La femme révélée
  • Date de parution 13/01/2021
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9782253242062
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

La femme révélée

3.82 / 5 (877 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Paris, 1950. Eliza Donnelley se cache dans un hôtel modeste sous le nom de Violet Lee. Elle a brusquement abandonné les beaux quartiers de Chicago, un mari fortuné et son petit garçon, n’emportant qu’une valise, son Rolleiflex et une photo de son fils.Dans un Paris qui retrouve la lumière après les années grises, Violet tente de se réinventer. À travers l’objectif de son appareil photo, elle apprivoise la ville, saisit les visages des humbles, des invisibles. Et, découvrant une indépendance nouvelle, elle se laisse traverser par le souffle d’une passion. Mais comment supporter d’être traquée, déchirée par la douleur de l’exil ? Et surtout, comment se pardonner l’abandon d’un fils ?Tout un pan du XXe siècle renaît sous sa plume, mêlant les douleurs de l’après-guerre aux liberté modernes. Un livre immanquable. Flavie Philipon, Elle.Une formidable fresque humaine sur deux continents. Alice Develey, Le Figaro littéraire.

livré en 5 jours

livré en 5 jours

  • Date de parution 13/01/2021
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9782253242062
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

La photographe, loin des clichés

Gaëlle Nohant la magicienne a à nouveau réussit l’un de ses admirables numéros. Après La part des flammes et Légende d’un dormeur éveillé, elle nous entraîne en 1950 entre Paris et Chicago sur les pas d’une photographe.

Gaëlle Nohant poursuit son exploration de notre passé, avec toujours le même talent et le même sens de la narration, le même style addictif qui entraine le lecteur à ne plus vouloir lâcher les personnages. Après La part des flammes et Légende d’un dormeur éveillé nous voici dans les années cinquante, entre Paris et Chicago. L’occasion d’évoquer les clubs de jazz de la capitale et les combats pour les droits civiques aux États-Unis, le combat des femmes pour leur émancipation et celui des minorités pour davantage d’égalité, les peines de l’exil forcé et le besoin de racines.

Quand s’ouvre le roman, Eliza Donneley est à Paris où elle a trouvé refuge sous un nom d’emprunt, Violet Lee.

Si on ne saura qu’au fil de récit les raisons impérieuses qui l’ont poussée à s’exiler, on apprend très vite qu’elle a laissé derrière elle un mari violent, sa mère et son fils Tim, âgé de quelques années. «Désormais, je me raccrochais à l’espoir que si j’étais assez patiente, je trouverais le moyen de rentrer chez moi. Ce chez moi n’était pas la maison de mon mari. Plus vaste et imprécis, il épousait les contours de ma ville natale, du lac qui la bordait, de ses frontières mouvantes. La ville où mon fils, Martin Timothy Donnelley, était venu au monde par une journée froide et grise de novembre 1942, réveillant de ses premiers cris notre rue engourdie par les prémices de l’hiver. »

Mais cette promesse va devenir de plus en plus difficile à tenir, car elle se pressent que son ex-mari ne la lâchera pas, que ses sbires veulent l’empêcher de nuire à leurs petites affaires aussi immorales que rentables. On y retrouve du reste aussi La Part des flammes, le feu assassin.

Après avoir réussi à trouver un toit et quelques personnes prêtes à l’aider, notamment ses voisines les prostituées, elle se décide à sortir le Rolleiflex qu’elle avait acheté avant de quitter les États-Unis et qui va lui permettre d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Dans les rues, les cafés, les clubs de jazz, elle va photographier de nombreux personnages, témoigner de la société de l’époque.

Comme pour ses précédents romans, on comprend très vite que Gaëlle Nohant s’est énormément documentée, que son évocation de Paris aussi bien que de Chicago est le fruit de lectures, de témoignages rassemblés mais aussi de séjours effectués ces dernières années, y compris avec un appareil photo en bandoulière (ceux qui suivent la romancière sur les réseaux sociaux ont auront des preuves tangibles).

À l’image de la photo qu’elle découvre après son passage dans le révélateur, Violet va se révéler petit à petit à elle-même. Volontaire et courageuse, elle comprend que les clés de son destin sont entre ses mains, mais aussi dans celles qui à ses côtés sont prêts à l’aider. Battante, elle découvre qu’il y a des causes qui sont plus grandes qu’elle, mais aussi qui rapprochent ceux qui les partagent.

Après Paris, c’est à Chicago qu’elle voudra suivre sa route, bien des années après avoir fui.

La femme révélée est un formidable voyage dans le temps, un magnifique portrait de femme, un panorama des combats menés de part et d’autre de l’Atlantique pour plus d’égalité et de Droits, pour davantage de solidarité et pour dégager l’horizon. Ce qui est fait, on l’aura compris, une œuvre qui résonne avec les problématiques d’aujourd’hui et qui se lit comme un chant d’espoir. Tout simplement superbe!

Eliza, une Américaine, débarque à Paris en 1950. Elle est en fuite, a quitté Chicago, son mari et son petit garçon,. Elle devient Violet Lee, du nom de son faux passeport. Elle n’a qu’une valise, quelques bijoux et surtout son appareil photo qui lui est très cher. Elle débarque par hasard dans un hôtel de passe, se fait voler ses valeurs et se lie avec Rosa, une prostituée.

La première partie du roman se passe à Paris, Violet craint d’être démasquée, sa nouvelle vie est un tissu de mensonges, mais elle trouve de nouveaux amis, du travail et peut développer sa passion pour la photo. Elle rencontre même l’amour avec Sam, un autre Américain, plutôt mystérieux. Les chapitres alternent entre sa vie présente à Paris et son passé à Chicago, on comprend peu à peu pourquoi elle fuit, quel danger la menace au point qu’elle ait choisi d’abandonner son petit garçon de huit ans.

La deuxième partie du roman narre son retour à Chicago, dix-huit ans plus tard. Elle n’est plus en danger et décide de quitter la France où elle se sent en exil même si elle connaît la célébrité comme photographe et l’amour avec Horatio, un pianiste de jazz aveugle et aussi exilé. Il a fuit le Sud des USA et la ségrégation. Violet veut avant tout retrouver son fils, devenu professeur de sciences politiques et militant pacifiste.

Ce roman est magnifiquement écrit, avec une langue riche et musicale, un pur bonheur de lecture. On est plongé dans le monde de Violet, l’auteur sait nous faire passer ses émotions, ses doutes et ses émerveillements.

Violet est née durant les émeutes raciales de 1919 à Chicago et c’est bien le thème principal du livre, mettant au second plan sa fuite. Le racisme et la ségrégation sont au coeur du livre. Le père de Violet était un sociologue qui lui a appris la tolérance, au grand dam de sa mère, issue de l’émigration allemande et petite bourgeoise. Violet voulait suivre les traces de son père, mais Adam est tombé amoureux d’elle et elle a fini par abandonner ses études pour se marier. Son mari est un promoteur immobilier aux dents longues qui profite des lois raciales pour s’enrichir en louant des espaces minuscules dans des immeubles insalubres aux Noirs, lorsqu’elle le comprend, Violet le quitte et craint à raison qu’il ait mis des tueurs de la mafia sur ses traces.

La deuxième partie est plus historique et politique, elle raconte principalement la semaine de protestation des pacifistes à Chicago lors de la Convention démocrate de 1968 et la répression sanglante instituée par Richard Daley, le maire de la ville.

Paris qui se remet lentement de la deuxième guerre mondiale et son monde ouvert représentent l’espoir et la vie. On y joue du jazz, c’est la grande époque de St Germain des prés, un monde aujourd’hui disparu et raconté de manière passionnante et très vivante par Gaëlle Nohant, j’ai beaucoup aimé ce voyage dans le temps. Malgré ses difficultés, Violet peut s’y reconstruire. Chicago est une ville partagée, il y a d’un côté les riches, les puissants, incarnés par Adam (le mari) puis par le maire Daley et de l’autre les Noirs opprimés depuis toujours. Ils fuient le Sud mais trouvent une autre forme de ségrégation dans le nord. Chicago est ville violente construite sur le sang des hommes et des bêtes. Plus tard les pacifistes seront aussi violemment combattus par l’élite dirigeante. Le roman est très documenté et son sujet tout à fait passionnant. Si l’époque de Kennedy est bien connue, les années qui suivent le sont moins . On a souvent l’image d’un mai 68 plutôt folklorique, la protestation aux USA n’a rien de farfelu et sympathique. Ce roman remet aussi en question la vision des USA pays de la démocratie et de la liberté. Ils n’entrent jamais en guerre par altruisime mais pour conquérir de nouveaux territoires et devenir une grande puissance. La deuxième guerre mondiale leur a permis de tourner la page de la Grande Dépression. L’époque contée dans ce roman éclaire aussi la période actuelle : le racisme semble être dans l’ADN américain et est toujours aussi vivace, même s’il prend d’autres formes aujourd’hui. Je suis aussi étonnée par la violence de la répression et le non respect de droits élémentaires, mais en même temps, ce pays fait la moral aux autres.

J’ai beaucoup aimé ce livre que j’aurais dû lire depuis longtemps. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Grasset pour ce coup de coeur.

AUTRES LIVRES DE Gaëlle Nohant
Chronique blogger
La part des flammes

La part des flammes

Chronique blogger
Légende d'un dormeur éveillé

Légende d'un dormeur éveillé

Chronique blogger
L'ancre des rêves

L'ancre des rêves

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés