Demain, le jour
  • Date de parution 26/08/2022
  • Poids de l’article 328 gr
  • ISBN-13 9782354089900
  • Editeur MNEMOS
  • Format 200 x 141 mm
  • Edition Grand format

Demain, le jour

3.81 / 5 (53 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 26/08/2022
  • Poids de l’article 328 gr
  • ISBN-13 9782354089900
  • Editeur MNEMOS
  • Format 200 x 141 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Comme promis, me voici de retour ! Avec un texte dont je vous avais parlé dans mon dernier article qui annonçait ma pause estivale. Je me suis procuré Demain, le jour de Salomon de Izarra dans la dernière opération #OpAllStars. Le résumé me faisait un peu penser à Ceux de la montagne évanouie que j’avais adoré, donc je me suis jetée dessus. Malheureusement, et ça commence bien l’année ^^, ç’a été un petit flop. Je vous explique tout ça !

Un récit de souvenirs

Souvenirs, souvenirs

Je vous retrouve en mon cœur

Et vous faites refleurir

Tous mes rêves de bonheur

Retour dans le passé

Heu, oui, alors non, en fait ce n’est pas ça. Le bonheur dans ce texte n’existe pas. Demain, le jour commence avec le récit d’un connard (qui se définit comme tel tout au long du texte). Celui-ci raconte son passé et son ascension. Le roman alterne ensuite trois points de vue principaux : celui de Paul le connard, de Suzanne, jeune femme libre et forte qui tente de se défendre dans cette société patriarcale et Armand, un bon bougre qui a déjà bien vécu mais qui traîne aussi quelques casseroles.

Ces différents personnages racontent, par le biais d’enregistrements, de missives à leurs proches ou au lecteur, leur passé. Ce n’est pas inintéressant du tout, d’autant que les trois points de vue sont très distincts, avec des registres de langage différents et bien marqués. En revanche, c’est long. Très long. Trèèèèèèèèèèèèèèèèès trèèèèèèèèèèèèèès long. Surtout que cet accident de train n’arrive pas tout de suite, et donc on a tout ces blablas pendant un temps assez étendu avant de comprendre qui sont ces gens et pourquoi ils racontent leur vie. Cela semble de prime abord assez décousu et j’ai bien eu du mal à voir où se trouvait le lien entre ces différents récits. J’avais l’impression de lire un très long prologue avant de rentrer dans le vif du sujet – le déraillement du train. Malgré tout, je dois reconnaître que l’idée est bonne : il s’agit de mimer, dans la psychologie des personnages, le huis clos dans lequel ils sont enfermés. Isolement extérieur, isolement psychologique.

Des personnages manquant de nuances

Mais j’avoue que, malgré l’intérêt d’un tel récit de souvenirs personnels, je n’ai pas été emballée par celui-ci. En effet, Paul le connard, hé bien est un connard – je n’ai pas vraiment d’affinités avec ce genre de personnages, donc une page de connardise ça va, deux pages un peu moins, cinquante ça me gave. Surtout qu’il le répète à tout bout de champ, donc c’est fatigant. Ensuite, Suzanne est bien gentille mais elle est un peu pâlotte quand même, et le contraste entre sa droiture et la figure de Paul manque de nuances. Enfin, Armand le molasson fait le pont entre les deux : on pourrait se dire que la nuance est là mais justement, c’est trop artificiel pour que ça fonctionne, selon moi.

Un récit fantastique

Bon, et alors, ce déraillement du train, dans les Vosges embrumées ? Hé bien il arrive un peu par hasard, comme un cheveu sur la soupe. Et quand on pense que ça y est, enfin nous voilà dans le vif du sujet, ben paf, les trois personnages retournent en arrière pour continuer de se raconter.

De ce fait, la trame principale de Demain, le jour est très très réduite. On la retrouve uniquement par allusions ici et là. On n’y plonge jamais vraiment, et finalement on se demande si cette trame est vraiment la principale. L’auteur exerce alors un tour de passe-passe, nous faisant croire que le récit est celui du déraillement du train (et on attend de l’action ensuite). Mais en fait, il s’agit davantage d’une introspection personnelle effectuée par trois personnages, et qui est la conséquence du déraillement du train. Là où on attendait du fantastique à fond les ballons et de l’action, on a finalement des personnages qui se recentrent et s’enferment dans leurs souvenirs, comme pour essayer de trouver dans leur passé la signification de ce qu’ils vivent présentement.

De ce fait, j’ai été frustrée pendant tout le temps du roman, car à la suite du déraillement du train, il ne se passe pas vraiment grand-chose. J’attendais… une ambiance un peu post-apo, du fantastique, quelque chose d’aussi brumeux et étrange que Ceux de la montagne évanouie… Mais comme on revient sans cesse en arrière, on ne peut pas vraiment s’imprégner de l’atmosphère présente et se concentrer sur ce récit seul, d’autant qu’il ne prend jamais la place principale dans le texte.

Un manque d’approfondissement

Des questions qui restent sans réponses

J’ai bien saisi que l’auteur jouait avec nos attentes, et déviait la trame du récit comme il faisait dérailler son train. Je pense avoir bien saisi l’intérêt de ce passe-passe. Toutefois je ne suis pas parvenue à comprendre où l’auteur voulait nous mener.

Pourquoi ce train déraille ? Pourquoi personne ne vient au secours des personnages ? On sait, par le récit du passé des personnages, pourquoi ceux-ci se sont trouvés là à ce moment. On sait aussi que leur histoire est profondément liée au contexte historique. En effet, on est en 1936, les souvenirs de la Première Guerre mondiale sont encore là. Et on sent bien que l’avenir est sombre. J’ai bien aimé ce cadre. Mais la suite des événements m’ont paru assez peu probables. Peut-être est-ce là que se niche le fantastique. Les personnages tentent de survivre en rejoignant un village, où il se passe des trucs assez… bizarres et effrayants.

Sur ce plan, j’ai trouvé l’histoire assez farfelue, d’abord. J’avais l’impression de lire une sorte d’histoire de zombies dans un cadre réaliste, c’était très bizarre. Ensuite, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est jamais développé plus de quelques pages, comme une sorte de parenthèse. Et puis ce n’est pas creusé non plus. On finit par connaître le fin mot de l’histoire avec l’intervention d’un 4e personnage qui se raconte. Mais je n’ai pas accroché non plus.

Des invraisemblances et de l’incompréhension

Et puis il y a des invraisemblances… Un personnage qui raconte sa propre mort en direct, pour moi ça ne marche pas à l’oral mais encore moins à l’écrit. C’est le genre de choses qui m’énervent parce que ça casse totalement l’illusion romanesque, ça ne tient pas debout. Un train qui déraille sans que personne ne vienne, un village alsacien livré à lui-même sans que personne de l’extérieur ne se rende compte qu’il y a un truc qui cloche… Non, décidément mon esprit doit être trop cartésien.

Alors quand est venue la fin de Demain, le jour, j’ai fermé le livre sans enthousiasme. Demain et le jour, je ne les ai jamais vus. Mais peut-être est-ce là l’intérêt du roman, justement : enfermer personnages et lectorat dans un passé sombre sans espoir d’un lendemain plus lumineux. Toutefois, je n’ai franchement pas été passionnée par ces personnages meurtris au passé tout pourri, ni convaincue par les événements qui se déroulent dans le village.

Je pense que je n’ai pas compris où l’auteur voulait en venir. De ce fait, je pense que je suis passée complètement à côté du roman…

Demain, le jour est un roman bien surprenant. Jouant avec le lecteur, décentrant complètement l’intérêt du texte, Salomon de Izarra propose un récit surprenant et décalé. J’ai bien saisi l’idée du huis clos, de l’enfermement psychologique et de ce lendemain promis mais inaccessible. En revanche, je n’ai pas été séduite par les personnages dont le passé ne m’a pas vraiment captivée, ni par leurs traits manquant de nuances selon moi. Je n’ai pas non plus bien compris où l’auteur voulait nous amener, quel message il faut tirer de ce texte ni certains choix narratifs effectués. Je referme donc ce titre en étant consciente d’avoir complètement loupé le coche, et déçue, aussi, de ne pas avoir eu de passages qui m’ont coupé le souffle.

Salomon de Izarra dispose de plusieurs cordes à son arc. Il est professeur et prépare également une thèse sur l’écriture de l’enfermement, en plus d’être guitariste dans un groupe de black metal symphonique. La thématique de l’enfermement est présente dans ses écrits, en lien avec celle de la folie : Nous sommes tous morts (Rivages, 2014) et Camisole (Payot & Rivages,2016). Son nouveau roman, Demain, le jour paraîtra chez Mnémos collection Mü à la fin août et on y retrouvera ses thèmes de prédilection dans un roman fantastique.

L’histoire commence en 1936, une période trouble de l’histoire prise entre deux guerres et les terribles répercutions qu’elles ont laissées. Dans les Vosges, un train fait la liaison vers l’Allemagne mais n’arrivera jamais à destination. Un terrible accident se produit dont ne sortiront indemnes que trois personnes : 2 hommes et une femme. Ils vont parvenir à trouver refuge dans un village tout proche, perdu au milieu de la forêt et des montagnes. Mais l’endroit va vite s’avérer plus dangereux que salutaire quand le maire va leur expliquer les événements survenus dans les dernières semaines.

Le récit est raconté par les 3 survivants de l’accident de train, sous la forme de journal écrit ou enregistré. Chacun des personnages va à la fois expliquer ce qui se produit et se pencher sur son passé. Ce mode de narration permet de bien connaître chacun des protagonistes et de voir les différents points de vue, tout en essayant de lier les événements entre eux. Les trois personnages apparaissent vite très différents : Paul Rudier est un manipulateur, parti de rien mais s’avère vite central et très intéressant à suivre. Suzanne Garcin est une jeune journaliste qui essaye de se faire une place dans un monde qui ne veut pas vraiment d’elle. Armand Létoile est un homme marqué par la vie, par son passé, il amène beaucoup d’émotions dans l’histoire. Un quatrième personnage vient se greffer à l’intrigue, dont je ne dirai rien pour ne pas divulgâcher. Tous ces personnages sont très bien écrits et crédibles, on les suit avec plaisir et on a envie de savoir ce qui va leur arriver. On arrive aussi à s’identifier à eux par certains aspects de leur personnalité.

Un autre point fort du roman est l’ambiance si particulière créée par l’auteur. Les Vosges, avec leurs vastes forêts, les petits villages perdus au milieu de nulle part, offrent un cadre idéal pour cette histoire basculant dans le fantastique avec une pointe d’horreur. Les personnages sont enfermés dans ce bourg et cherchent à comprendre ce qu’il se passe et à en sortir. Le huis-clos est très bien mis en scène, la tension montant peu à peu avec des scènes très angoissantes. Salomon de Izarra tire également brillamment parti du fait d’avoir situé son récit en 1936 en intégrant parfaitement le contexte historique dans son histoire. On sent aussi dans ce roman plusieurs influences: celle de Lovecraft dans la manière de faire se raconter les personnages et dans la thématique précise d’un des protagonistes, celle de Stephen King dans la montée de la tension et de l’angoisse, mais aussi des références aux années 30.

Demain, le jour est ainsi un roman passionnant, une véritable réussite dans le domaine du fantastique. Salomon de Izarra arrive à créer un climat véritablement angoissant autour de personnages crédibles et très bien construits. La thématique de l’enfermement est traitée sous divers angles à la fois général et introspectif. Je suivrais avec grand intérêt les autres romans de cet auteur.

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