Marseille interdite : 1878/1943 Histoire du Quartier réservé
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Résumé éditeur
Début du XXe siècle, Marseille est le premier port français, une ville monde, une métropole coloniale. S’y établit un monde cosmopolite, avec une forte empreinte de l’immigration transalpine. Avec leur habitat médiéval, très dense, bon marché, insalubre, jouxtant le port, les vieux quartiers sont tout à la fois un lieu d’attente entre deux bateaux, et des espaces populaires où les Marseillais et les étrangers se mélangent. Des Napolitains, des Corses, des Espagnols, des Grecs, des Arméniens, des juifs orientaux, des Syro-Libanais, des Kabyles, des Africains, des Chinois, des Annamites. Des soldats, des marins, des migrants, des voyageurs, des exilés antifascistes, des communistes et des anarchistes. Ces quartiers sont aussi l’un des poumons économiques de la ville. Les bars, salles de concert, auberges, hôtels meublés voient passer une clientèle nombreuse et bigarrée, attirée par ce haut lieu de la nuit marseillaise. Le “quartier réservé”, exemple unique en Europe de prostitution légale et encadrée par la police, attire filles, souteneurs et clients comme un aimant, jusqu’à devenir un objet de curiosité et d’attraction touristique. L’économie légale et parallèle flirtent l’une avec l’autre, le milieu marseillais y trouvant son environnement de prédilection dès le début du siècle. Nervis et marlous, souteneurs et hommes de main en sont des figures familières. Dans les années vingt, les vieux quartiers attirent aussi comme un aimant les grands voyageurs, les romanciers et les cinéastes d’avant-garde. Les Français Blaise Cendrars, Albert Londres, Pierre Mac Orlan, Jean Epstein, Louis Delluc, mais aussi l’Américain Claude MacKay, le Hongrois Laszlö Moholy-Nagy, le Brésilien Alberto Cavalcanti, sont captivés par l’atmosphère de "La Petite Naples" et grisés par ce spectacle permanent, ce grand théâtre à ciel ouvert. C’est un lieu de pèlerinage pour les intellectuels marxistes qui le fantasment comme une nouvelle Babylone, un laboratoire du métissage prolétarien. "Porte monumentale où passent les cent visages du vaste monde" d’un côté, "Capitale du crime", "Chicago français" et "Porcherie de la France" de l’autre.La fin tragique de ce quartier hautement cosmopolite, dynamité par les nazis en février 1943 sur ordre personnel d'Adolf Hitler, marquera la mémoire de la ville au fer rouge, causant l'expulsion de vingt-mille personnes, la destruction de mille-cinq-cents immeubles, et la déportation de huit-cents «suspects» dans des camps de concentration en Allemagne.
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