Zone tampon
  • Date de parution 08/10/2021
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 438 gr
  • ISBN-13 9782376863830
  • Editeur ACTUSF
  • Format 210 x 153 mm
  • Edition Grand format

Zone tampon

4.11 / 5 (23 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« L’ignorance est notre force, car elle nous rend vigilants. » Telle est la devise de la ville fortifiée de Jacksonstadt, seule oasis au sein du désert hostile qu’est devenue notre planète après l’Effondrement climatique.<br /> <br /> Lisi a la chance d’y vivre. Son père adoptif a tout sacrifié pour devenir membre des Belles Familles, les citoyens les plus privilégiés. Mais un attentat fait fuir l’adolescente dans le désert, en compagnie de sa demi-soeur Soraya et du jeune et charismatique prêtre Milen...<br /> <br /> <br /> <br /> Avec Zone Tampon, Isabelle Bauthian (Anasterry, Grish-Mère – Prix Elbakin) signe un roman d’aventures qui interroge : la révolution est-elle possible sans violence ? Et peut-on changer le monde depuis l’intérieur ?<br /> <br />

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  • Date de parution 08/10/2021
  • Nombre de pages 400
  • Poids de l’article 438 gr
  • ISBN-13 9782376863830
  • Editeur ACTUSF
  • Format 210 x 153 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Ça ne surprendra aucune des personnes qui me suivent depuis quelques temps : j’aime beaucoup Isabelle Bauthian, de même que son travail. Depuis Grish-Mère, j’ai le sentiment de découvrir à chacun de ses ouvrages une personnalité et des valeurs avec lesquelles j’ai le plaisir de résonner comme rarement dans mon parcours de lecteur. Ce qui, en toute logique, aurait dû me faire me précipiter sur Zone Tampon, d’autant plus avec tous les excellents retours que j’ai pu glaner çà et là à son propos, me direz-vous, avec perspicacité. C’est pas faux, oui. Mais.

D’une, je ne voulais pas me précipiter, je sais à quel point une attitude trop enthousiaste de ma part peut me gâcher une lecture attendue. Et de deux, malgré tout, je me méfiais un peu. Un tout petit peu, certes, mais quand même. Parce que je savais tout de même que je n’étais pas le cœur de cible de ce roman calibré pour un public jeunesse/YA, et que je sais désormais que je dois un peu me méfier de ce catalogage dans mon appréciation ; et ce malgré l’excellence de Face au Dragon qui était du même tonneau. Pas écrit à la même période, pas les mêmes ambitions, pas la même maison d’édition, j’ai préféré être prudent, et prendre un peu mon temps. Si j’ai passé le cap, c’est parce que j’ai désigné Isabelle Bauthian comme une de mes autrices incontournables, et que j’occasion était parfaite ; comme pour les Confessions d’une Séancière de Ketty Steward.

Et donc, après cette longue mais nécessaire introduction : la chronique. Où il sera question d’expliquer pourquoi j’ai bien fait d’être prudent, un peu, mais surtout pourquoi, décidemment, Isabelle Bauthian, je la kiffe.

Bien longtemps après l’Effondrement climatique qui a dévasté notre planète, une communauté humaine vit à Jacksonstadt, oasis au milieu d’un terrible désert. Lisi y vit au sein de sa famille recomposée par les drames et les moments de bonne fortune. Son beau-père travaille d’arrache-pied pour permettre à sa femme et ses enfants de faire partie des Belles Familles, élite de la cité. Tout est bouleversé lorsqu’un attentat a lieu, forçant Lisi, sa demie-soeur Soraya et le père Milen, charismatique prêtre, à fuir vers le désert, aux alentours de la ville, baptisés Zone Tampon.

Avant de faire tout plein de compliments à Isabelle Bauthian (personne n’est surpris), je dois tout de même procéder à une certaine mise en contexte, pour que ces derniers prennent tout le poids nécessaire. Mon léger problème avec le YA, et une partie de la production littéraire en jeunesse, depuis quelques temps, ce qui m’en tient sans doute assez éloigné, par précaution, c’est son côté parfois trop programmatique. Comprenez par là qu’on se retrouve très régulièrement – trop, peut-être, je ne saurais dire – avec les mêmes éléments de départ seulement modifiés pour coller avec l’atmosphère ou l’univers choisi. Ce qui en soit n’a rien de dommageable ou de mauvais, puisque cette catégorie s’adresse logiquement à son public et à ses spécificités. De fait, avoir des héro·ine·s jeunes, en proie à un monde qui se révèle différent de ce qu’iels pensaient connaître, contre lequel iels vont devoir éventuellement lutter ou dont il va falloir s’évader d’une façon ou d’une autre, ça fait absolument sens. C’est juste que forcément, à mon échelle de mec de 31 piges, je ne peux plus lire ces romans trop souvent par crainte de pure lassitude. Malgré toutes leurs qualités intrinsèques respectives, il y aura toujours un fond de recette trop similaire pour que je puisse m’y retrouver sans risque de redondance. Je conçois la possibilité d’avoir tort, évidemment, puisque j’en lis peu, mais c’est le sentiment que j’ai pour le moment ; et comme je ne suis pas le public cible, je ne me vois pas trop fouiller pour savoir si j’ai raison ou non.

Et donc, je dois dire d’emblée une chose importante : j’ai ressenti, surtout dans la toute première partie de Zone Tampon, cet aspect programmatique. Malgré tout le talent et les qualités d’Isabelle Bauthian – j’y reviendrai – je ne peux pas faire l’impasse sur cet aspect là du récit, qui m’a semblé plus être un passage obligé qu’autre chose. Son héroïne est une héroïne de YA assez typique à mes yeux, avec un parcours globalement à l’avenant. Ce qui n’est, attention, pas un défaut ni une qualité en soi, juste un constat de ma part, à l’image du rythme très rapide de l’ouvrage, propres à l’intensité d’un ouvrage à destination de la jeunesse. Demeure que ces constat étant à mon goût inévitables, ils doivent être notés dans l’optique de cette potentielle lassitude que j’évoquais plus tôt ; il est difficile pour un lecteur comme moi, habitué à ce genre de rouages, d’être complètement surpris ou séduit par une trajectoire que je peux globalement deviner dès le départ du roman.

Ceci étant dit. Comme je l’avais dit dans ma chronique de Chromatopia, il n’est plus vraiment question pour moi de juger mes lectures à l’échelle de leur simple originalité ou de leur correspondance à un canon générique. Tous les romans que je lis ou ai lus se doivent de coller à un certain cahier des charges, la question centrale est plutôt de savoir comment ces ouvrages jouent des latitudes dont ils disposent. Ce sont ces variables d’ajustement, tous ces petits détails disséminés au fil de ma lecture, qui m’intéressent ; parce que ce sont eux qui finalement font l’âme d’un livre, exprimant réellement ce que l’auteurice a à dire. Et quand Isabelle Bauthian s’exprime, j’ai toujours plaisir à la lire.

Parce que ce bouquin est rempli à ras-bord d’excellentes idées, toutes savamment articulées ; c’est ça le truc. Je pourrais pinailler autant que je veux sur les aspects les moins attrayants de ce récit à mes yeux, ils ne pèseraient jamais aussi lourd dans la balance de mon appréciation que tout ce que j’y ai trouvé de bon. L’idée ici, comme dans tous les bons textes que j’ai lu, n’est pas tant de faire dans l’originalité que dans la justesse. Parce que ce monde post-effondrement, tout simplement, il a de la gueule, et pas qu’un peu : il fait sens. Un paquet de détails qui s’agencent parfaitement les uns avec les autres, nous exposant la réalité d’un monde qui n’est plus le nôtre depuis longtemps, avec ses nouveaux codes et ses nouvelles réalités ; l’intelligence principale d’Isabelle Bauthian, pour moi, est ici d’avoir voulu (et réussi) à montrer un total et complet changement de paradigme.

Et dès lors, tout ce qui se déroule sous nos yeux voit sa force de frappe symbolique démultipliée par les couches de questions qui s’intriquent les unes dans les autres ; Zone Tampon est une preuve de plus, s’il en fallait une, que la science-fiction parle avant tout du présent. Toutes les observations faites au fil des lignes ne s’appliquent pas nécessairement exactement à ce que nous vivons aujourd’hui, mais il suffit de quelques petits ajustement pour se rendre compte que toutes ces questions sont vitales au delà d’être importantes. Alors si évidemment, je ne suis pas la cible principale de toutes ces interrogations, me les étant déjà formulées plus d’une fois et sous des formes variables, je n’ai eu aucun mal, tout de même, à reconnaître leur profonde pertinence ; au point où quand même, je me les suis reposées, pour voir. C’est pour ça aussi que j’aime beaucoup Isabelle Bauthian, elle a le chic pour appuyer là où ça fait mal avec juste ce qu’il faut de malice et de bienveillance pour que la douleur ne soit guère plus qu’une information utile. Ce roman est excellent parce qu’il se prononce dans l’ensemble de façon dépassionnée, et définitivement sur peu de choses, tout en exposant exhaustivement et précisément toutes les données du problème qui se pose à nous aujourd’hui, avec juste ce qu’il faut de distance critique ; le tout dans un univers qui à lui seul nous dit beaucoup de choses.

Je ne peux pas dire que j’ai été surpris de lire un bon roman signé Isabelle Bauthian, je commence à avoir l’habitude. Mais je dois dire que j’ai été enchanté de voir que les qualités que je lui reconnais le plus volontiers ont aussi su se retrouver dans un récit qui ne s’adressait initialement absolument pas à moi. Parce que j’y ai encore une fois pu me délecter de la capacité assez singulière de cette autrice à démontrer qu’avant toute autre chose, nos vies et ce qui les baigne sont compliquées. Que rien ne peut se décider au nom de principes nébuleux, d’habitudes et de traditions insuffisamment questionnées ; qu’il faut essayer de savoir plutôt que d’être simplement au courant. Une formule qui de nos jours me parait essentielle à garder dans un coin de nos esprits quand trop de choses nous poussent à nous laisser aller à une forme d’apathie cynique. De même que l’idée primordiale qu’il n’y a point de salut dans l’absolu.

Comme quoi, même si je n’étais pas la cible primaire, j’en avais des choses, à retirer de cette lecture ; fussent-elles de meilleurs mots à poser sur ce que je ressens. Je m’en suis foutu très vite, que ce soit un brin programmatique et un peu trop intense ; l’essentiel était ailleurs. Et je me suis absolument régalé de cet essentiel. C’est pas mal, je trouve. Ça encourage définitivement à continuer d’être curieux. C’est bien. J’aime bien ce sentiment.


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