Au revoir là-haut (BD)
  • Date de parution 03/10/2015
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 992 gr
  • ISBN-13 9782369811992
  • Editeur RUE DE SEVRES
  • Format 283 x 216 mm
  • Edition Grand format

Au revoir là-haut (BD)

4.18 / 5 (997 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

1919. Au sortir de la guerre, la société française peine à ménager une place aux anciens poilus devenus encombrants, et les trafics les moins glorieux vont bon train. Albert Maillard, modeste comptable qui a sauvé la vie d'Édouard Péricourt, jeune fils de bonne famille, juste avant la fin des combats, tente de les faire vivre de retour à Paris. Édouard, défiguré, refuse de reprendre contact avec les siens et imagine une gigantesque arnaque à la nation pour tenter de se projeter dans une vie nouvelle, ailleurs.

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  • Date de parution 03/10/2015
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 992 gr
  • ISBN-13 9782369811992
  • Editeur RUE DE SEVRES
  • Format 283 x 216 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Lors d’une lecture d’extraits de livres à voix haute aux Sables d’Olonne, sur la monstruosité du corps, vue par les autres ou par soi, j’ai découvert un extrait de ce roman qui m’a profondément marqué par la précision de l’écriture, du choix des mots, sa concision dans les descriptions.

Je me suis empressée de le trouver (et là il y a un sentiment d’urgence) afin de le lire et surtout avant la sortie cette semaine de sa version cinématographique réalisée par Albert Dupontel et dont je vous parlerai la semaine prochaine car je veux découvrir son adaptation maintenant que je l’ai lu….

Et bien oui, ce roman m’appelait, m’invitait à un voyage dans le temps, les années 1918/1920, la fin de la première guerre mondiale et l’après guerre.

Il était longtemps resté interdit, tendu dans une attitude de résistance aveugle, comme d’autres soldats, à ce qu’on disait, demeuraient figés dans la position dans laquelle on les avait retrouvés, pliés, recroquevillés, tordus, c’est fou ce que cette guerre avait pu inventer (p214)

L’histoire : Albert Maillard, homme simple et bon, à 9 jours de l’armistice, se trouve être témoin d’un acte ignoble dans les tranchées, de la part d’un officier français, Henri d’Aulnay-Pradelle. Il ne devra la vie qu’à Edouard Péricourt, jeune homme artiste, qui sera défiguré lors de ce sauvetage.

La vie d’Edouard s’effondrait parce qu’elle n’avait même plus la haine pour se soutenir (p217)

Les trois destins se trouvent désormais liés bien au-delà de la guerre.

Je n’en dirai pas plus sur l’histoire sinon qu’il y est question d’escroquerie, d’argent, de magouilles, d’ambition, d’amour, de deuil, de chagrin, d’argent, d’intérêts enfin tout ce qui fait, malheureusement notre monde.

Le dénuement est pire encore que la misère parce qu’il y a moyen de rester grand dans la ruine, mais le manque vous conduit à la petitesse, à la mesquinerie, vous devenez bas, pingre ; il vous avilit parce que, face à lui, vous ne pouvez pas demeurer intact, garder votre fierté, votre dignité.

Les événements s’enchaînent très vite, on ne lâche pas ce pavé de 560 pages et l’on en redemande car on est pris dans un tourbillon. Tous les personnages sont importants, rien n’ai laissé au hasard et y a-t-il un hasard ? Ils sont bien décrits, situés : ils sont devant nos yeux, entre les lignes, entre les phrases. A la différence d’Edouard, gueule cassée immonde comme il y en eut tant, mais à l’intelligence vive et fougueuse, les protagonistes ont un visage, un passé, une conscience et un devenir jamais rien n’est figé ni ne dure.

Il est question de la première guerre mondiale, une des plus meurtrières, de ses enjeux avant, pendant et après pour certains hommes, qui tirent toujours profit de tout, des différences de classe mais aussi d’entraide, de solidarité, de secrets de famille. Mais aussi l’absence après un deuil, une perte, les regrets de ne pas avoir su voir, dire, se contenter de juger….. Tout cela était-il le plus important ? S’apercevoir du manque de l’autre alors qu’on l’avait renié, écarté, ignoré.

Et puis cette guerre, sanglante et dont les enjeux vont bien au-delà des batailles. Il y a l’après-guerre et ce que l’on pourra encore exploiter, en tirer comme bénéfices quitte à exploiter la mort et la tristesse des familles.

C’est très bien écrit, construit, plausible. Tout s’imbrique parfaitement. C’est une histoire de la démesure, comme la guerre peut l’être, des excès, des bassesses, et du pouvoir.

La femme y est ramenée à un rôle subalterne car la guerre est une affaire d’hommes dit-on, mais ce sont les femmes qui ont parfois à faire certaines besognes. Mais Madeleine, cette femme qui s’est construite et forgée auprès d’hommes de pouvoir et qui observé, appris à leur contact, rétablit l’équilibre avec brio.

C’est riche de rebondissements, d’action mais aussi de sentiments, d’amour, de tendresse, d’épouvante.

Comment survivre quand on a plus de visage, d’identité, quand la douleur est physique et mentale ? N’y a-t-il pas une revanche à prendre ?

Louise, une enfant, à la personnalité à la fois forte et douce, ne pose pas de jugement face à ce monstre et soutiendra l’homme meurtri dans sa folie.

Vous l’avez compris, j’ai adoré ce roman : je n’en avais jamais entendu parler auparavant (il y a des romans qui parfois sont placés sur votre chemin, vous l’ouvrez et c’est un véritable voyage), je ne connaissais pas l’auteur (mais je ne suis pas une fan de polars et apparemment les siens sont particulièrement durs).

Pour celui-ci voyage dans l’histoire mais aussi chez les hommes, leurs espoirs, leurs survies, leurs ambitions et comme souvent comme pour les guerres on finit par comprendre, trop tard parfois, que tout cela n’a servi à rien


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