Après nos rêves, enfin le jour

Max se réveille amnésique d’un AVC après une semaine de coma, il ne reconnaît personne, mais se souvient vaguement d’une femme brune au goût de pomme et de coing. Il apprend qu’il est en instance de divorce, mais personne ne connaît cette femme brune. Il se reconstruit peu à peu, retrouve ses marques mais il a oublié les six derniers mois de sa vie.

De son côté, Diane est une comédienne débutante qui a enfin décroché un petit rôle, celui d’une servante muette dans une série historique tournée à Senlis. Elle admire beaucoup David Foenkinos et pense le croiser lors d’une exposition consacrée à Modigliani, mais il ne s’agissait que de Max qui lui ressemble. Diane lui déclare sa flamme avant que le jeune homme ne la détrompe. Toutefois cette méprise est le début d’un grand amour. Diane veut une relation peu banale et décide qu’ils échangeront des lettres par l’intermédiaire d’une boite à livre dans une impasse de Senlis, sans se communiquer leur coordonnées ni échanger par téléphone. Ils déposent des messages chaque semaine, mais ne se sont vus que trois fois et Max rate leur dernier rendez-vous.

Diane finit par renoncer au bout de plusieurs années, mais pas Max qui fait tout ce qu’il peut pour la retrouver. Des hasards heureux les aideront. Comme il s’agit d’un roman feel good, on sait qu’il finira bien, mais le dénouement est rapide, on ne sait rien de la concrétisation de leur histoire. L’essentiel est dans le chemin qui les mène l’un vers l’autre et pas son résultat terre à terre.

Une nouvelle fois j’ai pu apprécier la plume délicate et agréable de Magali Discours. Ce roman est plein de tendresse, il nous réjouit le coeur. Il y a un hommage appuyé à David Foenkinos, que j’avoue n’avoir jamais lu, il faudra que j’y remédie. Mais j’ai aussi reconnu Marcel Aymé et ses contes du Chat perché avec les jumelles Delphine et Marinette. Cette histoire n’est jamais triste, la tante Monique et sa voisine mettant beaucoup d’humour dans les situations trop tendues.

Le roman traite d’une manière assez légère de sujet sérieux comme la maladie, la reconstruction, les déceptions amoureuses, mais surtout de la résilience. Max refuse d’abdiquer contre l’évidence et Diane se contente d’amours volages qui ne la satisfont pas. Durant ces six années, l’espoir ne les lâche pas. Tous les personnages sont attachants, aucun n’est négatif ou mauvais, au pire indifférents comme l’épouse de Max. Le parcours de Max est plutôt heureux en dehors de son AVC alors que celui de Diane est marqué par le malheur dès le début de sa vie, heureusement sa tante Monique saura lui apporter stabilité et amour.

J’adore la collection Instants suspendus qui nous offre toujours des petits bijoux qui font chaud au coeur, je crois n’avoir jamais été déçue par l’un de ces romans feel good, et vu la dureté des temps, on ne va pas se priver de rencontrer de belles personnes, même si ce n’est pas en vrai. Un grand merci à Mylène de L’Archipel et à Netgalley pour cette belle lecture riche en émotions.