les enfants du désastre Tome 1 Au revoir là-haut
Résumé éditeur
En stock
En stock
l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...
Mon avis
Il est des livres comme ça, qui ne vous font pas envie et vous ne savez pas expliquer pourquoi. « Au revoir là-haut » est de ceux-ci. Pas le goût de le lire, peut-être parce qu’il allait parler de guerre, peut-être parce qu’un auteur de polars qui fait autre chose… est-ce que ça peut être pas mal, voire bon ? Ou alors, parce qu’un prix Goncourt, bof….
Bref, finalement, suite à de nombreuses insistances, je me suis lancée et une fois commencé, je ne l’ai plus lâché…Pardon Monsieur Lemaître…. pour mes a priori sans fondements…
Ce livre est superbe ! Sa galerie de personnages, les relations qu’ils établissent, les faits en toile de fond, tout est imbriqué à la perfection. L’écritures est intelligente, pointilleuse, équilibrée entre les descriptions de l’atmosphère, les dialogues, et les réflexions de chacun amenées avec doigté. Le style est limpide mais ne reste pas basique pour autant…. Les chapitres sont bien agencés et le sujet est intéressant. Derrière l’histoire de ces hommes, c’est celle de tous ceux qui ont vécu la guerre qui est évoquée. Quelle place la société pouvait-elle leur offrir à leur retour ? Comment, eux, pouvaient-ils vivre avec leur traumatisme ? D’autres thèmes, tout aussi importants sont évoqués : la rédemption, le respect des choix sexuels dans la famille, la tromperie, la médisance et bien d’autres encore…
J’ai beaucoup apprécié cette lecture et si d’autres, comme moi, hésitent, je leur conseille de foncer chez le libraire ou à la bibliothèque…
"Au revoir là-haut", c'est avant tout l'histoire d'une curieuse amitié entre deux hommes que tout oppose.
Albert Maillard a toujours été un être insignifiant. Rabaissé en permanence par une mère veuve et pétrie de certitudes, c'est l'anti-héros par excellence. Maladroit, lymphatique, indécis, peureux, Albert a la larme facile, et a tendance à littéralement se faire dessus dès qu'un supérieur hausse la voix à son encontre. Edouard Péricourt est, à l'inverse, de ces êtres fantasques et talentueux, chanceux à en devenir agaçants. Rebelle et sûr de lui, il a été élevé par un père exigeant et rigide.
Même leurs origines sociales les séparent : Albert, issu d'un milieu modeste mais laborieux, en a gardé une humilité qui passerait parfois pour de la mesquinerie, quand Edouard vient d'une famille fortunée et très en vue. Leurs routes se croisent sur le front de la Grande Guerre, et s'entremêlent, en novembre 1918, à quelques jours de l'armistice.
Un troisième homme est le catalyseur des événements qui aboutiront aux liens indéfectibles unissant Albert et Edouard. Le lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle, dernier-né d'une lignée aristocratique désargentée, n'a qu'une idée en tête : redorer le blason familial, et reconstituer la fortune dilapidée par ses ascendants. Arrogant, ambitieux, il est prêt à tout pour tirer profit de la situation.
L'attaque de la côte 113, une des dernières offensives lancées contre des allemands déjà quasiment vaincus, va bouleverser le destin de ces trois individus...
Nous les suivons durant la période d'après-guerre, souvent douloureuse et riche en désillusions pour les survivants des combats. Si quelques-uns, plus opportunistes, voire plus malhonnêtes, tel le lieutenant d'Aulnay-Pradelle, ont su tirer leur épingle du jeu, la plupart des simples soldats, à l'instar d'Albert et d'Edouard, sont laissés pour compte. Ceux qui, pour des motifs parfois fumeux, sont restés dans le civil au moment du conflit, font preuve d'un déni méprisant envers ces témoignages vivants de leur propre lâcheté, que l'on a en leur absence bien vite oubliés. Fiancées opportunistes ou impatientes ayant trouvé du réconfort auprès d'un quidam non mobilisé donc plus accessible, employeurs réticents à rembaucher ces hommes revenus détruits, diminués... privés de reconnaissance, atteints dans leur dignité, beaucoup d'anciens soldats, au chômage, vivotent, ayant recours, pour survivre, à de pitoyables expédients. Pour peu que la guerre leur ait de surcroît laissé des séquelles physiques, ils n'ont plus qu'à se cacher d'une société qui préfère occulter leur culpabilisante existence. Et en même temps, la nation exprime officiellement haut et fort sa volonté d'honorer ses morts, offrant des opportunités d'enrichissement à ceux qui, souvent sans scrupules, se lance dans le commerce de sépultures pour les cadavres enterrés sur le front.
Des milieux politiques et bourgeois aux bouges sordides des quartiers miséreux, Pierre Lemaitre dépeint avec une ironie mordante l'hypocrisie et la cruauté de cette période d'immédiate après-guerre. Et on ne s'ennuie pas un seule seconde à la lecture de ce roman pourtant dense.
Il faut dire que l'auteur est de ceux qui savent raconter des histoires, parce qu'ils maîtrisent ce fragile équilibre entre crédibilité et inventivité, entre fluidité et densité. La minutie avec laquelle il s'applique à dépeindre événements et protagonistes, la précision avec laquelle il déroule son intrigue, contribuent en grande partie à rendre son récit vivant. Ses personnages sont par ailleurs croqués avec l'impitoyable acuité d'un regard qui dénote sa capacité à faire preuve d'humanité sans tomber dans la complaisance, et avec une justesse propre à en convoquer promptement l'image dans l'esprit du lecteur.
Et puis... il y a ce ton, qui donne au récit tout son sel, cet accent parfois presque populaire qui confère à ce texte à l'écriture par ailleurs élégante humour et vivacité.
Une belle réussite !
Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Édouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Édouard, artiste flamboyant mais brisé, est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence.
Pendant que mon crumble aux pommes cuit tout tranquillement, je m’attelle à la rédaction de mon avis sur Au Revoir là-haut de Pierre Lemaître. Ce roman traînait dans ma PAL depuis quelques mois déjà. Je l’avais acheté avant qu’il ne reçoive le Prix Goncourt, grandement mérité. Et je suis heureuse que, pour une fois, ce prix prestigieux soit revenu à un roman qui nous entraîne d’un bout à l’autre, un roman qui a de la gueule et qui contient une véritable histoire, passionnante, émouvante.
Au Revoir là-haut commence dans les tranchées de la guerre 14-18. On est à quelques jours de l’armistice mais ça les soldats ne le savent pas encore. Pour l’heure, il s’agit de défendre une position: la cote 113. La rumeur court que la paix serait pour bientôt et ça le lieutenant qui tient cette position stratégique ne le veut pas. Il ne s’est pas encore assez illustré. Alors, en manipulant ses hommes d’une manière ignoble, le lieutenant d’Aulnay-Pradelle lance un ultime assaut contre les Allemands. Le lecteur est plongé au coeur d’une boucherie sans nom où les hommes tombent comme des mouches sous les balles ennemies, où les obus explosent et déchiquètent les corps sans aucune pudeur. L’écriture de Pierre Lemaître est forte, sensible et donne presque la nausée tellement la violence de la bataille nous est rendue âpre.
Parmi les soldats, il y a Albert qui sera sauvé dans des circonstances terribles par Édouard. Entre eux deux, une amitié indéfectible va commencer. Édouard, qui aura la moitié du visage arraché, sera soutenu, gardé, soigné par Albert. Ce dernier lui doit la vie et pour lui, à présent, Édouard c’est à la vie à la mort.
Les deux rescapés sont d’abord envoyés dans un hôpital militaire puis ils sont bien vite démobilisés. Mais que deviennent les poilus une fois rendus à la vie civile? Que fait la société pour ces hommes détruits, estropiés, défigurés, en proie au délire, aux terreurs? Réponse: pas grand chose. Albert et Édouard tentent alors de survivre dans un Paris où les poilus n’ont plus aucune reconnaissance. On ne se soucie plus des vivants. Les politiques et les bureaucrates préfèrent élever des stèles à la gloire des morts car eux sont des héros, morts pour la Patrie.
Albert et Édouard vont alors monter le coup du siècle pour se venger de ce désintérêt soudain et pour retrouver un semblant de dignité dans cette société à qui ils ont tout donné mais qui leur a tout pris.
Pierre Lemaître tient son lecteur en haleine jusqu’au bout. L’arnaque sera-t-elle découverte? Il y a d’autant plus de risques qu’Albert n’est pas très débrouillard. Il est plutôt du genre poule mouillée et aurait tendance à faire tout capoter. En outre, dans l’ombre, le lieutenant d’Aulnay-Pradelle rôde. Salaud jusqu’au bout, lui aussi veut sa part du gâteau quitte encore une fois à se comporter d’une manière odieuse.
Pierre Lemaître conjugue à merveille l’Histoire avec la vie de ces écorchés vifs. Il peint une société d’après-guerre où règne les apparences. Les soldats, s’ils ne sont pas morts à la guerre, ne sont pas des héros et tout est bon pour sanctifier les disparus tout en détournant la tête de ceux qui restent, diminués et qui rappellent trop bien le coût de cette grande boucherie.
Au Revoir Là-haut est sans conteste un coup de cœur pour moi.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés