Cabane
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Ils sont quatre, quatre comme les cavaliers de l’apocalypse. Mildred et Eugene Dundee, Paul Quérillot et Johannes Gudsonn se sont retrouvés à Berkeley dans les années 1970 pour un projet un peu fou, essayer de modéliser les ressources de la planète, l’évolution de la démographie et leur interaction. Avec l’aide de l’informatique, encore balbutiante à l’époque, ils vont développer des scénarios qui les font frémir. Aussi, ils refont leurs calculs et vérifient leurs courbes avant de publier leur « rapport 21 ». Un travail qui annonce le dérèglement climatique, met en garde contre l’épuisement des ressources. L’ouvrage devient vite un best-seller, mais a finalement autant d’effet qu’un film d’horreur. On joue à se faire peur.
Les grandes entreprises pas davantage que les politiques ne s’affolent. Tout au plus, ils reconnaissent la qualité de ce travail prospectif et s’en inspirent pour relayer la mise en garde, tout en continuant à chercher des points de croissance.
Abel Quentin a la bonne idée de suivre les quatre auteurs au fil des ans. Eugene et Mildred vont inlassablement défendre leur œuvre, parcourir le monde, donner des conférences. Jusqu’au jour ou Eugene meurt. Mildred va alors quitter la scène, se réfugier dans le silence. Le norvégien Johannes Gudsonn va retourner dans son pays pour y poursuivre ses recherches. Pendant quelques temps, on le localise à Bergen avant de perdre sa trace. La rumeur dit qu’il aurait rejoint une communauté prônant la décroissance. Paul Quérillot, le Français, va capitaliser sur son savoir-faire et en faire profiter l’industrie pétrolière avant de se mettre à son propre compte et faire fortune comme consultant.
Dans la seconde partie du livre, qui se déroule en 2022, le rédacteur en chef d’un magazine en perte de vitesse, confie à un journaliste le soin d’enquêter pour un reportage marquant les 50 ans du rapport, à charge pour lui de retrouver les auteurs et d’essayer de comprendre comment ils ont vécu la réception encourageante de leurs recherches et l’inaction qui a suivi durant des décennies. Une enquête étonnante à bien des égards que je vous laisse découvrir.
Après s’être confronté à la l’islam radical dans Sœur et au wokisme dans Le Voyant d’Etampes, Abel Quentin s’intéresse aux limites à la croissance et au risque d’effondrement effectivement pointés en 1972 par le très officiel rapport Meadows commandé par le Club de Rome. Mais il le fait en romancier, en inventant des personnages qui, chacun à leur manière, vont concentrer les espoirs et les contradictions, les peurs et l’incompréhension que leurs révélations ont suscitées.
Quand on court à la catastrophe en toute connaissance de cause – la maison brûle et on regarde ailleurs — alors on peut être tenté par l’extrémisme, sombrer dans la dépression ou la folie. Abel Quentin a une nouvelle fois réussi un grand roman qui se lit comme un polar. Et ce n’est pas sans angoisse qu’on le referme, ayant compris qu’il est vraisemblablement déjà trop tard pour éviter l’apocalypse annoncé.
Inspiration balzacienne, houellebecquienne ? Cabane est surtout nourri de l’authentique « rapport Meadows » du Massachusetts Institute of Technology (1972), qui prophétisait l’effondrement de la planète au mitan du XXIᵉ siècle. On ne l’a pas plus suivi que les très romanesques Dundee, Quérillot et Gudsonn, qui poursuivent comme ils peuvent leur destin. Renonçant à leur engagement, profitant sans scrupule ou acceptant la folie pour rester fidèle à soi-même. Échappera-t-on jamais à notre culture de la croissance
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