Le carnaval des ombres
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
1958. Un cirque ambulant, avec son lot de freaks, d'attractions et de bizarreries, vient de planter son chapiteau dans la petite ville de Seneca Falls, au Kansas. Sous les regards émerveillés des enfants et des adultes, la troupe déploie un spectacle fait d'enchantements et d'illusions. Mais l'atmosphère magique est troublée par une découverte macabre : sous le carrousel gît le corps d'un inconnu, présentant d'étranges tatouages. Dépêché sur les lieux, l'agent spécial Michael Travis se heurte à une énigme qui tient en échec ses talents d'enquêteur.
Mon avis
1958, dans une petite ville du Kansas, un cirque est installé. Pas d’animaux et de tours « classiques », non, c’est plutôt un ensemble de personnages atypiques. Très grands, très maigres, trop de doigts, lisant dans les pensées, etc. Tous semblent posséder un petit quelque chose en plus, qui les différencie du commun des mortels. Pouvoir surnaturel, observation fine de chaque spectateur ou tricherie ? Quelle importance ? L’essentiel n’est-il pas d’être emporté, bluffé par le spectacle proposé ? D’ailleurs certains habitants de la bourgade en redemandent. The Show Must Go On ? (Le spectacle doit continuer), et bien non. Un cadavre vient d’être découvert sous le carrousel et une enquête est diligentée.
Pour celle-ci, on promeut l’agent spécial Michael Travis. Il devra chercher seul, interroger les gens du cirque, mener ses investigations discrètement et ne rendre compte qu’à un de ses supérieurs. Agir en solitaire ne le dérange pas, il est plutôt introverti, secret et il se mêle peu aux autres.
Travis va devoir trouver et expliquer ce qui s’est passé. Le lecteur le suit dans ses entretiens, ses observations, ses déductions. Mais tout cela lui renvoie beaucoup de souvenirs plus ou moins nets, des rêves qu’il ne sait pas toujours interpréter. Tout son passé remonte à la surface. Son parcours depuis son enfance jusqu’à maintenant est mis à nu. Ne nous leurrons pas, ce n’est pas l’enquête le principal attrait de ce roman, c’est bien la personnalité de Travis, son histoire personnelle qui rend ce récit intéressant et très original. Mais en « revisitant » sa vie, Travis prend le risque d’être secoué, bouleversé.
« Vous savez qu’il y a un lien entre accepter la douleur et voir la vérité. »
« Un homme naissait-il avec une identité propre, ou bien était-il le produit de son environnement ? »
Il a peur. Son père était un violent, a-t-il hérité de ses gênes ? Sa relation aux autres est-elle faussée ? Il a l’impression que ceux qui le regardent le connaissent mieux qu’il ne se connaît lui-même… Il a besoin de savoir, de comprendre. Sa vie difficile a limité ce qu’il s’autorise à ressentir. Il ne se lâche jamais, maîtrise ses émotions et ne montre rien. Il a besoin de solitude pour se sentir bien, en paix et en même temps, c’est dans ces moments-là que les vieux démons se rappellent à lui et c’est douloureux.
Parallèlement à tout ça, il y a ce monde du cirque où certains participants semblent en savoir beaucoup (trop ?) sur lui et sur ses collègues et chefs. Des secrets, des non-dits, en lien avec un passé d’organisation criminelle, voire de mafia ? Travis ne sait plus où donner de la tête surtout quand les indices récoltés sont maigres ou les informations bloquées volontairement dans des archives. Il lui faudra mettre en œuvre énormément d’énergie, de doigté pour cerner tout ce qu’on lui tait et dont il a besoin pour élucider le mystère de cet homme mort.
Je suis une habituée de l’auteur. Il sait se renouveler avec chaque nouveau livre. Son écriture (merci à son fidèle traducteur) monte en puissance au fil du temps, le contenu est de plus en plus complexe, liant plusieurs aspects. Il sait rendre les situations très visuelles, camper une atmosphère qui vous prend à la gorge, présenter des protagonistes qui sortent de l’ordinaire et raconter une histoire captivante. Si on peut reprocher une fin un peu tirée par les cheveux, il n’en reste pas moins que ce recueil est un excellent cru.
Portée par l’enthousiasme suscité par ma lecture récente de "Le chant de l’assassin", je n’ai pas hésité une seconde lorsque je suis tombée sur un autre roman de R.J. Ellory lors d’une flânerie en bouquinerie.
Malheureusement, l’expérience a cette fois été moins concluante…
Michael Travis est un jeune trentenaire en pleine ascension professionnelle. Depuis huit ans au FBI, il y a intégré une cellule expérimentale, qui s’intéresse à la psychologie de l’esprit criminel. Nous sommes en 1958, et la science comportementale dans le domaine judiciaire en est à ses balbutiements. La première mission qu’on lui confie en tant que responsable le mène à Seneca Falls, où vient de s’installer un cirque ambulant composé d’individus auxquels leurs difformités diverses confèrent des allures surréalistes et perturbantes, et créent une atmosphère par leur simple présence.
Un homme a été retrouvé mort, un couteau enfoncé dans la nuque, sous l’un de leurs manèges.
Fort désireux de se montrer digne de la confiance qu’on lui accorde, Michael impressionne par sa minutie et sa rigueur. Pourtant l’enquête piétine. Malgré les indices que constituent un étrange tatouage et de nombreuses cicatrices qui laissent penser que la victime appartenait au monde de la pègre, le jeune agent a toutes les peines du monde à l’identifier. Des phénomènes vaguement étranges ponctuent par ailleurs ses démarches : sa machine à écrire se met en branle pendant son sommeil, et les témoins du cirque qu’il interroge lui donnent régulièrement l’impression de lire dans ses pensées.
Bien qu’affichant en toute occasion un air imperturbable et sérieux, Michael est ébranlé par un passé traumatique dont les souvenirs reviennent le tarauder. Et c’est du lourd : sa mère a été condamnée puis exécutée pour le meurtre de son mari violent lorsqu’il avait quinze ans, et il a perdu, dans des circonstances que l’on découvre progressivement, la femme qu’il aimait. Sa façade d’assurance et d’efficacité est un moyen de supporter, en les occultant, ce que ces événements ont ancré en lui, mais elle est aussi un frein à la souplesse d’esprit que requiert le métier d’enquêteur. De la rigueur à la rigidité, il n’y a parfois qu’un pas, et la sienne l’empêche dans un premier temps d’appréhender une vérité qui dépasse les limites de ce qu’il juge admissible, parce qu’elle remet en cause la légitimité d’un système dont il est l’un des rouages aveugles.
Bon, je crois qu’il est temps de préciser les raisons de la déception évoquée plus haut.
J’ai d’abord assez vite été gênée par la structure narrative, qui alterne entre présent et passé, c’est-à-dire entre l’intrigue policière et les drames vécus par Michael adolescent. R. J. Ellory utilisait pourtant dans « Le chant de l’assassin » le même procédé, mais il m’a paru ici amené d’une façon systématique qui manque de naturel, et qui finit par rendre le récit bien long. Et lorsque l’enquête se décante enfin, quel fatras ! Manipulations psychologiques et politiques liées au contexte de la Guerre froide, influences secrètes des francs-maçons, soulèvement hongrois contre le pouvoir soviétique, accointances entre Nazis et rebelles irlandais pendant la Seconde guerre mondiale, Résistance française… mettez tout ça dans une marmite, mélangez le tout, saupoudrez de quelques pincées de surnaturel, et n’en retenez que le fumet !
Bref, ça part dans tous les sens, et de manière superficielle, créant un cruel déséquilibre entre la lenteur et le caractère elliptique qui président à la mise en place des éléments de l’intrigue, et la manière expéditive avec laquelle elle se résout.
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