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La fileuse d'argent
Résumé éditeur
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
La fileuse d’argent est un roman de Naomi Novik, paru en 2018 et paru en VF en 2020 chez Pygmalion. Ma première lecture du ABC Challenge de l’imaginaire 2022. C’était une lecture risquée. D’abord, parce que je n’ai pas aimé Déracinée que j’ai lu mi-décembre. Ensuite, parce qu’elle est venue après la trilogie d’une nuit d’hiver. Et en général, les bouquins que je lis après un coup de foudre intersidéral… paraissent bien mornes. Et malheureusement, c’est encore une fois ce qu’il s’est passé ici. Comme Déracinée, je suis passée à côté.
« C’est calme… C’est trop calme… J’aime pas trop beaucoup ça… Je préfère quand c’est un peu trop plus moins calme »
Après cette réplique culte de Numérobis dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, c’est la tempête. Sachez que je l’ai attendue longtemps, la tempête, dans La fileuse d’argent. Mais point de cyclone à vous arracher le cuir chevelu, ni d’ouragan à dévaster vos vies ou de lames en furie qu’on ne peut plus arrêter.
Bref, vous l’aurez compris : comme pour Déracinée, c’est un ennui intersidéral qui a prévalu pendant toute ma lecture. A la moitié du bouquin, je me suis demandé quand tout ce petit monde allait commencer à se remuer le popotin. A part voir Miryem changer ses pièces d’argent en or et Wanda se faire taper dessus toutes les trente pages, on ne peut pas dire qu’il y ait un déluge de péripéties décoiffantes dans ce roman.
Particulièrement frustrant, croyez-moi. Autant, il y a des romans où l’inaction ne me gêne pas (notamment en début de saga, ou dans un roman plus contemplatif), autant là, il y avait matière à faire un feu d’artifice fantasy-sque. Or, Anne, ma sœur Anne, je n’ai rien venir, et vu l’ambiance, nul soleil poudroyant, nulle herbe verdoyante non plus. S’il n’y avait eu pas la neige, je me serais crue sur l’autoroute en pleine Beauce bordée de champs de blé des deux côtés. Mor-tel.
Une froideur qui ne m’a pas captivée
Glagla
Autant la trilogie d’une nuit d’hiver était pour moi une invitation à m’asseoir au coin du feu pour écouter des histoires captivantes peuplées de personnages épiques et hauts en couleur, autant La fileuse d’argent m’a paru d’un froid repoussant.
Le roman s’inspire d’un conte russe, on retrouve un arrière-plan fantasy slavisant et hivernal. Or, si j’avais envie de me rouler dans la neige avec Vassia, hors de question ici. Je ne pouvais même imaginer me réfugier dans une bonne petite maisonnette avec un bon feu de bois, c’est tellement la loose chez les personnages qu’il n’y a même pas un bout de bois à faire cramer pour se réchauffer.
Ici, tous les personnages sont aussi froids et rigides que la glace. Le seigneur Staryk, Miryem, Irina… C’est simple : dès que l’un ouvrait la bouche, j’ai eu envie de me barrer.
Des p’tis trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous
Autre point qui m’a posé problème, le même que dans Déracinée d’ailleurs : les trous. Je m’explique. Dans ces deux livres, des choses se passent, mais je ne sais pas su expliquer pourquoi elles se passaient. J’ai galéré à trouver mes liens si chéris cause–> conséquence. Les personnages sont, ils existent, ils parlent, mais je ne comprends pas ce qu’il font là, pourquoi ils font ci ou ça. Je n’ai jamais compris qui était vraiment le roi Staryk, ce qu’il voulait, pourquoi il s’est embarrassé de Miryem. Et comment elle arrive à changer l’argent en or, elle d’ailleurs, comme ça, pouf ?
Des trous, et des incohérences. Franchement, Irina est une gamine timorée au début du bouquin, et en quelques pages, elle se retrouve pure bitch en chef, tenant son mari Tsar à la botte, rivalisant de froideur glaciale avec Miryem. Elle arrive même à mater le grand méchant de l’histoire (qui arrive après un temps infini : c’est pas trop tôt mon gars, par contre ton nom est ridicule), toute seule comme une grande. Je n’y ai pas cru du tout. Mais alors, pas du tout. Elle m’a fait penser à l’héroïne de Déracinée (j’ai déjà oublié son nom tiens), qui est nulle comme ses pieds mais devient quand même une super sorcière maîtrisant plein de sorts hopla boum.
Des invraisemblances
Un roman choral qui sonne faux
Dans la narration d’abord : un roman choral au passé. Hmm, pas hyper fan des romans choraux, encore moins au passé. C’est scabreux, car pas hyper bien maîtrisé.
On doit pouvoir comprendre qui parle, à qui, quand (par rapport aux événements racontés) et dans quel but. Il faut donc pouvoir saisir les liens entre les différents narrateurs ET leurs écrits, réunis dans un but commun identifiable. D’autre part, le « je » sous-entend une personnalité, donc on s’attend à un style et un langage propres. Et ce « je » s’adresse à quelqu’un. Qu’il soit identifié ou non, qu’il soit autrui ou lui-même : « je » engage un dialogue avec l’autre. Donc il faut un narrataire, quel qu’il soit. Enfin, la focalisation interne permet une immersion profonde dans l’esprit du narrateur.
Dans La fileuse d’argent, rien ne permet de comprendre le but sous-jacent du roman choral, ni d’identifier le(s) narrataire(s). On est en plus ici que dans du récit de faits; très peu de ressentis, ou d’introspection. Les personnages n’ont pas vraiment non plus de style ni de langage propres (mis à part le Tsar et Stepon qu’on identifie facilement, les femmes sont plus difficiles à cerner tant leur récit est, au niveau du style et du langage, similaire). Impossible de déterminer quand le récit se fait par rapport aux événements, et aucun narrataire sous-entendu.
Alors, j’ai eu la sensation que ce roman choral n’était construit que pour rompre la linéarité du récit, et créer du rythme. Mais dans le fond, il n’y a pas d’illusion romanesque créée, ni réfléchie. Pour moi, ça a sonné faux. Partant de là, difficile de me plonger dans ce roman.
Des invraisemblances temps du récit/temps de la narration
Et tout ça ne s’est pas arrangé avec les incohérences de temps. J’ignore si cela est du fait de la traduction, ou si ces soucis résident déjà dans la version originale.
Je l’ai dit au-dessus : on ne sait pas quand ces personnages racontent leur récit, ni quand dans le temps ils se situent par rapport aux faits racontés. L’impossibilité de discerner ces deux temps différents est ici accrue par la confusion entre les deux. En effet, bien souvent, temps du récit et temps de la narration se superposent.
Par exemple, l’histoire semble se dérouler sur plusieurs mois, or j’ai trouvé des non sens comme « lundi dernier », ou encore des adverbes comme « maintenant ». Comme si le récit s’était déroulé dans un temps très rapproché par rapport à la narration, alors que ce n’est pas du tout le cas. Et ce problème s’est accentué davantage avec les gros problèmes de concordance des temps. Non, on peut pas avoir du conditionnel présent dans un texte au passé ! Car dans ce cas, on penserait à tort que c’est le personnage qui raconte qui fait telle réflexion, et non le personnage raconté : encore une fois, confusion des strates temporelles.
Bref, trop de choses m’ont sortie de ce roman : son univers glacial et que je n’ai pas trouvé captivant, des personnages incohérents, une intrigue bancale, et une narration problématique. Naomi Novik – Zoé : 2 – 0.
La fileuse d’argent de Naomi Novik a sur le papier tout me plaire. Un univers complet, froid, slavisant, avec des personnages forts, et un arrière-plan de contes et de légendes. Manque de chance, ça n’a pas marché, et ce pour la seconde fois avec cette autrice. Ce n’est pas que les romans soient mauvais, loin de là, et d’ailleurs ils n’ont pas été primés pour rien. Cependant, La fileuse d’argent me paraît vraiment bancal dans sa construction. De plus, je n’accroche pas au style de l’autrice, pour le coup trop froid pour m’attirer avec délices dans son univers. J’ai tenté, ça n’a pas marché, mais je ne regrette pas ma lecture pour autant. En effet, j’aime bien me faire mes propres avis et découvrir des auteurs que je ne connais pas. Je vous encourage donc à vous faire votre propre avis sur ce titre !
Dans un univers imaginaire fortement inspiré de la Russie médiévale, Miryem est une jeune fille juive dont le père, prêteur trop gentil pour son bien, n’ose réclamer à ses voisins les remboursements. En conséquence, Miryem et ses parents vivent dans la misère. Un jour, accablée par la maladie de sa mère qui a besoin de soins, Miryem s’endurcit et fait la collecte, sans états d’âme, tant elle est marquée par l’antisémitisme de ceux qui se gavent sur l’argent de la dot de sa mère qui leur a été prêté. Son grand-père, impressionné, lui prête de l’argent qu’elle fait fructifier, et elle se vante de changer l’argent en or. Malheureusement pour elle, le roi des Staryk, êtres surnaturels du froid et de l’hiver, l’entend. Les Staryk sont fascinés par l’or et le volent : aussi leur roi met Miryem à l’épreuve.
En parallèle, Wanda est une jeune paysanne miséreuse : son père est alcoolique et boit le peu d’argent du foyer, elle s’éreinte à s’occuper de la maison et de ses jeunes frères. Sa vie de labeur a transformé son corps, devenu solide et grossier. Quand son père veut la marier — ou plutôt la vendre — contre des cochons, elle cherche une échappatoire. À ce moment-là, Miryem lui propose de travailler pour elle afin de rembourser la dette de la famille. Wanda saute sur l’occasion : tout plutôt qu’être mariée à un homme qui pourrait être comme son père.
Enfin, Irina est la fille peu gracieuse du duc, enfant mal aimé et solitaire. Mais elle servira les ambitions de son père.
Ce roman choral met en scène trois jeunes femmes de milieux très différents, mais toutes trois maltraitées dans leur jeunesse. Elles seront rapidement prisonnières d’une situation qu’elles commenceront à subir, avant d’en tirer le meilleur parti.
Le récit s’inspire très fortement de contes et modernise les thèmes des princesses (Irina) ou des cendrillons (Wanda), en offrant des points de vue modernes sur des femmes vivant dans un milieu où elles doivent servir les ambitions des pères. À ce titre, Miryem est l’exception, quand son grand-père s’aperçoit de son talent. Talent qui se retournera contre elle. Méfiez-vous de vos souhaits ! Deux des personnages échangent le père contre le mari et doivent combattre l’être maléfique (au sens propre du terme) qui est en eux.
Car la magie est présente, sous les traits des Staryk de la neige mais aussi du démon du feu qui a pris possession d’un des personnages. Un univers parallèle s’étend, celui des Staryk, et menace le monde des humains. On est souvent plus proche du merveilleux que de la Fantasy, cependant le roman n’oublie pas les conditions cruelles des plus pauvres de cette époque ou l’antisémitisme qui s’abat sur les juifs russes.
Même si l’histoire n’est pas sans défauts (la motivation des Staryk expliquée à la fin m’a semblé un peu confuse), on passe un agréable moment de lecture quand bien même on a très froid !
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