Vous parler de mon fils

En ce samedi matin, une marche blanche est organisée à la mémoire d’Hugo, un adolescent de quatorze ans qui s’est suicidé pour fuir le harcèlement scolaire dont il était victime depuis des mois. Durant cette journée, son père Vincent va revivre et essayer de comprendre l’engrenage meurtrier par lequel, malgré leur amour, les parents ont été dépassé.

La mère a l’impression, quelques mois auparavant que leur fils Hugo a un problème, ce que le principal intéressé nie farouchement, le père la rassure. Finalement bien plus tard, le garçon craque et raconte être victime de harcèlement au collège. Tout est parti d’une remarque désagréable sur un t.shirt rouge que la lessive à décoloré. Les violences psychologiques puis physiques et le harcèlement en ligne n’ont fait que s’aggraver. Les parents ont essayé sans succès d’alerter le collège ou même les parents des harceleurs, personne ne les écoute. Hugo craint les conséquences et minimise la situation, le père pense qu’elle s’améliore jusqu’au drame.

Ce roman bouleversant raconte la descente aux enfers d’une famille que rien ne peut enrayer. Les parents ne sont pas défaillants, mais il se heurtent à un mur. Le directeur de l’école ou les enseignants ne voient rien ou ne veulent rien voir, on peut se le demander vu la faible sanction reçue par les fautifs, quatre heures de colle. Leurs parents nient la responsabilité de leurs enfants, qui bien sûr ne feraient pas de mal à une mouche. Ils refusent d’écouter les parents d’Hugo, disant qu’il s’agit ‘histoires de gamins sans importance. Le père souligne qu’il s’agit de familles de la classe moyenne comme la leur et pas de marginaux ou autres alcooliques en rupture sociale.

Le père est rongé par la culpabilité de n’avoir rien pu faire pour empêcher le drame et protéger son fils. La question de la survie de la famille et du couple se pose après cette perte. Pourtant il faut bien continuer à vivre pour le petit frère de neuf ans.

Ce livre parle de manière très juste du deuil et de l’impuissance des parents qui savaient, qui ont essayé de protéger Hugo mais n’ont finalement rien pu faire contre la bêtise et la cruauté de deux autres gamins, la lâcheté des camarades de classe qui ont fermé les yeux pour ne pas être les suivants sur la liste. L’auteur sait dire avec délicatesse le drame de cette famille, qui est loin d’être un cas unique, un livre fort et percutant pour parler d’un problème de société très actuel.

♥️♥️♥️♥️♥️/5

~Résumé~

Dans ce roman dramatique, nous suivons les pensées de Vincent, papa du petit Hugo, quatorze ans qui s'est suicidé. Hugo subissait du harcèlement scolaire depuis plusieurs mois et rien n'a été fait pour lui venir en aide. Vincent remonte le fil de l'histoire en essayant de comprendre où il aurait pu aider son fils avant son acte de désespoir.

~Mon avis~

Une bien bouleversante histoire que nous raconte l'auteur à travers les pensées du papa! L'auteur aborde la thématique du harcèlement scolaire avec justesse et soulève un point essentiel dans la gestion de ce harcèlement. Les parents sont désemparés, le système ne fait rien pour leur en venir en aide ni à eux ni à Hugo, qui souffre tous les jours. Quel autre choix avait-il cet enfant ? C'est malheureusement la triste réalité de ce monde! J'ai versé des larmes en lisant son histoire, l'auteur a su me toucher en plein cœur. Les parents sont très touchants, l'auteur a choisi des personnes très simples, ce qui rend l'histoire encore plus crédible.

Sa plume, que je découvre avec ce titre, est fluide et très immersive. C'est un vrai page turner, je l'ai lu en deux heures, impossible de le lâcher. Je vais continuer de découvrir la bibliographie de cet auteur.

Une excellente lecture!

Mots clés : deuil, harcèlement, impuissance, drame

Quelle claque ! Quand Philippe Besson s'empare d'un sujet de société, d'un fait divers, cela secoue, cela remue. J'ai terminé hier ce très beau roman qui dénonce le harcèlement scolaire et ses horribles conséquences, et j'en suis encore toute remuée. 

Vincent et Juliette sont mariés depuis 15 ans, avec Enzo leur fils de 9 ans, ils s'apprêtent à vivre une journée difficile, une marche blanche organisée à la mémoire de Hugo, leur aîné de 14 ans.

Le temps de la journée, on va revivre la découverte de l'enfer vécu par Hugo les derniers mois et surtout ressentir avec force et émotions, le sentiment d'impuissance, de culpabilité des parents et en particulier du père. Philippe Besson décortique vraiment avec minutie le mécanisme du harcèlement.

Tout a commencé un jour à cause d'un t-shirt qui avait viré au rose, Hugo s'est fait traité de fiote, de tapette, le mécanisme était lancé, la violence ne faisait que naître.

Vincent se plonge dans les souvenirs de l'enfer qu'a vécu son fils, on va vraiment assister à la dissection du harcèlement, étape par étape, les éléments perçus par Juliette qui se rendait compte que son fils n'allait pas bien, de la difficulté d'y croire pour le père, ensuite la difficulté de faire parler Hugo, d'agir face à la violence des harceleurs, la manière horrible dont l'école a réagi.

En tant que mère, je n'ai pu pendant et après le récit qu'imaginer et ressentir ces sentiments d'impuissance, cette volonté et colère d'agir pour protéger ce que l'on a de plus précieux sur cette terre, un enfant, sa vie. 

L'importance de parler du sujet afin que l'on puisse agir et empêcher l'inconcevable, informer de ce qui aurait pu sauver Hugo à savoir les associations, la manière de rétorquer aux agresseurs, de s'armer et de trouver la force.

Le harcèlement scolaire est trop souvent fréquent malheureusement, il faut à tout prix en parler, le déceler et agir. Ce livre secoue, il est poignant, douloureux mais tellement nécessaire pour éviter que cela se reproduise sans cesse, casser cette spirale en conscientisant un maximum de monde, dans le corps enseignant en autre pour prévenir et agir.

Un livre que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt. A lire absolument !

Ma note : ♥♥♥♥♥