L'agneau égorgera le lion
  • Date de parution 12/09/2024
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782494665392
  • Editeur ARGYLL
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Grand format
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L'agneau égorgera le lion

3.76 / 5 (89 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Après des années passées sur la route, Danielle Cain débarque à Freedom, une ville de l’Iowa squattée par des anarchistes, à la recherche d’indices sur le suicide soudain de son meilleur ami.Tout ne tourne pas rond à Freedom après que les habitants ont invoqué un esprit protecteur, un cerf rouge sang à trois bois, afin de leur servir de juge et bourreau. Mais voilà que celui-ci commence à se retourner contre ses invocateurs. Danielle espérait élucider les circonstances d’une mort mystérieuse, mais c’est peut-être bien tout une communauté anarchiste qu’elle devra sauver !

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  • Date de parution 12/09/2024
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782494665392
  • Editeur ARGYLL
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Le 13 septembre sont parus deux romans inaugurant une nouvelle collection des éditions Argyll ayant pour nom RéciFs (pour récits féminins). Elle est exclusivement consacrée aux plumes féminines, venues du monde entier, qui écrivent de l’imaginaire. La conception graphique est d’Anouck Faure. Après Le bracelet de jade de Mu Ming, intéressons nous à L’agneau égorgera le lion de Margaret Killjoy. L’autrice figure déjà au catalogue Argyll avec Un pays de fantômes. Pour novembre, une autrice francophone sera à l’honneur : Ketty Steward avec Foodistan.

L’agneau égorgera le lion fait partie d’une mini-série ayant pour personnage principal une héroïne hors-norme, Danielle Cain, jeune femme punk sans cesse sur les routes, aimant voyager, et ne possèdant que ce qui lui est strictement nécessaire. C’est une novella de Margaret Killjoy publiée aux États-Unis en 2017. En 2018, un autre roman court avec les mêmes personnages est paru : The Barrow Will Send What It May.

Le meilleur ami de Danielle, Clay, s’est suicidé. Avant de mourir, il vivait dans une communauté anarchiste appelée Freedom se trouvant en Iowa. Danielle aimerait comprendre l’acte de Clay et trouver des réponses. Freedom est une toute petite ville coupée de l’administration et autogérée, et a tout pour être un endroit de rêve pour quelqu’un comme Danielle. Cependant, elle y arrive en pleine situation de crise et le rêve va mal tourner. En effet, un esprit protecteur, un cerf rouge, invoqué pour protéger la ville, se retourne maintenant contre elle et tue un habitant. Danielle va devoir en apprendre plus sur le passé de cette communauté, et sur les motivations de l’esprit totem si elle veut survivre.

L’agneau égorgera le lion est une novella queer et punk qui monte en intensité au fur et à mesure des pages. Margaret Killjoy nous offre une histoire très originale avec une enquête en toile de fond, un côté thriller indéniable, le danger rôde et menace la ville rendant l’atmosphère oppressante. La narration prend en compte les tensions, mais présente aussi les différents personnages ainsi que la structure de la ville. Freedom, comme son nom l’indique, est une ville où tout le monde est libre, personne ne dirige, tout le monde a le droit à la parole. Parmi ses habitants, on trouve tous les styles possibles. La plume de l’autrice est fluide, très agréable et apporte un certain humour notamment dans la gouaille de certains protagonistes. Le roman permet aussi de découvrir un mode de vie dont on parle peu. Les personnages sont des marginaux dans les États-Unis de nos jours. Ce type de protagonistes et ces thématiques punk forment un récit original.

Cette nouvelle collection RéciFs des éditions Argyll débute ainsi de très belle manière. L’agneau égorgera le lion et Le bracelet de Jade de Mu Ming sont dans des styles totalement différents, mais les 2 offrent de très bonnes lectures. Margaret Killjoy propose un roman court et un récit empreint de surnaturel. La plume de l’autrice rend l’histoire très prenante. On espère retrouver prochainement Danielle Cain et ses amis dans une autre aventure.

Ma découverte d’Un pays de fantômes avait été pour le moins frustrante. Une sorte de promesse seulement à demie remplie à mes yeux, une bonne ambition manquant un peu trop de chair pour m’être satisfaisante. Mais pour autant, son autrice avait toute ma sympathie, nos valeurs et sa façon de les exprimer demeurant tout à fait compatibles avec mes propres principes et une partie des mes attentes littéraires ; ce n’était qu’une question de manque, pas d’erreur ou de rejet.

Et donc, j’attendais cette deuxième itération de RéciFs avec une impatience particulière ; parce que deuxième novella de la collection, déjà, évidemment, mais aussi et surtout parce que nouvelle occasion de voir ce que Margaret Killjoy avait à me proposer. Et donc nouvelle occasion de juger sur pièce si ma sympathie et mon envie de creuser son œuvre allaient perdurer.

La réponse est sans aucun conteste possible oui. Et même si malheureusement mon enthousiasme ne crève toujours pas le plafond, il y a indubitablement du mieux à constater, ce qui me rend optimiste pour l’avenir. En gros, c’était cool. Imparfait, mais cool.

Voyons ça.


Commençons par mes petits points de contention de lecteur pénible : je crains que la passion de l’autrice pour l’anarchisme et ses concepts satellites ne soit un poil gênante pour la fluidité et la cohérence d’ensemble de ses récits. C’est certes moins choquant ici que ça ne l’était dans son roman précédent publié chez Argyll, mais il n’empêche que je ne peux toujours pas ne pas voir certaines de ses saillies politiques au fil du récit par la bouche de ses personnages comme assez cruellement artificielles. Il y a fort à parier que ma perception un peu trop critique de cette omniprésence des thèmes anarchistes dans Un pays de fantômes a teinté ma perception du présent texte, et donc que ma nuance sur cette question soit encore à appuyer un peu pour un regard autre que le mien ; mais voilà, je l’ai encore senti. Et si ça me frustre encore suffisamment pour que je le signale aussi, c’est uniquement parce que j’aurais adoré que ce soit plus subtil, surtout dans un récit comme celui-là qui laisse la part belle à tout autre chose, mais qui me semble vouloir créer des parallèles inopportuns et donc un peu maladroits entre ses différents fils narratifs et thématiques : c’est pas grave, ni même vraiment ennuyeux, juste dommage. Je me dis qu’avec juste un peu plus de chair et de soin, ça serait passé comme une lettre à la poste, et que je n’aurais eu que des compliments à formuler.


Venons en donc justement à ces derniers : si je trouve effectivement que le propos le plus symbolique du texte de Margaret Killjoy manque un peu de clarté et trace un lien fantastique un peu brouillon entre ses éléments de fantasy et d’anticipation poisseuse, il n’empêche que ce lien existe. Et que bah, ouais, franchement, la promesse générique esquissée par ce premier tome des aventures de son héroïne, elle me botte pas mal. Alors bon, je ne peux pas trop en dire, parce que cette promesse se dessine surtout dans la seconde moitié du texte, mais je trouve personnellement qu’elle a de la gueule ; et elle est d’autant plus plaisante que finalement, elle explique et excuse pas mal des petits errements de ce qui est finalement un premier tome, avec ce que cela suggère de mise en place. Le truc est aussi que malgré ce côté « l’anarchisme c’est trop bien mangez en » au forceps qui m’embête juste pour ce qu’il a d’un peu bourrin dans son exposition, Margaret Killjoy continue à ne pas faire preuve d’un prosélytisme trop agressif ou naïf ; et que les valeurs qu’elle prête à ses protagonistes me parlent quand même pas mal.

Et puis très basiquement, c’est un bon texte, aussi, je trouve. C’est bien rythmé, assez enlevé, avec des personnages cools et assez complexes pour le peu de temps qu’on passe avec eux, dans un univers qui en a clairement sous le coude ; c’est aussi très queer, ce qui n’enlève rien, bien au contraire.


En somme, c’est prometteur. Ça se cherche peut-être encore un peu, notamment au niveau de l’équilibre thématique et générique, mais quelque part, ça confère aussi à l’ensemble une forme de sincérité candide qui lui donne d’autant plus de force évocatrice dans ses moments les plus ciselés. C’est le genre de texte que j’aime bien parce que ses imperfections en disent autant de lui et de sa pureté intentionnelle que ses perfections ; y a pas de triche, pas d’intentions malhonnêtes cachées. C’est cru, c’est là, et ça s’offre à 100%, sans aucune prétention.

Ouais, j’aime bien. J’en veux plus.

Et ça tombe bien, j’ai ce plus en réserve pour dans quelques temps ! C’est bien fait, quand même, dites.

Merci encore Argyll pour les SP. Vous êtes bath.

L'Agneau égorgera le lion est une novella de fantasy qui nous emmène dans une petite bourgade perdue de l'Iowa en proie à de la sorcellerie. En effet, une entité a été invoquée pour protéger le groupe. Celle-ci prend la forme d'un cerf à trois cornes terrifiant. Il incarne un esprit justicier implacable qui se repaît au sens viscéral de toutes les formes de menaces. Il apparaît toujours de jour et est parfois accompagné par d'autres créatures ressemblant à des cadavres animés. Leurs présences instillent une dimension horrifique au texte. Il en ressort une ambiance lourde et pesante qui se met au diapason des peurs diffuses ressenties par le personnage principal. Les morts violentes qui émaillent les pages de ce récit font monter la tension crescendo jusqu'au dénouement. Ainsi, la fantasy de Margaret Killjoy se teinte d'épouvante associée à quelques notes de thriller. 

Comme dans chacun de ses textes, la plume de cette auteurice est porteuse d'un propos politique engagé. En effet, iel se plaît à déconstruire le modèle social imposé par les pouvoirs en place pour proposer à la société une autre manière de fonctionner. 

En outre, Margaret Killjoy questionne habilement la notion d'anarchie qui, contrairement aux idées reçues, n'est pas forcément synonyme de chaos. Dans L'Agneau égorgera le lion, l'auteurice interroge la place de la liberté dans une société encartée par un carcan rigide de lois et propose un autre vivre ensemble qui n'a, bien entendu, d'intérêt que si nul ne prend le pouvoir. En cela, iel a bien conscience des limites de son utopie. De même, Iel dénonce également l'autorité et l'arbitraire qui nient les existences individuelles au profit d'un diktat auquel se conformer. 

De plus, Margaret Killjoy met en exergue les persécutions et les injustices que subissent les communautés anticonformistes. 

L'Agneau égorgera le lion est riche de propos pertinents qui tracent de nouvelles perspectives pour redessiner un futur digne où le terme "révolution" ne serait pas vain. 

Justice, liberté et égalité sont autant de thématiques que Margaret Killjoy se plaît à explorer entre ces lignes. 

Iel signe un nouveau récit coup-de-poing plein de vérité et de justesse. C'est clairement un récit d'une grande puissance que l'on a du mal à lâcher, d'autant qu'il est emmené par une communauté de personnages plutôt hauts en couleurs et très attachants. 

Parmi eux, il faut, bien évidemment, citer la narratrice principale Danielle CainPartie en quête de vérité, c'est dans une croisade bien plus vaste qu'elle se retrouve enrôlée car il s'agit ni plus ni moins de comprendre ce qui menace la communauté de Freedom pour mieux la sauver. Elle en ressort grandie et nettement plus forte car elle a pris conscience de la force du nombre. En se frottant aux autres, elle prend la mesure de l'importance de ne pas rester seule et de s'entourer des bonnes personnes. A travers ses protagonistes, Margaret Killjoy teste les relations humaines dans leur pluralité et leur diversité.

Pour conclure :

L'Agneau égorgera le lion a clairement toute sa place dans la collection RéciFsPleine d'audace, la plume de Margaret Killjoy renouvelle le genre avec beaucoup d'habileté et de finesse. Auteurice à suivre !


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