Bruna Husky, réplicante et détective privée Tome 3 Le temps de la haine
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l’avis des lecteurs
C’est à chaque fois un plaisir de retrouver Bruna Husky, l’androïde de la trilogie madrilène et futuriste de Rosa Montero. Une héroïne déstabilisante, l’auteure nous la rendant profondément attachante en dépit de sa dimension « robotique ». Il faut dire que Bruna est un modèle de réplicant ultra sophistiqué, physiologiquement similaire à tout être humain -si l’on excepte la verticalité de ses pupilles-, et surtout capable d’éprouver sentiments et émotions. Son impressionnante stature, sa force et son agilité (Bruna est une réplicante de combat) dissimulent une angoisse persistante, celle de sa fin, programmée, comme pour tous ceux de son "espèce", dix ans après sa mise sur le marché, à l’âge 25 ans. La première pensée qui lui vient, à l’entame de chaque journée, est ainsi celle du macabre compte à rebours qui lui rappelle qu’il ne lui reste plus que trois ans, trois mois et 16, 15, 14… jours avant l’échéance fatale. Pour l’oublier, Bruna boit souvent plus que de raison.
On retrouve avec tout autant de plaisir ceux qui l’entourent : Yiannis l’érudit archiviste dépressif, Bartolo la boule de poils extraterrestre, ou encore Paul Lizzard l’inspecteur bourru, amant avec lequel elle entretient, compte tenu de leurs caractères respectifs, une relation souvent houleuse. C’est d’ailleurs avec l’angoissante disparition de ce dernier que le récit débute. Paul a été enlevé, avec treize autres otages, par les Terroristes Instantanés, un nébuleux groupe d’activistes urbains jusqu’alors peu dangereux dont la stratégie a récemment subi un changement radical, se concrétisant par la perpétration d’attentats de masse faisant des centaines de victimes. Ils menacent d’exécuter un otage par jour si le gouvernement n’accède pas à leurs revendications, qui ciblent un capitalisme responsable, par ses inégalités criminelles, de milliers de morts chaque jour à travers le monde.
C’est un autre compte à rebours qui commence alors pour Bruna, qui doit retrouver Paul avant que son tour advienne…
Et c’est l’occasion pour l’auteure d’une intrigue efficace, colorée de régulières pointes d’humour, rythmée par ses rebondissements successifs et l’introduction de nouveaux personnages, qui emmène le lecteur d’une communauté "d’Anciens Nouveaux" réfractaires à toute technologie à Cosmos, satellite de la Terre où vivent des individus qui, après avoir fait sécession avec les Etats-Unis Terriens, y ont instauré un système totalitaire.
Comme dans les deux précédents opus, le contexte est anxiogène : Madrid, à l’instar du reste de la planète, subit une grave crise économique -l’eau et l’air, privatisés, voient leurs tarifs flamber- à laquelle s’ajoute des conflits politiques qui profitent aux divers courants populistes, porteurs de discours suprémacistes et spécistes. Ce contexte permet à l’auteur de mettre en évidence, en les extrapolant (parfois à peine) les dérives de nos sociétés contemporaines. Diktats de l’apparence, uniformisation et mondialisation des modèles, inégalités grandissantes, dévastation environnementale… pouvoir de l’argent et montée des populismes. Le monde dans lequel évoluent les protagonistes est celui de la généralisation de la chirurgie esthétique, de la multiplication de catastrophes climatiques désormais banales, d’une nourriture à base quasi-exclusive de méduse aromatisée, d’une extrême dépendance à la technologie, de l’instauration d’un couvre-feu pour des adolescents devenus ingérables. On y relègue les plus pauvres dans les zones les plus polluées de la planète, qu’ils ont interdiction de quitter…
Une trilogie fort réussie, aussi palpitante qu’intelligente, et c’est donc avec une pointe de tristesse que j’ai fait mes adieux à Bruna Husky et consorts…
Vous savez comme je suis attaché aux séries (aux bonnes série). Vous vous doutez donc que j’ai été enchanté de revoir Bruna Husky, la réplicante créée par Rosa Montero qui revient pour un troisième volume : Le temps de la haine.
Vous vous souvenez de Bruna husky, réplicante de combat découverte dans Des larmes sous la pluie et revue dans Le poids du cœur. Elle vit toujours dans l’enclave de Madrid, et il lui rente 3 ans, 3 mois et 16 jours à vivre alors que la liaison qu’elle entretient avec le flic Paul Lizard semble battre de l’aile.
C’est alors que Paul disparaît, et réapparait otage d’un groupe terroriste qui réclame plus de justice sociale élémentaire : droit de respirer de l’air pur, droit d’accès à l’eau etc … Autant de droits réservés aux plus riches. Ils exécuteront, par égorgement, un otage par jour tant que leurs revendications ne seront pas entendues.
En parallèle le magnat d’une des entreprises les plus puissantes des Etats-Unis de la Terre se propose comme rempart contre la barbarie terroriste, et les visées hégémoniques d’un de ses satellites artificiels. Dans un renversement étonnant, c’est maintenant Lizard qui voit ses jours comptés, et seule Bruna, et ses amis, semblent pouvoir le sauver.
Un troisième roman bien dans la lignée des deux précédents. A savoir une SF hommage à Blade Runner, qui explore (ici très succinctement) un autre monde artificiel avec une autre organisation politique, et se sert du prétexte SF pour parler du monde actuel. Le tout avec une intrigue très hardboiled avec son personnage de privé réplicante qui encaisse très bien, picole comme un trou, râle beaucoup, et qu’il vaut mieux éviter de chercher parce que sinon gare aux mandales.
Les personnages sont toujours aussi attachants, et cette fois l’auteur, entre autres thématiques, explore les différentes réactions à des injustices sociales insupportables : de la création de communautés autonomes coupées du reste du monde au terrorisme nihiliste et aveugle bien manipulé, comme il se doit, par quelques malins et puissants qui y trouvent leur compte. Comme on voit, rien, absolument rien à voir avec notre monde actuel.
Le personnage de Bruna Husky lui permet d’avoir un regard à la fois extérieur et très engagé sur la condition humaine et sur nos sociétés et l’auteur a l’intelligence de poser des questions sans jamais imposer ses réponses. Ajoutez que c’est vif, parfois drôle, intelligent et souvent tendre malgré les distributions de baffes. A lire donc sauf si vous êtes vraiment allergiques à la SF en général et à Blade Runner en particulier.
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