Les fous du roi
  • Date de parution 12/03/2015
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 495 gr
  • ISBN-13 9782251210216
  • Editeur BELLES LETTRES
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Grand format
Anglo-Saxon Romans étrangers

Les fous du roi

4.01 / 5 (92 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Robert Penn Warren (1905-1989), romancier du Sud, fut longtemps le grand rival de Faulkner. Les Fous du roi (prix Pulitzer 1946), sans doute son plus grand livre, nous fait assister au douteux combat qu'un homme peut-être sincèrement épris de justice entend livrer – seul d’abord ou presque – contre les forces de la corruption et du mensonge. Nous sommes dans l’Amérique profonde du début des années 30, mais en territoire plutôt familier : trafics d’influence, combines et crapuleries en tout genre, histoires de sexe ou d’argent opportunément déterrées à l’attention d’un ennemi politique ou d’un « ami » devenu gênant – les choses ont décidément peu changé.L’apprenti-sorcier, vite promis à ce qui ressemble à une ascension irrésistible, sera à son tour rattrapé par un passé dont il a imprudemment remué les eaux troubles. Car le temps, ce grand oublié des ambitieux d’où qu’ils viennent, finit toujours par se venger, en y mettant parfois une terrible ironie. Et puis la violence, même au service de la meilleure cause, n’est jamais un instrument facile à manipuler…Un livre féroce et mélancolique, construit à la façon d’une partie d’échecs qui laissera, on le devine, la plupart des acteurs sur le carreau… et les survivants privés de bien des illusions.

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  • Date de parution 12/03/2015
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 495 gr
  • ISBN-13 9782251210216
  • Editeur BELLES LETTRES
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

C’est un texte qui prend son temps, qui vous enroule dans ses descriptions aussi précises que percutantes, abondamment imagées.

"(…) de temps à autre une voiture surgit du halo de chaleur, fonce droit sur vous et vous croise dans un vrombissement qui vous happe comme si le Tout-puissant arrachait de ses mains un toit en zinc."

Chaque événement, chaque personnage est décortiqué, passé au crible d’un œil acéré et impitoyable.

"Avec un peu de flair, vous saviez que c'était un politicien retors avant de voir le blanc de ses yeux. Il en avait la panse -sa chemise se mouillait de sueur au-dessus de la boucle de la ceinture-, et le visage caillé et grumeleux comme une bouse de vache dans une prairie. Seulement, il était couleur pâte à biscuits et virgule quand il souriait, découvrait une rangée de dents en or."

Le lecteur est ainsi d’emblée plongé dans l’atmosphère d’un lieu, "un pays où règne le moteur à explosion, (…) où les filles portent des robes de batiste, d'organdi, de broderie anglaise, mais pas de culotte -affaire de climat-, (…) un pays dont les pinèdes ont été éradiquées pour faire place au chemin de fer, aux usines, aux entrepôts, qui ont attiré pléthore de quidams arrivés en charriots débordants de choses et de gens" et d’une époque où, entre autres, les noirs ne sont jamais désignés que comme des "nègres".

C’est le sud des Etats-Unis, dans les années trente.

Le narrateur qui nous y guide, issu par sa mère d’une riche famille sudiste, se dévoile très progressivement. Jack Burden revient, avec quelques années de recul, sur ses liens avec celui que, le plus souvent, il appelle Le Patron. Alors journaliste, il devient le bras droit de Willie Stark, témoin de l’improbable ascension de cet avocat idéaliste devenu gouverneur. L’homme débute pourtant dans la politique comme piètre candidat, accumulant les maladresses, parfois même ridicule avec son parler et ses attitudes de "bouseux". Mais il a aussi un indéniable magnétisme, un regard qui "remue les entrailles", une fermeté inébranlable, et une capacité à emporter l’adhésion par des discours mêlant simplicité et assurance. Il le dit lui-même : ce n’est pas à l’intelligence des hommes qu’il parle, mais à leurs émotions.

Jack Burden, sorte de secrétaire autant que de confident, parce qu’il n’est pourtant pas l’un de ses employés et qu’il semble dénué de toute ambition personnelle, est le seul parmi l'entourage du Patron à conserver un œil critique et une certaine indépendance d’esprit. Son association avec Stark, que son côté hâbleur, voire provocateur, et ses discours à portée sociale, décrédibilisent auprès des milieux conservateurs, est cependant très mal vue par ses proches, qui le considèrent au mieux comme un parvenu, au pire comme un escroc. Et il est vrai que progresser, au sein du milieu politique dans lequel Stark navigue, il faut bien le dire, comme un poisson dans l’eau, semble indissociable de certaines concessions à la morale, auxquelles même le plus intègre des candidats ne peut se soustraire. Les élections s’organisent à coups de secrets que l’on déterre pour faire pression sur l’adversaire et ses alliés, de pots-de-vin pour convaincre les hésitants de rejoindre tel ou tel camp…

Jack est lui-même amené, dans le cadre de ses missions, à fouiller le passé d’un homme qu’il respecte depuis l’enfance, en quête de moyens de pression.

En même temps qu’il relate le parcours de Willie Stark, il y entremêle sa propre histoire, ses questionnements intimes, ses doutes. 

Le roman de Robert Penn Warren doit sa richesse à la complexité de ce narrateur qui fait preuve d’un détachement cynique vis-à-vis de ceux qui orbitent autour du pouvoir, de leur flagornerie hypocrite, de leur mesquinerie risible, mais qui se voit peu à peu contraint de mesurer et d’accepter sa propre responsabilité dans les mécanismes qui portent Stark au pouvoir. D’une grande lucidité, affrontant sans complaisance l’examen de sa conscience, ne s’estimant pas mieux que les autres, il tente avec le recul de comprendre les motivations et les valeurs qui ont dicté ses actes d’alors. 

Les phrases longues et riches de circonvolutions alternent avec des dialogues colorés d’expressions du cru et d’une gouaille qui les rend souvent drôles, et l’ensemble tranche, en un effet de contraste fort réussi, avec la vision du monde, dénuée de tout romanesque, d’un narrateur qui doit faire le deuil d’idéaux auxquels il ignorait aspirer…

"L'homme est conçu dans le péché, il vient au monde dans la corruption, et passe de la puanteur des langes à la pestilence du linceul."



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