
Une femme d'enfer (Des cliques et des cloaques )
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Une Femme d’Enfer, précédemment publié sous le titre « Des Cliques et des Cloaques » en 1967 pour sa version française, est l’ouvrage de Jim Thompson sur lequel Alain Corneau s’est librement appuyé pour nous conter son long métrage « Série Noire ». Il nous dépeint des destinées obscures qui ne semblent pas posséder d’avenir. Ce sont des petites gens qui survivent et tentent de s’accrocher à des chimères dont, eux-mêmes, ne sont pas dupes. Ils avalisent, sans volonté consciente, des bifurcations sur leurs routes d’existences les menant sans variations à leur perte. Sûrement pas de grandiloquence dans ce texte où l’émotion affleure par des vies moroses.
Et l’on ne peut que se lancer dans ce récit en traquant les analogies entre l’oeuvre littéraire originelle et l’adaptation cinématographique; On cherche Marie Trintignant, on reconnaît les traits de Patrick Dewaere et jubilons à y apercevoir Bernard Blier.
«Frank Dillon, petit vendeur au porte-à-porte, n’arrive plus à joindre les deux bouts et donne le change en maquillant ses bons de commande. Un jour, il sonne chez une vieille acariâtre qui, en guise de paiement, lui propose sa nièce Mona ! Touché par la jeune fille, Frank lui promet de l’aider. Mais il est bientôt arrêté pour détournement de fonds, premier pas vers la chute… »
Sans aucun doute la production de Corneau reste fidèle à l’essence créatrice de Thompson. Il conserve bien entendu le climat, l’univers poisseux, putride, glauque en instillant avec perversion la tension grandissante du VRP (Dillon/ Poupart prénommés tous les deux Franck). La mise en images du roman n’était pourtant pas chose aisée. Par le texte contraint à un cadre rigide et des protagonistes qui s’enfoncent dans une folie propre, il gomme tout acte moral et ne cède pas à la volonté d’exposer les mobiles, les explications menant à l’inéluctable. L’écriture sèche nous plonge sans ménagement vers le côté sombre de l’âme humaine. Il réussit à créer une tension progressive et s’appuie, par la même, sur des personnages perdant leurs repères.
Par ce roman noir, il parvient à nous transmettre une dose d’empathie pour des êtres amoraux, à daigner entrevoir leur candeur lacérée, leur impéritie à résister…
Noir, noir sans espoir!
Comme les parutions de janvier tardent un peu, j’ai voulu récupérer deux bouquins oubliés sur la pile l’année dernière. Deux échecs, deux romans abandonnés au bout de quelques pages pour l’un, quelques chapitres pour l’autre. Heureusement de mes années rugby j’ai retenu un principe : Quand ça ne marche pas, on retourne aux fondamentaux. Et dans les poches qui prenaient bêtement la poussière, il y avait Une femme d’enfer du grand Jim Thompson. Là, pas de risque d’abandonner en cours de route.
Frank Dillon est poursuivi par la mouise. C’est du moins comme ça qu’il explique sa situation précaire. Vendeur au porte-à-porte pour un magasin minable, il passe ses journées à essayer de récupérer les traites pour les objets pathétiques qu’il vend auprès de clients toujours fauchés. Une survie au jour le jour, qui l’amène à piquer dans la caisse pour boire un coup avant de rentrer dans son taudis retrouver Joyce, une souillon qui ne lui prépare même pas à manger !
Jusqu’au jour où il tape à la porte d’une harpie qui lui propose, en guise de paiement, sa nièce. Frank accepte, puis au vu de la demoiselle, s’émeut et promet de l’aider. Mais comme il le dit toujours, Frank n’a pas de chance, son patron est contre lui, ses clients cherchent à l’arnaquer et les femmes sont toutes des trainées. Et lui qui est d’un naturel gentil, se retrouve à commettre des actes … Mais ce n’est pas sa faute, c’est la malchance.
Si vous cherchez une lecture réconfortante pour ce début d’année morose, passez votre chemin. Pas de gentils ici, aucun personnage auquel se raccrocher. Cupidité, folie, mesquinerie, violence, jalousie … saloperie à tous les étages. Et si le narrateur peut faire illusion dans les premières pages, même s’il n’est jamais présenté comme un preux chevalier, l’auteur nous fait peu à peu glisser dans la folie de sa pourriture ordinaire avec une maestria confondante.
Parce ce n’est pas non plus un génie du crime, un psychopathe absolu, le Mal incarné. Pas de ça chez Jim Thompson. Juste la méchanceté et l’envie ordinaire qui transforment celui qui aurait pu être un petit bonhomme insignifiant en un affreux bien visqueux. Et c’est là toute la force de l’écriture et de la construction d’un auteur qu’on ne lira et relira jamais assez. Sans effets, sans grand coup de théâtre, sans leçon ni grandiloquence, nous plonger au cœur d’un mal ordinaire, commun.
C’est glauque, c’est dérangeant, c’est du grand art.
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