Et tu n'es pas revenu
  • Date de parution 24/08/2016
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 110 gr
  • ISBN-13 9782253095064
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thématiques historiques Biographies, Mémoires

Et tu n'es pas revenu

4.38 / 5 (780 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »M.L.-I.

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  • Date de parution 24/08/2016
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 110 gr
  • ISBN-13 9782253095064
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C’est une réponse à une lettre. Ou plutôt à un mot, griffonné sur un petit bout de papier, dont elle a oublié le contenu, n’en retenant que la première ligne -"Ma chère petite fille"- et la signature -"Schloïme" : le prénom de son père-. Il le lui a fait parvenir lors de leur internement, elle à Birkenau, lui à Auschwitz, par l’intermédiaire d’un détenu électricien, qui circulait d’un camp à l’autre. Tous deux furent arrêtés en avril 1944 à Bollène, parce qu’ils étaient juifs. Ils furent d’abord internés à Drancy, où son père prédit à Marceline que lui, en raison de son âge, ne reviendrait pas.

Sa fille, et en cela aussi il avait vu juste, a survécu, malgré son frêle gabarit. Elle avait seize ans lors de son internement.

Cette réponse, qui ne parviendra jamais à son destinataire, est d’abord un témoignage. Les épisodes de la vie au camp y sont exprimés de manière factuelle, les souffrances conséquentes évoquées de façon détournées, le miracle que représentent une tomate ou un oignon révélant par exemple l’ampleur dévastatrice de la faim. Marceline, d’ailleurs, l’écrit : là-bas, contrairement à "dans la vraie vie", il fallait "geler de l’intérieur pour ne pas mourir". Laisser venir le manque ou réveiller les souvenirs tuent ; aussi l’esprit se contracte, le futur dure cinq minutes, on perd la conscience de soi-même. La mort est trop omniprésente pour que l’on s’en émeuve, même voir des enfants s’y rendre devient banal. Les faits traduisent le reniement de leur humanité, la perte de leur individualité, exception faite de la caractéristique que constitue une judéité qui ici aussi, relègue les juifs au plus bas de l’échelle, derniers des sous-hommes.

Elle évoque ensuite cet autre enfer qu’est le retour. Dès qu’il vient la chercher à la gare de Bollène son oncle, lui aussi rescapé d’Auschwitz, la prévient : "ne raconte pas, ils ne comprennent rien". L’indicible se heurte entre autres à l’impossibilité de comprendre d’une mère qui souhaite surtout savoir si elle est toujours vierge et donc bonne à marier. Marceline n’a pas la force de lui expliquer que là-bas, ils n’étaient plus ni hommes ni femmes, mais des bêtes puantes. Avec son père seulement, des retrouvailles auraient été possibles, elle aurait pu partager l’expérience du camp. Lui seul aurait pu comprendre le traumatisme qu’elle a gardé à vie : le dégoût de son corps marqué et son horreur de l’élasticité de la chair, sa terreur face aux cheminées d’usines et aux quais de gares, son refus d’avoir des enfants…

"Notre famille, après toi, était devenue un endroit où l’on appelait au secours mais personne, jamais, n’entendait."

Elle exprime également la culpabilité d’être celle qui est revenue à la place d’un père qui aurait sans doute évité la dislocation familiale qui a suivi ce retour, et le regret des conflits ainsi que des complicités qu’ils n’auront jamais connus. Mais paradoxalement, elle en garde aussi une part précieuse, des bouts de lui qui n’appartiennent qu’à elle, qui a eu le privilège de connaître ses derniers pas, ses derniers mots, ses derniers baisers. On devine, à travers les mots qu’elle lui adresse, sa relation privilégiée avec ce père que leur mère avait laissé être avec ses filles la tendresse et l’autorité, elle gardant surtout des attentions pour ses fils, se montrant brusque avec Marceline et ses sœurs, qu’elle ne considérait que comme un prolongement d’elle-même.

Elle décrit, enfin, la difficulté à continuer, une fois revenue au monde. Elle qui là-bas n’a jamais renoncé à vivre, sera souvent débordée par le désespoir, et fera plusieurs tentatives de suicide. Mais peu à peu, portée par la nourriture intellectuelle de la joyeuse jeunesse germanopratine et par les forces à mobiliser pour conquérir sa place en tant que femme, puis par l’amour d’un homme et les combats à mener contre l’éternelle injustice, cette humaniste pourtant dénuée de toute illusion sur la nature humaine et devenue défiante envers toute idéologie, finira par trouver un sens à l’existence et même par admettre, avoir connu quelques beaux jours tout de même…


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