Power
  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 504
  • Poids de l’article 262 gr
  • ISBN-13 9782264074355
  • Editeur 10 X 18
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

Power

4.14 / 5 (190 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d'actualité." Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. " 1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d'afro-américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l'image du pays, happé par le chaos des sixties.

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Indisponible éditeur

  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 504
  • Poids de l’article 262 gr
  • ISBN-13 9782264074355
  • Editeur 10 X 18
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

S’engager dans le nouveau roman de Michaël Mention c’est la caution d’un renouvellement de genre face à ses précédents efforts. Et c’est bel et bien d’un engagement dont il s’agit. Car l’auteur fait montre d’une constante adhésion à son propos littéraire. Il existe un contrat moral entre lui et le sujet abordé. Dans le présent cas, le fond de l’ouvrage étant une photographie d’une époque de révolte américaine, le discours se fonde sur un support politique, communautaire et culturel. Cette période dépeinte de la fin des années 60 et le début des années 70 reste propice au souffle d’affirmation d’identité, à la création dans le paysage musical, en particulier. Et c’est dans ce foisonnement marquant de notre ère moderne que l’auteur nous narre le récit des Black Panthers.

«Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »

  1. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties. »

Du 21 Février 1965 au 11 Octobre 1971, l’avènement et la mue de ce groupe activiste nous sont présentés par le prisme direct de ses acteurs. Et, comme à l’accoutumée, l’écriture sensuelle, sensitive plonge l’ensemble de nos sens dans un océan d’odeurs, de sons, de goûts, d’images nous immergeant dans cette histoire en panavision. Si, malheureusement, l’une de ces acuités est déficiente, elle pourrait être stimulée. Ce sont ces histoires croisées, de ces personnages impliqués dans une cause cherchant à bouleverser l’ordre établi, qui dressent un triptyque pictural constitué de teintes chaudes, rageuses, dominantes. Les hommes se battent donc dans cette motivation factieuse pour un idéal, pour un système égalitaire et dans une éventuelle fraternité. Ils veulent la liberté avant tout afin d’exister et de compter dans cette société larvée, gangrenée par des pouvoirs obscurs.

L’auteur, par ces mots, son discours, possède la conscience des enjeux mais n’est pas dupe des vicissitudes liées au pouvoir brûlant les idéaux. Il façonne ses personnages avec une profonde humanité doués de leurs vertus et leurs faiblesses. L’étau est au dessus des têtes et il se resserre telle une vis sans fin. C’est aussi ce qui m’a porté dans le roman, la parabole, au sens géométrique du terme, de parcours portés par un souffle salvateur qui progressivement, inexorablement se sténose, s’obstrue. Dans cette dimension, l’ouvrage se fait dense, il se fait sans concessions et il en prend une nouvelle. L’immersion est de plus en plus profonde et notre accord avec le récit littéraire confère à une prégnance de plus en plus tenace.

Michaël Mention possède son style, son identité d’écrivain, entre autres en insérant des références musicales adaptées, mais il ne réfute pas sa mise en danger. Il aime à déstabiliser son lectorat en variant les plaisirs, en dissertant sur d’autres genres en ne se confinant pas à un carcan thématique. Il abhorre la facilité et le confort, tout en cherchant à nous surprendre, et si l’on a lu l’intégralité de son oeuvre on constate, j’avoue, un faible pour ce type de roman où son travail de recherches allié à une attirance légitime pour cette tranche de l’histoire des Etats Unis produit un objet livresque abouti, coup de poing. Et, je pourrais rajouter que j’ai ressenti, en filigrane, la volonté d’évoquer un sujet en parallèle, tel un fil rouge sang, qui doit tenir une place à part chez son géniteur….

« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » Montesquieu dans l’Esprit des Lois

Le poing se pare d’un gant de cuir pour afficher au monde la résistance et Power l’exprime par ces mots telle une série de jabs!

Fasciné par les serial killers, Michaël Mention a débuté sa carrière d’écrivain aux éditions Rivages avec une trilogie consacrée aux tueurs du Yorkshire, rappelant à certains égards, l’œuvre de David Peace. D’ailleurs, tout comme l’auteur britannique, Michaël Mention s’est également lancé dans l’écriture d’un roman baignant dans le milieu du football en évoquant le fameux épisode de la demi-finale de la coupe du monde de 1982 entre la France et la RFA. Mais faisant toujours preuve d’un intérêt pour les tueurs emblématiques Michaël Mention publiait également un essai, Le Fils de Sam, faisant référence au surnom de David Berkowitz, terrible tueur en série ayant sévi à New York dans les années 70. Ce n’est pas tant le fait d’avoir intégré, avec cet ouvrage, une maison d’édition dont les abonnés twitter feraient pâlir d’envie les groupes identitaires les plus extrêmes et dont la page d’un réseau social regorge de considérations et de commentaires abjects, qui déconcerte car chacun est libre de publier là où il le souhaite. Finalement le plus intriguant c’est que l’auteur revienne sur le devant de la scène avec un roman tel que Power dont le sujet tourne autour du mouvement du Black Panther Party et dont le thème de lutte contre la discrimination ne correspondait sans doute pas à la ligne éditoriale du label que j’évoquais puisqu’il est publié chez Stéphane Marsan (cofondateur des éditions Bragelonne) qui vient de lancer une nouvelle collection.

21 février 1965, des coups de feu résonnent dans l’Audubon Ballroom à New-York, et Malcom X s’effondre sur scène. Avec cet assassinat, une page se tourne pour laisser place à celles que veulent écrire Bobby Seale et Huey Newton en fondant le Black Panthers Party afin de défier, armes à la main, les autorités tout en instaurant des programmes pour venir en aide auprès d’une communauté noire complètement stigmatisée. Ce sont des milliers de membre qui s’engagent dans le mouvement au grand dam du gouvernement, enlisé dans une guerre du Vietnam qui s’éternise. Témoins de cette époque trouble où tous les coups sont permis, il y a Charlène une jeune militante dévouée à la cause et Tyrone infiltré par le FBI bien décidé à saborder le mouvement de l’intérieur. Et puis il y a Neilcet officier de police blanc baignant dans ce racisme ambiant des sixties propre à une Amérique qui plonge dans le chaos des émeutes et des règlements de compte.

Davantage que la cause qu’il voudrait défendre ou mettre en lumière, on sent avec Power une véritable opportunité pour l’auteur d’aborder, par l’entremise de l’histoire méconnue du Black Panthers Party, toute la violence qui émanerait de cette période trouble sans trop vouloir s’attarder sur le volet social ou le contexte de l’époque qui ne seront évoqués que de manière bien trop superficielle. Le poids des mots, le choc des scènes violentes, à l’image de la bande son tonitruante qu’il distille tout au long du récit, Michael Mention nous entraîne dans une spirale d’événements historiques qu’il enchaîne dans ce succédané de l’œuvre d’Ellroy, notamment American Underworld, qui n’en possède toutefois pas l’envergure. Car bien que très documenté, Michaël Mention, tout à son désir de donner du rythme au récit, se perd dans une intrigue où les raccourcis hasardeux brouillent l’ensemble d’une trame historique qui devient quasiment illisible.

Conversations troubles avec John Edgard Hoover, opération COINTELPRO, projets de déstabilisation, agent du FBI sans scrupule, c’est bien l’ombre du Dog qui plane sur cette première partie du roman où l’on assiste à naissance de Black Panther Party dans une mise en scène un peu laborieuse donnant l’impression de lire les extraits de fiches Wikipedia rehaussées de quelques effets de style dont ces fameuses transitions musicales qui pourraient se révéler pertinentes si l’auteur n’avait pas la fâcheuse tendance à abuser du procédé ad nauseam.

En abordant la seconde partie du roman, on découvrira les personnages fictifs de Charlène, la jeune militante noire et de Tyrone, le repris de justice infiltré dans le mouvement, qui endossent tous les stéréotypes auxquels on peut s’attendre, comme la désillusion et la déchéance pour l’une ou le remord et la folie pour l’autre mais qui s’inscrivent dans la logique de l’intrigue tournant principalement autour de la prise d’assaut par le FBI, de l’appartement de Fred Hampton qui trouva la mort dans la fusillade et qui constitue un élément clé de l’histoire du Black Panther Party. On restera plus dubitatif avec le personnage grotesque de Neil, ce flic blanc modéré, basculant soudainement dans la folie meurtrière et qui semble n’être présent que pour convoquer ces meurtriers emblématiques de l’époque qui fascinent tant l’auteur mais qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’histoire du Black Panther Party. Passe encore pour Charles Manson qui vouait une haine viscérale pour le mouvement mais que vient donc faire le tueur du Zodiaque dans une intrigue consacrée à la lutte contre les discriminations raciales ?

Tiraillé entre le sujet qu’il aborde, en contant l’histoire du mouvement révolutionnaire afro-américain, et cette propension à vouloir insérer tous les événements qui ont marqué la fin de cette période des sixties, Michaël Mention s’égare dans un récit touffu et sanguinolent, emprunt d’une certaine forme d’hystérie, pour nous livrer, au final, un roman sensationnaliste, clinquant et totalement superficiel.

Michaël Mention nous revient avec un roman très ambitieux, et très réussi sur le mouvement des Black panthers : Power.


Les USA pataugent au Vietnam, Malcom X vient d’être assassiné, les noirs américains sont harcelés par la police, discriminés, matraqués. Ceux qui trouvent le pasteur King trop modéré ne savent plus à quoi se raccrocher.

A Oakland deux jeunes, Bobby Stills et Huey Norton lancent leur parti, révolutionnaire, social, armé : le BPP, le Black Panther Party. Ils veulent armer les noirs, pour qu’ils puissent se défendre contre des flics racistes, ils veulent nourrir, soigner et éduquer les ghettos, ils ne veulent plus faire partie de l’armée d’un pays raciste et capitaliste … Ils veulent la révolution.

Et rapidement leur mouvement s’étend dans tout le pays. Les blancs prennent peur, le FBI réagit. La drogue, les gangs et les infiltrés seront leurs armes contre ce mouvement qui met en péril le fondement raciste et capitaliste du pays.

Sur fond de rock, de soul et de funk, Charlene, jeune fille militante, Neil flic choqué par ce qu’on lui fait faire, et Tyrone sorti de prison pour infiltrer le mouvement feront partie des nombreux jeunes broyés par cette lutte.

Michaël Mention a parfaitement évité tous les pièges d’un tel livre : Il aurait pu tomber dans l’essai, l’accumulation d’informations au détriment des personnages. Il aurait pu tomber dans le manichéisme, montrant tous les Black Panthers comme des enfants de cœurs, ou des Robin des Bois et ceux qui les détruisent comme de purs pourris. Il aurait pu simplifier à outrance.

Il n’en est rien. Power est un roman passionnant, autant sur le fond que sur la forme. Il vous fait rêver, vous met la rage aux tripes, vous donne envie de danser et chanter sur une bande son exceptionnelle, vous fait pleurer avec Charlene, péter un câble avec Neil. Il groove d’un personnage à l’autre sans jamais vous perdre. Il vous met des dizaines de titres en tête (et des bons !) il vous apprend plein de choses, il vous fait réfléchir.

Vous hurlez (intérieurement) de colère et de frustration face aux menées du FBI, et surtout, vous regrettez la fin d’un tel mouvement qui, avec ses lacunes, ses erreurs, ses conneries, a eu le mérite d’essayer de soulever les damnés de la Terre, a nourri des gamins, éduqué des adultes, soigné des humains, ceux dont personne ne voulait, ceux dont personne ne s’occupait.

Un tel roman est-il indispensable en ces périodes d’individualisme, de recul du collectif, de fric tout puissant, d’oubli des luttes passées, d’inexistence de vision du futur ? Il me semble que la réponse est contenue dans la question.

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