Trilogie anglaise (Michaël Mention)
  • Date de parution 05/09/2012
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 164 gr
  • ISBN-13 9782743623999
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Psychopathe, Tueur en série Période 1945 - 1989 Angleterre

Trilogie anglaise (Michaël Mention) Tome 1 Sale temps pour le pays

3.66 / 5 (101 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

1976. Des femmes, pour la plupart des prostituées, sont agressées ou tuées dans le nord de l'Angleterre. La police locale est sur les dents. Un homme dirige l'enquête : George Knox, avec sa gueule à la Richard Burton, ses éternelles Ray-Ban, ses états de service légendaires. Secondé par le détective Mark Burstyn, il se lance à corps perdu dans cette affaire, convaincu que tous les crimes sont liés. Mais le tueur récidive et semble brouiller les pistes à plaisir. Plus le temps passe, plus Knox s'enfonce dans l'abîme. Un abîme à l'image du chaos social et de la dépression qui gagnent le pays... Fasciné par les possibilités romanesques de l'affaire de l'Éventreur du Yorkshire, Michaël Mention la revisite en passionné de la culture des seventies, entre hommage au roman noir et portrait d'une Ang

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  • Date de parution 05/09/2012
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 164 gr
  • ISBN-13 9782743623999
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

1976. Des femmes, pour la plupart des prostituées, sont agressées ou tuées dans le nord de l’Angleterre. La police locale est sur les dents. Un homme dirige l’enquête : George Knox, avec « sa gueule à la Richard Burton », ses éternelles Ray-ban, ses états de service légendaires, secondé par le détective Mark Burstyn, il se lance à corps perdu dans cette affaire, convaincu que tous les crimes sont liés. Mais le tueur récidive et semble brouiller les pistes à plaisir. Plus le temps passe, plus Knox s’enfonce dans l’abîme. Un abîme à l’image du chaos social et de la dépression qui gagnent le pays…


Autant l’annoncer tout de suite, je suis une inconditionnelle de l’œuvre de l’écrivain David Peace. Je tiens sa tétralogie sur les évènements liés à l’éventreur du Yorkshire comme un sommet de la littérature noire. Lorsque j’ai reçu le roman de Michaël Mention et après avoir lu la 4ème de couverture je dois avouer que cela a titillé ma curiosité. En même temps cette histoire avait déjà été écrite et avec tellement de talent que je ne voyais pas vraiment ce que ce livre allait apporter de nouveau. Donc intéressée mais un zeste méfiante.

Tout d’abord la bonne surprise c’est que, bien que le sujet soit le même, la façon de traiter l’histoire est bien distincte. Le regard porté par David Peace est très personnel, il a vécu cette période sur place, de l’intérieur, le regard de Michaël Mention est différent, l’enquête est mise en valeur ainsi que les personnages des enquêteurs.

Je connais très bien ce coin du Nord de l’Angleterre, les villes et les endroits dont l’auteur parle dans ce roman me sont familiers. Le West yorkshire possède une ambiance très particulière. Les villes sont grises, les paysages empreint d’une certaine mélancolie. Il faut s’être promené dans les Moors pour saisir toute l’âme de cette région souvent battue par la pluie et les vents.


Le contexte environnemental est très bien rendu. Entre le milieu des années 70 et le début des années 80 l’Angleterre fait face à une crise sociale majeure. Des grèves extrêmement violentes ravagent le pays, Une crise monétaire place l’Angleterre sous tutelle du FMI, des attentats sont perpétués par l’Armée Républicaine Irlandaise (I.R.A.), c’est également la fin de l’Empire Britannique et le début de l’ère Thatcher. Le pays compte un nombre de chômeurs qui crève les plafonds et la bande-son de ce chaos vient des premiers groupes de punk rock. C’est dans cette atmosphère perturbée que le tueur va sévir. S’attaquant principalement à des prostituées qu’il assassine sauvagement. Dès le départ l’enquête piétine, la police s’avère incapable de coordonner les équipes et un temps considérable est perdu faute de moyens, de communication et d’organisation. George Knox, flic méthodique, va mener cette bataille seul en reprenant l’enquête depuis le départ, aidé par le détective Mark Burstyn. Le roman est émaillé de coupures de presse de l’époque ce qui permet d’avoir des repères et de sentir l’ambiance de ces années sombres.

C’est un roman que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt et de plaisir. L’écriture de Michaël Mention est très concise, presque journalistique et cela donne un rythme bien particulier et une facilité de lecture indéniable. Le tout est des plus agréable et le livre se lit très vite, non pas parce qu’il est court mais parce qu’il est prenant. Une belle réussite et un roman dont je vous conseille la lecture bien sûr.


J’ai raté le précédent roman de Michaël MentionSale temps pour le pays. J’ai eu envie de le lire, je l’avais sous la main … Et puis noyé sous les bouquins, le temps qui passe. Je m’en voulais quand même un peu. D’autant plus qu’à l’automne dernier, à Toulouse, j’ai trouvé l’auteur très intéressant en débat, et, ce qui ne gâche rien, extrêmement sympathique. Donc je m’étais promis de ne pas rater le suivant, et j’ai tenu promesse. Je ne suis pas déçu, Adieu demain tient lui aussi toutes ses promesses.


Vingt ans après l’affaire de l’éventreur du Yorkshire un nouveau tueur en série sévit dans la région. Lui, c’est à l’arbalète qu’il assassine ses victimes. Mark Burstyn, devenu grand patron voit son cauchemar se répéter. Cette fois il est aidé d’un jeune flic très prometteur, Clarence Cooper, prêt à tout pour arrêter le tueur, même à infiltrer les groupes les plus étranges. Pendant ce temps, dans le pays, la peur s’installe.

La peur … c’est bien là le sujet central du roman. Sujet ô combien d’actualité, et pas seulement en Angleterre. La peur comme levier de pouvoir, la peur force de manipulation, la peur drogue aussi. Et la peur au final, comme moteur de toute la société.

Ne serait-ce que pour ça le roman est passionnant. Mais il a d’autres atouts. A commencer par une écriture et une construction et un découpage originaux qui donnent du rythme au récit. Un récit qui reste un polar, avec un suspense que l’auteur ne néglige jamais, avec des coups de théâtre, avec une angoisse qui monte.

Et puis il y a cette plongée progressive des personnages dans la folie et la peur, plongée oppressante qui culmine avec le chaos qui suit le 11 septembre. Cette montée est très bien orchestrée, avec une belle synchronisation entre le collectif et les histoires intimes et individuelles. Une vraie réussite.

Et puis, pourquoi le cacher, j’aime bien lire des choses comme «  Chaque jours, politiciens et media taperont sur l’Islam au lieu de crever le véritable abcès de l’Humanité : le Dieu Pognon qui depuis toujours spécule sur la misère et négocie les os de ses propres suppôts. Scandaleux ? Oui, mais pas autant que les mosquées et la viande hallal. Alors, les uns se dresseront face les autres. »

Je sais, cela ne fait pas un bon roman, mais quand cela vient en plus dans un bon roman, ça fait plaisir !

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