La Marche de Radetzky
  • Date de parution 14/09/2023
  • Nombre de pages 1088
  • Poids de l’article 660 gr
  • ISBN-13 9782221247716
  • Editeur BOUQUINS
  • Format 202 x 135 mm
  • Edition Grand format
Allemagne Anglo-Saxon Romans étrangers Réédition moins d'1 an

La Marche de Radetzky

4.05 / 5 (422 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Publié à l’origine en 1932, le chef-d’œuvre de Joseph Roth, La Marche de Radetzky, dont le titre se réfère, non sans ironie, à la célèbre marche militaire composée par Johann Strauss, relate le déclin et la chute de la monarchie austro-hongroise à travers trois générations de von Trotta. Le destin de cette famille semble indissociable de celui du dernier des Habsbourg : le premier von Trotta, surnommé le « Héros de Solferino » pour avoir, durant la bataille, sauvé la vie du jeune François-Joseph ; son fils, fonctionnaire de l’Empire; son petit-fils, officier tombé au champ d’honneur en 1914. L’auteur nous livre ici l’évocation magistrale d’une société en pleine désintégration politique et sociale et, d’une manière générale, le constat d’un ordre qui se défait irrévocablement.Tout comme Kafka, Musil et Schnitzler, Joseph Roth est un formidable prosateur de la langue allemande. La Marche de Radetzky demeure un grand classique de la littérature européenne du XXe siècle.Joseph Roth est né en Galicie austro-hongroise en 1894, de parents juifs. Après des études de philologie à Lemberg et à Vienne, en 1916, il s’engage dans l’armée autrichienne. Au sortir de la guerre, il se tourne vers le journalisme tout en menant une carrière de romancier. Opposant de la première heure au national-socialisme, Roth quitte l’Allemagne dès janvier 1933 pour venir s’installer à Paris, où il meurt en 1939. Il laisse une œuvre abondante et variée : treize romans, huit longs récits, trois volumes d’essais et de reportages, un millier d’articles de journaux.Traduit de l’allemand (Autriche) par Blanche Gidon et revu par Alain HuriotPréface de Stéphane PesnelBlanche Gidon, confidente et amie de Joseph Roth, était professeur dans un lycée parisien et traductrice littéraire. De Roth, dont elle a défendu l’œuvre avec passion, elle a traduit plusieurs romans et nouvelles.Alain Huriot (1939-2011), germaniste, a collaboré aux Éditions du Seuil pendant près de quarante ans comme lecteur et traducteur (il a traduit, entre autres, Heinrich Böll et Veit Heinichen). Il a relu et actualisé cette traduction de La Marche de Radetzky en 1982.Stéphane Pesnel, maître de conférences à la Sorbonne, est spécialiste de littérature autrichienne et traducteur littéraire (Joseph Roth, Stefan Zweig).

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  • Date de parution 14/09/2023
  • Nombre de pages 1088
  • Poids de l’article 660 gr
  • ISBN-13 9782221247716
  • Editeur BOUQUINS
  • Format 202 x 135 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

C’est l’histoire d’une lignée. Une lignée de paysans slovènes, dont le cours s’infléchit avec l’acte d’héroïsme du sous-lieutenant Trotta, qui sauve la vie de l’Empereur François-Joseph lors de la bataille de Solferino. Anoblis, les Trotta deviennent alors les Trotta von Sipolje (du nom du village dont ils sont originaires). Une race nouvelle commence avec celui qui devient LE Héros de Solferino, soudain séparé de son père, simple maréchal des logis, et de ses rustiques ancêtres slaves, par une montagne de grades militaires.

Il épouse la nièce de son colonel, dont il a un fils, mène une vie saine et régulière dans une petite garnison. C’est un bon époux, méfiant à l’égard des femmes, hostile au jeu, ennemi du mensonge et de la lâcheté, des conduites efféminées et des vains bavardages, homme bougon mais équitable, simple et irréprochable. Sa femme meurt jeune, de maladie. Il place alors son fils dans un pensionnat de Vienne, et choisit pour lui la voie du droit, décidant qu’il ne deviendra jamais soldat. 

Ses rapports avec ce fils d’une intelligence froide et honnête, dénué de toute imagination, sont sans passion, régis par une routine quasi protocolaire. L’enfant, obéissant, ne reçoit ni jouets ni argent de poche, ne s’interroge pas sur la pertinence des choix qui sont faits pour lui. Il devient commissaire de district en Silésie, haut fonctionnaire fiable et rigoureux. Il instaurera avec son propre fils des rapports rythmés par des rituels fixes, au sein d’une vie elle-même réglée au cordeau.

Le petit-fils du héros de Solferino (qu’il ne connaîtra jamais, si ce n’est sous la forme d’un portrait trônant sur les murs de la maison familiale) renoue avec l’armée, non par vocation -c’est un garçon sans réel talent ni volonté, qui ne sait pas monter à cheval-, mais avec cette soumission passive dont son père a lui-même fait preuve. Sa médiocrité n’est toutefois pas un obstacle à ses ambitions, et ce n’est pas parce qu’elles sont modestes, mais parce que les Trotta, protégés par l’Empereur qui doit la vie à leur aïeul, ne peuvent connaître l’échec… S’ajoute à cette passivité une grise tristesse, un abattement qui depuis le premier drame de sa vie (la mort en couches de la maîtresse qui l’a initié au sexe) semble ne plus l’avoir quitté.

Militaire, il est affecté à un poste au fin fond du royaume habsbourgeois, à la frontière russe. Dans ce pays de marais sinistre, perfide, où l’on perçoit les signes précurseurs de l’écroulement de l’Empire, les prémisses d’une guerre qui en sonnera le glas, il comble son désœuvrement en s’adonnant au jeu et à l’alcool. Les lettres qu’écrivent alors Charles-Joseph à son père rompent la tranquille succession des froides missives hebdomadaires que s’adressaient jusqu’à présent les mâles Trotta. Endetté, son honneur menacé, le fils appelle au secours…  

Le père est démuni face à la détresse du fils. Accoutumé aux immuables routines que ne viennent secouer ni drame ni émotion, il ignore quelle attitude adopter non pas tant face à la situation, que face à la souffrance filiale. Il fait ce qu’il faut pour tirer son fils d’affaire, buvant sa honte sans rancœur, avec ce sens du devoir qui lui permet de dissimuler sous son pragmatisme cette affection qu’il ressent mais n’ose exprimer, coincé par les carcans d’une éducation excluant toute faiblesse et toute tendresse, qu’aurait peut-être pu apporter quelque présence féminine, mais les femmes restent cruellement absentes de l’histoire toute masculine de cette famille. 

Et c’est dans ces brèches, dans l’expression pourtant fugace et indirecte de ces maladresses, de ces surgissements émotionnels, que l’on finit par s’attacher à ces Trotta dont la rigidité pusillanime nous avait tenu jusque-là plutôt éloigné. En détaillant la mélancolie qui s’insinue peu à peu dans la solitude du préfet vieillissant, Joseph Roth rend à cet austère personnage une profondeur que le contraste avec son apparente froideur rend d’autant plus touchante. La détresse se révèle de manière indirecte, l’affection affleure là où on ne l’attendait pas forcément, pour un vieux et fidèle serviteur ou pour ce fils décadent et dépressif, et on se dit qu’il aura fallu attendre la quasi-extinction de la lignée des Trotta pour toucher du doigt leur humanité intrinsèque. 

Extinction qui coïncide, comme si l’acte héroïque de l’aïeul avait inexorablement lié le destin des Trotta à celui de François-Joseph, avec celui d’une monarchie dont le dernier représentant vieillit, s’amollit, perd un peu la tête. C’est aussi le délitement d’un monde que le sens aigu des convenances et de l’honneur, mais surtout l’esprit de caste, l’antisémitisme des élites, avait figé dans des mécanismes inégalitaires. Voici venu le temps où les individus commencent à décider pour eux-mêmes, à remettre en cause l’immobilisme soumis des pères. Les ouvriers font grève, réclament une impensable égalité de droits. Inimaginable au début de sa carrière, le préfet Trotta doit faire face à des "troubles" aux relents révolutionnaires, initiés par des autonomistes ou des sociaux-démocrates. Le déclin de l’empire austro-hongrois est entamé, le nationalisme a remplacé la foi en dieu, inextricablement liée à la monarchie habsbourgeoise. 

Un roman très riche, porté par une écriture sobre et précise qui le rend intemporel. 


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