Les abattus
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Un jeune homme sans qualité relate ses années d’apprentissage entre 1960 et 1984 dans une petite ville de province, au sein d’une famille pauvre et dysfonctionnelle. Marqué par la poisse, indifférent au monde qui l’entoure, il se retrouve au centre d’événements morbides.
Mon avis
Les vivants (1960-1983), les morts (1982-1983), les fantômes (2018), voici les trois parties qui constituent ce roman. La plus grande sera la première, la plus petite, la dernière. J’ai été totalement conquise par ce livre. Le phrasé, l’approche des situations m’ont beaucoup plu. La forme est singulière avec beaucoup de dialogues en style indirect. Cela donne plus de recul sur ce qui est présenté, expliqué. Le lecteur assiste, impuissant, aux différents événements et cette façon d’écrire va très bien avec le contenu.
Dès le début, c’est un jeune garçon qui prend la parole, qui raconte sa vie, dans son foyer avec toutes les difficultés dues au manque d’argent, aux problèmes rencontrés tels le chômage, la maladie, la violence familiale…. Rien ne lui est épargné. Sa vie n’est pas aisée, il essaie d’avoir des amis mais quand on vit dans un milieu « pauvre », on ne peut pas fréquenter n’importe qui… Le plus dur pour lui, c’est que parfois, il ne peut pas choisir, c’est la vie qui le fait pour lui, des rencontres qui s’imposent, envahissant de temps à autre son quotidien, l’emmenant là où il ne serait pas forcément allé…. Il y a en toile de fond, sa vie, faite un peu de bric et de broc, sa survie quand il n’a plus rien à quoi se raccrocher… et en filigrane, des actes violents qu’on ne connaît pas dans le détail, qui ne sont pas décrits, mais qu’on sent, là, sous-jacents. C’est très bien intégré au récit, ça en fait partie mais presque « en douceur »…. C’est une narration subtile, avec une approche poétique quelques fois. « Le ciel délavé par la chaleur est juste une plaque de fonte. »
J’ai été totalement conquise par l’écriture de Noëlle Renaude, elle a une force particulière, que je peine à expliquer. On dirait que beaucoup de choses sont « contenues » mais prêtes à exploser. Et ça se sent dans les phrases, dans les mots. Ils sont posés, puissants, porteurs de sens, entraînant le lecteur dans cet univers en demi-teinte où tout n’est peut-être qu’apparence … Cela crée une atmosphère étrange, où tout peut changer d’un moment à l’autre, tant la banalité de la mort fait partie de la vie…..et peut bouleverser, ou pas, la linéarité des jours …..
J’ai beaucoup apprécié la personnalité des différents protagonistes. Tous ont une part d’ombre, des tourments cachés, une particularité délicate à partager …. Le jeune homme et le flic sont les plus captivants, par ce qu’on apprend d’eux petit à petit, au fil des pages, découvrant ce qui a été tu. La construction en trois parties est également intéressante, les unes et les autres se complétant, s’éclairant jusqu’aux révélations finales.
Je ne connaissais pas les écrits de Noëlle Renaude, j’ai découvert qu’elle avait publié des pièces et que « Les abattus » était son premier roman. Il est vraiment abouti, réussi, surprenant, abordable tout en restant dans un registre d’expression qui flirte avec le théâtre tant les scènes décrites sont « palpables » en peu de mots. Pour moi, c’est non seulement une magnifique découverte mais également un recueil que je n’oublierai pas de sitôt tant les personnages et le fond et la forme m’ont marquée.
Qu’est-ce que je vous disais sur les polars français ? Ca continue avec Les abattus de Noëlle Renaude.
Nous avons un jeune homme qui a eu une vie de merde. Famille pourrie, une mère qui ne s’occupe pas de lui, deux grands frères qui le tabassent, un père qui se casse, un beau-père au mieux indifférent. Des appartements pourris, pas de copains ou presque. Puis des boulots sans intérêt, toujours pas de potes …
Seules aspérités de cette vie morne, quand les voisins du dessus se font égorger dans leur sommeil, ou que les flics viennent poser des questions sur le frère cadet qui est devenu truand. Alors quand il disparaît du jour au lendemain, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne fait pas les gros titres.
Et voilà, je suis encore maudit. Je vais être clair, ce roman est très cohérent, original et bien écrit. Cohérent parce que l’écriture est très plate, j’ai l’impression que l’auteur veut décrire le vide de certaines vies, et elle y arrive parfaitement.
Mais vraiment, les vies vides, déjà en général ça ne me passionne pas, mais alors en ce moment, je ne peux pas. Putain, au début on a envie de secouer les personnages de leur dire de faire quelque chose, pleurer, gueuler, tuer quelqu’un, casser quelque chose, devenir cons, se révolter, voler, fracasser. Quelque chose merde. Mais non rien.
Il ne sentent rien, ne disent rien, pas d’émotion pas de réaction. Pas de souffle, pas d’ampleur, on est comme enfermés dans une médiocrité absolue. Le problème, pour moi, est que ça dure plus de 400 pages, alors ça fait long. Bref, mes collègues blogueurs sont enthousiastes, donc ça doit être bien. Objectivement, c’est bien écrit et construit ; subjectivement, je me suis profondément ennuyé.
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