Les royaumes crepusculaires -
  • Date de parution 15/04/2022
  • Nombre de pages 604
  • Poids de l’article 839 gr
  • ISBN-13 9782354089610
  • Editeur MNEMOS
  • Format 210 x 154 mm
  • Edition Grand format

Les royaumes crepusculaires -

3.94 / 5 (76 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 15/04/2022
  • Nombre de pages 604
  • Poids de l’article 839 gr
  • ISBN-13 9782354089610
  • Editeur MNEMOS
  • Format 210 x 154 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Voilà un bouquin dont le souvenir me poursuit depuis un petit paquet d’années maintenant, au sein de cette réduite mais tenace cohorte des œuvres qui ont contribué à me faire me rendre compte qu’en termes littéraires, mon éducation n’était rien d’autre qu’à faire pour l’éternité. Si ma mémoire des événements narrés par Mathieu Gaborit au sein de ces Crépusculaires était pour le moins floue, certaines scènes et idées étaient gravées dans mon esprit au fer rouge. Et c’est en leur honneur que j’ai eu envie de me remettre à jour ; j’avais la vague conviction que tout n’était pas forcément à mon goût là-dedans, mais certains des concepts crées par leur auteur me paraissaient encore mériter mon attention et ma certitude à leur encontre.

Et comme souvent s’agissant d’une relecture chez moi, je suis content de l’avoir fait. Car même si effectivement, cette redécouverte n’a pas été aussi grandiose que je l’aurais souhaité, mes souvenirs les plus plaisants étaient absolument exacts ; parfois quand on est vraiment positivement marqué par quelque chose, notre esprit fournit un effort à la hauteur.

Et c’est de ces beaux souvenirs que j’ai le plus envie de parler. Je vais évidemment évoquer le reste, par souci d’exhaustivité, mais on va quand même essayer de se concentrer sur ce qui me fait le plus plaisir.


Agone de Rochronde vient de voir son baron de père, avec qui il était en froid depuis des années, mourir. Et s’il avait prévu de profiter de cette occasion pour enfin se consacrer pleinement à ce qu’il pensait être sa vocation de précepteur itinérant, le testament laissé par son géniteur, renforcé par l’intervention d’une puissante magie, le force à s’orienter sur une toute autre voie, sous peine de voir sa vie entière lui échapper. Agone devra donc se rendre au mystérieux et terrible collège du Souffre-jour afin d’y découvrir sa véritable destinée et exaucer les dernières volontés de son père.


Bon alors, quel est réellement mon ressenti, finalement ? Parce que je me rends bien compte que je fais un peu dans le cryptique, quand même. En somme, ça tient à peu de choses : Les Crépusculaires, c’est pour moi quelques idées absolument grandioses pas mal gâchées par une exécution brouillonne. Très vite, durant cette relecture, je me suis souvenu de mon impression à la conclusion de ma première lecture, expliquant très vite pourquoi je n’en avais finalement retenu que quelques éléments bien précis, au dépens du reste ; Mathieu Gaborit me semble faire partie de ces écrivains qui aiment encore plus raconter un monde qu’une histoire, des idées plus qu’une intrigue, quitte à faire quelques sacrifices. Dès lors, il faut accepter que les règles tacites les plus établies dans la narration classique n’auront pas forcément court dans récit qui nous est offert. Il y a donc, au fil de ces trois romans en un, un bon paquet de raccourcis, qu’ils fussent thématiques ou narratifs. Ça va vite, voire très ou trop vite, par moments, parce que l’auteur, clairement, n’est pas là pour nous donner des explications en profondeur, faire dans la technicité : l’enjeu réel est ailleurs. Il est dans l’ambiance, dans l’atmosphère, dans le concept. Que le liant entre les scènes les plus marquantes, entre les idées les plus puissantes, soit ténu pour ne pas dire très léger, je crois que l’auteur s’en moque et n’en fait guère mystère ; c’est sans doute pour ça que je ne suis pas spécialement amer à l’évocation de ce récit un peu démantibulé. Ce n’est pas une erreur ou un manque de maîtrise de la part de Mathieu Gaborit, si tout ne tient pas forcément super bien debout ou si certains éléments peuvent paraître inconsistants : l’idée c’est surtout et avant tout que l’ensemble ait de la gueule.


Alors oui, forcément, mon côté analytique et technique me fait un peu regretter ce parti-pris, évidemment ; j’aurais aimé que l’ensemble soit plus propre, être moins confus à certains tournants du récit, que ça prenne plus son temps pour me donner de quoi m’accrocher un peu plus aux personnages et à leurs destins, que l’ensemble soit moralement un peu moins gris et cynique, qu’il y ait un peu plus de continuité et consistance dans l’ensemble, que ça sacrifie un peu moins à certains tropes un peu fatigants de la fantasy à mes yeux, c’est sûr. Mais n’empêche que je comprends quand même, d’une certaine manière, l’absolutisme de la démarche de Mathieu Gaborit, qui veut, j’ai l’impression, surtout nous en mettre plein la tronche avec des scènes et des idées qui claquent. Il fait de l’invention, de la création, et pour qu’il y prenne plaisir, pour que ça ait du souffle et de l’organisme, il faut qu’il y aille à fond, avec ce que ça suggère de brides lâchées au vent et de sacrifices à certains tropes venant enrober le tout.

Et ça nous donne, mine de rien, mon principal et éternel souvenir de cette trilogie-roman, à savoir un des systèmes de magie les plus sublimes et incroyablement classes que j’ai jamais lu en fantasy. Est-ce qu’il tient parfaitement la route, est-ce qu’il est complètement expliqué, est-ce qu’il sert autant de prétexte et d’architecture à tout ce qui l’entoure dans le reste du bouquin ? Peut-être, peut-être pas : je m’en fous, c’est trop bien. Parce que c’est ça, aussi, des fois, l’Imaginaire, juste du kiff conceptuel. on imagine quelque chose, et on ne se préoccupe pas des prérequis, mais uniquement des possibilités. Et ç’a quelque chose de libérateur, de cathartique, de pouvoir simplement lire un truc si stylé, voire – attention gros mots – de beau et poétique.


C’est pour ça que je suis content d’avoir relu ce bouquin. Non, ce n’est pas parfait, loin de là. Pour être même tout à fait sincère, j’ai été un peu déçu de constater que mes souvenirs les plus précis concernaient uniquement ce que je trouvais le plus abouti et le plus réussi dans le roman, ayant avec le temps complètement évacué de mon esprit les éléments les plus classiques et un peu rushés de ce dernier. Avec le recul, je pense pouvoir affirmer que Mathieu Gaborit, à force de vouloir en rajouter dans le crescendo des enjeux, s’est un peu perdu en route, et a sacrifié certains de ses concepts les plus prometteurs pour aplanir et classifier un récit qui aurait facilement pu devenir trop baroque pour un lectorat habituel. Paradoxalement, et ironiquement, le gris de son récit à déteint sur ses intentions premières, et on se retrouve avec un roman qui ne sait pas trop sur quel pied danser, entre certains éléments d’intrigue ultraclichés, et d’autres à leurs antipodes, mais sans réel pont thématique entre les deux pour trouver un réel point d’équilibre. On se perd donc très vite entre les changements de focalisation, les allégeances instables, les résolutions précipitées de certains problèmes en mode « ta gueule c’est magique », alors qu’on sent derrière tout ça une réelle architecture et une certaine solidité dans l’ensemble. C’est un peu comme si l’auteur n’avait accepté de sacrifier au travail explicatif et narratif que sur certains aspects de son récit, nous faisant un peu trop confiance pour combler les trous le reste du temps. Ce qui donne un récit globalement compétent, mais presque dilettante en dehors de ses aspects préférés par leur auteur, et donc les plus soignés : ceux que j’ai préférés également, vous l’aurez compris.


Je comprends donc mieux pourquoi mon souvenir était flou ; il était tout bêtement sélectif. Et c’est sans doute ainsi qu’il demeurera, parce que c’est ce qui me satisfait le plus. Si Les Crépusculaires m’a sans doute plus frustré qu’il m’a séduit, j’ai envie de ne garder de lui que ce qui m’a séduit, comme lui m’a semblé se consacrer avant tout à ce qu’il avait envie de raconter par dessus tout. Alors c’est ce que je vais faire. Ça me semble honnête, comme échange.

Le jeune Agone de Rochronde renonce à devenir le digne héritier de son père et choisit la voie paisible et pacifique de se former au collège Préceptorale afin de devenir un itinérant, enseignant l’écriture et la lecture aux paysans. Mais à la mort du baron de Rochronde, il se voit dans l’obligation de respecter les ultimes volontés de ce dernier, à savoir passer six jours au collège du Souffre-Jour. Une académie qui initie les héritiers des riches baronnies au contrôle de sortilèges auprès de maîtres d’armes, un peu particulier et de mages puissants. Alors qu’Agone pensait se faire discret pendant son séjour, les choses ne se passeront pas comme il l’espérait. Sollicité, assailli de toutes parts, il va vite se laisser envoûter par le charme des lieux. C’est ainsi, qu’il se retrouve encadré par un maître d’armes qui va lui apprendre le maniement d’une lame magique, douée d’une âme répondant au très évocateur nom de Pénombre et d’un maître de magie qui va, quant à lui, lui enseigner la maîtrise de la magie de l’Accord. Un pouvoir qui passe par les mélodies émises par un instrument de musique, tel le cistre pour Agone et qui, en pénétrant les esprits, confère à l’accordé une grande puissance. Profondément changé, manipulé par certains, il va provoquer malgré lui la chute du Souffre-Jour. Dans un monde décadent, Agone devra faire face à plus d’un danger et se montrer à la hauteur d’une lourde destinée.


Inventeur de mondes imaginaires, Mathieu Gaborit s’illustre à nouveau avec ses royaumes Crépusculaires qui mettent en scène un univers merveilleux et cohérent. La magie y règne en maître. Il y conte l’épopée héroïque d’un homme qui ne se prédestinait pas à jouer un tel rôle dans la survie des royaumes, dans la préservation de la magie. Agone est un être torturé, manquant d’assurance et surtout qui refuse l’héritage familial. Il ne veut pas de cette magie qui incombe à certaines familles nobles. Il ne veut pas devenir comme son père, un être froid et sanguinaire. Il va pourtant devoir faire des choix et tracer sa propre route. Mais peu importe ce qu’il décide, on ne peut pas lutter contre son sort, et il devra accepter son rôle d’élu, il est bien celui qui les sauvera tous, ou les perdra tous….


Fantasque, extravagante, farfelue, cette trilogie des Crépusculaires l’est assurément, comme en témoigne son succès immédiat. Mathieu Gaborit rompt à l’époque avec la fantasy anglo-saxonne traditionnelle pour offrir une œuvre des plus originales. Publiée une première fois sous l’intitulé : Les Chroniques des Crépusculaires en 1995-1996, la trilogie est rapidement épuisée. Elle est rééditée en 1999 toujours aux éditions Mnémos mais dans une version retravaillée par l’auteur. Enfin, une troisième et dernière version est publiée en 2002, aux éditions J’ai Lu. Ce travail de réécriture effectué par l’auteur témoigne de la volonté de celui-ci d’améliorer son texte avant d’y mettre un point final. En effet, devant la complexité de l’univers imaginé et au vu de son succès, il était important de rendre l’œuvre la plus intelligible possible. On retient de ce cycle qu’il nous entraîne dans une aventure tout simplement fantasmagorique. Un voyage fabuleux et dépaysant !


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