Au loin
  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 195 gr
  • ISBN-13 9782264074393
  • Editeur 10 X 18
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romans étrangers

Au loin

3.90 / 5 (220 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

La traversée des États-Unis à pied va transformer Håkan, un jeune homme suédois, en légende. Entre rencontre et nature, le Nouveau Monde est une terre hostile et Hakan devient un nouveau Gulliver.Le jeune suédois Håkan Söderström débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n'a qu'un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied –; remontant à contre-courant le flot des migrants qui se ruent vers l'ouest. Les caravanes se succèdent et les embûches aussi. Trop souvent, la nature et les hommes essaieront de le tuer. Håkan croise ainsi la route de personnages truculents et souvent hostile : une tenancière de saloon, un naturaliste original, des fanatiques religieux, des arnaqueurs, des criminels, des Indiens, des hommes de lois... Håkan devient peu à peu un héros malgré lui, et sa légende de géant grandit, tandis que se joue à distance l'histoire de l'Amérique. Håkan n'a plus d'autres choix que de se réfugier loin des hommes, au coeur du désert, pour ne plus être étranger à lui-même et aux autres.

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  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 195 gr
  • ISBN-13 9782264074393
  • Editeur 10 X 18
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Métayer appauvri par la rapacité croissante de son propriétaire, le père d'Hâkan et Linus, deux jeunes suédois dont le premier n'est encore qu'un jeune adolescent, parvient, suite à la vente inespérée d'un poulain, à financer la traversée vers les Etats-Unis de ses deux fils. A Portsmouth, Hâkan perd son frère, monte à bord du premier bateau à destination du continent américain et débarque... en Californie. Il n'a alors plus qu'une idée en tête : rejoindre son frère à New York, but de leur voyage. Pour cela, il doit partir à pied vers l'est.


C'est le début d'une longue épopée, qui durera des semaines, puis des mois, puis des années, cet éternel voyage vers l'est ne s'accomplissant jamais, la vie d'Hâkan s'écoulant en une alternance de marches qui semblent infinies et de haltes tout aussi interminables, périple ponctué de rencontres plus ou moins heureuses, de retours en arrière, d'expériences souvent intenses au contact d'un environnement hostile. Car l'Amérique que traverse le héros est un pays encore en friche, où la nature est reine, de ses déserts torrides à ses montagnes glaciales, vastes étendues provoquant le sentiment d'une angoissante inviolabilité.


A contre-courant de cette progression vers l'est, Hâkan croise les pionniers de la conquête de l'ouest, plus ou moins contraint, au début de son voyage, de faire un bout de chemin avec certains d'entre eux. Il côtoie la folie que génère la fièvre de l'or, et en subit parfois les manifestations, se confronte à la violence des uns, apprend de la passion des autres, tel ce naturaliste qui changera sa manière de considérer son environnement et la vie en général en l'initiant à certains secrets du monde naturel.


Sa réaction, lors d'une attaque visant un convoi auquel il s'était joint, et mettant en danger la jeune fille dont il était tombé amoureux, le fait entrer dans la légende : pris d'une rage froide, il assassine de nombreux assaillants. A la suite de cet épisode, il fuit, se terre, poursuivi par la culpabilité d'avoir tué. Celui que l'on surnomme le Hawk (le faucon) faute de pouvoir prononcer son prénom, et que la rumeur métamorphose bientôt en monstre, se coupe de la société des hommes pour une existence de solitude et de dénuement extrêmes, soumis à la tyrannie des éléments, mais apprenant aussi à en tirer subsistance et protection.


Il parvient peu à peu à un point de non retour, incapable de retourner vivre auprès de ses semblables...


Voilà un roman qui porte son titre à merveille, parce que oui, il vous emmène "Au loin", et cela ne s'arrête pas à un dépaysement géographique, même si le talent évocateur d'Hernán Díaz est susceptible de provoquer suées et sécheresse buccale, lorsqu'il convoque ses images d'étendues exsangues et de ciels implacables. Mais c'est aussi dans un autre temps qu'il nous transporte, hors la frénésie des hommes, et je ne parle pas tant d'époque que de temporalité. Sans les repères, les échanges qui rythment la vie des communautés humaines, nous sommes plongés avec le héros dans un univers où les notions de durée, de présent ou de futur, ne valent qu'à l'aune de ce qui détermine une survie inextricablement liée aux aléas naturels, et à la capacité d'une adaptation constante.


Sa propre maturation intellectuelle, en l'absence d'interactions avec autrui, se nourrit de cette adaptation qui nécessite à la fois intelligence et instinct, et de souvenirs qui, non confrontés à un point de vue extérieur, entretiennent sa peur des autres et sa culpabilité. Cette existence rude, isolée, le conduit parfois au bord de la folie. Le retour à la nature décrit ici, subi, est dénué de tout romantisme. Il n'y a pas d'osmose entre l'homme et son environnement : Hâkan compose, apprend, apprivoise parfois, mais ne fait jamais vraiment corps avec ce monde qui l'entoure. On a pourtant le sentiment d'être ramené à quelque chose d'essentiel, qui replace l'humain à l'état de simple élément d'un environnement qu'il ne pense qu'à asservir, à exploiter, et dont il a oublié la puissance et la légitimité.


Le récit est aussi un moyen pour l'auteur d'évoquer l'exil, et tout le désespoir qu'il peut susciter. J'ai même pensé par moments qu'en plaçant son héros dans cet isolement, confronté à des difficultés auxquelles il s'adapte sans pour autant sembler trouver sa place, il proposait une allégorie de la condition de l'immigré, victime du refus que l'on oppose à sa différence à l'origine de fantasmes amenant à la stigmatisation, et d'une résistance mutuelle à l'autre, empêchant une véritable compréhension.


"Au loin" m'a passionnée et beaucoup émue... à lire !


Tout d’abord un grand merci aux Editions Delcourt pour ce livre gagné lors de l’opération Les matchs de la rentrée de Rakuten. J’ai reçu le livre que je préférais sur la sélection proposée et j’en suis ravie. Etant en ce moment dans une phase de découverte de la littérature américaine (hors polar), ce roman, finaliste du prix Pulitzer m’a particulièrement intéressée.

On y suit l’histoire bouleversante d’Hakan. Ses parents sont de pauvres paysans suédois, grâce à une ruse, ils arrivent à payer le voyage en Amérique à leurs deux fils Linus et Hakan, alors encore presque des enfants. Ils doivent aller tenter leur chance à New York. En Angleterre les deux frères sont séparés accidentellement. Hakan ne retrouve pas son ainé et s’embarque sur ce qu’il croit être le bon bateau, mais ce dernier va à San Francisco. On est en plein dans la période la ruée vers l’or (1848-1856), Hakan est perdu et désespéré sans Linus, les Brennan, des prospecteurs irlandais le prennent sous leurs ailes. Hakan veut remonter à l’est car il est sûr de retrouver Linus à New York, mais il accepte d’aider la famille Brennan dans sa quête. La prospection est difficile et James s’éteint peu à peu jusqu’à ce qu’il trouve un filon de qualité. Mais au lieu d’en être heureux et de s’épanouir, il devient à moitié fou et se fait voler sa mine par les habitants de la « ville » voisine, Hakan se fait enlever et restera un an prisonnier de la patronne d’un saloon qui veut un jouet sexuel. Il s’échappe et connaîtra d’autres aventures, il rencontrera des hommes mauvais qui veulent le tuer, mais aussi quelques personnages lumineux qui donneront du sens à sa vie : un naturaliste, un vieil Indien et surtout son ami Asa.

Sa vie connaîtra aussi un grand drame qui le poussera loin des hommes. Hakan passe la plus grande partie de sa vie dans la nature, il ère dans les déserts et les grandes plaines du sud des Etats Unis durant des années, même des dizaines d’années. Il a le projet de remonter la piste en sens inverse des caravanes de pionniers pour aller à New York retrouver Linus, mais sa peur des hommes le pousse à rester caché loin d’eux.

La plus grande partie du roman se passe dans la nature et décrit les états d’âme du héros, qui se sent perdu et étranger à l’humanité. Il ne sait pas l’anglais, ne sait pas son âge, ni combien de temps durent ses voyages. Le style de l’auteur suit ces sentiments pour nous faire entrer dans l’esprit d’Hakan, ce qui est très déroutant pour le lecteur. Devenu assez âgé, Hakan se réfugie dans une sorte de terrier qu’il creuse et agrandit sans cesse durant des années, il vit une routine totale qui est signalée par des répétitions des mêmes passages dans ce chapitre. La nature est rude et inhospitalière, y survivre est un effort de tous les instants, mais elle est moins implacable que les hommes de l’ouest.

Diaz explore la solitude des migrants et leur sentiment de n’être jamais au bon endroit. Il y a à la fois de L’étranger de Camus et Du désert des Tartares de Buzzati dans ce roman surprenant et très réussi. Beaucoup de livres présentent l’envers du rêve américain, mais ici on est carrément dans l’envers des mythes fondateurs de la conquête de l’ouest. La fin est aussi tragique, Hakan a renoncé à se rendre à New York au moment où il a compris que trop de temps a passé et que Linus a définitivement disparu dans un passé inaccessible.

Il s’agit d’un très beau roman que je vous recommande chaleureusement.

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