Paris-Briançon
  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 208
  • Poids de l’article 105 gr
  • ISBN-13 9782266330312
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

Paris-Briançon

3.90 / 5 (2921 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Huis clos à bord du mythique train-couchetteRien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit n° 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort...

En stock

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  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 208
  • Poids de l’article 105 gr
  • ISBN-13 9782266330312
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Victimes d’un concours de circonstances

Avec Paris-Briançon, Philippe Besson nous offre sans doute l’un des romans les plus émouvants de cette rentrée. Vous n’oublierez pas de sitôt ces passagers d’un train de nuit, parfaits inconnus au moment de prendre ce train de nuit.

Avouons-le d’emblée, j’aime voyager en train et en particulier dans les trains de nuit. Cela remonte sans doute à ma prime jeunesse, à cette sorte de magie qui fait que l’on quitte une région froide et grise et que l’on se réveille caressé par un soleil encore discret qui nous dévoile de beaux paysages et des senteurs agréables. De plus, on n’est jamais à l’abri de faire une belle rencontre.

Un mystère qui a d’ailleurs été soigneusement entretenu par les romanciers. Ils ont fort habilement su utiliser cette promiscuité pour imaginer de belles histoires, ou de désagréables surprises de La madone des sleepings à L’inconnu du Nord-Express et du Crime de l’Orient-Express au Liseur du 6 h 27 du regretté Jean-Paul Didierlaurent.

Avant que ne disparaissent les dernières lignes en circulation en France, Philippe Besson nous offre un Paris-Briançon qui va lui aussi nourrir la légende. Onze heures de trajet durant lesquelles il va s’en passer des choses! Mais n’anticipons pas et commençons par présenter les passagers qui, en ce soir de printemps, montent dans les compartiments couchette à la gare d’Austerlitz en direction des stations de ski.

Le premier à entrer en scène est Alexis Belcour, médecin de quarante ans, qui se rend à Briançon pour vider l’appartement de sa mère décédée et retrouver l’endroit où il a passé sa prime enfance. Il sera accompagné par Victor Mayer venu à Paris pour des problèmes de ménisque. À 28 ans, cet hockeyeur qui gagne sa vie comme moniteur de ski l’hiver et guide de randonnée l’été a des raisons de s’inquiéter de l’usure de sa mécanique. Dans le compartiment voisin Julia Prévost, 34 ans, a pris place avec ses deux enfants. Cette assistante de production à la télé part rejoindre ses parents, mais fuit aussi un ex-mari violent. À côté, un couple de 63 et 62 ans. Jean-Louis et Catherine Berthier ont loué un studio à Briançon pour profiter de leurs premiers mois de retraite. Le cancer détecté chez Jean-Louis leur laisse penser qu’ils doivent profiter de ce moment ensemble. Un habitué, Serge Dufour, 46 ans, VRP voyagera à leur côté. Il monte régulièrement à Paris pour suivre les séminaires et formations proposées par l’entreprise qui l’emploie. Cette fois pourtant, le bagout qui a fait sa réputation lui reste un peu en travers de la gorge. On parle de restructurations et de réductions de personnel. Cinq jeunes étudiants de 19 ans occupent un autre compartiment. Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo vont passer une semaine dans le chalet mis à disposition par le parrain de Manon. «Et puis, dans cette histoire, il y a un certain Giovanni Messina. Il faudra bien parler de lui.»

Alors que défilent les immeubles de la banlieue parisienne, les premiers échanges entre ces personnes qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant permettent d’en savoir davantage sur leur vie, leur état d’esprit, leurs soucis. Le médecin aura rassuré Julia sur la santé de son fils qui a vraisemblablement une angine. Serge le séducteur aura abordé Julia en se disant qu’ils se sépareront au petit matin après une nuit à coup sûr hachée et inconfortable «alors pourquoi pas des mots entre eux, des mots ordinaires, sans importance véritable mais qui font passer le temps. Et, qui sait, à la fin, ils se sentiront peut-être un peu moins seuls.» Une partie de belote s’improvise entre jeunes et retraités avant que, vers 23h et alors qu’on traverse la Bourgogne, chacun regagne sa cabine. Les conversations se font alors plus intimes. Alexis et Victor dévoilent leur homosexualité. Julia confie à Serge bien davantage qu’elle ne l’aurait imaginé de prime abord. «Un concours de circonstances, une somme de bifurcations, une succession de décisions, une profusion d’incidents ont fait que leurs existences ont soudainement concordé dans l’espace et dans le temps.»

Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir ce qui est arrivé à l’intercités n°5789 au petit matin, quand Giovanni Messina entre en scène, pour souligner qu’une fois de plus Philippe Besson fait naître l’émotion. Il raconte en phrases simples des moments de forte intensité. De ce drame tragique et lumineux, on retiendra l’humanité, la vérité d’un instant où se révèlent les personnalités, où il n’est plus question de se cacher. Un roman fort, un roman bouleversant.

Il y a longtemps que je voulais découvrir cet auteur et c’est chose faite grâce à la version audio éditée par Lizzie, que je remercie pour sa confiance. Nicolas Lormeau sait nous faire pénétrer dans les émotions des personnages, sa voix douce et posée est très agréable. Ce livre est souvent classé en polar, sans doute parce qu’il commence un peu comme Le crime de l’Orient Express, d’Agatha Christie, mais ça ne me paraît pas approprié.

Une dizaine de personnes, qui pour la plupart ne se connaissent pas, se retrouvent autour de vingt heures gare d’Austerlitz pour prendre le train de nuit, l’un des derniers en France qui rejoint Briançon environ douze heures plus tard. L’auteur nous les présente à tour de rôle, à mesure qu’ils montent dans leur wagon et nous avertit que tous ne verront pas l’arrivée. Il y a Julia, une animatrice télé qui voyage avec ses deux enfants en bas âge, elle fuit la violence de son ex-mari, un représentant de commerce qui rentre chez lui après une semaine de formation, cinq étudiants, Catherine et Jean-Louis, un couple de retraités, Alexis, un médecin généraliste et enfin Victor un hockeyeur. Au fil des heures les passagers se rapprochent, se confient et révèlent même leurs secrets. La nuit pousse aux confidences, d’autant plus que l’on a affaire à des personnes qui ne font pas partie de nos vies et que l’on ne reverra pas. C’est un voyage hors du temps, le train traverse la France endormie et un huis clos s’installe.

Les passagers se parlent, plutôt que de rester connectés sur leurs écrans, ce qui est devenus bien rare, une partie de cartes s’organise. Les langues se délient et les blessures se révèlent. On aborde des thèmes assez courants dans notre société, mais souvent passés sous silence, la violence conjugale, la peur du chômage pour les personnes de plus de quarante ans, la maladie, la vieillesse et la difficulté de vivre sa sexualité. Alexis ne se cache pas de son homosexualité, même s’il ne la met pas particulièrement en avant. Il aidera Victor à voir clair en lui. Ces deux personnages sont ceux qui m’ont le plus touchés, mais si tous son très attachants. Dans la deuxième partie, l’auteur dénonce le voyeurisme et le fait de chercher à tout prix un bouc-émissaire.

Ce livre est très bien écrit, de manière fluide. Les chapitres courts maintiennent le suspense et nous permettent de découvrir chaque personnage avec légèreté et profondeur. Les protagonistes ne se ressemblent pas et sont très bien travaillés, crédibles. En peu de page, l’auteur brosse un portrait très convaincant de ces passagers et de ce qui est sera pour certains leur dernière nuit. La thématique du hasard, du fait d’être au mauvais moment au mauvais endroit est très présente. J’ai beaucoup aimé cette histoire simple, avec des gens ordinaires qui parle de sujets graves sans lourdeur et avec beaucoup d’humanité.

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