la paternité, la violence des hommes et leur place dans une nature pleine de beauté et de surpuissance. Parce que Sandrine Collette, loin d’une veine manichéiste qui glorifierait la nature à tout prix, s’interroge sur cette frontière ténue qui distingue l’homme de l’animal. Car c’est un roman d’apprentissage qui se dévore comme un thriller, dans une langue sèche et poétique. Car c’est un roman initiatique qui se nourrit d’espérance. « Ça n’existe pas la vie d’un homme qui ne regretterait rien (…) Les erreurs ça sert à être pardonné. » Pour questionner la place de l’homme dans la nature, et ce qui peut, malgré la violence et les aléas de l’existence, faire bifurquer une route pour conduire l’homme vers son humanité.
RESTER HUMAIN. On est dans la tête de Liam, un chasseur vivant « comme une bête au milieu de la montagne », et pour qui rester humain est un combat de chaque instant. « Ce qui m’a toujours intéressée, c’est la frontière entre l’humanité et l’animalité », explique Sandrine Collette. On retrouve dans On était des Loups ce monde sauvage cher à l’autrice, aussi fascinant qu’inquiétant, aussi sublime que cruel. Liam, notre héros, le sait bien, lui qui a choisi de vivre isolé dans les forêts montagneuses, où il passe ses journées à chasser le gibier. Seule la jolie Ava a réussi à l’apprivoiser et lui a donné un fils, Aru. Mais quand il la retrouve morte, déchiquetée par un ours, il se retrouve seul avec leur fils. Que peut-il faire désormais de ce gamin de 5 ans, inapte à survivre en milieu hostile ? Tiraillé entre le désir de se débarrasser de son fiston encombrant et la nécessité d’assumer son rôle de père protecteur, Liam va s’engager dans un voyage aux allures de parcours initiatique.
DEVENIR PÈRE. « La chose qu’il demande le gosse c’est un peu de tendresse un truc comme ça. Il ne le dit pas c’est invisible sauf que c’est tellement là que l’air en frissonne, et je sens les vibrations vers moi que je repousse d’un geste de la main et je voudrais lui dire que c‘est pas la peine, la tendresse je n’en ai pas du tout ou pas pour lui (…) ». Il y a quelque chose d’une parabole dans cette œuvre qui comme toutes celles de l’autrice, questionne la frontière entre humanité et bestialité. Naît-on homme ? Naît-on père ? La situation de Liam le renvoie à son propre passé, son enfance volée, sous les coups et l’indifférence de ses propres parents. Comment dès lors se construire sans fondations ? Peut-on échapper à son passé ? À son destin ? L’auteur montre bien comment d’une tragédie peut naître la joie, et le mal devenir un remède alors que d’un chapitre à l’autre, nous passons de la peur à la douleur et de la souffrance à l’espérance.
UNE VOIX SINGULIÈRE. Collette donne une épaisseur particulière à ce combat intérieur féroce, dans un texte ramassé, d’une écriture serrée et sèche, presque vide de ponctuation. Dans un récit déroulé à la première personne, comme un flux de pensée dont on ne sort jamais, on accompagne Liam dans les replis les plus sombres de son âme, parfois jusqu’à l’inimaginable. Sandrine Collette a su trouver un rythme, un ton, une voix qui en disent long avec très peu de mots et presque sans virgules. Le monologue d’un homme à l’état sauvage qui part en quête de son humanité, s’ouvrant à questionnements douloureux, des pensée innommables, une colère viscérale. « Je suis en colère contre la vie le monde, le monde je jure je lui ferai la peau ». Jusqu’où sa haine ira-t-elle ? Ce cheminement d’homme et de père provoque certaines émotions fortes au détour d’une phrase, d’un sentiment à peine suggéré. Sandrine Collette a le don de me glacer et de m’émouvoir. « En vrai c’est la lueur éperdue dans ses yeux bleus qui me rend dingue, cette lueur qui me cherche simplement pour s’accrocher à moi, pour que j’ouvre une brèche une possibilité la largeur de mes bras et cette quête-là, cette prière muette je n’y arrive pas il peut toujours rêver. »
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