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Les temps ultramodernes
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l’avis des lecteurs
Les temps ultramodernes est un roman steampunk de Laurent Genefort, publié en février 2021 chez Albin Michel Imaginaire. Ce roman est en lien avec l’Abrégé de cavorologie, disponible gratuitement en format ebook. Laurent Genefort construit ici un univers fort bien ficelé et très documenté. Il transpose notre monde réel dans ce Paris steampunk, bourré de clins d’œil et empreint de merveilleux-scientifique.
Un worldbuilding complet
Un univers décrit à la perfection
Les temps ultramodernes s’appuient sur la cavorite, matériau que l’on rencontre chez H. G. Wells dans son roman Les Premiers Hommes dans la Lune (1901). Ce matériau annulant la gravité ouvre la porte à la colonisation spatiale mais donne aussi un tout autre visage à la Terre – du moins à ses villes, dont Paris que l’on explore ici.
J’ai beaucoup aimé l’univers de ce roman. Les temps ultramodernes offrent un décor steampunk (ou « atompunk », « radiumpunk » ou « decopunk ») finement détaillé, où rien n’est laissé au hasard. Transports et bâtiments, évidemment, mais aussi médecine, diplomatie, politique, armée, loisirs… La cavorite a eu un impact sur tous les domaines de la vie. On est ici dans une uchronie, qui brouille un peu les dates et les événements, les mélangeant ou déformant l’échelle réelle du temps. Demeure ainsi l’aspect pétillant de ces années folles, dont on côtoie d’ailleurs ses artistes, ses grands noms, ses hommes politiques… bref, on s’y croirait vraiment, dans ce monde rétrofuturiste, et j’ai adoré le parcourir.
Un roman merveilleux-scientifique
Ce roman offre beaucoup d’échos au genre merveilleux-scientifique dont je vous ai d’ailleurs parlé récemment. En effet, la découverte de la cavorite fonctionne comme l’arrivée dans un monde réel d’un événement scientifique perturbateur. Tout au long du roman et des intrigues autour des personnages, se posent des questions d’ordre politique, éthique, scientifique. La cavorite a généré un laboratoire d’idées énorme, et chacun, dans le roman, s’interroge sur les conséquences de cette invention, encore plus quand la disparition programmée de la cavorite est annoncée. C’est une réflexion globale sur le rapport de l’Homme à la technologie et à la science qui est amorcée ici.
J’avais également en tête beaucoup d’images pendant ma lecture qui auraient parfaitement pu illustrer certains épisodes du roman; et le genre merveilleux-scientifique est tout autant un courant littéraire qu’artistique. Les temps ultramodernes est un roman que je trouve d’ailleurs particulièrement bien adapté à une mise en images. A ce titre, la couverture de Didier Graffet est déjà une invitation au voyage et reflète parfaitement l’ambiance du roman.
Abrégé de cavorologie
En lien avec ce roman, Laurent Genefort nous propose un artifice littéraire comme je les aime : un Abrégé de cavorologie (dans son édition révisée de 1931), faussement écrit par un certain Hippolyte Corégone, professeur au Collège de France. Le but est de poser les bases du worldbuiling à l’œuvre dans le roman Les temps ultramodernes.
Pourquoi j’adore ? Parce que c’est un tour de passe-passe littéraire que je trouve toujours aussi rigolo. Encore plus rigolo quand l’auteur (le vrai, cette fois) inclut une « note de l’auteur derrière l’auteur » à son abrégé ! Ensuite, parce que c’est fichtrement réaliste. Donc crédible. Tout y passe : l’historique de la cavorite, sa structure chimique, minéralogique, mais aussi ses implications dans l’industrie, la médecine, les enjeux politiques, économiques et diplomatiques… La cavorite a même influé les arts, et j’ai souri de voir Breton non plus en chef de fil du surréalisme mais du sidéralisme (« qui vise à reproduire la sidération mentale des premières réalisations cavoriques, et l’imprimer dans tous les domaines artistiques, y compris modernes comme la photographie ou le cinéma. Il se fonde sur l’utilisation des forces psychiques échappant à la conscience, hors de toute préoccupation esthétique ou morale » –> dans le procédé, c’est très similaire finalement).
Bref, l’Abrégé vous apprendra tout sur la cavorite, vous donnera les éléments pour comprendre l’uchronie présente dans le roman et apprécier ensuite son traitement plus romanesque. Pour ma part, j’ai lu l’Abrégé pendant ma lecture des Temps ultramodernes, et je m’y suis référée assez souvent. Je pense qu’il serait vraiment dommage de ne pas le lire, il accompagne pleinement Les temps ultramodernes. L’ouvrage est gratuit en plus. Donc, pas d’excuse.
Un roman ultramoderne
Un roman choral
Les temps ultramodernes est un roman choral, qui n’offre pas un intrigue, mais plusieurs. On suit 4 personnages principaux (du moins, pendant une bonne partie du roman). Une jeune enseignante provinciale qui débarque à Paris, un jeune artiste idéaliste et plein d’espoir qui pense trouver le succès à la Capitale, un vieux flic qui met le doigt dans une enquête bien pourrie et un médecin eugéniste parfaitement odieux. Ce sont des parcours de vie, des gens qui se croisent, font leur chemin, et j’ai apprécié être prise au dépourvu dans les relations entre les personnages.
J’ai apprécié aussi que ces fils narratifs ne se croisent pas toujours. On attend souvent, dans ce type de structures, que les différents fils finissent par se rejoindre en fin de récit, où l’on découvre que tout était lié. Ici, non. Certains personnages ne se croisent pas, d’autres de manière très brèves et font leur chemin de leur côté… Ils offrent ainsi des regards très différents et complémentaires sur cette époque.
Un peu trop technique, pas assez humain
C’est le seule reproche que je formulerais à ce roman. Tout est techniquement parfait. Une précision technologique (qui me fait penser à Jules Verne), une volonté de crédibilité jusqu’au moindre détail. Ca marche très très bien. Mais… j’ai parfois manqué d’émotions, notamment dans la peinture des personnages. Parfois, ils m’ont semblé très en retrait, un peu lisses et comme peu touchés par ce qu’il se déroule. C’est un détail, et je pinaille, car j’ai passé un très bon moment de lecture. Qui aurait néanmoins pu être excellent avec un peu plus de chaleur dans ces personnages.
Une fresque sociale et politique
Je le disais plus haut : Laurent Genefort propose une uchronie en brouillant les pistes. On retrouve dans Les temps ultramodernes beaucoup d’éléments historiques, détournés. Je pense notamment au krach boursier dans le vendredi noir de 1923 généré par l’annonce de la disparition programmée de la cavorite, à la guerre de 14 qui me semble être désignée « franco-prussienne » et qui a eu lieu en 1912… J’ai également trouvé en Marcel Chéry, le médecin eugéniste, des échos (certes anachroniques) aux médecins des camps de la mort.
J’ai également beaucoup aimé l’intégration dans le roman d’articles de journaux, qui sont comme une trame historique au roman, gage de vraisemblance à l’univers dessiné.
De la même façon, j’ai trouvé superbe et très crédible la représentation de la société des années folles. Je ne suis pas assez calée en Histoire malheureusement, mais le roman évoque la crise économique, les révoltes de gauche (que l’un des personnages rejoints)… Il y a là une peinture sociale qui fait de ce roman une fresque très vivante de cette période.
Les temps ultramodernes est un roman de Laurent Genefort, qui ne va pas sans son Abrégé de cavorologie dont je vous recommande la lecture – avant ou pendant. Un univers steampunk très crédible, d’une finesse dans le détail assez incroyable. C’est très documenté, vraisemblable, cohérent, et ce roman offre une très belle peinture vivante de cette époque. C’est un travail de minutie et de précision que l’auteur livre ici. Si j’ai pu trouver parfois que les personnages manquaient de chaleur, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, qui m’a bluffée. Je ne connaissais pas l’auteur, c’était une très belle rencontre, j’aurai plaisir à lire d’autres de ses œuvres.
En ce début d’année 2022, le catalogue d’Albin Michel Imaginaire s’étoffe d’un nouvel auteur français en la personne de Laurent Genefort. L’auteur a à son actif un nombre conséquent de romans chez divers éditeurs. Les Temps ultramodernes est une uchronie et un roman rétrofuturiste. On peut dire que l’auteur a fait les choses en grand puisqu’il a ajouté à la publication de ce roman un Abrégé de cavorologie disponible gratuitement (en numérique), et qui pose les bases de l’univers imaginé par l’auteur. Je vous en conseille d’ailleurs fortement la lecture, c’est vraiment brillamment écrit et pensé.
Dans cet univers, le point de divergence par rapport à notre histoire est clairement identifié. Il s’agit de la découverte en 1895 par pur hasard d’un nouvel élément chimique qui a la capacité d’émettre un rayonnement qui annule la gravité de la Terre. L’homme à qui on doit cette trouvaille s’appelant Georges H. Cavor, l’élément fut appelé la cavorite. Cette découverte a profondément changé le monde puisque des voitures volantes et des paquebots spatiaux ont vu le jour. L’homme a pu ainsi se rendre sur Mars, les mines de cavorite sont devenues l’enjeu principal des grandes puissances qui ont tout basé sur ce minéral. Malheureusement, les mines de cavorite ne sont pas infinies, et en plus il a été établi que les propriétés d’antigravité s’estompaient au fil du temps pour finir par disparaitre. Un krach boursier a eu lieu, les tensions en Europe sont de plus en plus présentes.
Voilà pour les grandes lignes de l’univers ( pour en savoir plus, je vous renvoie à l’Abrégé de cavorologie très détaillé). Dans les années 20, le récit suit plusieurs personnages dont les destins vont finir par se rejoindre. Renée Manadier est institutrice, obligée de monter à Paris suite à la fermeture de sa classe. Georges Moinel est un artiste sans le sous qui va se laisser séduire par le mouvement anarchiste. Maurice Peretti est un commissaire de police proche de la retraite et aimerait finir sa carrière en beauté. Marthe Antin est une scientifique spécialisée dans l’étude de la cavorite, elle va venir en aide au commissaire Peretti dans son travail. Enfin, Marcel Chéry est un ancien médecin tendance eugéniste pur et dur. Une enquête sur un trafic de cavorite va les réunir.
La superbe illustration de couverture de Didier Graffet illustre très bien l’univers proposé: un Paris des années 20 avec des voitures volantes. Laurent Genefort a emprunté des références de son univers à des romans de « merveilleux scientifiques » à qui il rend ainsi hommage. La cavorite est une substance imaginée par H.G. Wells dans le roman Les Premiers hommes dans la Lune en 1901. Les martiens viennent du livre de Gustave le Rouge, Les Prisonniers de la planète Mars. Laurent Genefort adapte aussi la narration de son roman pour la faire ressembler à celle des feuilletons qui paraissaient dans les quotidiens du début du 20ème siècle. On y retrouve une narration éclatée, des rebondissements, de l’aventure, un style et un rythme très proches des écrits de cette période. Le background est vraiment très riche et essentiel dans l’histoire. Il est à la fois cohérent avec notre passé historique à nous dans certains détails, mais aussi dans l’histoire alternative mise en place.
Cependant, le roman n’est pas seulement tourné vers le divertissement. Laurent Genefort y introduit une dimension spéculative dans la mesure où on peut se poser la question de l’avenir de certains matériaux utilisés de nos jours et des crises que cela provoquerait. L’auteur pose des questions sociales avec la crise de la cavorite qui touche toutes les franges de la population avec des répercutions inattendues, mais critique aussi le colonialisme avec la politique menée sur Mars et la manière de traiter les martiens. Les différents personnages sont bien campés et on les suit avec plaisir (excepté un il faut bien dire mais son rôle est d’importance). L’histoire en elle même est moins intéressante que le reste mais convient très bien à l’univers. On regrettera juste une fin un peu rapide, surtout après une mise en place aussi soignée.
Avec Les Temps ultramodernes, Laurent Genefort réussit à la fois le pari d’offrir un roman très divertissant mais également très riche et avec des réflexions sur notre société. Dans son uchronie fondée sur la découverte d’une substance fabuleuse, on retrouve la guerre, la colonisation, les inégalités sociales, les luttes de pouvoir. Une touche de merveilleux scientifique, une pincée de steampunk, un peu de feuilletons du début du 20ème siècle mais surtout un roman où on se régale, avec un univers exceptionnel dans lequel on aimerait revenir.
Dans un Paris des années 1920 uchronique, la cavorite, métal antigravitationnel, permet l’utilisation d’engins volants dans les airs de la capitale, au-dessus de l’Atlantique ou vers Mars ! Car la planète rouge est le fruit de la colonisation de quelques puissances, dont la France.
Mais voilà : non seulement les mines de cavorite s’épuisent, mais en plus Pierre et Marie Curie ont découvert que le rayonnement de la cavorite, annulant la gravitation, est beaucoup plus court que ce qu’on pensait et est limité à quelques années. S’en est suivie une grave crise, puisque toute la civilisation moderne tournait autour de ce métal.
Dans ce contexte, nous suivons à Paris Renée, institutrice à la recherche d’un emploi et qui va recueillir un erloor (un Martien) blessé ; Georges, artiste sans le sou qui se mêle aux anarchistes ; Marthe, journaliste scientifique passionnée par la science mais dotée d’un mari peu encourageant ; Maurice, commissaire de police proche de la retraite et adepte des vieilles méthodes ; ou encore Marcel, médecin déchu car il stérilisait des femmes pauvres dans une perspective d’eugénisme.
Les différents arcs narratifs, qui se croiseront parfois, vont dessiner un mystère autour de la cavorite et des habitants de Mars, les erloors, espèce intelligente mais considérée par beaucoup comme des animaux puisqu’ils n’ont pas développé une civilisation technologique.
L’un des gros points forts de ce roman est la plume, fluide et agréable. Les chapitres relativement courts, passant d’un narrateur à un autre, sont très entraînants. L’univers a beau être uchronique, on s’y croit et les scènes sont très vivantes, rappelant le Paris des années 1920 qu’on connaît, mêlé à une touche de science-fiction grâce aux appareils volants — voire aux vaisseaux spatiaux assurant la liaison vers Mars — et à une Histoire modifiée. On est dans une ambiance steampunk transposée au début du XXe siècle très réussie.
La quête des personnages est l’élan du récit ; au-delà de l’intrigue générale qui expose un trafic de cavorite, le lecteur suit les péripéties qui vont bouleverser leur vie. Car le récit ne manque pas d’actions, certaines rappelant les vieux films, tandis que d’autres lorgnent du côté de la science-fiction old school (les Martiens !) mais dépoussiérée avec des thématiques modernes, la plus marquante étant les droits des « colonisés », auxquels on peut ajouter la place des femmes dans la société, le cynisme des gouvernements ou encore la dépendance d’une civilisation à une source d’énergie non renouvelable. Même si la conclusion n’offre pas de grande surprise (les révélations arrivent au fur et à mesure), on est séduit par l’univers convaincant et le rythme entraînant du roman.
Une lecture captivante.
L’été, l’occasion de lire autre chose que des polars. De la SF encore avec Les temps ultramodernes de Laurent Genefort.
Paris, 1925. Mais pas tout à fait notre Paris. La découverte de la cavorite, ce métal dont les radiations annihilent la gravité a permis de construire des paquebots volants, et même d’aller coloniser Mars. Toute une industrie, mais aussi tout un trafic s’est monté autour de son extraction et son utilisation. Jusqu’à ce que les Curie démontrent que la durée de vie de ces radiations était beaucoup plus courte que prévue, et que les gisements semblent s’épuiser. Ce qui a créé la crise mondiale de 1923.
C’est dans ce contexte de luttes, où anarchistes et fascistes se battent dans le rues que des destins vont se croiser. Renée, institutrice venue travailler à la capitale. George aux ambitions artistiques qui va rencontrer les différents mouvements d’avant-garde et les anarchistes. Marthe jeune femme passionnée de sciences. Peretti, flic proche de la retraite qui veut finir sur un coup d’éclat … et quelques personnages plus sinistres. Sans compter un martien blessé. La poudrière est prête, ne manque plus que l’étincelle.
Commençons tout de suite par un tout petit bémol, les lecteurs de polars ne seront pas enthousiasmés par la partie policière, menée par le flic et la journaliste scientifique. A moins de trouver un charme suranné à un déroulé de l’enquête qui ressemble plus à un Tintin qu’à une aventure de Harry Hole … c’était juste pour éviter tout malentendu.
Mais il serait dommage de passer à côté de cette superbe création mêlant des personnages et des conflits bien réels (on croise les Curie, on entend parler de Breton, Clémenceau, Pétain et bien d’autres), un imaginaire martien très « old school », et les conflits et luttes de classes qui, bien que revus à la sauce de cette France sous cavorite, rappellent des événements bien réels, et remuent des thématiques très actuelles.
C’est d’ailleurs un des grands plaisirs de la lecture, outre la magnifique création de mondes si différents et pourtant si proches, de réfléchir et de voir comment tel ou tel événement, telle ou tel personnage trouve un écho dans ce qu’il s’est passé au début du XX° siècle, mais aussi aujourd’hui.
Laurent Genefort fait le pari qu’il s’adresse à des lecteurs curieux et intelligents, et il le fait sans jamais sacrifier son écriture ou la fluidité de son récit. Et c’est ma foi fort agréable. Bref un très beau roman, qui devrait pouvoir séduire même les lecteurs allergiques à la SF.
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