Feu
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l’avis des lecteurs
Liaisons dangereuses d’aujourd’hui
Dans Feu, son sixième roman, Maria Pourchet met aux prises une universitaire et un banquier, devenus amants presque par hasard. Sur les pas de Laure et Clément, la romancière démontre aussi la complexité des rapports amoureux.
Tout commence par une rencontre dans un restaurant parisien. Laure, maître de conférences, est chargée d’organiser un colloque à Cerisy et décide d’y faire intervenir un banquier sur le thème de la peur en Europe (tout un programme!). Entre la sole de l’homme d’affaires et le tartare de l’universitaire l’accord est conclu.
Laure peut retourner à son cours et Clément à sa tour de la Défense où l’attend une réunion de crise qu’il n’a pas vu venir.
Une surprise attend aussi Laure, convoquée chez la proviseure du lycée de sa fille Véra. Cette dernière, qui se veut émancipée, a entrainé ses collègues à quitter les cours à chaque fois qu’un prof faisait référence à un homme sans mentionner de femme. La belle pagaille qu’elle a ainsi créée n’est pourtant qu’un aperçu de ses talents de fille rebelle, comme on le verra par la suite.
Mais Véra pourra compter sur la mansuétude de sa mère, car elle est obnubilée par Clément et a hâte de le revoir: «Bonjour Clément, c’est Laure de Paris 13, je regrette d’avoir dû vous quitter si vite, auriez-vous encore un moment.»
Clément, qui a organisé sa vie autour de son chien baptisé Papa, la course à pied et la banque, hésite à s’engager: «Si je réponds, il se passera quelque chose dont quelqu’un sera la victime. Si je ne réponds pas, il se passera comme d’habitude. Papa, tourniquet, comité de crise, pas de crise, Tinder, tourniquet, gel, parking, Papa, foutre, sommeil de brute, foutre froid, croquettes, France Inter, debout Clément, Reebok, galop, parking, gel, comité, comité ras la gueule jusqu’à ce qu’août s’ensuive avec avion, Hilton, bout du monde, putes, rentrée, hiver court, lumière courte, objectifs courts, évaluation, bonus. Alors un bonjour Clément c’est Laure de Paris 13, c’est peut-être une respiration à la surface, Joie.»
Finalement Clément va céder.
Cette aventure extraconjugale est pour Laure, maintenant que son mari Anton ne la touche plus guère, l’occasion de pimenter une existence bien terne. Dans le style efficace, teinté d’ironie de Maria Pourchet, cela donne ça: «Tu visitas une maison à Ville-d’Avray qui fut bientôt la vôtre, à vingt minutes de la Défense (…) La même année, Anton acquit les murs de son cabinet de médecine généraliste, élevant au maximum votre taux d’endettement. Tu connus alors la rassurante limite de l’impossibilité de faire plus, de faire mieux. Qui dit maison, dit plein air, dit lampions d’avril à octobre et chaises longues chez Leroy-Merlin. Tu fis plus tard l’acquisition d’un hamac, sans jamais trouver deux troncs assez proches pour l’y attacher. Tu lus ton nom sur la liste électorale de ta commune, tu vis à peine passer une grossesse à Ville-d’Avray en vraie robe de maternité et pas comme la première, en jogging. Tu vis Anna, l’enfant tranquille pousser sans rien demander, tu connus les amitiés faciles, le quartier, le vin de Loire davantage que le tabac à rouler, les grasses matinées et les activités propres aux dimanches. Véra installa finalement le hamac dans sa chambre. Tu ne cultivas pas vraiment de potager, tu avais trop souvent mal au dos. Tu connus le repos qui appelle le tumulte. D’abord de manière sourde, puis à cor et à cri.»
Seulement voilà, ce «tumulte», c’est passer d’une chambre d’hôtel standard à une rencontre à la va-vite durant les vacances. Bien davantage un adultère sordide qu’une nouvelle vie, heureuse et épanouie. Des mensonges qui s’accumulent, la peur de s’engager pour ne pas souffrir, le poids de leurs mères respectives – modèle ou repoussoir – déjà lourds d’une expérience qui les empêche d’Avancer (pour reprendre le titre du premier roman de Maria), emprisonnés dans leurs contradictions qui sont fort habilement renforcées par l’utilisation du «je» pour Clément et de la seconde personne du singulier pour Laure. À tour de rôle, ils prennent la parole pour dire leurs espoirs et leurs doutes et nous livrer une brillante démonstration de la complexité des rapports amoureux. C’est aussi cinglant, corrosif et bien rythmé que Les Impatients, son précédent roman. Mais la trentenaire d’alors a vieilli de dix ans et la romancière s’est encore aguerrie. La Passion simple, comme le disait Annie Ernaux, n’existe plus. Diktats et injonctions contradictoires, moment de lucidité et de vagues à l’âme, solitude grandissante : oui, la peur en Europe est un sujet brûlant.
Deux parties jouent l'alternance.
La première s’adresse à un "tu" derrière lequel nous trouvons Laure, prof d’université, mariée à un médecin, et mère de deux enfants. Elle est arrivée à l’âge des regrets, s’invente des renoncements à des états qu’elle n’a en réalité jamais tenté d’atteindre. Sa vie a été régie par la facilité, l’engouffrement dans un confort petit-bourgeois dénué de tout esprit de transgression. La routine l’a éteinte, mais elle s’y raccroche pourtant, car ce qui tient sa vie, c’est sa place et son rôle dans le microcosme familial.
La seconde est portée par le "je" de Clément, cadre dans une banque qui lui verse un salaire indécent, misanthrope aigri qui ne tolère que la compagnie de son chien, qu’il appelle Papa. Conscient de la cruauté d’un système dont est l’un des rouages, il le fustige avec autant de férocité que de pessimisme, histoire de cracher dans la soupe pour montrer que lui n’est pas si mauvais que ça, tout en continuant à la boire. C’est un homme qui a perdu toute illusion, qui semble même avoir perdu toute substance, et qui n’attend plus rien de l’existence.
Ils se rencontrent pour organiser son intervention à lui dans le cadre d’une conférence qu’elle prévoit de donner à l’université. Ils entament une liaison.
Elle apprend la tromperie, a des pensées obscènes, des désirs soudains et irrépressibles. Lui semble complètement perdu, ne pas savoir que faire de celle relation qui le terrorise : il était presque mort, s’était résigné à ne plus éprouver de flamme… il en devient désagréable…
Quelque chose cloche. Je repense à mon amie, et je dois me rendre à l’évidence, je suis moi aussi hermétique à ce ballet qui ne semble ni vraiment amoureux, ni complètement sexuel. On se demande ce qui s'y joue. Les deux amants n’ont rien en commun hormis l’évidence ne pas se comprendre, constat sur lequel les rejoint allègrement le lecteur dubitatif. La lectrice cherchera par ailleurs longtemps ce que Laure peut bien trouver à ce triste malotru qui n’est même pas beau, et ne bande qu’une fois sur deux…
Alors oui, l’écriture de Maria Pourchet a une certaine tenue, un style sec et percutant, et c’est vrai qu’en relisant les passages retenus, j’y ai retrouvé quelques fulgurances. Mais la dimension hachée de l’ensemble, associée au cynisme d’un Clément qui ne sait s’exprimer que dans la dépréciation systématique de lui-même et des autres, finit par lasser.
C’est pour conclure assez déprimant, ça ressemble à un chant du cygne sans flamboyance, celui de deux êtres incapables de se libérer de leurs carcans respectifs pour s’ouvrir à la nouveauté d’un amour, et qui, en quête d’on ne sait trop quoi, sont tombés sur la mauvaise personne au mauvais moment.
Bof bof.
Laure enseigne à l’université et n’y trouve plus grand intérêt, elle a l’impression que sa vie se déroule sans elle, qu’elle n’en est que spectatrice. Elle rencontre Clément un banquier en vue d’organiser un colloque. Elle le trouve fragile, attirant et ne tarde pas à en tomber amoureuse. Clément s’en aperçoit, il est cynique et désabusé, il n’a de vrais liens avec personne, hormis son chien adoré appelé Papa. Il lui parle sans cesse pour lui raconter son histoire. Son travail à la banque, surnommée la banquise ne l’intéresse plus du tout, il se donne de moins en moins de peine. Laure est mariée, mère de deux filles. L’ainée est en pleine révolte adolescente et fait les quatre cents coups. La mère a besoin de sortir de sa routine, quant à Clément il affirme ne plus rien attendre de la vie, sinon qu’elle s’achève. Il n’est pas amoureux, mais devient l’amant de Laure par ennui, alors qu’elle y croit nettement plus, mais Clément fait en sorte de lui montrer que ce n’est qu’un jeu pour lui. Cette passionnante histoire ne peut se finir que comme on s’y attend depuis le début, même si sur ce plan Clément atteint le sommet du ridicule.
J’avais entendu dire beaucoup de bien de ce roman, j’en suis d’autant plus déçue. J’ai très rapidement décroché, aucun des deux personnages n’est sympathique. L’écriture est d’un style très moderne, genre nouveau roman (même si aujourd’hui ça n’est plus nouveau !), parfois très crue, notamment lors des scènes érotiques, que j’ai détestées. Le style est très haché, c’est un roman choral où les deux protagonistes parlent à tour de rôle, Laure à elle-même à la deuxième personne et Clément à son chien ou à sa mère avec qui il est en conflit.
Les deux personnages sont complètement insatisfaits de leur vie, mais leur aventure ne leur apporte pas le réconfort recherché, ils ne se comprennent pas et il n’y a pas d’amour entre eux, c’est juste une attirance sexuelle. Ils sont complètement pris dans leur vie agitée et n’ont pas l’impression de vivre vraiment. Ils en parlent avec détachement. Clément a un certain humour noir très appréciable. Pour Laure, ce sera échec sur toute la ligne, l’histoire avec Clément tourne court, mais elle perd son mari dans l’aventure.
Au final c’est une histoire triste, banale et sans grand intérêt me concernant. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour ce roman que d’autres apprécieront plus que moi.
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