Kabu Kabu
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couv’ :
Avec Kabu Kabu, plongez dans les méandres des nouvelles de Nnedi Okorafor, l’autrice de Qui a peur de la mort (optionné par HBO).
Embarquez en direction de l’aéroport de New York dans un kabu kabu, taxi clandestin à qui vous fera traverser les légendes africaines.
Découvrez une musicienne qui joue de la guitare pour un zombie particulier.
Rencontrez Arro-yo, la coureuse de vents à la chevelure maudite, qui se bat pour exister sur l’étrange planète Ginen.
21 nouvelles vers un ailleurs étonnant et passionnant.
Mon avis :
Merci à Jérôme pour ce partenariat.
- Présentation des nouvelles :
1- Le nègre magique : Lance le Brave est le stéréotype du chevalier blanc, il est acculé au bord d’une falaise et des ombres menaçantes s’approchent. Un sorcier africain lui sauve la mise, du moins c’est ce qu’on pense mais le retournement de situation est épique. Fou rire garanti. C’est la seule nouvelle dans le genre de la fantasy.
2- Kabu Kabu (en collaboration avec Alan Dean Foster) : Ngozi est new-yorkaise, sa soeur se marie au Nigéria et elle doit prendre l’avion pour la rejoindre. Ngozi est très en retard et ne tergiverse pas trop quand un étrange taxi propose de la prendre. Avec une série de péripéties on va suivre une aventure échevelée complètement dingue. Nouvelle dans le genre de la SF.
3- La tâche noire : Cette nouvelle est un fort rappel du roman « Qui a peur de la Mort ? » et prend la forme d’un conte avec le code que l’on connait tous, ‘Il était une fois… ». On suit la trajectoire de vie de deux frères Uche et Ifeanyi, la richesse de leur père fait qu’ils sont les célibataires les plus recherchés de Durfa. On retrouve les tensions entre Nurus et Okekes, une belle histoire tragique.
4- Tumaki : On se trouve en 2074, le narrateur est un méta-humain, Dikéogu, qui a besoin de faire réparer son e-legba. Il rencontre une mécanicienne dans une boutique d’électronique, Tumaki. Elle vit selon les us de sa ville quand bien même elle ne partage pas la religion de ses paires, elle porte une burqa et l’autrice va utiliser ce vêtement comme instrument de liberté grâce à l’anonymat qu’il prodigue faisant de ce fait un pied de nez au désir premier d’enfermer les femmes sous cette toile. La nouvelle sera l’occasion également de parler de tolérance et des crimes racistes, cette fois-ci sur les extraterrestres ou méta-humains.
5- Comment Inyang obtint ses ailes : On se trouve en 1929. Inyang est une jeune fille de 14 ans, qui a le pouvoir de léviter/voler. Elle grandit en marge de la culture nigériane du fait des circonstances de sa naissance, née avec de longues tresses dadas elle n’est pas bonne à marier et ne sera donc pas excisée et engraissée comme ses soeurs. Inyang sera très libre, elle apprendra peu à peu à contrôler son pouvoir et à être prudente.
6- Les vents de l’harmattan : Asuquo est une fille du vent, ce pouvoir rend les hommes allergiques à sa personne car elle est destinée à un homme comme elle, mais la vie au village se poursuit et par amour elle occulte son destin et épouse Okon. Les ragots vont la mettre en danger.
7- Les coureurs de vent : Arro-yo est une autre héroïne coureuse de vent, la nouvelle lui étant consacrée est courte et violente, Arro-yo désire être libre et refuse tout net de lier sa vie à cet homme qui lui est « destiné », elle veut voler seule toujours. Une femme puissante qui ne recule devant rien.
8- Biafra : On se situe en 1967 pendant la guerre du Biafra, le pays vient d’être renommé Nigéria. Après des années de voyage, Arro-yo revient à la maison. cette guerre est causée par les frontières débiles décidées au jugé par les côlons ne connaissant absolument rien des diverses cultures qu’ils bousculent se faisant.
9- La maison des difformités : Ngozi est une jeune adolescente en voyage avec sa famille au Nigéria, pays d’origine de ses parents. Sa petite soeur est une grande lectrice de Stephen King et pendant ce voyage il y a une histoire qui se répand entre disparition d’enfants et magie noire. Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.
10- Le tapis : On suit deux soeurs de 15 et 16 ans qui viennent pour la première fois au Nigéria sans leurs parents. Lors d’un marché elles achètent un beau tapis pour décorer la maison de leur père qu’il a fait bâtir au pays. Première désillusion, elles se rendent compte en arrivant que la famille et les voisins ont volé tout l’ameublement de la maison parentale mais elles dormiront tout de même dans cette maison…la nuit quelque chose gratte… Nouvelle dans le genre fantastique horrifique.
11- Sur la route : Notre héroïne est flic et en visite dans la maison de sa grand-mère. Un soir d’orage elle trouve derrière la porte d’entrée un jeune garçon le visage ouvert en deux qui disparait rapidement. Cette nouvelle est tournée sur les croyances face aux monstres et les récriminations de la grand-mère contre ces nigériens américanisés qui ont perdu tout instinct.
12- Icône : Cette nouvelle est écrite sous forme de journal entremêlé du récit lui-même. Richard et Nancy sont des journalistes qui ont fait tout leur possible pour trouver les pirates modernes qui font du terrorisme auprès des compagnies pétrolières dans le Delta du Niger, la rencontre va mettre Richard à mal.
13- Popular Mechanic : Le Nigéria est un des plus gros producteur de pétrole au monde mais ce sont les américains qui en tirent profit, le peuple nigérien est souvent en pénurie d’essence. L’héroïne fait des études de médecine et pour se détendre elle monte dans les palmiers récolter la sève, cette activité est normalement interdite aux femmes. Son père a perdu un bras lors d’un accident faisant coïncider pétrole et cigarette, il a signé auprès des américains qui cherchaient des cobayes pour tester des bras cybernétiques . Nouvelle entre fantastique et SF.
14- L’artiste araignée : Notre héroïne est une femme nigérienne battue par son mari, cela fait 3 ans qu’ils essaient sans succès d’avoir un enfant. Quand son mari dort, elle aime aller dans le jardin faire de la guitare et un robot araignée qui travaille dans la surveillance des pipelines, vient la retrouver. Ce droïde a-t-il des émotions ? Nouvelle de SF.
15- Bakasi : La bosse d’un bossu est source d’un grand pouvoir, si un bossu meurt il faut protéger sa tombe pendant au moins un an pour éviter que quelqu’un ne le déterre. Bakasi est un bossu qui se prend de passion pour la politique, il devient dictateur et pour sortir leur de la haine, Issa et ses amis fomentent un attentat.
16- Séparés : C’est l’histoire d’un couple qui se retrouvent dans plusieurs vies. Dans celle-ci ils s’appellent Nourbese et Osaze. Leur amour exceptionnel l’un pour l’autre est tellement évident qu’ils ne font plus qu’un même pour les gens qui les entourent, ils sont appelés Osanour. Joli conte d’amour.
17- La guerre des babouins : La narratrice nous rapporte une étrange histoire qui est arrivée à sa petite soeur. Un soir, Emem rentre à la maison blessée de partout mais triomphante, avec ses amies cela fait plusieurs jours qu’elle a trouvé un chemin avec ses amies qui leur permet de gagner beaucoup de temps pour aller à l’école en traversant le bois plutôt que de le contourner. Ce chemin est gardé par une bande furieuse de babouins, s’engage une guerre d’un genre étrange entre les deux camps pour savoir qui va céder cet accès.
18- L’affreux oiseau : Sur l’île Maurice, Zev est ornithologue. Il cherche à prouver la survie de l’oiseau qui le hante depuis tout petit, le dodo. Dans ses pensées, Zev nous apprend que les côlons ont surnommé le dodo l’affreux oiseau car quel que soit la façon dont on le cuisine le goût est horrible, il se demande si cet oiseau à accès à un monde magique pour échapper aux humains.
19- Le bandit des palmiers : Le narrateur nous raconte l’histoire d’une femme excentrique et forte en gueule, Yaya, très belle mais qui ne s’en laisse pas compter par les hommes, elle leur fait peur. Grâce à sa ruse et sa volonté, elle permettra aux femmes de s’affranchir de l’interdiction ridicule de grimper aux palmiers.
20- L’Homme au long juju : Les fantômes, tout le monde y croit. Notre petite héroïne à 9 ans et aime prendre le raccourci par la forêt pour se rendre chez sa tante (j’ai un peu l’impression de retrouver les codes du Petit Chaperon Rouge ^^). Elle croise le fantôme de l’Homme au long juju qui était le sorcier le plus puissant du village mais bien trop adepte des coups fourrés pour son propre bien.
21- Zula de la Cour de récré de quatrième : Tu connais Conan le Barbare ? Ben y avait une grande guerrière africaine qui était sa plus grande alliée, Zula. Celle qui porte son nom est donc une jeune adolescente et la confrontation au racisme qui fait d’elle une guerrière dans la cour de récré, loin du regard des adultes…qui ne veulent rien voir.
22- La fille qui court : Qu’est-ce qui fait courir des petites filles noires dans l’Amérique des années 1980 ? Le racisme, les petits enfants blancs nourris à la haine de leurs parents. Mais même si elle court avec ses soeurs, elles n’ont pas honte de leur couleur grâce à la fierté de leurs parents et de leur éducation.
En bref, plusieurs nouvelles se répondent les unes les autres nous apprenant au fur et à mesure les détails des croyances autour des enfants de Mami Wata, plus globalement la culture africaine est mise à l’honneur ainsi que la dénonciation sur les conséquences des colonies du point de vue de la pauvreté comme de l’écologie. Les nouvelles brossent tout le spectre de la SFFF, chacun y trouvera ce qui lui plait. A lire ! Kabu kabu ? C’est la façon dont on nomme un taxi illégal ^^
Janvier aura été dédié à Nnedi Okorafor chez ActuSF. Après Qui a peur de la mort ? c'est au tour de Kabu Kabu d'être mis en lumière. Je remercie d'ailleurs les éditions ActuSF pour ce second partenariat sur cette autrice.
C'est une oeuvre dense réunissant 21 nouvelles qui, par le prisme de l'Imaginaire, explore les nombreux visages de l'Afrique.
Américaine, d'origine Nigériane, Nnedi Okorafor rend hommage à la terre de ses ancêtres et à sa propre histoire à travers la multitude de récits qui viennent nourrir ce recueil.
Il démarre sur les chapeaux de roue en nous embarquant dans un Kabu Kabu, autrement dit un taxi clandestin qui conduit Ngozi dans un étrange périple. Alors que la jeune femme espère juste attraper son vol pour arriver à temps au mariage de sa sœur au Nigéria, elle ne se doute pas des étranges rencontres qui l'attendent. Un voyage au cœur des légendes africaines qui ne sera pas exempt de turbulences. Avec cette première nouvelle, on réalise combien Nnedi Okorafor se plaît à explorer les coutumes et les croyances de ce continent qui s'avèrent propices à tricoter des récits baignés de touches fantastiques.
La magie imprègne autant ses histoires que la culture africaine. Elle aime par exemple doter ses héros et ses héroïnes de capacités hors-normes. Revient, d'ailleurs, souvent celle de voler comme dans "Comment Inyang obtint ses ailes" dans laquelle la jeune Inyang se découvre un destin de coureuse de vent qui lui vaut l'opprobre de son village et finit par l'obliger à fuir. Un don partagé par d'autres personnages comme Asuquo dans "Les vents de l'harmattan" qui vole en secret avec l'espoir caché au fond de son cœur de trouver son chi, son âme-sœur.
Mais Nnedi Okorafor n'oublie pas de nous parler également des grandes blessures de l'Afrique. C'est le cas avec "Biafra" qui, comme ce titre l'indique, va évoquer cette terrible guerre civile qui a ravagé le Nigéria. Ainsi, on survole le pays en compagnie de Arro-yo. Elle retrouve avec effroi et impuissance sa terre natale détruite par une guerre de territoire : inévitable lorsqu'on s'octroie le droit de voler la terre de ses voisins. Une indépendance qui se gagne au prix du sang de milliers d’innocents. Quant à la nouvelle "Popular Mechanic", elle met l'accent sur la surexploitation des terres et des peuples, ainsi que sur le pillage des richesses pour le profit des plus riches, au détriment des locaux.
Finalement, l'autrice s'épanouit dans tous les genres et imagine aussi bien des textes mâtinés de fantastique que de science-fiction. Ainsi, dans "L'artiste araignée", il est question de zombies surveillant les pipelines de pétrole mais qui s'avèrent être en réalité des robots développés par l'intelligence artificielle, capables de rentrer en communication avec l'humain tout en développant une vraie sensibilité artistique.
A la lecture de ce recueil, on prend conscience que beaucoup de ses nouvelles donnent la parole à des héroïnes fortes et combatives. Dans une société aux mentalités encore archaïques, Nnedi Okorafor fait entendre ici son féminisme pour redonner aux femmes la place qu'elles méritent.
Kabu Kabu, c'est un patchwork de récits puissants qui rend à l'Afrique toute sa beauté sauvage tout en dénonçant la sauvagerie et la cruauté de ce que la tyrannie capitaliste peut engendrer.
Avec ce livre, Nnedi Okorafor démontre avec force toutes ses qualités de conteuse. On se glisse dans la peau de chacune de ses héroïnes et de chacun de ses héros avec une grande fluidité. Elle signe des textes qui dégagent une grande sensibilité et réussit à nous tirer bien des larmes.
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