les enfants du désastre Tome 2 Couleurs de l'incendie
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie.
Mon avis
« Couleurs de l’incendie » fait suite à « Au revoir là-haut », récompensé par le prix Goncourt en 2010. Ce dernier est le premier livre d’une trilogie déclinée par Pierre Lemaître. Sortant de ses écrits habituels (à la base, il se consacrait à des romans policiers), il lui fallait relever un vrai défi. Le tome un a eu de nombreux prix, a été mis en exergue par la critique, a donné naissance à un film…il était donc d’autant plus difficile de se lancer dans le deuxième car l’auteur était attendu « au tournant ». J’hésitais d’ailleurs à le lire par peur d’être déçue. Le verdict ? Un roman abouti, réfléchi, parfois teinté d’humour et surtout très équilibré avec un dosage quasi parfait entre fond historique, amour, vengeance, vrais gentils et petits s…..
Dans « Aurevoir là-haut », nous avons laissé, dans les dernières pages, une famille en deuil. Edouard, gueule cassée, s’était jeté sous les roues de la voiture de son père. Nous restons dans les funérailles puisque le livre commence avec les obsèques du père d’Edouard, Marcel. C’est, de ce fait, Madeleine, qui va se retrouver à la tête d’une immense fortune. Elle a un fils Paul. Elle ne connaît rien aux affaires (d’ailleurs son père avait prévenu les collaborateurs) et le rôle de « potiche » au conseil d’administration sera bien suffisant, pourvu qu’elle ait toujours de l’argent à disposition. Comme, de plus, elle a de gros soucis (et même pire que ça) à régler avec son chérubin, autant se tenir loin des chiffres et près des billets. Dont acte. Cela lui convient.
Le problème, c’est que ça ne dure pas et hop, en quelques pages, la voilà quasiment sur la paille, bouche bée et le lecteur avec. Mauvais placements ? Excès de confiance envers les collaborateurs dévoués ? Coup du sort ? L’heure est grave et il faut agir…. La frêle femme effacée et discrète, presque éteinte, va armer son bras d’un arc vengeur et agir !!!! Nous allons assister à la reconstruction de cette femme. Elle va déployer des trésors d’ingéniosité, sur fond de crise tant politique qu’économique. Elle est machiavélique, elle sait bien s’entourer et au jeu à qui perd gagne, elle est très forte ! Excessivement forte ! Les événements vont s’enchaîner pour notre plus grand plaisir. Une fois la lecture commencée, impossible de s’arrêter !
L’écriture de l’auteur est teintée d’une ironie mordante. Il se permet d’interpeler le lecteur (pour être sûr qu’il suit ?), lui disant « si vous vous souvenez bien, il y avait…. ». Il introduit des personnages qu’ils dtéaillent sans que ça nous lasse tellement c’est bien fait (et pourtant, a-t-on besoin d’informations sur la dentition des jumelles à marier ?) Il tisse une toile, peint une fresque, installe petit à petit ses personnages, les englobant dans le texte tellement bien qu’on a l’impression qu’ils ont toujours été là. C’est diablement bien fait ! Par exemple, la cantatrice qui a des airs de Castafiore, est très visuelle, je ne la voyais que comme la Castafiore d’Hergé, impossible d’enlever cette image….
J’aime beaucoup le style de Pierre Lemaitre, il y a un équilibre dans son écriture qui me convient bien. C’est agréable, il y a du suspense, de l’amour, de l’humour, des petits clins d’œil qui amusent, une trame de fond historique pas trop pesante et des individus truculents, parfois un peu caricaturaux mais tellement bien campés !
J’ai lu ce livre d’une traite et j’espère que la suite (et fin ;-( sera également de qualité !
Les couleurs du chef d’œuvre
Disons-le d’emblée : Couleurs de l’incendie est un très grand livre. Sans aucun doute l’un de ceux qui marqueront cette année 2018.
Sans que la lecture du premier tome de ce qui est annoncé comme une trilogie ne soit nécessaire pour apprécier Couleurs de l’incendie, il serait dommage de passer à côté du premier volume, Au revoir là-haut, le Prix Goncourt de 2013 disponible en poche ou encore dans la superbe adaptation cinématographique d’Albert Dupontel. L’occasion de faire connaissance avec quelques-uns des protagonistes de ce deuxième tome et d’apprendre les raisons de la mort tragique de Marcel Péricourt. Car c’est avec la scène des obsèques du patriarche de la famille que s’ouvre ce formidable roman.
Je prends le pari qu’à la fin de ce chapitre initial vous serez conquis par le style et l’intensité du récit et n’aurez de cesse d’en apprendre davantage sur le tragique fait divers qui va secouer toute l’assistance, la chute du deuxième étage de Paul, qui va s’écraser sur le cercueil de son grand-père. « Dans la cour soudain silencieuse, le choc de son crâne sur le chêne, accompagné d’un bruit sourd, provoqua une secousse dans toutes les poitrines. Tout le monde était sidéré, le temps s’arrêta. Lorsqu’on se précipita vers lui, Paul était allongé sur le dos. Du sang coulait de ses oreilles. »
Après l’émoi suscité par ce qui semble devoir être un accident ou un suicide, les convoitises vont très vite revenir sur le devant de la scène. Nombreux sont en effet les descendants avides de se partager l’une des plus importantes fortunes de France. Qui va finir par échoir à sa fille Madeleine, ne laissant que des miettes à Charles Péricourt, à son collaborateur Gustave Joubert, à des associations d’anciens combattants et à quelques autres œuvres de bienfaisance.
Mais une fois digéré ce choc, les vautours reprennent leur envol et vont finir par fondre sur une proie facile, car Madeleine est entièrement concentrée sur ce fils qu’elle a failli perdre si tragiquement et qui se retrouve paraplégique. Ceux qui affirment la conseiller pour pouvoir mieux la délester vont s’en donner à cœur-joie. Une signature par ici, un placement par là et déjà les fonds changent de main.
Même le personnel de maison montrera son côté cupide, même André, l’amant qu’elle a engagé comme précepteur de son fils et dont elle peut «disposer» ainsi sous son propre toit, va la trahir.
Parachutée dans un milieu d’hommes, Madeleine n’aura guère le temps d’apprendre les codes et les règles de ce club qui « suivait un parcours immuable. La politique d’abord, puis l’économie, l’industrie, on terminait toujours par les femmes. Le facteur commun à tous ces sujets était évidemment l’argent. La politique disait s’il serait possible d’en gagner, l’économie, combien on pourrait en gagner, l’industrie, de quelle manière on pourrait le faire, et les femmes de quelle façon on pourrait le dépenser. »
Mais Pierre Lemaitre connaît trop bien les ressorts du roman noir pour ne pas bâtir sur ce terreau une vengeance que n’aurait pas renié Alexandre Dumas. Madeleine – Edmond Dantès au féminin – va démontrer un savoir-faire diabolique. Elle n’hésitera devant moyen pour parvenir à ses fins, allant jusqu’à se rapprocher de la pègre. De la duplicité à la malversation, du faux en écriture au chantage, de l’abus de confiance au retournement d’alliance, la panoplie déployée est aussi distrayante qu’efficace. Dupré, son allié dans ce plan machiavélique, résume bien sa mission: « aider à ruiner un banquier, à écraser un député, à dessouder un journaliste révolutionnaire, c’était une mission comme une autre en faveur du désordre, de la déstabilisation, une action de sape moderne… »
C’est plein de rebondissements, agrémenté de scènes très visuelles – à tel point que l’on «voit» déjà le film en lisant le livre – et très subtilement amené. Voilà pour le romanesque qui vaut à lui seul de se plonger dans ce roman.
Mais ce qui le rend exceptionnel, ce sont les différents niveaux de lecture supplémentaires, à commencer par la page d’Histoire qui nous est offerte. Derrière les épisodes tumultueux de cette riche famille, on trouve en effet la description très documentée de l’évolution politique, économique et sociale de l’entre deux guerres, de la peur du communisme et de la volonté de retrouver un pouvoir fort après la chute du cartel des gauches. Mais la droite qui revient en 1928 ne pourra rien pour juguler la crise financière qui, après les Etats-Unis frappera le pays au début des années Trente. Les frictions, les faillites, la misère vont provoquer de fortes tensions bin rendues dans le livre, entre les partisans d’un pouvoir fort et ceux qui veulent un front populaire. Déjà on voit poindre les Couleurs de l’incendie qui se prépare…
Avec malice et finesse Pierre Lemaitre nous propose aussi une réflexion plus actuelle. Comment ne pas voir, à la lumière des dernières actualités – allant jusqu’à la mise en examen d’un ex-président de la République – que la vigilance reste de mise. Que la soif de pouvoir, si ce n’est de l’argent, reste toujours un levier puissant et que les vautours sont loin d’avoir disparu…
Si vous n’avez pas encore découvert l’œuvre de Pierre Lemaitre, vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire ! On ne voit pas les pages défiler et dès la fin du roman on réclame la suite.
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