Une saison pour les ombres
  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 416
  • Poids de l’article 438 gr
  • ISBN-13 9782355849909
  • Editeur SONATINE
  • Format 222 x 142 mm
  • Edition Grand format
Romans noirs Thriller psychologique Psychopathe, Tueur en série Canada Thriller

Une saison pour les ombres

4.02 / 5 (789 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

" Le froid arriva. Et puis le froid s'installa à jamais. "Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l'hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d'acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n'y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d'une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu'elle a été victime d'une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu'elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d'une autre jeune fille est retrouvé. Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu'il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu'il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu'au fil des années, l'assassin a continué à frapper. L'aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu'affronter la vérité. Dans la droite ligne de Seul le Silence, RJ Ellory nous offre un roman troublant de beauté et d'émotion à classer sans conteste parmi ses plus grandes réussites.

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  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 416
  • Poids de l’article 438 gr
  • ISBN-13 9782355849909
  • Editeur SONATINE
  • Format 222 x 142 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l'hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d'acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu'il reçoit un appel de Jasperville.

Mon avis

Les Devereaux ont été une famille, des parents, trois enfants et puis tout a explosé. Ils avaient quitté le coin du Québec où ils habitaient pour s’installer à Jasperville, « J’espère-ville » mais rapidement le « j’espère » est devenu « je désespère ». Une bourgade sensée vous donner du travail et une vie agréable mais en fait une véritable catastrophe. Rien n’y pousse, la nuit arrive tôt, c’est loin de tout, il n’y a pas d’animation. Une seule piste permet d’y accéder. On y perd le sens de l’orientation, le peu de liens qu’on a avec l’extérieur, , le temps s’efface. Aussi Jacques, un des garçons, a fui, dès que possible, persuadé qu’une autre vie lui conviendrait mieux. Il a laissé derrière lui les souvenirs douloureux, la violence du paternel, la dépression de la mère….

Est-ce que c’est facile d’oublier ? Pas sûr mais lui il s’est appliqué à ne rien dévoiler à ses nouvelles connaissances sur ce qu’il a été et ce qu’il a vécu. Effacés les souvenirs et la famille. Mais on le sait bien, le passé nous rattrape toujours…. Le frère de Jack a des problèmes avec la justice et il doit retourner à Jasperville. Il pense que c’est l’histoire de quelques jours et hop il va reprendre le cours de sa vie comme si de rien n’était.

Mais bien évidemment, ce n’est pas comme ça que les choses se passent. Jasperville est un lieu à part, qui obéit à ses propres règles, ses traditions, où les habitudes ne changent pas, le mode de fonctionnement restant identique. Ce n’est pas aisé de vivre là, de se faire une place quand des événements tragiques arrivent.

En revenant à jasperville, Jack n’imagine pas un instant qu’il va être confronté à ses propres démons, à ses erreurs. La culpabilité le ronge, il ne sait plus comment agir pourtant il a envie d’aider son frère. Il est sans cesse écartelé entre le désir de repartir et celui de comprendre.

Le lecteur le suit entre 1972 et 2011. On découvre ce qui a gangréné les relations familiales et villageoises, ce qui a détruit les liens entre certaines personnes. Ce sont des gens ordinaires mais un grain de sable et la destinée est transformée.

C’est le point fort des romans de cet auteur, nous montrer l’influence du hasard, des petites choses qui peuvent déstabiliser un équilibre peut être fragile. C’est sombre, c’est noir, l’atmosphère est lourde, mais c’est terriblement addictif. Les personnages sont finement travaillés, leur côté obscur est bien présent. Qu’est-ce qui pousse un homme à devenir méchant, à commettre des actes impardonnables ? Ellory sonde les esprits, les âmes, gratte au plus profond pour cerner chaque individu.

Son écriture est belle. Le vocabulaire (merci au traducteur) est de qualité, un tantinet poétique. Ce sont des récits durs sans beaucoup d’espoir mais tellement bien rédigés qu’on ne peut qu’aimer.

Je suis totalement fan de cet auteur !

Je règle d’emblée mes comptes avec l’unique (et léger) bémol que je souhaite exprimer à l’issue de cette lecture : le fait de retrouver une structure narrative strictement identique à celle utilisée dans deux autres titres de l’auteur lus ces derniers mois, a créé un sentiment de redondance (et m’a quelque peu questionné sur la propension de R. J. Ellory à céder à la facilité). Ceci dit, la recette fonctionne, alors… L’auteur utilise donc cette fois encore des événements du passé pour faire écho au présent, et contraindre son personnage principal à affronter ses traumatismes enfouis et les conséquences de ses manquements.

Jack Devereaux apprend que son frère Calvis vient d’être arrêté pour avoir violemment agressé un homme dont la vie est en danger. C’est ainsi qu’après vingt-six ans d’absence, il est de retour à Jasperville, ville du Québec érigée dans le seul but d’exploiter les richesses de son sous-sol, aux dépens d’autochtones spoliés de leur terre.

C’est une ville isolée, de désolation et de froid extrême -"le trou du cul du monde, mais gelé jusqu’à l’os"-, où l’unique représentant gouvernemental, un envoyé de la Sûreté du Québec, change tous les deux ans.

C’est là que s’installent les Devereaux en 1969. Comme tant d’autres, le père est venu pour travailler chez Canada Iron. Son épouse, institutrice, a suivi, accompagnée de son père William qui, impliqué dans une obscure affaire d’escroquerie, a dû fuir l’Angleterre quelques années auparavant. Le couple a trois enfants : une fille -Juliette- et deux garçons.

Le récit alterne entre les démarches entreprises par Jack pour tenter de comprendre le geste de son frère, et des épisodes du passé qui nous replongent dans son enfance. Il a gardé de ces années 1970 des souvenirs de faim et de souffrance, ainsi qu’une profonde mélancolie. Elles ont été marquées par le lent délitement de la solidité paternelle vaincue par l'alcool, par le glissement du grand-père William, qui les abreuvait de légendes horrifiques mettant en scène monstres et esprits, dans la démence, et surtout par la perte. Celle de certains de ses proches, mais aussi celle de jeunes filles dont la mort n’a jamais été élucidée. Par manque de moyens, et en l’absence d’éléments tangibles, on en a conclu à des accidents, leurs cadavres déchiquetés laissant penser à une attaque d’animal.

Jack a tout fait pour oublier ce passé et les promesses, faites alors, qu’il n’a jamais tenues. Il a fui sa ville mais aussi ses responsabilités, et réalise après toutes ces années avoir été naïf, et surtout s’être menti à lui-même autant qu’aux autres : il a cru tout laisser derrière lui, mais a en réalité été poursuivi par des fantômes et des remords qui l’ont empêché de vivre. Affronter la réalité qui, après toutes ces années, le rattrape, est d’autant plus douloureux.

C’est dans ce terreau de la vulnérabilité des êtres que R. J. Ellory exprime le mieux son talent. Il sonde, triture, ausculte pour les mettre au jour les mécanismes inconscients de la culpabilité et de la désespérance suscitée par les drames ou les inaccomplissements. L’atmosphère qui imprègne le récit est à l’unisson de l’état d’esprit de son héros. Jasperville, sous ses apparences de ville ouvrière et chaleureuse où on se serre les coudes, est plombé d’une menace insaisissable et néanmoins oppressante, que suscitent notamment l’isolement et le manque de lumière. On finit par être de cette contrée reculée comme si le reste n’existait plus, piégé, dans l’impossibilité d’entrer en contact avec le monde extérieur. 

S’y ajoute l’empreinte laissée par les morts inexpliquées des jeunes filles et des fantasmes, auxquels cette ambiance était propice, qu’elles ont entretenus, fantasmes nés de peurs parfois irrationnelles, mais aussi devenant prétexte à expliquer la violence insupportable mais bien réelle à laquelle nous confronte parfois l’existence.


L’intrigue se déploie lentement, mais n’ennuie jamais, l’auteur entretenant un sens de l’ellipse qui ménage plusieurs surprises au cours du récit. Quant à la résolution de l’énigme relative aux jeunes mortes du passé, j’avais, mais ce n’est pas bien grave, deviné dès sa rencontre l’identité du coupable...


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