L'attentat
  • Date de parution 30/10/2001
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 208 gr
  • ISBN-13 9782742736416
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Pays-Bas Romans étrangers

L'attentat

3.85 / 5 (65 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Un soir de janvier 1945 à Haarlem, alors que les Pays-Bas sont encore occupés, Anton Steenwijk, douze ans, voit s'effondrer son univers : le cadavre d'un policier collaborateur exécuté par un groupe de résistants est trouvé devant la porte de la maison familiale, les Allemands surgissent, la maison est brûlée, les parents et le frère aîné abattus. Des années plus tard, Anton devenu médecin offre l'image d'une tranquille réussite. Et pourtant, dans l'apparente quiétude de sa vie, des rencontres fortuites, des moments de crise font revivre le drame... jusqu'à ce que toutes les pièces s'assemblent pour dénoncer l'absurde logique de l'événement. Enquête policière, réflexion sur l'histoire et le terrorisme, ce roman interroge de manière paradoxale le mécanisme pervers de la mémoire.

Retiré de la vente

Rupture éditeur

  • Date de parution 30/10/2001
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 208 gr
  • ISBN-13 9782742736416
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

En 1945, Anton Steenwijk a douze ans. Il vit à Haarlem, petite ville de la périphérie d'Amsterdam, avec ses parents et son frère aîné Peter. Un soir d'hiver, des résistants assassinent dans leur rue le représentant local de l'occupant nazi. Leurs voisins, par un égoïste et fatal réflexe de survie, traînent le cadavre devant la porte des Steenwijk. Seul Anton survit aux représailles exercées par la police allemande, qui, ne sachant que faire du jeune garçon, l'installe temporairement dans une cellule où, dans l'obscurité la plus totale, il côtoie le temps d'une courte nuit la résistante qui y est maintenue prisonnière.


Quatre épisodes, de 1952 à 1981, succéderont à celui de cet événement fondateur du récit, comme des clichés figeant certaines étapes de l'existence d'Anton, en même temps qu'ils reviendront sur le drame de janvier 45, d'une part pour témoigner de la manière dont son souvenir est perçu par Anton, d'autre part pour en préciser, au gré de rencontres avec certains de ses acteurs plus ou moins directs, les circonstances.


Recueilli par son oncle, Anton fait des études de médecine. Il songe rarement à sa famille, dont la pensée lui vient parfois à l'occasion de réminiscences inattendues provoquées par des associations d'idée, sous forme de lieux emplis de sang, de flammes et de cris, de détonations, comme s'échappant momentanément d'un cachot hermétiquement clos, enfoui quelque part au fond de lui, dont la violence est toutefois tempérée par le rai de lumière qu'y instille le souvenir de la jeune résistante. La période qui a suivi la tragédie a comme subi une distorsion du temps qui la relègue dans une dimension parallèle, et l'empêche de se l'approprier, rendant difficile toute tentative de faire comprendre à d'autres ce qu'a été la guerre. C'est pourquoi il ne l'évoque jamais.


Devenu anesthésiste, puis mari et père, il repousse de plus en plus loin le Haarlem de janvier 45, inconsciemment mais avec application, jusqu'à qu'il se rappelle à lui...


Au gré des épisodes brefs mais chargés de sens qui constituent le récit, Harry Mulisch aborde, presque mine de rien, la question de la responsabilité des actes, et de la légitimité de la violence comme rempart à une violence plus grande. Le combat contre la barbarie justifie-t-il le sacrifice de vies innocentes ? Et comment composer, en tant que proches de ces victimes, avec le possible sentiment qu'elles n'aient été que des dommages collatéraux négligeables au cœur d'enjeux déterminés par d'autres ? En induisant ces questionnements, il met en évidence la relativité des notions de culpabilité et d'innocence, exhaussée par le passage du temps, qui fait parfois douter de la solidité de l'héritage laissé par les héros d'hier, notamment lorsque l'Histoire se répète.


"A l'inhumanité, on ne peut opposer que l'absurdité."


La froideur de son héros, la distance qu'il semble avoir pris avec le drame, peut donner l'impression d'une approche presque clinique de ces thématiques pourtant tragiques. Mais ne nous y trompons pas, si l'analyse de l'auteur est davantage intellectuelle et morale que sentimentale, il laisse suffisamment de place à l'évocation des résonances des traumatismes sur ses personnages pour que son récit ne soit pas désincarné. 


A lire...


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