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Le chant des glaces
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Encore un livre ramené des Imaginales et dédicacé de son auteur ! Après avoir publié quelques nouvelles, Le chant des glaces est le premier roman de Jean Krug, édité chez Critic et paru en 2021. L’auteur est glaciologue et guide d’expédition; il passe une partie de l’année en Antarctique. Autant dire que la glace, il connait. Et il aime. Beaucoup. Cela se ressent dans son roman, qui nous emmène au cœur d’une planète glaciaire. Je vous fais visiter à mon tour. Lecture du Cold Winter Challenge, menu Sorcellerie hivernale (catégorie Etoile des neiges, SF) et du ABC de l’imaginaire (Lettre K).
Un univers glacé
Tranchant comme la glace…
Jean Krug aime la glace, cela se ressent. Dans son roman, il nous plonge au cœur d’une planète glaciaire, Delas. Une planète glaciaire dans sa structure, son froid, sa météo; mais aussi glaciaire dans sa manière de fonctionner, métaphoriquement. Les personnages sont des prisonniers, traînant des casseroles derrière eux, cabossés par la vie. Les rapports humains sont froids, distants. Tout est rude, sur Delas.
L’univers est donc sec, tranchant et glaçant. L’écriture et les personnages sont à cette image. La plume est redoutablement efficace. Documentée, précise, avec juste ce qu’il faut de mots pour dire les choses, ni plus, ni moins. Assez avare en dialogues également; et quand il y en a, ceux-ci révèlent la dureté inhérente des personnages, par des phrases sèches, courtes mais percutantes, et un niveau de langage très familier pour certains.
… Mais à l’âme musicale et poétique
Non, cet univers n’est pas marrant. Ainsi, l’ambiance souvent est pesante; cet univers de glace, rien que de glace et toujours de glace pèse sur le moral des troupes, et on le ressent fortement à la lecture. On avance donc lentement dans le livre, ce n’est pas un roman qu’on engloutit à la vitesse grand V.
Pourtant, quand les deux protagonistes chantent, c’est-à-dire prospectent le glacier à la recherche du cryel, morceau de glace aux propriétés si spéciales que tout le monde se l’arrache, on ressent des bouffées d’air frais. Et cet air frais se traduit également par l’écriture, qui file la métaphore musicale tout au long du récit. C’est assez beau, et l’auteur nous offre de très beaux passages. D’ailleurs, en petite musique de fond, lancinante, revient sans cesse ce refrain qui rythme le roman : où se trouve la liberté ? C’est cette quête qui va guider les personnages et qui structure le roman dans le fond.
« Smorazndo, disait ma mère, lors d’une lointaine jeunesse, lors d’un cours de piano trop long. En faiblissant. Non. En laissant mourir le son, sans le ralentir. « Conserve le tempo, Ferley, laisse mourir la note ». Smorzando : un détail de partition il y a vingt ans, un détail de vie, aujourd’hui. Un mot qui s’accordait parfaitement à Delas, comme un programme d’existence traçant à la dure la destinée du chanteur dont la destinée était le point d’orgue. En définitive, c’était lui, Goliath, qui chantait. Par ses craquements, ses glissements, ses variations il menait la danse mieux que Bliss et moi n’aurions su le faire, nous imposant le rythme en chef d’orchestre omniscient.
Voilà, alors, ce que j’étais : un ignorant, un découvreur. Je parcourais les boyaux d’un musicien de génie, dont les galeries résonnaient d’une partition sans faute aussi invisible qu’audible et dont les gargouillements sonnaient jusqu’à la lointaine surface, un géant de glace dont je martelais les entrailles à grands coups de pioche, tel un parasite cherchant à asservir son hôte, prêt à risquer sa vie pour en extraire le cœur. Etais-je à ma juste place, dans cette philosophie dissonante ? Dédicément, non. Mais où, alors, par toutes les saintes crevasses ? Où ? »
Planet et space-opera
Un chœur musical de plusieurs fils narratifs…
Le chant des glaces est un gigantesque chœur dans lequel plusieurs voix s’entremêlent et se répondent. Si j’ai beaucoup apprécié la partie du roman se déroulant à Delas, suivant les protagonistes chanteurs, j’ai en revanche décroché dans par moments.
J’ai apprécié le récit de Jennah, de son enfance jusqu’à son arrivée à Delas, découpé en épisodes majeurs de sa vie de scientifique. Elle aussi est guidée par la recherche de liberté, et j’ai trouvé une cohérence d’ensemble entre son histoire et celle de Bliss et Fey. Ces deux histoires se rejoignent, et la mésentente entre les deux femmes crée une autre petite musique, dissonante au début. mais peu à peu, les vois s’écoutent, et s’accordent. Finalement, tout est histoire de musique, dans ce roman, et c’est un aspect auquel on ne s’attendait pas forcément. J’ai beaucoup aimé cette écriture surprenante.
Peut-être trop de fils pour bien apprécier l’ensemble
En revanche, s’adjoignent en plus d’autres voix du vaisseau Solarius, dont Elkeïd (qui parle comme un charretier, personnellement j’ai toujours du mal avec le langage vulgaire, je trouve ça moche, même si c’est cohérent avec le personnage), Lizz… Et ces voix donnent une perspective davantage céleste au roman, qui offre alors une dimension space-opera. Là en revanche, j’ai eu plus de mal à suivre, cela me semblait assez confus avec le récit principal. Selon moi, cette partie du roman aurait pu être pleinement développée à part, on aurait peut-être gagné en lisibilité dans Le chant des glaces. Ca m’a semblé un peu too much pour un seul bouquin, ce qui m’a amené plus d’une fois à sauter quelques-uns de ces passages.
Ma rencontre avec l’auteur aux Imaginales m’avait convaincue qu’il y avait dans Le chant des glaces quelque chose d’original. Je ne me suis pas trompée. Ce premier roman est très ambitieux, et je le trouve plutôt bien réussi. Jean Krug a su partager sa passion pour la glace, et vulgariser son univers sans le rendre imbitable. J’ai beaucoup apprécié l’écriture musicale de l’auteur, qui parvient à mettre de la beauté et de la sensibilité dans un univers qui en paraît complètement dénué. Le chant des glaces est un roman surprenant, d’un auteur à suivre !
C’est pas nouveau, j’aime beaucoup le travail éditorial chez CRITIC. Alors forcément, quand cette maison d’édition chère à mon cœur m’a approché pour me proposer un SP du Chant des Glaces, premier roman de Jean Krug dans lequel elle semblait fonder beaucoup d’espoirs ; au delà de l’excitation d’être seulement sollicité, y voyant une validation de mon travail sur ce blog, j’ai évidemment accepté avec grand plaisir.
Et puisque le roman sort ce 22 avril tout proche, le timing était impeccable pour que je le lise et que je vous donne mon avis à son sujet, aussi nuancé que possible. Car il s’avère que ce roman mérite cet effort, à l’instar de La Descente ou la Chute, chroniqué ici il y a quelques temps. Un bon roman, souffrant malheureusement de quelques défauts, inhérents, sans doute, à ce statut de premier-né de la plume de son auteur ; l’essentiel demeurant bien sûr qu’ils ne sont absolument pas rédhibitoires.
Harnachez vous bien, je vais essayer de vous expliquer tout ça au mieux.
Delas est une planète-prison glaciaire sur laquelle on exploite en permanence les ressources naturelles afin d’alimenter en eau le reste des planètes habitées ; mais aussi et surtout les cryels, des singularités glaciaires précieuses permettant de refroidir les systèmes essentiels aux fonctionnements d’un bon nombre de véhicules spatiaux ou machineries complexes. Afin d’extraire ces objets rares et précieux des glaciers, on a fini par former une caste particulière d’ouvriers de la glace : les chanteurs. Ferley et Bliss en sont de fier·e·s représentant·e·s, sans doute les meilleur·e·s ; c’est sans doute pourquoi iels sont choisi·e·s pour mener une mission périlleuse au plus profond des glaciers, en quête d’un hypothétique cryel parfait, avec la promesse d’une liberté qui les a trop longtemps fui·e·s.
Commençons par un constat agréable : Jean Krug est un passionné, et ça se sent. Glaciologue de formation, son amour pour l’état solide de l’eau est présent tout le long de son roman, et sacrément communicatif, parce qu’aussi sincère que merveilleusement désintéressé. Jean Krug met ses connaissances au service de son récit, lui fournissant tout à la fois un MacGuffin aux implications passionnantes avec le cryel, que les munitions pour des réflexions non moins captivantes autour de la science et de ses apports civilisationnels. On se retrouve donc dans un roman de Science-Fiction un peu hard mais pas trop, juste ce qu’il faut pour opérer quelques pas de côté par rapport à notre modèle social actuel sans pour autant trop nous dépayser ni nous perdre à coups d’explications indigestes, l’équilibre est à saluer. Les potentiels progrès induits simplement par l’existence d’un objet tel qu’un cryel sont sans doute pourquoi j’aime tant la Science-Fiction, pour cette capacité à extrapoler un maximum des possibles d’une idée qui pourrait paraître simple, voire simpliste, dans sa conception. Et de fait, on voit tout un système établi à l’échelle de l’espace, oscillant entre le Space-Opéra et le Planet Opéra ; les changements d’échelle et de point de vue sont aussi évocateurs que réussis.
Un constat agréable que je me dois donc de tempérer, puisque comme je l’ai dit, ce premier roman souffre malheureusement de quelques scories qui, si elles n’ont pas, à proprement parler, gâché ma lecture, m’ont quand même fait lever quelques sourcils dubitatifs. Quelques expressions qui m’ont parues anachroniques, quelques passages de dialogues manquant de naturel, quelques passages narratifs un peu trop verbeux ou manquant de clarté à cause d’un jargon un peu trop artificiel ; rien de bien méchant, mais simplement des petites choses que j’aurais sans doute plus appréciées si elles avaient été tournées autrement. Mon principal grief avec ce roman, c’est simplement qu’il essaie peut-être d’en faire un peu trop à la fois. Autour du thème majeur (et massif) de la liberté, Jean Krug essaie d’agréger plusieurs sous-intrigues au delà de celle tournant autour du fameux cryel parfait, tente de multiplier les points de vue afin de brouiller les pistes et nous donner autant d’angles d’attaque que possible autour de la question qui semble le tarauder. Mais ce faisant, il dilue malheureusement un peu trop les fulgurances que j’évoquais plus haut dans des séquences manquant du même mordant. Si l’ensemble se tient tout à fait solidement, les aspects les plus convenus de son récit souffrent de la comparaison, d’autant plus lorsque les petits défauts que je soulignais, de fait, rendent encore plus vigilant.
Mais comme toujours, je préfère largement voir le positif que le négatif, surtout lorsque ces défauts que je souligne dépendent en grande partie de mes perceptions et goûts personnels. Là où je trouve que les saillies jargonnesques à répétition d’un pilote tel qu’Elkeïd sont un peu too much et pas forcément très agréables à suivre, elles ont pourtant du sens ; il est alors difficile de juger qui est vraiment fautif entre le personnage et son auteur. Alors que les dialogues et interactions impliquant Bliss et Ferley étaient sans doute ce que j’ai trouvé le plus réussi, notamment un semi-monologue de ce dernier à la charnière centrale du roman, une tirade que j’ai trouvée assez sublime, tant dans sa réalisation que dans on placement ; en sachant pertinemment qu’elle ne sera pas forcément du goût de tout le monde. Et dans un étrange entre-deux, j’ai pu croire avoir trop facilement éventé un twist du récit, je me suis vite rendu compte qu’il n’en était pas vraiment un, créant un autre twist par dessus le premier. L’important, finalement, c’est pour moi de constater qu’au delà de quelques jugements « objectifs », de défauts peu importants mais réels, Jean Krug a surtout fait des choix qui eux, indépendamment de leurs réalisations respectives, ont du sens, et donnent du sens à son travail. Son roman est construit comme il l’est parce que cela correspond à ses ambitions et au message qu’il voulait lui faire porter ; son roman a, par dessus tout, une véritable personnalité. Et pour un premier roman, c’est déjà quelque chose de très positif, et de sacrément prometteur.
Au final, peu importe, réellement, la balance que je peux opérer à une niveau personnel entre ce que je considère comme des des qualités ou des défauts ; il s’agit simplement de constater qu’on a affaire à un roman assez ambitieux, dans la mesure où il tente d’attaquer de front un thème massif au travers d’un certain nombre d’objets d’études hypothétiques. De mon point de vue, l’essentiel est préservé, et ce roman a su, plus d’une fois, réellement me toucher, me parler avec précision et force. Alors certes, tout n’est pas parfait à mes yeux, mais je pense avoir gardé bien plus de choses positives que négatives de cet ouvrage. Jean Krug est de toute évidence, pour moi, un auteur capable de très belles choses, et j’ai déjà hâte de constater à l’avenir ce qui sera, à mes yeux j’en suis sûr, des progrès. Et des progrès à partir d’un tel point de départ, c’est prometteur.
En attendant, je vous conseille assez chaudement de découvrir son travail pour vous faire votre propre avis.
Synopsis
Bienvenue sur la planète glaciaire Delas dont les ressources, extraites jour et nuit par des milliers de prisonniers, alimentent en eau potable le reste de la galaxie. Mais dans les entrailles de ses immenses montagnes, elle recèle une richesse plus convoitée encore, le cryel, que seuls les plus agiles des détenus, les « chanteurs », sont capables de prospecter.
Bliss et Fey sont de ceux-là, et lorsqu’une mission leur est confiée en échange de leur libération, ils n’hésitent pas. Accompagnés par Nox, ancien pilote, et Jennah, scientifique exilée, ils se lancent dans une expédition peut-être sans retour…
Critique
Une nouvelle étoile montante de l’imaginaire signée Pocket
Est-ce que j’apprécie de plus en plus ce label ? Absolument ! Grâce à lui, je fais de jolies découvertes qui me sortent de ma zone de confort. Ainsi, après La Dernière Arche de Romain Benassaya, je me suis lancée dans Le Chant des glaces de Jean Krug. Encore de la science-fiction, mais toujours de qualité !
Je remercie donc les éditions Pocket pour l’envoi de ce roman qui m’a révélé la rudesse teintée de poésie des glaciers. Dépaysement garanti !
Au début, on s’accroche un peu
Sans être totalement novice, je ne suis pas non plus une grande lectrice de science-fiction. Je m’y mets de plus en plus néanmoins et ose, chaque fois, aller un cran plus loin dans la « difficulté ». Bon, je ne suis pas encore prête pour la hard SF, mais ça viendra certainement un jour.
Tout ça pour vous dire que Le Chant des glaces a nécessité un temps d’adaptation. Par exemple, il m’est arrivé de relire certains passages pour mieux saisir les explications de l’auteur concernant les secrets enfouis au cœur des glaciers. Et oui, en tant que glaciologue, Jean Krug est bien placé pour nous en parler, mais il n’est pas toujours facile de le suivre dans ses propos. Pas au point de me sentir perdue, je vous rassure, toutefois j’ai eu besoin de toute ma concentration pour prendre mes repères. Heureusement, ces explications contribuent à la richesse du worldbuilding alors, en définitive, je ne peux que les approuver.
En outre, l’auteur ne se contente pas de parler sciences, il offre aussi une dimension poétique à son récit. Le froid des glaciers, l’adrénaline qui s’empare des héros tandis qu’ils pensent pouvoir les dompter, sans jamais y parvenir totalement et, enfin, la sensation de se sentir vivant : tout cela est magnifiquement décrit ! La preuve, aussi, que les ressentis sont tout aussi importants que les faits.
Pas le temps de s’ennuyer… ni de creuser ?
Si j’ai cru que l’épuisement des ressources en eau serait au cœur du roman, je me suis vite rendu compte que l’auteur irait bien au-delà de cette problématique vue et revue. En fait, c’est tout le système qu’il remet en question, mais sans jamais nous obliger à le suivre dans ses raisonnements. Jean Krug suggère plus qu’il n’impose ; libre au lecteur de s’intéresser aux réflexions qui l’interpellent.
Course à la croissance, répartition inégale des richesses, surconsommation, quête de liberté : voilà ce que vous retrouverez dans Le Chant des glaces, tout du moins si vous prenez le temps de vous intéresser au sous-texte. En effet, ces thématiques ne prennent jamais le pas sur l’intrigue, mais viennent plutôt la soutenir.
C’est dans la même logique que Jean Krug développe son univers. Celui-ci est très semblable au nôtre, enfin si l’on excepte le fait que l’homme a conquis l’espace. Rien de très novateur pour de la science-fiction, pourtant le tout fonctionne bien. Entre batailles spatiales, complots politiques et lutte dans le froid des glaciers, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Le rythme soutenu est une réussite !
Le hic, c’est qu’à force de vouloir enrichir son scénario, l’auteur se disperse un peu. Certains pans de l’intrigue, certaines révélation n’ont pas eu la force escomptée, car l’on passe très vite à autre chose… ou à un autre personnage !
Des héros plus intéressants que d’autres
J’adore les romans chorals, surtout lorsque les points de vue empruntent des chemins différents pour mieux se retrouver à l’apogée de l’intrigue. C’est plus ou moins le cas dans Le Chant des glaces, cependant je n’ai pas ressenti beaucoup d’intérêt pour Elkeid (sauf peut-être pour son humour lourdingue). Par chance, les chapitres qui lui sont consacrés demeurent secondaires.
Quant aux héros, eh bien… J’ai adoré suivre les femmes, toutes fortes en caractère, plus que les hommes qui m’ont paru un peu pâlots en comparaison. Jennah et sa quête de justice, Bliss et ses rêves de liberté, Lizz et sa volonté de fer : elles ont toutes surpassé Fey, pourtant personnage principal. Mais est-ce vraiment un problème ? Je ne pense pas !
En avril, les éditions Critic donnent la parole à une nouvelle voix de l'Imaginaire. Celle de Jean Krug qui signe avec Le Chant des Glaces, un premier roman de science-fiction captivant.
Dans Le Chant des Glaces, l'auteur nous emmène à Delas, une planète glaciaire où des milliers de prisonniers extraient quotidiennement les ressources alimentant en eau le reste de la galaxie. Seulement l'eau n'est pas le seul enjeu de cette planète car au cœur des glaciers, naît le cryel, une fabuleuse source d'énergie. Seuls les plus agiles des détenus sont capables de le repérer. On les appelle les chanteurs. Justement Bliss et Ferley sont de vrais virtuoses mais ce sont aussi les insurgés les plus acharnés de Delas. Deux vraies épines dans le pied du gouverneur de cette planète qui voit un double intérêt d'envoyer ces deux lascars au casse-pipe, à savoir dénicher un cryel parfait au cœur du plus gros glacier. Accompagnés d'un ancien pilote déchu et d'une scientifique exilée, les deux chanteurs réussiront-ils à trouver ce cryel parfait, objet de toutes les convoitises ? L'enjeu est énorme et la trahison pas loin, alors pourront-ils réellement triompher dans cette quête utopique insensée ?
Dans Le Chant des Glaces, l'action se déroule à des années lumières de la Terre. Perdue dans la galaxie, Jean Krug a posé ses valises sur une planète qui sert de bagne à des milliers de détenus. Dans l'univers imaginé par l'auteur, les hommes ont gagné leur pari d'aller coloniser d'autres planètes grâce à des vaisseaux spatiaux à la technologie avancée. L'intelligence artificielle étant passée par là, ces puissants véhicules sont capables de distordre l'espace pour se déplacer avec rapidité dans la galaxie.
Jean Krug a fait de Delas, une planète glaciaire car la glace n'a aucun secret pour lui. Il ne compte plus ses nombreuses expéditions en Antarctique, en Alaska ou au Groenland. Il a donc mis sa parfaite connaissance des glaciers au service de sa plume afin de donner une totale crédibilité aux explorations de ces montagnes de glace menées par les fameux "chanteurs".
A l'image de ses héros qui se servent de leurs piochons avec une belle dextérité, l'auteur fait de même avec sa plume pour nous entraîner dans un staccato très rythmé.
Le Chant des Glace repose sur une poignée de personnages aux fortes personnalités. Parmi eux, il y a Bliss, une femme écorchée par la vie, frondeuse et grande gueule. Elle ne se laisse dictée sa conduite par personne. Autant se dire qu'elle représente à elle seule, un personnage coup de poing. A ses côtés se trouve Ferley, un homme plus pondéré. Il fait souvent le tampon et incarne le lien qui unit l'équipe envoyée explorer le glacier de Goliath. C'est un protagoniste pivot sur lequel repose la réussite de cette mission. Enfin, il y a Jennah, la scientifique de la bande. Glaciologue émérite, à force de recherches, elle est devenue experte du cryel. Idéaliste, elle y voit une énergie qui servira toute l'humanité. Seulement, elle va vite se retrouver en but aux gouvernements en place qui ne voient, eux, que leurs propres intérêts.
A travers ses personnages, Jean Krug insuffle à son récit un vent de rébellion et une lutte acharnée pour la liberté.
"L'indignation, c'est le premier acte de résistance et le dernier acte qui te distingue de l'asservissement total. Réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi !"
Derrière cette fiction, l'auteur met en lumière les accords secrets que peuvent nouer des gouvernants au pouvoir afin de servir leurs intérêts personnels, au détriment de ceux de la collectivité. Ainsi va le monde, aussi bien sur Terre que sur n'importe où dans la galaxie. Il y aura toujours des esprits rusés qui chercheront à s'enrichir sur le dos du plus grand nombre.
Le Chant des Glaces est un roman engagé sur bien des points, et notamment au niveau écologique. En effet, Jean Krug profite de sa parfaite connaissance du terrain pour nous rappeler les terribles conséquences de la fonte des glaciers.
Pour un premier roman, Jean Krug se fait l'auteur d'une intrigue bien construite, doublée d'un suspense haletant.
Sans être une grande amatrice des univers de science-fiction, j'avoue mettre laisser porter par cette histoire ambitieuse.
Nouveau venu dans le monde de l'Imaginaire, Jean Krug est un auteur dont il faudra assurément suivre l'actualité.
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