Toutes les histoires commencent par une petite faim

3.64 / 5 (109 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

LE GOÛT DES SOUVENIRS EST LE PLUS BEAU DES HÉRITAGESAprès des années passées loin de sa famille, Alice s'interroge : où sa vie la mène-t-elle ? Elle s'installe pour quelques jours chez Margaux, sa sœur, de douze ans son aînée, qui tient un petit restaurant dans la campagne bourguignonne.Margaux est douée pour le bonheur. Elle sait s'entourer de bons compagnons de route. Son appétit de vivre l'aide à surmonter ses propres difficultés.Grâce à elle, Alice découvre que les saveurs permettent d'accéder à l'invisible. De la bouche à l'imaginaire, par la magie des recettes cuisinées par Margaux, les ancêtres oubliés resurgissent. Ce séjour aidera-t-il Alice à donner un sens à sa vie et à s'imaginer un avenir ?

Livre de poche

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Date de parution 11/05/2023
Nombre de pages 288
Poids de l’article 146 gr
ISBN-13 9791039202978
Editeur ARCHIPOCHE
Format 182 x 112 mm
Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Patpolar

J’aime beaucoup la collection Instants suspendus et une fois de plus ce roman feel good à la construction originale fait mouche. Ces livres sont riches en émotions et en questionnement personnel, ils apportent de la légèreté en nous parlant de sujets essentiels, une belle démarche. Celui nous fait réfléchir sur nos racines.

Alice rentre de New York où elle a suivi son mentor et amant afin d’expertiser un tableau de Leonard de Vinci, mais il s’agit d’une oeuvre de ses élèves, toutefois Christophe choisit de falsifier cette réalité par goût de la notoriété et par cupidité. Alice ne peut participer à cette mascarade, comme sa soeur Margaux perd la vue depuis quelques semaines, elle décide de rentrer en Bourgogne pour la retrouver. Elles ont perdu leurs parents très jeunes, Alice n’avait que quatre ans et Margaux seize, elles ont été recueillies par leur grands parents et Margaux est devenue le modèle de la petite qu’elle a protégée autant que possible. Si Alice est restée fragile, Margaux est au contraire épanouie et pleine de joie de vivre. Elle a fermé temporairement son restaurant, le temps de s’organiser avec ses problèmes de santé, mais bien décidée à reprendre le travail dès que possible.

Alice est plutôt paumée, hésitant à pardonner à son ami et retourner à New York, elle a commandé un test ADN pour savoir d’où elle vient. Reprenant son rôle de grande soeur attentionnée, Margaux entreprend de raconter à sa cadette l’histoire de leur famille à travers des recettes transmises au fil des générations. Chacune est l’occasion de rencontrer des personnages extraordinaires sur une période allant de la renaissance à la fin du dix-neuvième siècle, parfois fictifs, parfois réels. Nous voyageons ainsi à Venise, en Islande, en Bretagne et dans le sud de la France. Ces récits sont vraiment passionnants, nous y rencontrons des personnages attachants, confrontés aux problèmes de leur temps et qui sauront s’en sortir.

Le style est très fluide et agréable, plein de légèreté et très approprié au roman. Les quatre rencontres avec les ancêtres de la familles sont bien documentées et nous font revire les tensions de l’époque (antisémitisme, famine, révolution). Ces héroïnes ont un caractère bien trempé et font preuve de résilience pour prendre leur vie en main, montrant l’exemple à la fragile Alice, qui saura y puiser des forces nouvelles. L’alternance entre le passé et le présent est agréable, même si la vie actuelle semble bien fade à côté de celle de leurs ancêtres. Les recettes de ces plats sont données en tête de chapitre et semblent originales, comme je déteste cuisiner, je le les testerai pas, mais elles semblent très bonnes.

Le thèmes principal de ce livre est la résilience, que chaque personnage vit à sa manière. Tous sont confrontés à des ruptures importantes, des évènements qui les obligent à changer de vie, mais aucun ne reste à se lamenter. Margaux se sert de ces histoires pour encourager discrètement sa soeur et lui permettre de reprendre sa vie en main, mais surtout de sortir de son statut de victime qui lui colle à la peau depuis le décès de leurs parents, elle lui montrera avec délicatesse et bienveillance qu’il est temps de grandir et de faire ses propres choix.

Le thème du handicap est aussi très bien traité, ce n’est pas la fin de la vie de Margaux, mais la nécessité de s’organiser autrement, elle garde toute sa joie de vivre. Grâce à ses amis, elle pourra rouvrir le restaurant après avoir modifié son organisation. Le roman met aussi l’accent sur l’importance des relations et de la famille pour trouver sa place et pouvoir dépasser les problèmes. Tous les personnages en danger ont reçu de l’aide de leurs proches ou de leurs amis.

Margaux est un personnage solaire vraiment touchant, tout comme les autres femmes de ce roman, j’ai eu plus de peine avec Alice qui a tendance à se noyer dans un verre d’eau. J’ai beaucoup aimé ce roman à la construction originale, un grand merci à Mylène de L’Archipel pour cette lecture qui fait du bien, à la fois légère, ensoleillé et profonde.

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