En étrange pays
  • Date de parution 21/08/2014
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 366 gr
  • ISBN-13 9782369141211
  • Editeur LIBRETTO
  • Format 180 x 122 mm
  • Edition Grand format
Afrique du Sud Romans étrangers

En étrange pays

4.26 / 5 (27 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Comment continuer à vivre quand on se sait condamné ? À la fin du xixe siècle, Versluis, atteint de tuberculose, décide de quitter sa Hollande natale pour Bloemfontein, ville d'Afrique du Sud qui accueillait à l'époque nombre d'Européens rongés par ce mal. Entouré par le veld infini, Versluis va apprendre à apprivoiser la mort mais aussi à se détacher de tout ce qui avait jusque-là donné sens à sa vie. Histoire d'une âme en quête du dépouillement absolu, En étrange pays est un roman d'une bouleversante humanité dans lequel Karel Schoeman démontre une fois encore qu'il est l'un des plus grands écrivains sud-africains de notre temps.

Retiré de la vente

Rupture éditeur

  • Date de parution 21/08/2014
  • Nombre de pages 448
  • Poids de l’article 366 gr
  • ISBN-13 9782369141211
  • Editeur LIBRETTO
  • Format 180 x 122 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Fin XIXème.

L’hollandais Versluis arrive à Bloemfontein, dans l’état libre d’Orange.

Séparé par des mers et des continents de son monde familier, affaibli par une mystérieuse maladie qui lui impose une interminable convalescence, il apprivoise tout aussi lentement ce nouvel environnement décidément bien étrange.

Etrange notamment par sa nature hybride, mêlant dépaysement et familiarité. La communauté vivant ici comme au bout du monde s’efforce de reconstituer un microcosme où perpétuer l’élégance et le confort européens. On y instaure des habitudes de vie bourgeoise, avec ses réceptions où l’on sert champagnes et vins de France, ses intérieurs raffinés, ses jardins luxuriants pour ceux qui ont la chance d’avoir un puits. L’Europe y subsiste jusque dans ses dissensions, entre autres par la rivalité opposant anglais et hollandais. C’est une imitation de ce qu’on a laissé sur le vieux continent, mais sous un soleil plus implacable et sous des étoiles étrangères, au cœur de plaines désolées à subir tempêtes de grêle ou de sable et invasions de sauterelles. Le veld quasi infini qui entoure Bloemfontein semble avoir figé la ville dans cet ersatz de civilisation occidentale.

Ses habitants parlent de "l’Afrique" comme s’il s’agissait d’une perspective lointaine, une zone devenue familière avec les années mais qui reste étrangère dans ses institutions et ses coutumes. Les troubles qui agitent le Transvaal sont parfois évoqués mais ne semblent guère susciter d’intérêts, les événements même insignifiants touchant la communauté focalisent davantage l’attention.

Ce n’est plus l’Afrique, mais pas vraiment l’Europe. Des familles y envoient mourir hors de leur vue leur proche tuberculeux. A force de faire coexister trop de mondes côte à côte, beaucoup ont du mal à trouver celui dans lequel se sentir chez soi, et même les codes de conduite paraissent souvent hésitants, troublés par une sorte de schizophrénie opposant monde spirituel et existence quotidienne. Les langues, altérées, s’y mélangent. On devine être à l’aube de la création d’une nouvelle identité, avec son propre langage, son propre mode de fonctionnement.

Versluis s’imprègne avec difficulté de cette réalité hybride, subissant les bizarreries de l’environnement : la poussière et la chaleur, les longues rues très droites, la multiplicité de chiens, les la circulation lente et irrégulière… Venu "avec une confiance aveugle", il cherche on ne sait quoi, comme en quête d’une vérité dissimulée sous l’étrangeté que génèrent ces contradictions. Homme de rectitude dans ses valeurs et ses croyances, s’efforçant d’être toujours dans le contrôle de soi, l’indolence de ce pays souvent lui répugne, en même temps que la vacuité, voire le ridicule, de l’obstination avec laquelle la communauté de Bloemfontein entretient un mode de vie incongru par rapport à son environnement, parfois l’effleure. Aspirant à la solitude, la présence et la sollicitude des autres lui pèsent. 

Les Scheffler détonnent dans cet univers régi par les apparences et les petites ambitions. Introduit dans le cercle familial du pasteur, Versluis est d’abord désarçonné par la sincérité désarmante de l’homme, et encore plus par celle de sa sœur handicapée, qu’il juge impudique. Scheffler, avec une grande honnêteté morale, lui confie ses doutes et ses questionnements sur sa vocation, mais il est aussi le seul à s’interroger sur la légitimité de la domination européenne sur un peuple africain à qui on impose, au nom de la pseudo supériorité d’une civilisation, tromperies et humiliations.

Le lecteur comprend peu à peu que l’hermétique Versluis cherche sa place, non seulement au sein de cette contrée isolée, mais aussi dans le grand magma qu’est l’existence. Toutes les étapes de cette quête, peurs et tâtonnements, régressions et espoirs, sont déroulées avec minutie, ce qui confère au texte une lenteur et un sentiment récurrent d’incertitude propres à le plonger dans l’ambiance atypique de cet "Etrange pays".


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