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Immobilité
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
Cela devient presque une tradition de débuter l'année avec un ouvrage issu de la maison d'éditions Rivages et plus particulièrement de sa collection noire en évoquant des grands romanciers tels que Hugues Pagan en 2022 avec Le Carré Des Indigents ou Hervé Le Corre en 2021 avec le bouleversant Traverser La Nuit. Pour 2023, on s'éloignera de la littérature noire pour se pencher sur la nouvelle collection Imaginaire dirigée par Valentin Baillehache en se focalisant sur Immobilité, un roman d'anticipation de Brian Evenson dont la parution dans sa langue d'origine date de 2012. Drôle de parcours pour cet écrivain, ancien prêtre mormon qui, après la publication de son premier recueil de nouvelles, doit choisir entre l'écriture ou la carrière ecclésiastique en se lançant pour notre plus grand plaisir dans la rédaction de récits étranges et dérangeants, à la lisière du fantastique, de l’horreur et de la science fiction, en collaborant entre autre avec des artistes tels que Rob Zombie ou James DeMonaco et dont certains ouvrages ont été traduits par Claro. Dans nos contrées francophones, Brian Evenson est principalement connu des amateurs du genre noire par le biais de La Confrérie Des Mutilés, un roman culte, qui semble désormais indisponible, nous plongeant dans l'étrange milieu d'une congrégation des mutilés volontaires. Hasard du calendrier ou démarche concertée qu’importe, il faut signaler que Immobilité paraît en français en même temps que L’Antre, autre roman de Brian Evenson traduit et publié chez Quidam Editeur avec pour cadre commun entre les deux ouvrages, l’ambiance oppressantes d'un univers post-apocalyptique.
Un réveil brutal après une gestation de plusieurs dizaines d'années, il ignore qui il est et d'où il vient. Il évolue dans un environnement ravagé par une catastrophe qui a détruit le monde d'autrefois. Paraplégique, il lui faut accomplir une mission : rechercher un boitier au contenu mystérieux. Le voici donc projeté dans un univers en ruine où l'air vicié annihile tous les organismes, en progressant sur le dos de deux hommes en combinaison qui semblent avoir été destinés à cette unique fonction. Il lui faut comprendre la raison de cette démarche étrange et plus particulièrement sa résistance à cette pollution mortelle alors que ses deux compagnons de voyage dépérissent peu à peu, en dépit de leurs protections, à mesure qu'ils progressent vers cette montagne abritant un bunker renfermant cet objet tant convoité qui semble être en mesure de faire basculer le destin de ce qu'il reste de l'humanité. Mais peut-il y avoir un avenir dans ce monde dévasté ? Il ne s'agit pas de la seule interrogation de Josef Horkaï. Obtiendra-t-il les réponses ?
Qui sommes-nous ? Vers quel destin aspirons-nous ? Les questions existentialistes traversent ainsi ce récit d'anticipation apocalyptique où Brian Evenson posent ces interrogations par le prisme des aspects triviaux de l'amnésie de Josef Horkaï, personnage central du récit, et de sa quête mystérieuse le conduisant à traverser cette région de Salt Lake City dévastée par un cataclysme, tout comme le reste de la terre, et dont on ignore l'origine. C'est l'occasion pour Brian Evenson, prêtre mormon défroqué, de fustiger son ancienne congrégation en mettant par exemple en perspective les ruines du temple de Salt Lake City puis en déclinant le côté mystique de ces communautés survivalistes, que l'on désigne sous l'appellation de ruches, s'entredéchirant pour évoluer dans le déclin de cet univers dévasté. Autant dire que Brian Evenson ne se fait guère d'illusion quant au devenir de l'humanité qui s'ingénie à s'entretuer autour des reliquats d'un monde déclinant en projetant Josef Horkaï sur une route qui rappelle celle de Cormac McCarthy ou celles que parcourt Mad Max. Mais avec Brian Evenson tout est plus dérangeant et plus étrange, à l'instar de ce titre Immobilité qui fait référence au handicap de Josef Horkaï ce qui le contraint à évoluer sur le dos de deux compères qui ont été programmés, et le mot n'est pas galvaudé, pour cette unique fonction. Ainsi pour l'auteur, le monde n'a donc pas fondamentalement changé, malgré le cataclysme et l'on découvre qu'iI existe plusieurs castes d'humains plus ou moins taillés pour résister à cette pollution suffocante et meurtrière qui enveloppe l'atmosphère en détruisant toutes formes de vie à l'exception de Josef Horkaï semblant bien plus solide qu'il n'y paraît. Allégorie ou conte cruel, on appréciera la sobriété d'une écriture au service de scènes effroyables et douloureuses qui font d'Immobilité un texte puissant et perturbant ne nous laissant guère d'espoir quant à l'avenir de l'homme.
J’ai été pas mal intriguée par ce roman après la lecture de plusieurs avis alors qu’au départ il n’avait pas forcément retenu mon attention. Je ne connaissais pas Brian Evenson, auteur américain qui se faisait rare en France depuis plusieurs années. Le début de l’année l’a remis sur le devant de la scène avec la publication de 2 livres : L’Antre, une novella de 110 pages, publiée chez Quidam et Immobilité, un roman de 272 pages publié dans la nouvelle collection Rivages/Imaginaire. Ces deux livres se déroulent dans un monde post-apocalyptique semblable.
A la lecture de ce roman, on se dit assez vite « Noir c’est noir » il n’y a plus d’espoir, tellement l’univers dépeint est sombre. Nous sommes dans un futur indéterminé, dans lequel la terre a été transformée en champ de ruines stériles. Le monde a été ravagé par une catastrophe provoquée par l’humanité, le Kollaps, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il y a eu une immense explosion. Celle-ci a tout détruit, le taux de radiation a rendu l’air néfaste pour les rares survivants qui doivent d’ailleurs porter des combinaisons pour sortir à l’extérieur. Les rares personnes encore en vie se regroupent en communauté dans des ruines enterrées.
Le personnage principal, Josef Horkaï, s’éveille après un stockage cryogénique qui aura duré environ 30 ans, et découvre ce monde en même temps que le lecteur. Il n’a aucun souvenir de sa vie passée ni du monde dans lequel il reprend conscience. C’est sombre, le monde est cruel. Le personnage principal en ignore tout, ce qui contribue à laisser le lecteur dans le flou. Brian Evenson dissémine les informations peu à peu, entretenant le doute et incitant le lecteur à se mettre à la place de Josef Horkaï.
Si Josef Horkaï ignore tout du monde qui l’entoure, c’est parce qu’il a perdu la mémoire. A son réveil, il est entouré de trois hommes qui ne lui expliquent pas grand-chose ni sur son passé ni sur son identité. Il se découvre paraplégique, dans un monde ravagé, et réveillé pour accomplir une tâche que lui seul peut visiblement faire. Sa mission s’il l’accepte est d’aller dans un bâtiment à plusieurs kilomètres de là pour voler un cylindre d’une importance capitale et ensuite le ramener. Cela va entrainer beaucoup de questions pour Horkaï, qui ne sait pas s’il doit faire confiance à ceux qui l’ont réveillé, s’il a la possibilité de ne pas accepter, ni ce qu’est ce cylindre. Il s’interroge sur son identité, sur son passé, sur la particularité qui le caractérise. Ce questionnement continu va être le centre du récit et constituer le sel du roman. Ces interrogations stimulent l’imagination du lecteur d’autant plus que l’auteur limite les descriptions, et se concentre sur les différents protagonistes, tous plus étranges les uns que les autres.
Brian Evenson utilise dans son roman deux thèmes principaux : un monde post-apocalyptique, et le personnage principal amnésique. Ils lui servent à produire un effet de dépouillement, autant dans le peu de choses que l’on connait du monde, que pour la caractérisation de son personnage. L’histoire est brève, nerveuse, l’écriture est resserrée, à l’image du récit. Tout est fait pour aller vers les questionnements d’Horkaï et à travers lui de l’humain.
Immobilité est un roman à l’ambiance sombre et qui présente un monde désolé. Son sous-titre aurait pu être : « vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. » Cependant, il est brillamment écrit et pose des interrogations sur la nature de l’humanité. Il présente un récit sans espoir, à la fois déroutant, prenant et fascinant.
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