Les heures silencieuses
  • Date de parution 10/03/2012
  • Nombre de pages 96
  • Poids de l’article 56 gr
  • ISBN-13 9782290039014
  • Editeur J'AI LU
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

Les heures silencieuses

3.97 / 5 (746 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren se confie à son journal intime. Mariée très jeune, elle a dû renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, administrateur de la Compagnie des Indes orientales. Là n'est pas la place d'une femme... L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret et de ses désirs interdits. Inspiré par un tableau d'Emmanuel De Witte, ce premier roman lumineux, coup de coeur des lecteurs et de la presse, dessine le beau portrait d'une femme droite et courageuse dans le peu d'espace qui lui est accordé.

livré en 5 jours

  • Date de parution 10/03/2012
  • Nombre de pages 96
  • Poids de l’article 56 gr
  • ISBN-13 9782290039014
  • Editeur J'AI LU
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Vous est-il déjà arrivé devant un tableau d’imaginer la vie des personnages représentés ? Je ne parle pas des portraits de gens célèbres, non des personnes anonymes peintes dans leur vie de tous les jours….. Et bien moi cela m’arrive très régulièrement et j’ai pénétré, grâce à Gaëlle Josse, dans l’intimité de Magdelena, 36 ans, femme néerlandaise, mariée à Pieter, administrateur de la compagnie maritime dont il a hérité en se mariant avec elle. Même si elle connaît parfaitement le fonctionnement de cette compagnie puisqu’elle accompagnait son père très régulièrement elle ne peut en prendre la direction car c’est une femme. Elle, elle doit gérer sa maison, ses enfants.

A travers la rédaction de son journal intime rédigé à l’automne de l’année 1667 pendant un peu plus d’un mois, elle nous révèle qui elle est, elle dont on ne voit pas le visage, son enfance, sa vie de femme, sa vie de mère mais aussi ses failles, ses faiblesses et ses pensées les plus intimes sur sa condition.

L’auteure a pris le parti d’interpréter totalement la vie de cette femme qui apparaît de dos sur la toile, jouant sur son épinette, sa servante au loin et qui s’adresse directement à nous, lecteur de son journal intime. En quelques pages on imagine la vie de cette femme, sa vie rythmée par les naissances mais aussi les décès, ses frustrations, ses désirs, ses émois de femme.

J’ai souhaité figurer de dos sur ce tableau. Une étrange requête, a-t-il semblé à mon mari. Voyant que cela me tenait à coeur, il y a finalement consenti, et n’en a pas cherché les raisons. Sa demeure et ses meubles devaient être convenablement montrés, c’était là son seul voeu, le reste n’étant que bizarrerie sans conséquence.

Et comme toujours l’écriture de Gaëlle Josse est précise, poétique, juste, concise et totalement adaptée au décor, à l’époque. Pas de fioritures, pas de mots inutiles, de longues descriptions mais seulement des sentiments, humains et féminins : la condition féminine, les cas de conscience, la perte d’enfants et le fait de n’exister qu’à travers eux, ce qu’elle doit accepter et taire.

A l’heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m’alléger de ce qui m’encombre devient plus fort que tout.Je garde l’espoir, naïf peut-être, qu’un tel aveu sera comme l’amputation d’un membre inguérissable, qui, pour douloureuse qu’elle soit, permet de sauver le reste du corps.

Magdelena aurait aimé avoir une autre vie, riche d’aventures, de voyages, de rencontres, ne pas être celle qui vit dans l’ombre de son mari, même si elle l’aime, ne pas avoir à redouter à chaque naissance (elle aura eu 10 enfants au total mais seulement 5 survivront) la perte de l’enfant et sa propre perte, ne pas être cantonnée aux tâches de la maison pour lesquelles elle n’éprouve que peu de goût. Elle apparaît comme une femme moderne, en avance sur son temps et qui a dû s’effacer…… n’apparaître que de dos car quelle importance de connaître son visage : elle est le portrait d’une femme de son époque.

Nos mains ne retiennent ni le sable ni l’eau, il en est ainsi de nos coeurs, s’ils n’ont été un jour comblés de plus d’amours qu’ils ne semblent pouvoir en contenir.

 

Peu de temps après, M. De Witte est venu pour exécuter sa commande. A ce moment là, j’ai décidé que l’on m’y verrait de dos. Car à ne plus être désirée, ai-je encore un visage ?

 

J’ai trente-six ans, mon âge devrait suffire à me faire entendre raison, mais le coeur conserve des élans qu’il est douloureux de taire. Qu’ils soient impudiques, et inconvenants ne suffit pas à les faire disparaître, comme on retire un brin d’herbe sur un vêtement. Il m’appartient seulement de les tenir à bonne distance : j’y emploie toute ma volonté, c’est là une tâche de chaque instant.

Deuxième roman de Gaëlle Josse que je découvre et sûrement une de mes plus belles découvertes de ces derniers mois.


« A l’heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m’alléger de ce qui m’encombre devient plus fort que tout. Je garde l’espoir, naïf peut-être, qu’un tel aveu sera comme l’amputation d’un membre inguérissable qui, pour douloureuse qu’elle soit, permet de sauver le reste du corps. » Tout paraît à sa juste place dans la vie de Magdalena, épouse de Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft. Rigoureuse, maîtresse d’elle-même, elle aurait pu succéder à son père. Mais le commerce est réservé aux hommes. Sa place est au foyer. Magdalena doit se limiter à cet espace intérieur, où elle a souhaité se faire représenter à son épinette, de dos. Un décor à secrets, que son journal intime dévoile. Déceptions, souvenirs, drames familiaux, mais aussi joies, et désirs interdits… Dans le silence de l’heure, derrière le précaire rempart de l’ordre et de la mesure, Magdalena transcrit les vacillements de son cœur, explorant les replis les plus secrets de l’âme.

 

  En moins de cent pages, Gaëlle Josse dresse le portrait d’une femme avec douceur et talent. Ce tout petit roman met en scène Magdanela. Elle partage avec le lecteur quelques heures de sa vie de femme hollandaise du 18ème siècle.

  Magdanela est avant tout une femme accomplie: mère au foyer, épouse comblée, elle semble heureuse. Si elle prend la plume pour se confier au lecteur, c’est parce qu’elle souhaite raconter pourquoi elle a voulu se faire représenter de dos sur le tableau qui ornera l’entrée de la maison et qui rendra honneur à sa famille.

  Magdanela a dû renoncer à ses rêves de petite fille pour devenir une femme respectée. Fille d’armateur, elle n’a pas pu reprendre l’affaire de son père. Le travail est en effet réservé aux hommes.

  Mère au foyer, elle a eu de nombreux enfants. Elle en a beaucoup perdu aussi. Avec retenue et finesse, Magdanela confie au lecteur à demi-mot les grandes peines de sa vie, ses espérances mais aussi ses peurs pour l’avenir de ses enfants.

  Le roman ne contient pas vraiment d’intrigue. Il permet juste de faire connaissance avec cette femme qui cache derrière les apparences et les conventions ses douleurs, ses peines et ses joies.

  Les heures silencieuses est un petit bijou, finement ciselé à découvrir.

AUTRES LIVRES DE Gaëlle Josse

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés