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Notre part de nuit
Résumé éditeur
livré en 5 jours
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l’avis des lecteurs
En voilà un autre monstre qui me faisait bien peur. Depuis un an, Notre part de nuit de Mariana Enriquez rafle les prix et emporte l’adhésion de beaucoup de lecteurices. En plus, c’est un gros pavé, teinté d’horreur dans ses pages. Pas évident. Mais c’était un peu mon défi de l’été : parvenir à lire deux romans énormes, tant en nombre de pages qu’en qualité. Je les ai donc fait acheter par la BU où je travaille pour les emporter cet été. Mon premier était La cité des nuages et des oiseaux d’Anthony Doerr, une très bonne lecture. Quant à ce roman, je dois dire que je regrette bien également d’avoir attendu si longtemps, car voici ma meilleure lecture de l’année pour l’instant.
Un roman familial
Une relation père-fils fragile et violente
Notre part de nuit est un roman essentiellement centré sur la relation père-fils, Juan et Gaspar.
Ce binôme m’a beaucoup plu malgré sa violence et son aspect totalement dysfonctionnel. Certaines personnes ont trouvé cette violence gratuite, trop répétitive et pas suffisamment bien rattachée au récit. Oui, il y a des pages difficiles, surtout pour un lecteur contemporain. Mais la violence est réaliste, authentique. Elle arrive sans crier gare, quand ni Gaspar ni le lecteur ne s’y attendent. Elle semble répondre à des pulsions irrépressibles. Rien ne peut expliquer ni justifier cela, encore moins faire en sorte que ça passe mieux. Elle se révèle brute, sans être enjolivée ni amoindrie.
Et au-delà de ces moments douloureux et angoissants, il y a une sorte de compréhension mutuelle entre les deux, malgré les non-dits. Un attachement silencieux, qui prend tout son sens au fur et à mesure du roman. Juan a une présence magnétique tout au long du récit que j’ai adorée. Présent ou pas, il hante chacun des personnages. Ainsi, au-delà de la violence des pages, du caractère taciturne de Juan et des engueulades entre les deux, et j’ai surtout vu d’emblée une histoire pleine d’amour d’un père pour son fils. Et peu à peu, le roman nous apprend, tant à Gaspar qu’au lecteur, à aimer Juan. J’ai trouvé cette relation très touchante.
Le sang de mon sang
Juan-Gaspar, c’est un peu seuls contre tous. Car ils descendent de familles complètement dingues, im- et amorales, obnubilées par le sang et les pouvoirs de l’Ombre. Tous sont ou givrés, ou soumis, ou détruits. Mais chaque personnage m’a plu, jusqu’au plus mesquin/lâche/violent/horrible. Car ils sont remarquablement bien écrits, et authentiques. Et surtout, ils sont chacun une facette de l’éventail de couleurs entre le gris et le noir. Ils explorent alors la part sombre qui réside en chacun de nous. Les familles Bradford et Reyes se considèrent en plus comme une dynastie : propriétaires terriens, intégrés à l’Ordre et puissants, ils font la loi sous l’égide des trois Reines mères. Impossible d’échapper à leur toile : ni Gaspar, ni Juan, ni le lecteur ne parvient à s’en défaire.
Chaque électron de cette famille monstrueuse à deux branches et trois têtes au sommet gravite autour du binôme Gaspar-Juan. J’ai pas mal pensé au schéma actantiel de Greimas pendant ma lecture, en me disant que ce roman s’amusait particulièrement des règles établies pour les bousculer jusqu’au bout. Car pas vraiment de gentil ni de méchant dans ce bouquin, ni de rôle bien établi pour les personnages. Au fil du temps, des événements… chacun tente surtout de sauver sa peau. Certains disparaissent, d’autres reviennent… Leurs relations sont brouillonnes, complexes, changeantes. Ca peut paraître parfois illogique, incompréhensible, mais n’est-ce-pas le propre de la vie, ça ? La vie, ce n’est pas un roman où tout semble s’emboîter logiquement pour les besoins de l’intrigue. De ce fait, Notre part de nuit est une fenêtre grande ouverte sur la réalité, voulant nous faire oublier qu’il reste un roman.
Un monstre
Un monstre narratif
S’il joue avec les rôles et fonctions des personnages, le roman s’amuse également avec le schéma narratif. En effet, Mariana Enriquez explose les 5 étapes du roman, pour les démultiplier. Notre part de nuit comporte plusieurs parties, plusieurs points de vue, et plusieurs époques. Ici, un point de vue omniscient, centré sur Juan et Gaspar. Ici, un point de vue interne et un récit à la première personne. Et là, un récit plutôt journalistique, d’un personnage complètement extérieur. Ah tiens, ici on repasse au « je » des années plus tôt…
Bref, c’est un puzzle dont il faut patiemment assembler les pièces, morceau par morceau, couleur par couleur. Chaque partie a son indépendance, tout en étant liée au roman. En effet, elle fonctionne seule, avec sa propre structure narrative, son cadre introductif, ses personnages etc. Il faut donc pour chaque partie se réinvestir dans le texte. Ensuite, il faut raccrocher les wagons pour trouver le sens de tout ceci et obtenir une vision macroscopique de l’ensemble. On se rend alors compte que chaque morceau a son utilité… Cela peut être difficile parce que le roman est long, son rythme pas forcément soutenu. Et puis il il connait une précipitation dans son dernier cinquième qui laisse penser que ça y est, vous allez avoir LA révélation. Mais là encore, l’autrice s’amuse et nous propose quelque chose d’aussi décoiffant et inattendu que l’excipit de Bellefleur de J. C. Oates.
C’est grandiose, foutrement bien fait, cela relève du génie, et j’adore ça.
Entre fantastique et merveilleux
J’ai lu récemment l’essai de Todorov sur la littérature fantastique. Dans les commentaires, j’ai pu discuter avec plusieurs d’entre vous de sa définition trop restreinte et datée. On s’est interrogées sur la manière dont les œuvres postérieures ont pu étendre les frontières du fantastique, ou les dépasser pour donner autre chose. On se disait que certaines œuvres contemporaines ne rentraient pas dans la définition de Todorov. Il me semble que c’est justement le cas de Notre part de nuit.
Car ce roman est un savant mélange de plusieurs choses. Roman fantastique et roman merveilleux : selon Todorov, ce n’est pas possible, puisque quand on entre dans un genre, on quitte le premier (ou plutôt, on n’a jamais été dans le premier). Pourtant, le roman flirte clairement avec le fantastique, laissant les personnages et le lecteur indécis plusieurs dizaines de pages/années durant. Certains événements auront une explication « rationnelle », tandis que d’autres se verront juste acceptés comme tels, inexpliqués. L’autrice ne répond pas à toutes nos questions, loin de là. Il va falloir accepter et gérer votre propre frustration, liée à celle de deviner et de comprendre des choses que Gaspar ne décèle pas du tout. Vous allez alors le voir se perdre 700 pages durant alors que vous, VOUS SAVEZ. Enfin, un peu. Parce que ça reste pas mal mystérieux dans le fond, tout de même.
Un roman d’horreur
Bref, on oscille entre fantastique et merveilleux, sur fond d’horreur. Comme la violence de Juan, celle-ci est brusque, intervient quand on ne l’attend pas : elle gicle. Il n’y a pas de voyeurisme, pas de « normalité » de l’horreur dépeinte. Je tiens à le préciser : aucune banalisation de l’horreur ou de la violence dans ce roman. Mais l’horreur se donne pleine et entière, et par moments elle est difficilement soutenable. Car encore une fois, terriblement réaliste. Derrière l’horreur un peu magique liée aux forces occultes se cache une horreur bien humaine, féroce, sans limites. Et là aussi, l’autrice joue avec le genre, mêlant savamment les nuances de gris et de noir, l’imaginaire et le réel.
J’ai également adoré toutes les pages liées à la l’exploration d’une villa abandonnée et à ses répercussions. On se serait cru dans La maison des feuilles de Danielewski. On y retrouve des concepts entiers (la maison plus grande à l’intérieur qu’elle ne l’est à l’extérieur; les cloisons qui bougent, les murs qui se prolongent…). Cela apporte une dose de sueur froide dans le dos, plus traditionnelle, une horreur moins frontale mais tout aussi efficace. Que ce soit cette villa abandonnée ou celle de Juan, ou encore celle des grands-parents… la maison en tant que bâtisse, demeure, toit protecteur, ou lieu d’événements surnaturels terrifiants est déclinée à toutes les sauces et génère ce sentiment d’insécurité permanent. La thématique de la porte et du seuil donnant sur autre chose est alors la matérialisation de la frontière entre deux mondes, et j’ai trouvé ça aussi très malin.
Un Bellefleur occulte
J’ai mentionné Bellefleur plus haut : un de mes romans favoris. Son autrice, J. C. Oates le qualifiait de monstre, tant elle était vidée à la fin de son écriture. J’ai trouvé que les deux romans avaient de fortes similitudes, expliquant de ce fait pourquoi j’ai autant aimé Notre part de nuit.
Une famille…
Evidemment, l’aspect familial est central dans les deux romans, avec une famille complètement disjonctée à chaque fois. Omniprésente, tentaculaire, omnipotente : étouffante. J’ai ressenti la suffocation des personnages principaux, poussés dans leurs derniers retranchements. Mais en miroir, j’ai également suffoqué en tant que lectrice : ces deux romans sont denses, s’y plonger requiert un engagement et un abandon totaux. De plus, l’écriture est comme une toile d’araignée faussement gentillette, faussement simple, mais particulièrement redoutable. Elle intègre à chaque fois les dialogues dans le récit : les voix se mélangent, la frontière entre discours et récit s’estompe, et on perd le fil et la raison au même rythme que les personnages.
La folie
Autre similitude alors : cette avancée inexorable vers la folie, page après page. On sent qu’on court à la catastrophe, et ça monte des pages durant mais on ne s’en rend pas compte véritablement. Les deux autrices nous égarent en cours de route, mais au final la folie grandit, comme un monstre doté d’une gueule énorme. On est le témoin de la plongée des personnages, un par un, vers une zone de non retour. C’est terriblement efficace, créant du suspense sans artifices grossiers, et vous fait haleter là où le rythme est pourtant pépère. On ne s’en rend même pas vraiment compte, et il serait difficile à dire à quel moment précisément ça commence à dérailler.
Une multitude de genres
Comme Bellefleur, Notre part de nuit joue avec les genres. L’imaginaire est en revanche plus assumé dans le roman argentin, puisque l’intrigue repose sur cette société secrète, l’Ordre, dont le but est de capter la parole de l’Obscurité à travers des rituels. Comment, ce qu’elle raconte, d’où elle vient, son « taux de rationalité »… Je vous laisse le découvrir. Les pouvoirs occultes sont donc particulièrement prononcés dans Notre part de nuit, même si vous verrez que classer ce roman en imaginaire pur n’est pas forcément évident non plus. Ainsi, ces deux romans me semblent se situer sur la frontière entre imaginaire et blanche, et peuvent selon moi convenir à un lectorat assez large.
Une fresque argentine
Et enfin, dernière similitude entre les deux romans, que je vais détailler plus longuement : la fresque sociale, historique et économique qui se dessine à travers ce drame familial.
Bellefleur dressait le portrait d’une Amérique en vois d’expansion économique et industrielle. On y retrouvait, comme Notre part de nuit, le rapport propriétaires terriens/travailleurs avec les problématiques sous-jacentes de la répartition de la Terre, la domination sociale et économique par les classes supérieures et le poids de l’argent (corruption, etc.).
Notre part de nuit est un roman argentin, alors forcément, l’Histoire est un peu différente. L’autrice étire son intrigue depuis les années 60 jusqu’à la fin des années 90. Deux décennies instables ponctuées de coups d’Etat et de dictatures militaires, suivies d’un retour à la démocratie au début des années 80. Le roman dépeint alors une Argentine sous la dictature : on y lit son isolement par rapport aux pays limitrophes, l’impact de la dictature sur la pensée et la manière de vivre, la censure, la violence d’Etat, les disparitions en masse… et la collaboration des familles de propriétaires terriens avec le pouvoir militaire. Les années 80/90 sont l’occasion pour l’autrice d’explorer des milieux plus étudiants et intellectuels, ce qui lui permet de dresser un portrait de l’université argentine et du monde journalistique (qu’elle connait personnellement bien), de la jeunesse branchée gay face aux ravages du SIDA…
Sans en faire un roman historique, l’autrice a su intégrer son intrigue dans une réalité historique et à faire des liens entre les deux. Ce faisant, le portrait de cette Argentine qui se dessine n’est pas juste un décor en arrière-plan mais bien un élément à part entière de l’intrigue, tant celle-ci se retrouve parfaitement imbriquée dans l’environnement social, économique et culturel de l’époque. Et on peut aussi penser que l’intrigue du roman est le moyen qu’a trouvé l’autrice pour raconter l’histoire de son pays et celle qu’elle a vécue pendant cette période difficile. Encore une fenêtre ouverte sur la réalité…
Et voilà, j’ai fini. Je ne sais pas combien de fois j’ai relu, corrigé, recommencé des pans entiers de cette chronique, tant j’avais envie de vous parler en long, en large et en travers de ce roman tellement dense. Vous l’aurez compris, Notre part de nuit est un roman que j’ai adoré. Epoustouflant, étouffant, grandiose, brillant dans sa construction, malin dans son jeu sur les genres… et passionnant dans sa peinture de l’Argentine des années 60-90. Je dois ajouter que la traduction est remarquable, Anne Plantagenet a fait un boulot fantastique sur ce texte vraiment pas facile du tout. J’ai fait acheter le bouquin par le boulot, je peux vous dire que je vais l’acheter illico presto, et il aura une place d’honneur dans la bibliothèque. Quel pied, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas eu une lecture comme ça !
On pense embarquer pour un road-trip père-fils. Juan (l’adulte) et Gaspar l’enfant rejoignent Corrientes, dans le nord de l’Argentine. Ils sont en deuil de Rosario, leur épouse et mère, brutalement décédée dans un accident.
On est pris presque aussitôt d’un sentiment d’étrangeté, que confirme très vite l’intrusion dans le récit d’une dimension surnaturelle et vaguement inquiétante. Le père, géant blond de deux mètres manifestement très malade, ouvre des portes verrouillées par sa seule volonté ; son fils aperçoit des fantômes dans les chambres d’hôtel où ils font étape. On éprouve aussi un certain malaise, face au comportement abrupt, voire agressif du père, qui tente par ailleurs désespérément, mais en vain, de prendre contact avec sa compagne défunte.
Et ce n’est que le début… Ces allusions au surnaturel n’ont été qu’un bref prélude au développement d’une intrigue focalisée sur l’Ordre, organisation occulte et séculaire composée de membres issus de riches et puissantes familles descendantes de colons européens, dont celle de Rosario, les Reyes. L’Ordre voue un culte à l’Obscurité, sorte d’entité déifiée qui détiendrait le secret de l’immortalité, avec laquelle ils communiquent par l’intermédiaire de médiums dont ils sont en quête perpétuelle. Juan est l’un de ces "élus", il sait la souffrance et les risques que cela représente, et il veut absolument préserver Gaspar de ce pouvoir que le garçon semble lui aussi détenir.
Le roman nous fait traverser le temps, des années 1960 à la fin des années 1990, conservant en permanence un aspect horrifique qui se matérialise par des scènes souvent insoutenables. La mort y est omniprésente, menace planant sur la tête de certains protagonistes ou se traduisant de façon concrète par l’évocation de cadavres parfois atrocement mutilés. Cette violence n’est pas gratuite, et la surenchère que déploie l’auteure en exploitant les codes du récit d’horreur ne prétend ici à aucune vocation ludique. Elle est une manière de braquer, avec une brutalité proportionnelle à celle qu’elle dénonce, notre attention sur une violence bien réelle. Car si les allusions à l’histoire de l’Argentine s’insèrent dans l’intrigue avec une fugacité qui pourrait laisser croire qu’il ne s’agit pas là du sujet principal, le lecteur n’est pas dupe quant à cette toile de fond qui sans cesse ramène aux exactions d’une dictature cruelle et corrompue, avec ses centres de détention clandestins, ses disparitions, ses enfants volés, ses assassinats perpétrés par les militaires… De même, l’obsession pour l’occultisme des membres de l’Ordre permet de mettre en exergue l’extrême violence qu’exerce en toute impunité ces familles établies depuis des décennies voire des siècles dans une Argentine où elles sont parvenues au pouvoir en spoliant et en exploitant les autochtones, s’y maintenant grâce à leurs alliances avec des politiciens influents.
Dire que tout espoir est absent du texte de Mariana Enríquez est un euphémisme tant la barbarie qui s’y perpétue, par sa puissance et son inhumanité, en arrive à contraindre au renoncement la plupart de ceux qui tentent de s’y opposer. Elle a par ailleurs l’immonde capacité à ternir, en le compliquant, l’amour qui unit les êtres. La relation entre Juan et Gaspar oscille ainsi entre amour et incommunicabilité, l’enfant se méprenant sur la brutalité d’un père qui se démène secrètement, y compris contre lui-même, pour le sauver.
C’est dense et puissant, désespérant et asphyxiant. C’est à lire !
Un père et son fils traversent l’Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? A qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s’appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d’un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d’une mystèrieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Dans les années 80, Juan et son fils unique Gaspar, sillonnent l’Argentine pour échapper à une secte. Juan est médium. Il a la capacité de voir de l’Autre côté: l‘Obscurité. C’est un don violent, terrifiant. Juan a beaucoup souffert et souffre encore. Il ne veut pas infliger la même chose à Gaspar qui possède lui aussi le don. Mais comment fuir sa propre famille et ses propres démons?
Notre Part de nuit est un immense roman auquel je me suis attelée, pleine d’attentes. Je n’ai pas été déçue! Il y a d’abord la plume de Mariana Enriquez d’une fluidité extrême, sans tomber toutefois dans la simplicité. Elle est parfois violente, parfois même souvent très poétique et j’ai noté pour moi-même des phrases, trouvées par-ci par là, que je trouvais d’une grande puissance. Ensuite, la construction du récit est intelligente. On suit non seulement Juan puis Gaspar mais aussi la mère de Gaspar, Rosario et même une journaliste. Cette manière d’alterner passé et présent, de multiplier les points de vue apporte énormément au roman.
Il y a enfin cette histoire incroyable: celle d’un père et d’un fils. Notre Part de nuit c’est avant tout un roman sur l’amour paternel. Juan fait des choix, bien souvent sombres, qu’on ne comprend d’ailleurs pas toujours, pour sauver Gaspar. Mariana Enriquez mêle la fresque familiale au thriller et au fantastique. Il faut se laisser embarquer dans ces portes qui s’ouvrent parfois sur d’autres mondes, d’autres univers. J’ai adoré. J’ai aimé la première partie qui nous ramène à cette fuite en avant. J’ai aimé la partie qui nous plonge dans le passé de Juan. Celle qui nous montre Gaspar et sa bande de copains, magnifique et terrible amitié. Tout y est juste parfait.
Il y a aussi des scènes d’une violence sans nom. Il y a en filigrane, toute l’histoire de l’Argentine: la dictature, la censure, les disparitions, les exécutions. C’est un roman total et profond, d’une densité inouïe.
Alors oui, il faut oser affronter ces quelques 700 pages mais cela en vaut tellement la peine. J’ai refermé ce livre les larmes aux yeux, sachant déjà que je le relirai dans quelques années.
Notre Part de nuit est un roman inoubliable que je vous conseille de tout mon cœur.
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