Les Annales de la Compagnie Noire
  • Date de parution 25/11/2004
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 212 gr
  • ISBN-13 9782290330586
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Top expert Très bon livre, référence Ouvrage de référence de l'auteur Top initié Dark Fantasy Top héros récurrent Heroic Fantasy

Les Annales de la Compagnie Noire Tome 1 La compagnie noire

4.01 / 5 (853 notes des lecteurs Babelio)
AVIS DOLPO Très bon livre, une référence

Résumé éditeur

Depuis des siècles, les souvenirs de la Compagnie noire sont consignés dans les présentes annales. La troupe se loue au plus offrant, et les batailles qu'elle a livrées ont déjà rempli maints volumes. Jamais pourtant elle n'aura traversé de période aussi trouble. Entrée au service de la Dame et de ses sorciers, la Compagnie participe à l'une des plus sanglantes campagnes de son histoire. Les combats incessants, la magie noire qui empuantit l'air... Bientôt les hommes tombent comme des mouches. Ce sont des mercenaires dépravés, violents et ignares, sans foi ni loi, mais même eux peuvent avoir peur...

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  • Date de parution 25/11/2004
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 212 gr
  • ISBN-13 9782290330586
  • Editeur J'AI LU
  • Format 178 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Récemment, je me suis rendu compte que j’avais un peu trop laissé la fantasy de côté dans mes lectures, depuis quelques années. Je reste un indécrottable fan de science-fiction en premier lieu, il est vrai, mais j’ai quand même un réel attachement à un véritable éclectisme dans mes lectures, ce qui suggère de régulièrement faire des choix conscients pour varier mes horizons et rester vigilant : je ne voudrais pas m’encrouter bêtement à force de complaisance avec moi-même.

Et donc, dans cette optique, et pour aller avec mon envie de passer, à terme, par un maximum de jalons consacrés, au moins histoire de savoir de quoi quelques réputations sont faites, et de quel côté de la barrière je me tiens pour chacune de ces œuvres.

Et donc, parce que des gens que j’aime bien en ont dit du bien à plus d’une occasion : La Compagnie Noire. Un gros morceau, j’en ai bien conscience, mais un gros morceau qui me fait de l’œil depuis trop longtemps pour que je ne passe pas le cap à un moment ou à un autre.

Et voilà que le premier tome y est passé, pour un constat assez facile à dresser, mais pas forcément aussi facile à verbaliser. Coup de bol, c’est quelque chose que j’ai plaisir à faire ; alors je m’en vais vous expliquer pourquoi, quand bien même je vais tâcher de rester circonspect à l’avenir, il ne fait aucun doute à mes yeux que je vais continuer l’aventure.


Toubib est le médecin de troupe et annaliste officiel de la célèbre Compagnie Noire, nous racontant leur histoire commune. Mercenaires d’élite dont l’héritage remonte à plusieurs siècles, ils vendent leurs services au plus offrant dans un monde en proie à des tensions et affrontements permanents. Tensions au plus haut, d’ailleurs, alors que l’Empire de la Dame est menacé par une rébellion d’ampleur, que la Compagnie Noire est chargée d’étouffer, sous les ordres directs des Asservis, nervis surpuissants de l’impératrice. Et bien qu’ils soient des professionnels, exécuteurs froids des basses œuvres dont ils ont la charge, les membres de la Compagnie Noire ne peuvent pas s’empêcher de s’interroger sur leur rôle exact dans ce conflit qui les dépasse.


Éternelle question : par où commencer ?

Je pourrais, et par lâche prétérition, je vais, commencer par évoquer mes craintes pour l’avenir de cette saga à mes yeux. Si je me suis passivement éloigné de la fantasy, au fil des années, c’est – je crois – parce qu’elle me semble trop facilement et régulièrement glisser dans ces écueils narratifs qui ne me parlent plus autant qu’avant. Intrigues politiques complexes pour ne pas dire capillotractées ou lénifiantes, compensant leurs creux thématiques et leur manque de réelle réflexion politique par des méandres faisant office de vernis ; personnages caricaturaux de noirceur ou manquant de profondeur, versant plus volontiers dans un grisâtre rendant difficile l’empathie et l’identification ; ou encore des world-buildings feignants, se contentant un peu trop souvent d’un « ta gueule c’est magique » en guise de construction, les raisons sont nombreuses. Mais elles sont insuffisantes, venant de moi, parce qu’elles sont d’assez mauvaise foi, et naissent plus d’une crainte infondée que d’une réelle expérience littéraire : j’ai simplement moins lu de fantasy parce que j’avais trop peur de retomber dans des enchaînements d’aventures et de péripéties désincarnées, m’évoquant plus des fantasmes vieillots que de réels travaux littéraires me donnant à lire ce que j’ai envie de lire en Imaginaire. En bref : la fantasy a souffert à tort de sa mauvaise réputation.


Et d’une certaine manière, il faut bien dire que La Compagnie Noire – puisque c’est d’elle qu’il s’agit aujourd’hui, je n’oublie pas – est tombée dans ces écueils. Nos protagonistes sont des sales types, et ne s’en cachent pas ; ils compensent à peine leur crasse par celle encore plus prononcée d’un monde immonde d’injustice et de violence, ne se rattrapant que par un ténu sens de l’honneur et de la loyauté, échappant à l’infamie totale par de rares instants de noblesse minimale. C’est très compliqué de rentrer en empathie avec des types qui s’échangent des insultes homophobes pour rigoler et tolèrent le viol comme arme de guerre au sein de leur Compagnie, forcément ; même si à la décharge de l’auteur, il ne case qu’une occurrence écrite de la première et ne fait qu’évoquer de façon allusive le second. Je pense que ces deux choses ne sont incluses que dans l’optique de bien planter le décor de base, pas d’en faire des outils narratifs dénués d’une réelle importance. De fait, le contexte joue en la faveur des personnages, si j’ose dire : on comprend assez vite que l’éducation et les règles d’existence en vigueur par là bas ne nous permettent pas de réellement pouvoir juger nos protagonistes à l’aune de notre monde à nous. Donc en prenant un peu de distance et en considérant que notre narrateur est assez honnête et lucide pour ne pas porter non plus un regard extrêmement tendre sur sa bande, on peut se dire que ça passe à peu près, dans l’optique de romans sévèrement burnés appartenant à une époque somme toute révolue.

De la même manière qu’il ne faut sans doute pas regarder de trop près l’usage de la magie dans le roman, échappant à toute explication ou début de rationalisation. On a des sorts, des amulettes, des personnages doués de pouvoirs phénoménaux, le tout avec des efficacités et des constances variables en fonction des besoins de l’intrigue, c’est un joyeux foutoir conceptuel auquel il ne faut pas trop prêter attention pour lui accorder un réel crédit d’existence, oserais-je.

Et tant qu’on y est à dire ce qui ne va pas, ou du moins ce qui est compliqué à avaler sans trop se poser de questions pénibles, les magouilles politiques : trahisons, crimes, re-trahisons, re-crimes… Là aussi, c’est un peu le dawa, et c’est pas forcément simple à suivre sans se faire des nœuds au cerveau, la faute à une narration parfois un peu trop déliée et à une position de faiblesse relative de Toubib, sous-fifre de sous-fifre, chargé de raconter des choses qu’il ne comprend pas forcément.


Mais c’est ce point-là, il me semble, qui m’a fait me dire qu’en dépit de tous ces aspects désagréables ou discutables, en dépit de mon constat dépassionné que ce premier roman de la saga coche énormément de cases d’une fantasy old school et parfois un peu basse du front qui ne devrait pas vraiment fonctionner avec moi… eh bah merde, ça fonctionne à fond.

Le truc très malin de la part de Glen Cook, je crois, c’est de bien rendre compte du fait que nos protagonistes sont insignifiants, en fin de compte. Il nous démontre, au travers des yeux de Toubib, de l’efficacité et de la puissance de la Compagnie Noire, mais il nous rend encore mieux compte du fait qu’ils sont en permanence débordés par les événements et leurs commanditaires. Ils sont forts, mais pas assez pour réellement être agents de leur propre destin. Et ça passe par plein de choix qui peuvent paraître anodins mais qui dans un roman de ce type, changent absolument tout.

D’abord, l’absence généralisée de réelles scènes d’action. Pas d’exploits individuels, mais plutôt des macro-événements, où le collectif brille au même titre que les actions d’ampleur englobant des groupes, victimes comme bourreaux. On est pas là pour haleter au rythme des coups d’épées, on est là pour suivre fiévreusement des plans au long cours au dessus d’une carte animée retranscrivant les mouvements de troupes et les contrariétés géopolitiques découlant de coups de billard à huit bandes.

Ça fonctionne parce qu’en fait, c’est normal de ne pas tout comprendre. Toubib lui-même est plus souvent largué que l’inverse, et il ne s’en cache pas, s’interrogeant sans cesse sur les motivations de ses supérieurs ou de ses collègues, parfois même les siennes, avec une candeur assez captivante.


Et de tout ça, au delà de la curiosité, contre toute attente, découle finalement l’empathie. Oui, ces protagonistes sont des salopards, mais on comprend entre les lignes que ceux qu’on lit au travers des lignes tracées par Toubib sont les moins pires salopards possibles ; des marginaux se battant avant tout pour leur survie et la survie des quelques valeurs positives qu’un monde aussi abject que celui dans lequel ils évoluent leur ont permis de garder jusque là, et dont la Compagnie Noire est le seul vecteur d’accomplissement possible. Dans un monde où il faut littéralement tuer ou être tué, tuer selon des principes auxquels on peut croire tout en étant capable de se regarder ponctuellement dans le miroir est un luxe.

Glen Cook, par l’entremise de son narrateur, nous plante très vite un décor âpre, complexe et sombre, pour mieux y mettre en lumière les très rares moments positifs, découlant de la réelle camaraderie des membres les plus éminents de la Compagnie Noire à ses yeux. Et très vite, de fait, captant le nombre hallucinant de zones d’ombres à potentiellement éclaircir, tout ce qu’il y aura à comprendre et à anticiper au fil du dévoilement des secrets de cet univers et de ses habitant·e·s, je me suis pris au jeu.

D’autant plus qu’en lisant Toubib et d’autres que lui s’interroger, faire des choix compliqués dans des circonstances défavorables, je me suis pris à espérer que ce premier roman n’est rien d’autre que le début d’un long, profond et délicieusement complexe arc de rédemption.


Et donc, de fait, en dépit d’un usage extensif de tropes éculés ou datés, quoique d’une manière singulière, Glen Cook a su me convaincre. Ok, je suis curieux, je paie pour voir. Est-ce que c’est parfait, sans doute pas. Et pour autant, dans son registre particulier, ça m’a l’air intelligent, bien pensé et foutrement intriguant. Il n’est pas impossible du tout que je me sois fait avoir par un récit hyper maîtrisé camouflant habilement ses basses ambitions, que j’ai voulu intellectualiser quelque chose de fondamentalement bourrin pour inconsciemment en justifier mon appréciation ; mais je veux croire que j’ai raison. Je veux croire que ce début de saga hyper populaire l’est pour les bonnes raisons à mes yeux, et qu’il me promet en effet d’autres romans riches de mystères, de dialogues et de scènes savoureuses, d’une camaraderie lumineuse au milieu des ombres.

Rendez-vous pour le tome 2, donc, un de ces jours.

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