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Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Paul Auster a publié une trentaine de livres, écrit et traduit de la poésie, réalisé des films… il est pour moi parmi les très grands de la littérature américaine. Il a mis trois ans à écrire ce roman, plus de mille pages, une quadruple fresque dans l’Amérique des années 50 et 60, quatre destins différents pour le même personnage, Archibald Isaac Ferguson né comme l’auteur en 47 dans le New Jersey. Un roman immense, au sens propre comme au sens figuré dont voici le premier paragraphe.
Selon la légende familiale, le grand-père de Ferguson serait parti à pied de sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, il aurait fait route vers l’ouest jusqu’à Hambourg en passant par Varsovie et Berlin et il aurait acheté un billet sur un bateau baptisé l’Impératrice de Chine qui traversa l’Atlantique à travers de rudes tempêtes hivernales pour entrer dans le port de New York le premier jour du XXe siècle. Pendant qu’il attendait d’être interrogé par un agent du service d’immigration à Ellis Island, il engagea la conversation avec un compatriote juif russe. L’homme lui dit : Oublie ton nom de Reznikoff. Il ne t’attirera que des ennuis dans ce pays. Il te faut un nom américain pour ta nouvelle vie en Amérique, quelque chose qui sonne vraiment américain. Comme l’anglais était encore une langue étrangère pour Reznikoff en 1900, il demanda à son compatriote plus âgé et plus expérimenté de lui faire une suggestion. Dis-leur que tu t’appelles Rockefeller, lui répondit l’homme. Tout ira bien avec un nom pareil. Une heure s’écoula, puis une autre et au moment où Reznikoff alors âgé de dix-neuf ans s’assit en face de l’agent de l’immigration pour être interrogé, il avait oublié le nom que l’homme lui avait dit de donner. Votre nom ? demanda l’agent. Se frappant le front de frustration l’immigrant épuisé laissa échapper en yiddish, Ikh hob fargessen ! (J’ai oublié !) Ainsi Isaac Reznikoff commença-t-il sa nouvelle vie en Amérique sous le nom d’Ichabod Ferguson.
Beau début, non ?
Après un bref aperçu des origines d’Archie Ferguson : l’arrivée de son grand-père en Amérique, la rencontre de ses parents… base commune à toutes les versions, Paul Auster, écrivain du hasard et des contingences se lance et raconte l’enfance puis la jeunesse de quatre versions d’Archibald Ferguson à tour de rôle, chapitre par chapitre, nous entraînant rapidement dans un tourbillon narratif extraordinaire. Au début, c’est un peu perturbant, les différences sont minimes, le choix de la ville où s’installent ses parents dans le New Jersey… puis les choses s’accélèrent, Archie grandit et change rapidement et on est happé par ces histoires.
Chacune d’elles prise séparément pourrait être un roman. Quatre romans simultanés, quatre vies parallèles mêlées avec un talent éblouissant car si elles sont indépendantes, elles s’éclairent l’une l’autre, parfois en creux et s’enrichissent mutuellement. C’est bien du même Archie qu’il s’agit à chaque fois : il a les mêmes passions, les mêmes parents, Rose et Stanley, les mêmes oncles et tantes, les mêmes proches dont la bien aimée Amy mais au gré du hasard, des choix, des rencontres, les relations vont se développer diversement et tous auront des destins différents. Paul Auster joue avec « et si ? », cette question universelle et obsédante qu’on se pose tous à certains moments. Il le fait brillamment et quelle que soit la version, Archie est toujours Archie tout en étant complètement différent. Un véritable tour de force déjà !
Et puis il y a le style ! Paul Auster nous offre des phrases magnifiques, ciselées avec un rythme et une musique tellement époustouflants qu’on a envie de les savourer lentement. Et on a la chance d’être assurés de l’excellence de la traduction puisque Paul Auster qui maîtrise parfaitement le français l’a validée. Il est lui-même traducteur de poètes français à l’instar d’un des Ferguson…
Paul Auster puise beaucoup d’éléments de sa propre vie pour nourrir celles de ses personnages : ce qu’il a connu, ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu… autant d’éléments qui font que toutes les versions de Ferguson sonnent juste. Ils ont les mêmes passions : le sport, le cinéma, la littérature qui s’exprimeront différemment selon l’évolution de chacun mais dont ils parlent tous avec ferveur. Les années cinquante et soixante sont aussi celles de la jeunesse de Paul Auster, il a vécu les événements qu’il raconte : la lutte pour les droits civiques, l’assassinat de Kennedy, les émeutes raciales de Newark, la révolte étudiante de Columbia, le refus de la guerre du Vietnam, des pages noires de l’histoire de l’Amérique dont il réussit à rendre l’atmosphère d’une manière très réaliste.
Mais il puise également dans son œuvre et dans ses propres fictions : un scénario qu’il a écrit, des poèmes qu’il a traduits et Marco Stanley Fogg de « Moon Palace », David Zimmer de « Le livre des illusions », Adam Walker d’ « Invisible » qui apparaissent brièvement, clin d’œil et lien avec ses autres romans. Et une pirouette finale transforme encore ce roman vraiment foisonnant !
Un chef d’œuvre !
À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Ham- bourg et s’embarqua sur l’Impératrice de Chine qui franchit l’Atlantique en essuyant plusieurs tempêtes, puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Fergusson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, dont le “maître de Brooklyn” arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps.
Ma lecture
Découverte de Paul Auster à travers ce roman …… 1016 pages …. je n’ai pas choisi la facilité me direz-vous mais que ne ferait-on pas pour un comité de lecture, pour l’amour de la littérature, par curiosité aussi !
Je crois avoir fait l’essai de le lire il y a quelques années mais je n’en garde aucun souvenir et je ne sais même pas si je suis allée au bout du livre ! C’est tout dire.
Que serait notre vie si dès le départ les dés sont pipés : une erreur sur le nom de famille à l’arrivée de cette famille à Ellis Island, lorsque cet émigré russe hésite à révéler son nom de famille : Reznikoff de peur d’être refoulé et sur les conseils d’un compatriote et avec un accent déplorable celui-ci révèle : Ikh hob fergessen (J’ai oublié) et que l’employé comprend : Fergusson.
Voilà tout commence déjà par un changement d’identité puis l’auteur a décidé de donner 4 destins à son héros. Archie Isaac Fergusson aura 4 vies possibles, 4 destinées suivant les événements : argent, décès, opportunités, rencontres, amour etc….
Le roman est dense, les phrases sont parfois longues, interminables, il y a un gros travail pour décortiquer les pensées, les visions, les aspirations de Fergusson. C’est un roman/chronique d’une tranche de vie de 0 à 20 ans d’un américain, issue de l’immigration, juif et aspirant à devenir écrivain. On pénètre dans son conscient et parfois son insconcient.
Une part de Paul Auster lui-même ? Oui sûrement (j’ai lu qu’il a été très marqué par le décès brutal d’un de ses amis suite à un anévrisme cérébral et qu’il reprend d’ailleurs dans une de ses vies d’Archie), car il reprend beaucoup de sa vie, de son amour de la France, de ses écrivains, de son amour de New York etc…. et c’est là justement ce que je reprocherais à ce roman. On se perd dans des détails certes intéressants pour des néophytes de la « pomme » mais qui noient un peu la narration. Je pense, mais ce n’est que mon avis, que le livre aurait pu faire 300 à 400 pages de moins pour le public français.
Je me suis attachée à une version du personnage de Fergusson, celui qui me correspondait le plus, certains personnages comme Amy sont présents dans les 4 versions, avec bien sûr car c’est le but du jeu d’écriture, des rôles différents comme pour l’ensemble de son entourage, et je me suis attachée à lire dans le sens où l’auteur nous le propose, quitte à prendre des notes afin de m’y retrouver, mais je pense que la lecture par numéro de Fergusson est possible et peut être commandée pour des lecteurs accrochant moins au aller-retours entre les destins différents.
Archie Fergusson a 4 possibilités, ses amis, ses parents et ses relations aussi. Des personnalités différentes suivant les circonstances. Un gros travail de mémoire, de documentation pour montrer également que rien n’est anodin, qu’un événement politique, personnel ou familial peut tout changer et que votre vie peut prendre un autre chemin.
Chroniques d’une Amérique des années 50/60, politique, religieuse, raciste, classes sociales, oui c’est cela Paul Auster, 1016 pages pour un tour d’horizon de son Amérique suivant qui l’on est.
Lecture ardue par moment, longue, très longue même si j’ai eu des moments de plaisir à suivre ce jeune homme plein d’amour de la littérature, du cinéma, des rues de sa ville et de ses Universités. A conseiller à des vrais amateurs de littérature, amoureux des mots, des ambiances et des expériences littéraires.
J’ai déjà prévu de lire Trilogie New-Yorkaise et Moon Palace pour me faire une véritable opinion sur l’auteur, mais pas tout de suite, je vais me laisser le temps de me décharger de ce pavé.
J’ouvre ce billet en souriant à la lecture de ce commentaire que Goran avait laissé par ici, sur lequel je suis tombée par hasard après ma lecture. Ai-je moi aussi été barbée par ce très volumineux roman sorti de mes étagères à l’occasion de l’hommage rendu à notre camarade disparu ? J’y reviendrai plus tard…
J’ai lu quelque part que "4 3 2 1" était LE grand roman de Paul Auster, assertion sans rapport avec son nombre de pages et que je crois comprendre. Pour avoir lu une dizaine de titres de l’auteur, je sais sa fascination pour le hasard, pour la manière dont les circonstances influent sur le cours des vies et sur le comportement des individus.
Or, "4 3 2 1" est le roman du jeu des "et si ?"
Une introduction nous présente Reznikov, l’aïeul qui a le premier mis le pied sur le sol américain, fuyant à l’aube du XXème siècle la pauvreté de sa lointaine Pologne. Suite à un malentendu (et au manque de maitrise de la langue anglaise de Reznikov, à qui l’on avait conseillé d’adopter le nom de Rockfeller), les services de l’immigration américaine le rebaptisent Ichabod Ferguson. C’est à l’un des petit-fils de ce personnage qui disparait rapidement après avoir eu trois garçons avec une épouse hargneuse et à moitié folle, que s’intéresse le roman. Archie Ferguson est le fils de Stanley, dernier des rejetons de Reznikov et Fanny. Né en 1947, nous le suivons jusqu’à l’âge de 23 ans, ou plutôt nous les suivons, car là est la particularité de ce roman, qui décline alternativement quatre destins possibles pour son héros.
Là où Auster est subtil, c’est qu’il n’imagine pas pour Archie des vies diamétralement opposées. Il a chaque fois la même ascendance -mêmes parents et même famille-, nait au même endroit, et chacune de ses « versions » côtoie dans l’ensemble les mêmes personnes. Seulement, de subtiles variations dans le cours de son existence vont orienter ses choix, le placer dans des contextes familiaux légèrement différents. Suite à un drame commun (l’incendie du magasin d’électro-ménager dont son père est propriétaire), ses parents seront riches ou tireront le diable par la queue, finiront ou pas par divorcer, son père se brouillera plus ou moins violemment avec ses frères... Après avoir vécu sa petite enfance à Newark, Archie habitera dans le New Jersey ou à New York. Une même jeune fille sera tantôt son amante, tantôt sa demi-sœur, et cetera et cetera. Certaines caractéristiques de la personnalité même de Ferguson sont constantes : c’est un grand sportif, et un amoureux de la littérature et du cinéma, auxquels il viendra par différentes influences.
L’enfance et la jeunesse sont au cœur du roman, l’auteur démontrant qu’elles sont le creuset de l’adulte que l’on devient, soumis à la survenance de l’inattendu : pertes, deuils, accidents, séparations, modèlent non pas votre personnalité profonde mais vos émotions, votre état esprit, vos manières d’être au monde. Archie est un adolescent hanté de questionnements plus ou moins violents, tantôt un garçon perturbé qui s’attire des problèmes, ne sait qui il est, doute de ses orientations sexuelles, tantôt un fils en colère contre un père avec lequel il entretient une relation conflictuelle, un révolté que l’iniquité de la société américaine enrage…
A travers son héros, Paul Auster dresse aussi le portrait d’une génération parvenue à l’aube de l’âge adulte au moment de la guerre du Vietnam et des mouvements pour les droits civiques. Une génération qui tranche avec celle qui la précède, ne serait-ce que de deux ou trois ans, qui continue d’adhérer aux leçons apprises dans les années 50, alors que Ferguson et ses amis, plus en phase avec les réalités du présent, ont compris qu’ils vivaient dans un monde irrationnel, un pays qui assassine ses présidents, légifère contre ses citoyens et envoie sa jeunesse se faire tuer dans guerres absurdes.
L’exercice est mené avec une extrême minutie, l’auteur prend le temps de développer la psychologie de chacune de ses versions, et c’est là, qu’en effet, le bât blesse… comme les quatre Ferguson sont dans l’ensemble entourés des mêmes personnes et suivent, dans leurs grandes lignes, des chemins de vie similaires, il est d’une part difficile de s’y retrouver entre les différentes versions du personnage (j’ai dû prendre des notes tout au long de ma lecture pour me souvenir de qui était Archie 1, 2, 3 ou 4), et le récit finit d’autre part par souffrir de redondances.
Ce qui fait que même si je trouve l’idée de Paul Auster intéressante et audacieuse, son roman m'a paru bien long...
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