
Le Livre des Baltimore
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l’avis des lecteurs
Depuis plusieurs semaines nous avons droit à la ligne marketing type succès-story pour le lancement du dernier ouvrage de Joël Dicker, Le Livre des Baltimores. Il est beau, il a vendu des millions d’exemplaires de son précédent roman, La Vérité sur L’affaire Harry Quebert, son nouveau livre est tiré à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et en terme de succès il est en passe de détrôner la saga Harry Potter. Finalement cette dernière assertion est assez symptomatique en ce qui concerne le contenu car après lecture on peut aisément classer Le Livre des Baltimores dans la catégorie des romans destinés aux adolescents en le comparant à un honnête Club de Cinq en Amé
Quatre ans après l’affaire Harry Quebert, on retrouve Marcus Goldman en Floride où il séjourne afin de s’atteler à son prochain roman. Il y rencontre, par hasard, Alexandra Neville, un amour de jeunesse qu’il abandonna avant qu’elle ne devienne une célèbre chanteuse. Encore éperdu d’amour, Marcus tente de comprendre les circonstances qui l’ont conduit à rejeter cette sublime jeune femme. Plongé dans ses souvenirs d’enfance, il dresse ainsi le portrait de famille des Goldman-de-Baltimore, dont il vouait une admiration sans borne et qui lui a permis de connaître la jeune Alexandra. Lui-même issu de la modeste famille des Goldman-de-Montclair, Marcus repense ainsi à ses cousins, à son oncle Saul qu’il adule, aux vacances extraordinaires à Miami ou dans les Hamptons et entame ainsi un périple dans le passé. Mais au fil de ses réflexions, il met également à jour les terribles circonstances qui ont conduit certains membres de cette famille au cœur d’un Drame terrible. Car derrière ce vernis de bohneur, la famille Goldman-de-Baltimore dissimule les fissures intimes de la rancœur et des ressentiments. 8 ans après le Drame, que va donc découvrir Marcus Goldman derrière le portrait lustré de cette famille.
Avec La Vérité sur L’affaire Harry Quebert, Joël Dicker devenait le chantre du suspense en façonnant un «page-turner» sur un schéma finalement assez simple débutant avec l’assassinat d’une jeune femme, suivi d’une enquête conduisant à la découverte d’un coupable. Il s’agissait donc d’une structure narrative propre au roman policier que l’auteur se défendait pourtant d’avoir écrit de manière consciente.
Le problème avec Le Livre des Baltimore réside dans le fait que Joël Dicker a voulu conserver les recettes du suspense sans que cela n’apporte une quelconque plus-value à l’histoire. Pour se démarquer de son précédent roman, l’auteur a donc élaboré une histoire dramatique en dressant le portrait d’une famille américaine dont la pierre angulaire est ce fameux Drame inscrit en lettre majuscule afin d’en souligner l’importance et qui ne sera dévoilé qu’en toute fin de récit alors que dès le début, tous les protagonistes en connaissent le déroulement. Ce décalage brouille d’ailleurs les motivations qui poussent les personnages à agir d’une certaine manière sans que l’on en comprenne les raisons. Mais qu’à cela ne tienne, Joël Dicker abuse du procédé, jusqu’à la nausée, en nous rappelant tout au long de l’histoire qu’il va y avoir un Drame dont le déroulement s’étalera sur quelques pages à peine. C’est d’autant plus navrant que lorsque le lecteur découvre les prémisses de ce fameux Drame, bon nombre d’entre eux en devineront les principaux contours, anéantissant ainsi la mécanique de ce soi-disant suspense. Mais qu’importe, Joël Dicker utilisera toutes les grosses ficelles pour distiller ce fameux suspense en brouillant par exemple la chronologie du récit jusqu’à le rendre indigeste, voire même incompréhensible tant il est dénué de références dans une Amérique qui semblerait dépourvue d’histoire, hormis l’élection de Bill Clinton et l’interpellation musclée de Rodney King. Ce qui fait bien peu pour un roman se déroulant sur plus d’une trentaine d’années. Toujours dans le but de nourrir la tension dramatique, la propension quasiment permanente consistant à interrompre le cours de révélations parfois secondaires, comme de savoir qui va occuper la maison voisine des Goldman dans les Hamptons, s’avère également extrêmement agaçante et nuit à la lisibilité d’un récit qui manque de tenue.
Les personnages sont totalement dépourvus de relief à l’instar de cette description superficielle d’Alexandra Neville, ancien amour de Marcus Goldman qui donne une idée du côté paillette parfois insupportable de ce laborieux roman. « A moins de vivre dans une grotte, vous avez forcément entendu parler d’Alexandra Neville, la chanteuse et musicienne la plus en vue de ces dernières années. Elle était l’idole que la nation avait attendue depuis très longtemps, celle qui avait redressé l’industrie du disque. Ses trois albums s’étaient écoulés à 20 millions d’exemplaires ; elle se trouvait, pour la deuxième année de suite, parmi les personnalités les plus influentes sélectionnées par le magazine Time et sa fortune personnelle était estimée à 150 millions de dollars ». Mais à l’exception d’un poster de Tupac Shakur, on ne connaîtra ni les influences, ni le style de musique qu’interprète cette chanteuse un peu nunuche qui affuble le personnage principal de sobriquets ridicules comme Markikette.
Le plus riche, le plus beau, le plus intelligent, le plus sportif, le plus généreux, la plus belle, la plus grosse voiture, la plus grande maison, les plus belles vacances, outre la vacuité des personnages engoncés dans de tristes sentiments de jalousie, Joël Dicker installe le lecteur dans un conte de fée sirupeux et délirant en nous livrant une succession de cartes postales surréalistes d’un monde idéal qui n’existe nulle part ailleurs que dans son imagination fertile. C’est d’autant plus regrettable que l’auteur survole les moments plus sombres d’une histoire qui vire parfois au grotesque à l’exemple de l’entretien entre un directeur d’école et son élève d’à peine dix ans qui vient de le découvrir dans une situation compromettante et qui met en place un chantage afin de faire inscrire son meilleur ami. Une situation à laquelle on ne croît guère et qui est loin d’être unique.
Doté d’une certaine émotion, parfois maladroite, Le Livre des Baltimore est un roman superficiel et dépourvu de style que le lecteur traversera avec le sentiment permanent et justifié d’avoir été manipulé jusqu’à l’excès. Un ouvrage décevant qui sera probablement vendu à des millions d’exemplaires car tout a été prévu pour qu'il en soit ainsi, marketing oblige. Joël Dicker en connaît bien les règles et les rouages. Champagne !
J’ai hésité à lire le troisième roman de Joel Dicker, romancier suisse de 31 ans (La Vérité sur l’affaire Harry Québert, gros succès mérité à mon goût il y a 2 ans, et les Derniers Jours de nos Pères, roman historique paru en 2015 également mais que je n’ai pas lu et d’ailleurs pas entendu parler à sa sortie.
Hésitante car j’ai souvent été déçue par un roman publié après un gros succès littéraire : soit il était une pâle copie du succès, soit il reprenait les mêmes ressorts et n’offrait donc pas un grand intérêt pour moi (j’aime aime surprise par les écrivains, qu’ils sachent se renouveler et pas seulement exploiter le filon…..).
Joel Dicker est pour moi un formidable conteur et écrivain, dans chacun de ses livres, on vit le livre : on se projette dans l’histoire, on voit les lieux, on imagine les visages, l’ambiance etc…. Moi j’ai vécu au sein des familles Goldman pendant tout le livre.
L’histoire :
On retrouve le héros du précédent roman, La vérité sur l’affaire Harry Québert mais dans un tout autre contexte de son premier roman qui était lui un roman sur une enquête policière concernant son ancien Professeur bien qu’ici aussi il y ait une forme d’enquête mais plutôt familiale.
Marchus , romancier, narrateur du livre comme dans le précédent est en période d’écriture et sous le regard de son voisin Léo il s’attelle à la tâche et pour cela il revient dans une des maisons de son enfance.
Ici Marcus Goldman, nous retrace son enfance et son adolescence au sein des Goldman de Montclair car il y a Goldman et Goldman.
Lui fait partie de la branche Goldman «classe moyenne » vivant à Montclair dans le New Jersey. Famile aimante mais sans grand attrait aux yeux de Marchus alors que son père a un frère, Saul, avocat a la carrière exceptionnelle, qui lui est à la tête des Goldman de Baltimore, fortuné et vivant dans le luxe de ses différentes demeures au fil des saisons : Miami, Floride, Les Hamptons. Ceux-ci accueille à chaque vacance Marchus dans leurs différentes résidences où il vit une vie de rêve auprès de son cousin Hillel.
Les GOLDMAN/BATIMORE sont une famille unie : Anita la mère, médecin, Hillel cousin de Marchus, brillant enfant surdoué mais a la constitution fragile, persécuté dans son école, du même âge que Marchus et Woody, enfant qu’ils ont adopté et qui est extrêmement attaché à Hillel, qui deviendra son protecteur et qui aura une place de fils dans la famille.
Une très belle amitié lie les 3 garçons qui formeront le Gang des Goldman . Arrivera Alexandra dont les 3 garçons tomberont amoureux, sans se le dire et qui provoquera ainsi les premiers secrets au sein du trio et qui deviendra une chanteuse à succès mais gardera des liens très forts avec le trio.
En plus de nous raconter leur amitié, Marchus nous fait partager l’histoire de ses grand-parents, la fortune familiale son origine, pourquoi une branche de la famille a mieux réussi que l’autre, pourquoi certains ne se voient plus, ne se parlent plus. Pourquoi des différences apparaissent pendant les réunions familiales (les apparences sont parfois trompeuses mais la vérité n’apparaîtra qu’à la fin du roman).
Dès le début de l’histoire on apprend qu’un Drame est survenu 8 ans auparavant et par un habile jeu de retours en arrière, où j’avais un peu peur de me perdre mais qui est très bien maîtrisé, on suit conjointement le Marchus actuel et le Marchus jeune, on découvre les secrets, les non-dits, les révélations et celui-ci va chercher dans le passé mais aussi dans le présent les réponses pour comprendre ce qui a pu basculer jusqu’au Drame dans cette famille si heureuse. La réussite est-elle gage de bonheur ?
Pourtant tout semblait leur réussir : ils rêvaient de devenir écrivain, footballeur, chanteuse ou avocat, ils avaient tout pour être heureux, ils fréquentaient les meilleures écoles, avaient l’amour de leurs parents et proches,
On découvre au fil des pages que des drames vont survenir mais par le jeu de l’écriture, le jeu du page-turner il nous emmène dans sa quête de la vérité. Son passé, ses rencontres, ses amitiés et son amour pour Alexandra ont fait de lui ce qui l’est et il a besoin de comprendre pourquoi tout a basculé dans ce monde qui lui semblait si idyllique.
Marchus va découvrir que ce qu’il voyait, vivait n’était pas toujours la réalité, que chacun a sa vérité, ses ambitions, ses fêlures.
Jusqu’au bout on est dans l’attente : que se soit dans le présent ou dans le passé tout n’est pas toujours ce que l’on croit.
Comme dans son précédent roman, Joel Dicker nous raconte l’Amérique : de la fin des années 80 au début des années 2010 : l’ascension, la réussite, la compétition y compris entre frères, le malheur et la chute. le silence, l’interprétation, l’absence de parole et d’échange, la division, y compris au sein même d’une famille.
Le show business, les apparences, l’amitié, les différences : sociales, humaines, la fragilité de l’existence, tout est décrit, la réussite mais aussi la chute.
Durant la lecture de ce roman j’ai été transporté dans ces deux familles, je suis partie à la quête comme le narrateur de la vérité, en sachant dès le début que sous cette image de bonheur de paradis couvait le Drame.
Joel Dicker abordent également des réflexions sur nos vies :
Les livres et leur évolution :
« Dans vingt ans, les gens ne liront plus. C’est comme ça. Ils seront trop occupés à faire les zozos sur leurs téléphones portables. Vous savez, Goldman, l’édition c’est fini. Les enfants de vos enfants regarderont les livres avec la même curiosité que nous regardons les hiéroglyphes des pharaons. Ils vous diront: « Grand-père, à quoi servaient les livres? » et vous leur répondrez: « A rêver. Ou à couper des arbres, je ne sais plus. »
« Les livres sont plus forts que la vie. Ils en sont la plus belle des revanches. Ils sont les témoins de l’inviolable muraille de notre esprit, de l’imprenable forteresse de notre mémoire »
Les stars
» Il y a eu une époque où les vedettes de l’Amérique étaient des cosmonautes et des scientifiques. Aujourd’hui, nos vedettes sont des gens qui ne font rien et passent leur temps à se photographier, eux – mêmes ou leur assiette. »
Mais aussi sur le sens de la vie et de sa philosophie
« Beaucoup d’entre nous cherchons à donner du sens à nos vies, mais nos vies n’ont de sens que si nous sommes capables d’accomplir ces trois destinées : aimer, être aimé et savoir pardonner. Le reste n’est que du temps perdu. »
Inutile de vous dire que j’ai beaucoup aimé ce livre.
Ciao
Jusqu’au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d’une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne. Huit ans après le Drame, c’est l’histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu’en février 2012, il quitte l’hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s’atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu’il éprouva jadis pour cette famille de l’Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s’effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu’au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu’est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?
Joël Dicker revient cette année avec un roman fort et entraînant qui prend place dans la saga des Goldman. J’avais déjà beaucoup aimé La Vérité sur l’affaire Harry Québert que j’avais trouvé très bien écrit et vraiment haletant. J’ai tout autant aimé Le Livre des Baltimore que j’ai dévoré en seulement deux jours.
Dans ce livre, l’auteur propose de nous narrer l’enfance et l’adolescence de Marcus Goldman, bien avant l’affaire Harry Québert. L’intrigue commence alors que Marcus a une trentaine d’année, déjà un bouquin derrière lui. Il décide de raconter son histoire ainsi que celle de sa famille: les Goldman. Il y a donc sans cesse des allées et venues entre le passé et le présent ce qui permet de mettre en lumière pas mal de choses avec le regard d’adulte du narrateur.
Car Le Livre des Baltimore c’est d’abord une histoire sur l’enfance perdue, cette période bénie de jeux et de complicité que regrette tant Marcus. Il nous raconte sa famille avant le Drame. Il y a d’un côté les Goldman de Baltimore, immensément riches, beaux, généreux à qui tout réussit. Hillel le cousin de Marcus est un vrai génie; quant à Woody, le « cousin » d’adoption, il est fort et beau comme un dieu grec. De l’autre côté, il y a les Goldman de Montclair: les parents de Marcus gagnent beaucoup moins d’argent, vivent dans une petite maison. Marcus se décrit comme un gamin raisonnable, ni bon ni mauvais en classe.
Le narrateur nous narre avec délice la joie qu’il avait de retrouver ses deux cousins de Baltimore, leur complicité, leur pacte d’amitié et leur amour commun pour Alexandra, une voisine. Marcus évoque le passé avec nostalgie et parfois avec regret. Le lecteur imagine sans peine la joie de ces cousins qui font les 400 coups et qui se baptisent le Clan des Goldman. On suit leu vie depuis l’enfance jusqu’à l’université avec beaucoup d’intérêt.
En filigrane, Marcus nous parle sans cesse du jour du Drame qui a mis un terme à cette période bénie de la vie où tout semblait accessible. Le roman tourne autour de cette fameuse journée, point d’orgue du livre qui offrira au lecteur un regard désabusé et anéanti sur sa vie.
Tout au long de son roman, l’auteur cultive savamment son suspens, mettant parfois le lecteur au supplice de savoir ce qu’il s’est passé durant cette fameuse journée du Drame.
L’écriture de Joël Dicker est toujours aussi entraînante et agréable à lire. Mon seul bémol concerne certains dialogues que j’ai trouvé « trop faciles », un peu bateau. Le roman nous entraîne à cent à l’heure dans la vie des Goldman laissant peu de répit au lecteur.
Joël Dicker offre une fois de plus un roman brillant et addictif. Il prévoit un troisième tome pour clore sa saga des Goldman. J’ai hâte!
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