Le feu aux poudres
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l’avis des lecteurs
J’avais beaucoup aimé Bunker de Philippe Huet, et j’avais eu envie de lire Les émeutiers … et puis je l’avais bêtement laissé passer. Je me rattrape avec Le feu aux poudres, grand coup de cœur.
Le Havre 1936. Le Front Populaire est sur le point de gagner les élections. Si la contestation est connue et organisée chez les dockers et les mineurs, chez Bréguet règne une discipline de fer. La direction s’appuie sur la peur de perdre son boulot et sur une maîtrise composée de militants des Croix-de-feu du colonel François de la Rocque.
Victor Bailleul, ancien enragé des grandes grèves de 1922 y est un employé modèle. Côté pile. Côté face, il a été envoyé là par la CGT qui lui demande de faire profil bas jusqu’au moment propice. Car c’est chez Bréguet que va recommencer la lutte.
Son fils Marcel, docker, engagé syndicalement ne comprend pas l’apathie de son père. Et Louis-Albert Fournier, journaliste, ancien de l’Huma maintenant pigiste dans le journal de Blum se trouvera aux premières loges.
Tout cela ne trouble guère Ernest Hottenberg, 90 ans passés, un des maîtres de la ville et du port qui observe tout du haut de sa demeure.
Waouw quel pied ! Ca c’est du roman, du riche, du généreux, du plein de sens, d’émotion, d’humanité. Je l’ai lu d’une traite, je ne pouvais plus lâcher les personnages. Un grand roman noir social historique, dans la veine des Hervé Le Corre ou des Patrick Pécherot. Un vrai régal.
En bon roman noir il tranche la société française de l’époque en diagonale : on passe des syndicats de dockers au repas de famille de la haute société, des taudis insalubres aux manoirs, des réunions de l’extrême droite aux bars fréquentés par les syndicalistes les plus radicaux.
On est témoin des doutes de Céline, des luttes entre les différents syndicats, des magouilles politiques, des délires de l’extrême droite, de l’habileté dans le louvoiement des politiques, du sacrifice de l’individu à la cause à l’extrême gauche …
Toute une société dans sa brutalité mais aussi sa vitalité vue au travers de personnages inoubliables, Victor qui n’en peut plus de feindre, la force sure d’elle de son fils Marcel, les doutes et les souffrances de Louis-Albert, l’inflexibilité et la violence non dénuée d’une certaine grandeur d’Ernest, opposé à l’arrivisme veule de son gendre … mais aussi, petit à petit, les premières revendications féministes de femmes qui arrivent, enfin, sur le devant de la scène. Des histoires de lutte, d’amitié, d’amour, de haine …
Un grand roman, et quelle actualité : « César de la presse locale de droite ne s’est pas gêné pour l’écrire dans son dernier édito : « Les salaires trop élevés ne rendent pas nos produits compétitifs. » C’est donc le travail qui coûte cher. Une notion que Victor comprend mal. Pour lui, le travail rapporte, produit de la richesse. […]. Mais de là-haut, les patrons prétendent qu’il faut accepter de douloureux sacrifices, qu’ils souffrent malgré les réductions d’effectifs et les baisses de salaire. Ils souffrent tant que les gouvernements […] dorlotent les chefs d’entreprises, allègent la pression fiscale, laissent les profits capitalistes s’envoler. Seul moyen de relancer la croissance. Tel est le crédo que l’imbécile d’ouvrier, celui qui coûte cher et qui n’a plus rien à bouffer, s’entête à ne pas comprendre. »
2016 fin de règne d’un gouvernement qui ose se prétendre de gauche ? Non 1936, dans Le feu aux poudres. A lire donc de toute urgence, et je vais mettre la main sur les deux premiers volumes du triptyque, sans faute.
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