Le silence de la cité
  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 212 gr
  • ISBN-13 9782072985829
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Post Apocalyptique Dystopie et Uchronie Avec IA et Robots Ouvrage de référence de l'auteur

Le silence de la cité

3.88 / 5 (114 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Depuis le Déclin, la civilisation humaine est au bord de l'extinction. Si la plupart des survivants se sont retranchés dans des cités souterraines, d'autres ont été contraints à la vie sauvage à la surface. Les mutations génétiques se sont multipliées et il ne naît pratiquement plus que des filles. Dans leur cité automatisée, une poignée de scientifiques cherche une solution aux désastres qui rongent la Terre. Et cette solution pourrait bien avoir un nom : Élisa. Fruit d'expériences technogénétiques extrêmes, l'enfant possède d'étonnantes capacités physiques. Une nouvelle humanité capable de survivre à un monde transformé est-elle possible, et à quel prix ?Récompensé par le prix Boréal, le Grand Prix de la science-fiction française et le prix Rosny Aîné en 1982, Le silence de la Cité nous plonge au coeur des origines du monde des Chroniques du Pays des Mères et explore avec finesse des questions toujours brûlantes d'actualité.

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  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 212 gr
  • ISBN-13 9782072985829
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couv’ :

Plus de trois siècles se sont écoulés depuis les catastrophes climatiques de la fin du second millénaire et les héritiers de la civilisation détruite, de plus en plus rares et de plus en plus désaxés, vivent dans une Cité souterraine avec leurs doubles technologiques.

Dernière enfant de cette Cité, Élisa est une petite fille aux capacités physiques étonnantes ; fruit des expériences génétiques de Paul, elle annonce une humanité résolument nouvelle.

Mais Élisa saura-t-elle se libérer du passé qui l’a littéralement modelée et, du même souffle, en libérer ses nombreux enfants ?

Et qu’en sera-t-il des hommes – et surtout des femmes – qui, hors les Cités, ont survécu à la barbarerie et aux mutations de toutes sortes ?


Mon avis :

Je voulais découvrir l’autrice par son livre hier populaire sur la blogo, Chroniques du pays des mères mais c’est une chronique de Lupa qui m’a fait changer de plan (merci de m’avoir offert l’ebook ^^) :

  • L’intrigue :

Au début ce n’est pas hyper clair, on va dans le présent puis on retourne un peu dans le passé et ainsi de suite au niveau des allers-retours temporels jusqu’à retourner à la mort de Grand-père racontée par Elisa ce qui survient assez rapidement tout de même je vous rassure.

On comprend qu’il y a eu une catastrophe entrainant la fin de la civilisation, les survivants au-dehors sont retournés à l’état primitif et pendant que les sociétés humaines se refondent peu à peu au fil des siècles, un autre genre de société élitiste vit en autarcie à l’intérieur de Cités souterraines, celle-ci est très avancée au plan de la technologie et de la science et ceux des Cités vivent plus longtemps que les humains de base grâce à des procédés chimiques de rajeunissement sauf que ce qui fonctionne un temps sur le plan physique est un peu moins probant sur le plan mental et ces habitants ont l’air d’être plus ou moins dingues en plus de jouer à Dieu.

Avec les histoires racontées par Grand-Père sur l’Extérieur, Elisa se rend compte qu’elle a été préparée à fuir la Cité pour se plonger dans la société humaine mais les choses ne seront pas évidentes.

  • Les personnages :

Dans cette Cité, il y a les vraies machines et les ommachs ou autrement appelés hommes-machines qui sont soit des humains trop vieux pour se mouvoir, soit des humains qui sortent Dehors en toute sécurité. Les ommachs sont mobilisés grâce à la conscience des personnes branchées sur des ordinateurs et qui pilotent les robots à distance.

Paul est pratiquement le dernier scientifique en vie dans la Cité de manière physique, il crée une espèce humaine qui aura une forte capacité de régénération, le bébé qu’il sort du ventre artificiel est une petite fille qu’il nommera Elisa, c’est un miracle de technogénétique qu’il va mutiler très régulièrement pour mesurer la capacité de réparation de la petite fille, n’ayant connu que cela Elisa n’y voit rien d’étrange.

Elisa vit entre les machines plus ou moins humaines et Paul, considérant celui-ci tantôt comme son père puis comme son amant (manque cruel d’autre protagoniste amenant des choses bien glauques). Elisa est une mutante, en plus de régénérer de façon instantanée elle peut également changer de sexe et se reproduire de cette façon, l’Extérieur étant hostile aux femmes, c’est naturellement qu’elle prendra l’identité de Hanse pendant les 4 années où elle parcourra l’Extérieur.

Au moment d’affronter son passé et d’avancer, Elisa continuera le Projet de Paul et créera plusieurs enfants comme elle, cette situation amènera énormément de remises en question sur ses a priori qu’elle ne pensait pas avoir sur le genre.

  • L’antiféminisme érigé en religion :

Cette nouvelle religion est contre l’Abomination, c’est un dérivé de la religion catholique pour qui le temps de l’Abomination était cette époque (la nôtre) où les femmes voulaient bousculer les codes et se revendiquaient égales des hommes. Les nouveaux évangiles mettent donc la femme dans un statut d’esclave et de reproductrice jusqu’à ce que mort s’en suive et les hommes, denrées rares, sont donc les chefs et ont plusieurs femmes.

Mais Judith sera une pionnière et le lever de bouclier pour le combat des femmes pour leur liberté est un éternel recommencement. Dans ce livre aura lieu les prémices de la guerre des sexes.

Plusieurs siècles avant Chroniques du Pays des Mères : une poignée de scientifiques vit dans une cité souterraine alors que le « Dehors » a été dévasté par des cataclysmes 350 ans plus tôt. Ils recherchent une solution génétique au déclin de l’humanité, marqué par un fort déséquilibre des naissances (beaucoup plus de filles que de garçons). Tandis qu’en surface les descendants des survivants sont retournés à une vie tribale et patriarcale, les femmes étant esclaves, dans les Cités les derniers gardiens du savoir scientifique manipulent les gènes pour offrir un nouveau départ à la race humaine.


L’un d’eux, Paul, a « créé » Élisa. Élisa sort d’un ventre artificiel et grandit avec « Grand-Père », qu’elle croit humain, et « Papa » Paul, qu’elle croit être son père. Elle est entourée de robots, et peu à peu le lecteur comprend que les derniers humains des Cités « s’incarnent » régulièrement dans des machines, ni tout à fait robots, ni tout à fait humains. Élisa atteint l’adolescence et découvre la sexualité dans une Cité où elle ne rencontre quasiment aucun humain, tandis que Paul la façonne pour qu’elle accomplisse le destin qui lui a été assigné… Mais lui-même sera rattrapé par sa propre finitude.


Roman intrigant démarrant dans un univers technologique et dépeuplé qui voit les derniers feux de la civilisation, du savoir et de la science, il s’achemine doucement vers ce qui est devenu le vrai monde, celui « du Dehors ». L’humanité y a recréé une société dure — notamment vis-à-vis des femmes — qui retourne lentement à un âge prétechnologique, mais garde des traces de son passé.


Les thématiques approfondies sont nombreuses et bien insérées dans le récit : le choix de son destin versus le conditionnement dès l’enfance, les sociétés patriarcales versus la tentation de certaines de sociétés matriarcales qui ne seraient pas plus justes, les relations familiales et particulièrement la difficulté de parents à considérer leurs enfants comme des êtres humains indépendants et non leur prolongement ou leur création.


Élisa se pose peu à peu des questions sur ce que signifie aimer (un autre adulte, ses propres enfants), sur les rapports entre les hommes et les femmes différents selon les contextes et les sociétés… Et ses interrogations sont amenées subtilement par l’auteure.


Ce roman n’est pas comparable des Chroniques du Pays des Mères, il est plus rythmé et plus mouvementé, et j’ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir. Il apporte quelques explications à des éléments qui paraissaient étranges dans les Chroniques du Pays des Mères, mais il reste indépendant et peut se lire sans connaître l’autre œuvre.


Je remercie les éditions Mnemos pour l’envoi de ce livre, à l’occasion de la réédition du roman ce mois-ci.

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