4 3 2 1
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
J’ouvre ce billet en souriant à la lecture de ce commentaire que Goran avait laissé par ici, sur lequel je suis tombée par hasard après ma lecture. Ai-je moi aussi été barbée par ce très volumineux roman sorti de mes étagères à l’occasion de l’hommage rendu à notre camarade disparu ? J’y reviendrai plus tard…
J’ai lu quelque part que "4 3 2 1" était LE grand roman de Paul Auster, assertion sans rapport avec son nombre de pages et que je crois comprendre. Pour avoir lu une dizaine de titres de l’auteur, je sais sa fascination pour le hasard, pour la manière dont les circonstances influent sur le cours des vies et sur le comportement des individus.
Or, "4 3 2 1" est le roman du jeu des "et si ?"
Une introduction nous présente Reznikov, l’aïeul qui a le premier mis le pied sur le sol américain, fuyant à l’aube du XXème siècle la pauvreté de sa lointaine Pologne. Suite à un malentendu (et au manque de maitrise de la langue anglaise de Reznikov, à qui l’on avait conseillé d’adopter le nom de Rockfeller), les services de l’immigration américaine le rebaptisent Ichabod Ferguson. C’est à l’un des petit-fils de ce personnage qui disparait rapidement après avoir eu trois garçons avec une épouse hargneuse et à moitié folle, que s’intéresse le roman. Archie Ferguson est le fils de Stanley, dernier des rejetons de Reznikov et Fanny. Né en 1947, nous le suivons jusqu’à l’âge de 23 ans, ou plutôt nous les suivons, car là est la particularité de ce roman, qui décline alternativement quatre destins possibles pour son héros.
Là où Auster est subtil, c’est qu’il n’imagine pas pour Archie des vies diamétralement opposées. Il a chaque fois la même ascendance -mêmes parents et même famille-, nait au même endroit, et chacune de ses « versions » côtoie dans l’ensemble les mêmes personnes. Seulement, de subtiles variations dans le cours de son existence vont orienter ses choix, le placer dans des contextes familiaux légèrement différents. Suite à un drame commun (l’incendie du magasin d’électro-ménager dont son père est propriétaire), ses parents seront riches ou tireront le diable par la queue, finiront ou pas par divorcer, son père se brouillera plus ou moins violemment avec ses frères... Après avoir vécu sa petite enfance à Newark, Archie habitera dans le New Jersey ou à New York. Une même jeune fille sera tantôt son amante, tantôt sa demi-sœur, et cetera et cetera. Certaines caractéristiques de la personnalité même de Ferguson sont constantes : c’est un grand sportif, et un amoureux de la littérature et du cinéma, auxquels il viendra par différentes influences.
L’enfance et la jeunesse sont au cœur du roman, l’auteur démontrant qu’elles sont le creuset de l’adulte que l’on devient, soumis à la survenance de l’inattendu : pertes, deuils, accidents, séparations, modèlent non pas votre personnalité profonde mais vos émotions, votre état esprit, vos manières d’être au monde. Archie est un adolescent hanté de questionnements plus ou moins violents, tantôt un garçon perturbé qui s’attire des problèmes, ne sait qui il est, doute de ses orientations sexuelles, tantôt un fils en colère contre un père avec lequel il entretient une relation conflictuelle, un révolté que l’iniquité de la société américaine enrage…
A travers son héros, Paul Auster dresse aussi le portrait d’une génération parvenue à l’aube de l’âge adulte au moment de la guerre du Vietnam et des mouvements pour les droits civiques. Une génération qui tranche avec celle qui la précède, ne serait-ce que de deux ou trois ans, qui continue d’adhérer aux leçons apprises dans les années 50, alors que Ferguson et ses amis, plus en phase avec les réalités du présent, ont compris qu’ils vivaient dans un monde irrationnel, un pays qui assassine ses présidents, légifère contre ses citoyens et envoie sa jeunesse se faire tuer dans guerres absurdes.
L’exercice est mené avec une extrême minutie, l’auteur prend le temps de développer la psychologie de chacune de ses versions, et c’est là, qu’en effet, le bât blesse… comme les quatre Ferguson sont dans l’ensemble entourés des mêmes personnes et suivent, dans leurs grandes lignes, des chemins de vie similaires, il est d’une part difficile de s’y retrouver entre les différentes versions du personnage (j’ai dû prendre des notes tout au long de ma lecture pour me souvenir de qui était Archie 1, 2, 3 ou 4), et le récit finit d’autre part par souffrir de redondances.
Ce qui fait que même si je trouve l’idée de Paul Auster intéressante et audacieuse, son roman m'a paru bien long...
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