
Rois du monde Tome Rois du monde - Intégrale, tome 1
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l’avis des lecteurs
J’écris Rois du monde, mais c’est assez inexact, car je n’ai lu que deux tomes, Même pas mort et De meute à mort. Si j’en fais la chronique maintenant, c’est parce que je n’irai pas plus loin. Oui, je sais, comment est-ce possible ? Jaworski est extraordinaire, incroyable, c’est un maître etc. etc. C’est bien pour ça que je voulais absolument découvrir son univers. J’ai donc commencé par le cycle Rois du monde, que j’ai abandonné avec un Ouf ! de soulagement.
Bellovèse court, Zoé s’endort
Je ne me suis jamais endormie aussi vite en lisant un livre. C’est bien pour mon sommeil, mais la lecture de ces deux tomes a été laborieuse, je n’atteignais pas trois pages que la liseuse me tombait dessus.
C’est un ennui profond qui a été la cause de mes endormissements précipités.
Bercée par le rythme lent, très lent, très très…
Ennui d’abord du fait de la lenteur de l’histoire. Et quand je dis lenteur, une tortue à côté c’est une pilote de F1. Dieu que c’est long une journée dans la vie de Bellovèse. Autant de pages pour quelques heures. Le dîner de Guermantes aussi s’étale sur plusieurs dizaines de pages. Mais alors l’éventail de personnages, de caractères, de situations… est autrement plus étoffé que la vie de notre ami. Il ne fait pas grand chose en fait. Il guerroie, beaucoup, il chevauche et court, beaucoup, et il banquette, beaucoup. Il en fait des kilomètres. Au bout du trente-sixième (ou était-ce le trente-cinquième ?), je descends de cheval et m’endors sur le bas-côté.
Le premier tome avait le mérite de rythmer le récit par des instants rêvés, imaginés, fantasmés, et des résurgences du passé, qui s’entremêlaient avec le récit principal et le ponctuaient. Ça me réveillait. Le second tome, en revanche, après la chasse au cerf (passage incroyable), est d’une linéarité à assommer un insomniaque.
Désintéressée par l’histoire,
Ennui ensuite car l’histoire racontée en elle-même ne m’intéresse pas ; c’est une question de goût, c’est complètement subjectif donc. En ce qui me concerne, la guerre, rien que la guerre, et toujours la guerre, ça me lasse. Les têtes coupées et les litres de sang qui giclent sur les pages, les membres écartelés et les têtes dégoulinantes sur les piquets… je trouve ça bourrin.
On peut me rétorquer que la guerre n’est pas subtile et que les guerriers sont vraiment des bourrins par nature, et que donc le rendu est très réaliste, d’autant que ces scènes sont racontées par Bellovèse, selon un point de vue interne. Cela rend en effet les scènes racontées plus réelles, et conformes à un récit qui se veut d’abord oral avant d’être narratif. Je comprends cette cohérence, mais n’apprécie pas pour autant le rendu.
et endormie par les personnages types
Ennui encore avec les personnages, qui m’ont paru fades et encore une fois bourrins. Ce sont des types. Ils collent à l’image traditionnelle des celtes, ils semblent nés dans et pour la violence et la guerre. Ce sont tous des molosses, qui hurlent, qui grognent… et qui tiennent encore debout malgré dix flèches dans le corps et un bras en moins. Il y a un côté grotesque qui peut être très rigolo parfois (mais est-ce vraiment fait exprès ?).
Certains personnages portent les valeurs positives traditionnelles (l’honneur, le sens de la famille, la bravoure…), quand d’autres représentent les valeurs négatives traditionnelles (la lâcheté, la traîtrise, la vengeance…). Rien de surprenant dans les personnages, trop blancs ou trop noirs. Je n’ai pas trouvé de nuances de gris. Les personnages féminins ne sont là que pour le décor, tout aussi typiques que les masculins (la veuve abandonnée, trahie et vengeresse, la femme qu’on détrousse au bord d’un chemin…).
Une langue splendide
En revanche, la langue est réellement extraordinaire. Elle déploie tout un éventail de mots sur plusieurs niveaux de langage, un champ lexical et sémantique incroyablement varié… La langue est riche, recherchée, travaillée, musicale. Il y a des morceaux d’anthologie dans ces textes, notamment la chasse du cerf dans le tome 2 (seul morceau trépidant qui m’a tenue éveillée).
Il y a aussi une description précise d’une époque et d’un monde qui sont très bien retranscrits. La forêt des Carnutes, la fête de Beltaine, les banquets, les lieux légendaires et mythologiques des celtes… Plus largement, la forêt revêt un sens intéressant. Tantôt de lieu de magie onirique dans le premier tome, tantôt de refuge et de mort dans le second, elle est magique. Finalement c’est elle qui a le plus d’épaisseur et de sens dans cette histoire.
Mais des incohérences
Malheureusement, j’ai ressenti des petits cailloux dans ma chaussette, des espèces de « quelque chose qui ne colle pas » dans l’alternance récit/dialogues. Si la langue est merveilleuse à lire, et est adaptée au récit… les dialogues sont un désastre. Ce n’est pas la vulgarité qui me gêne, mais plutôt de retrouver dans la bouche de personnages celtes des expressions et tournures de phrases contemporaines. Du style « il s’y est pris comme un manche », «je l’ai chopé celui-là », « je vais lui mettre sur la tronche », « il se croit malin », « on va les défoncer » … A ces moments-là, l’illusion romanesque s’effondre, car ça ne fonctionne pas. Comment les passages descriptifs peuvent-ils être aussi soignés, et les dialogues aussi saugrenus et discordants ?
D’autre part, je n’ai pas accroché au pacte narratif. Bellovèse raconte ses exploits au seuil de sa vie, à un marchand ionien à qui il offre l’hospitalité. Celui-ci n’est présent que pour faire fonctionner le récit de mémoires : on ne sait pas qui il est, comment il a rencontré Bellovèse, il ne parle même pas. Parfois, Bellovèse revient au stade de l’énonciation pour l’interpeler, avant de repartir pour un tour. C’est artificiel. Cela justifie le récit « oral » et le choix de la description « réaliste », mais l’illusion encore ici ne fonctionne pas : comment un homme au seuil de sa vie peut-il narrer avec autant de précision des moments si datés ? minute par minute ? sans une seule fois marquer d’hésitation ?
J’aurais aimé lire autre chose, en fait. J’aurais aimé ne pas lire des mémoires d’un homme, d’autant que je trouve qu’ici, cela ne fonctionne pas. J’aurais préféré lire ce texte avec un point de vue omniscient ou externe, pour avoir une description beaucoup plus imagée, subtile, symbolique, travaillée par une poésie du langage.
Une incompréhension totale
Finalement, je suis très partagée. Soit je suis passée complètement à côté de l’œuvre, n’ayant pas su déceler ses beautés cachées et comprendre le sens de cette histoire, soit les incohérences qui m’ont gênée sont bien là et c’est fâcheux. En tout cas, ça n’a pas collé du tout.
Première rencontre avec Jaworski ratée, donc. Je retenterai plus tard, avec un autre cycle. Je n’ai franchement pas envie de recommencer celui-ci : l’excipit du premier tome « C’est loin d’être fini, en fait cela vient de commencer » m’a véritablement bien achevée : j’ai tenté de résister, j’ai serré les dents au second tome, mais rien à faire, le sommeil me cueillait, et je l’accueillais avec reconnaissance…
Ce sont les 2 premiers tomes d’une trilogie qui devrait finalement compter 4 tomes. Ces romans ne se situent pas dans l’univers de Gagner la guerre comme les autres romans et les 2 recueils de nouvelles de l’auteur. J’avais adoré Gagner la guerre, autant au niveau histoire qu’au niveau plume de l’auteur, ainsi j’ai eu très envie de lire ces nouveaux romans.
L’histoire se passe cette fois ci dans ce qui semble être une Gaule alternative, baignée de guerres de clans. Il y a beaucoup de mystères mais on est pas dans un univers de fantasy traditionnel. Le côté historique est très intéressant et permet d’apprendre beaucoup d’éléments sur une période historique très peu représentée habituellement.
L’écriture de Jaworsky est très belle, le style est soutenu et le vocabulaire riche et en même temps le rythme n’en pâtit pas. On est immergé dans ce nouvel univers dès le début. Bellovèse est un personnage attachant qui prend vraiment son ampleur dans le tome 2.
La construction du tome 1 est très originale. Cela commence par un vieux chef de clan qui veut retracer sa vie à un conteur pour marquer les générations après lui. Mais la narration ne se fait pas du tout de manière linéaire et on assiste à de nombreux sauts dans le temps (passé ou futur). Cela est un peu difficile à suivre par moments surtout que les personnages ont parfois plusieurs noms. Cependant, c’est aussi ce qui fait à mon sens la force de ce livre. Les différents retours en arrière permettent d’en apprendre plus sur le personnage par rapport à un événement clé de son histoire.
C’est donc un très bon moment de lecture qu’il faut savourer même si le roman est parfois complexe mais il est tellement bien écrit et nous fait découvrir un monde qu’on ne connait que très peu. C’est une très belle mise en place de l’univers des Rois du Monde.
Dans le second tome, le style de l’auteur est toujours aussi fluide et imagé. On s’immerge complétement dans cette période de l’histoire de la Gaule. Le rythme est un peu plus soutenu et il y a plus d’actions que dans le premier. Cette fois,la trame est linéaire et il n’y a pas de retour en arrière, l’action se passant en quelques jours. Le roman se situe neuf ans après la fin du premier avec toujours les mêmes personnages. Bellovèse gagne beaucoup en profondeur dans ce tome par les décisions qu’il est amené à prendre.
Il y a beaucoup d’actions et de scènes de combat, le rythme est très tendu par moments. On est plongé au cœur des combats et grâce à la plume de l’auteur, on vit très bien les scènes. On en apprend beaucoup également sur l’histoire et les mœurs des Gaulois.
Il est parfois très dur de fermer le livre qui est constitué d’un seul très gros chapitre et la tension monte continuellement dans le récit. Jean-Philippe Jaworsky nous confirme à nouveau son talent de conteur dans ce second tome. J’ai une légère préférence pour Chasse Royale car il est beaucoup plus rythmé que Même pas mort et certains moments sont tellement intenses qu’on ne peut pas s’arrêter sa lecture. Il me tarde de lire la suite des aventures de Bellovèse qui n’a certainement pas fini de nous surprendre.
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