Les impatients
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l’avis des lecteurs
Le destin d’une Reine
Avec son cinquième roman, Maria Pourchet renoue avec la veine ironique en racontant le parcours de Reine, une businesswoman aussi ambitieuse que décidée. Cinglant, corrosif et bien rythmé.
Je dois commencer par vous faire un aveu. Au début de ma carrière professionnelle, j’ai travaillé pour un magazine économique. Ayant notamment en charge la rubrique «portrait», je devais m’évertuer à ne sélectionner que les patrons et cadres correspondants au fameux public-cible. Si bien que le panorama proposé se concentrait sur les personnes jeunes, dynamiques, passionnés par leur métier, ambitieuses, ne comptant pas leurs heures pour réussir. Les femmes servant, tous les dix numéros environ, d’alibi et de vitrine. Reine, le personnage principal du nouveau roman de Maria Pourchet aurait fort bien pu y trouver sa place. À condition, bien entendu, de publier l’article au moment où elle tutoie les étoiles.
Comme dans le roman, on passe vite sur l’enfance et l’adolescence pour nous intéresser aux premières étapes de la carrière de cette businesswoman. « Elle a trente-trois ans. Déjà? Oui Reine va très vite. On tourne une page, on ne fait pas attention, on s’est pris dix-huit ans dans la vue. Cinq années jusqu’à Hec, trois pour en sortir, deux passées à s’en remettre, à Harvard section histoire de l’art, couplé à un poste de researcher chez Gucci USA, pour la suite se référer à LinkedIn. Il est classiquement écrit que sa passion pour la beauté est devenue un métier. Au chapitre Expérience s’énoncent en anglais quelques vies de chef de groupe, de chef produit, de chef de département France, de chef de département Moyen-Orient, de chef de département Russie et Moyen-Orient, de directrice de marque, avant qu’elle ne soit débauchée par la concurrence, toujours dans la cosmétique de luxe. C’est assez agaçant à lire. On imagine que sur le terrain ce fut palpitant, concentré, outrageusement bien payé. »
Vous aurez remarqué le ton et le style. Écrit en grande partie avec ce «On» non défini et à la seconde personne du pluriel, ce qui permet d’établir une distance ironique avec les personnages ainsi interpellés, ce roman brille par son côté incisif, par cette arrogance propre aux leaders dont les dents rayent le parquet.
Élisabeth, quarante-trois ans, un bureau à l’étage de la direction et à l’affût de sa N-1, son «dernier trophée» vient à peine d’embaucher Reine que cette dernière lui rend ses «vêtements nobles et sous-vêtements travaillés» pour lancer son propre projet. Les impatients n’ont pas envie d’attendre. Après un voyage en Bretagne et la découverte des bienfaits des algues, elle trouve des investisseurs pour la suivre dans la société L’État sauvage, un institut de soins qui commercialisera également les produits cosmétiques et qu’elle ouvrira en quelques mois à peine.
Ah, j’allais presque oublier. Ce voyage en Bretagne s’est fait en compagnie de Marin, un jeu et beau breton dont elle aurait pu s’enticher. Sauf que voilà, comme on lui a appris dans ses cours de management, elle doit anticiper, renoncer à cette aventure: « Reine s’enguirlande et prophétise. Tu te vois c’est Reine qui parle à Reine – tu te vois chercher un hôtel à Brest? Te faire choper le soir même parce que tu sentiras le gel douche caramel beurre salé? Et même. Tu te vois trois semaines à faire l’amour dont deux mal, et après quoi? Débandade chez lui, jalousie chez toi, un SMS à la con, ton téléphone qui charge au salon alors que tu es à la cuisine. Tu la vois la gueule de Pierre? Reine la voit, elle le voit aussi rester. Tout plutôt que d’admettre l’imprévu. Ils reparleront, pour passer à autre chose, de l’enfant. Mais à la suite de la trahison, subiront une stérilité psychologique. »
Pierre est le mari de Reine, rencontré alors qu’elle était à Hec. Cet intervenant extérieur, chargé de la Stratégie juridique en entreprise, lui aura facilité les études et entend lui aussi grimper les échelons de l’entreprise qui l’emploie. Mais il voit aussi leur relation s’effriter au fil du temps, confiant à son psy qu’elle «n’est plus vraiment là. Qu’elle poursuit une vie parallèle.» Est-ce une première étape avant la séparation? Reine, on s’en doute, n’a pas le temps d’y réfléchir. À moins que…
La belle trouvaille de Maria Pourchet, c’est d’avoir lancé du sable dans cette machinerie si bien huilée. Voilà Reine confrontée à quelques soucis, voilà Reine bien décidée à s’offrir une récréation. Voilà comment l’étude sociologique vire au roman à suspense, le tout accompagné d’un humour corrosif et de quelques rebondissements dans lesquels les hommes ne sont pas forcément à la fête. Enfin pas tous.
Mais ne dévoilons rien de l’épilogue, sinon pour souligner combien ce roman, après Brillante de Stéphanie Dupays, raconte avec beaucoup de finesse ce monde de l’entreprise qui est tout sauf lisse comme les parois de verre derrière lesquelles il se cache.
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