L'appel de la nature
  • Date de parution 06/01/2022
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 82 gr
  • ISBN-13 9782072946059
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 107 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français

L'appel de la nature Tome 1 Encabanée

3.59 / 5 (928 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Il n'y avait pas de mots assez souples et multicolores. Les couleurs de cette nuit blanche ont réveillé en moi une palette d'espérance, bien plus que tous les amants du monde. L'hiver me sembla chaque jour plus doux, plus lumineux, plus riche en apprentissages."Lassée par un quotidien aliénant, Anouk quitte son appartement de Montréal pour une cabane abandonnée dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas. "Encabanée" au milieu de l'hiver, elle apprend peu à peu les gestes pour subsister en pleine nature. La vie en autarcie à -40 °C est une aventure de tous les instants, un pari fou, un voyage intérieur aussi. Anouk se redécouvre. Mais sa solitude sera bientôt troublée par une rencontre inattendue...

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  • Date de parution 06/01/2022
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 82 gr
  • ISBN-13 9782072946059
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 107 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Anouk a quitté son appartement confortable de Montréal pour un refuge forestier délabré au Kamouraska. Encabanée loin de tout dans le plus rude des hivers, elle livre son récit sous forme de carnet de bord, avec en prime listes et dessins. Cherchant à apprivoiser son mode de vie frugal et à chasser sa peur, elle couche sur papier la métamorphose qui s’opère en elle : la peur du noir et des coyotes fait place à l’émerveillement ; le dégoût du système, à l’espoir ; les difficultés du quotidien, au perfectionnement des techniques de déneigement, de chauffage du poêle, de cohabitation avec les bêtes qui règnent dans la forêt boréale?

« Encabanée » est un voyage au creux des bois et de soi. Une quête de sens loin de la civilisation. Un retour aux sources. Le pèlerinage nécessaire pour revisiter ses racines québécoises, avec la rigueur des premiers campements de la colonie et une bibliothèque de poètes pour ne pas perdre le nord. Mais faut-il aller jusqu’à habiter le territoire pour mieux le défendre ?

Ma lecture

Je n’ai pas besoin de montre, d’assurances, d’hormones synthétiques, de colorant à cheveux, de piscine hors terre, de téléphone cellulaire plus intelligent que moi, d’un GPS pour guider mes pas, de sacoche griffée, de vêtements neufs, d’avortements cliniques, de cacher-cernes, d’antisudorifiques bourrés d’aluminium, d’un faut diamant collé sur une de mes canines, ni d’amies qui me jalousent. De toutes ces choses qui forment le mirage d’un vie réussie. Consommer pour combler un vide tellement profond qu’il donne le vertige. S’accrocher à des bouées de masse. Se peindre des masques de clown triste. (p30)

Une femme, l’autrice, décide un 2 Janvier de quitter Montréal et son appartement confortable pour une cabane très rustique dans la région du Kamouraska où les températures peuvent descendre jusqu’à -40°. Pourquoi me direz-vous ? Et bien par un ras-le-bol de la vie, de la société, d’hyper-connectivité, pour revenir à des vraies valeurs, découvrir des paysages entrevus dans un ouvrage de Anne Hévert, Kamouraska, retrouver les gestes essentiels à la survivance en milieu hostile.

Elle nous livre à la fois son journal de bord mais également ses listes de réflexions sur 8 jours, 8 premiers jours de vie à la rude, dans le froid, dans la neige, dans la solitude et dans les premières expériences de ses limites, ses blessures (la hache pour couper le bois) et je vous avouerai que c’est le genre de récit qui m’attire par son sujet, son environnement et une autrice que ma bibliothécaire avait évoqué à travers son deuxième roman, Sauvagines, deuxième opus d’un triptyque dont Encabanée est en quelque sorte le court, très court prologue.

Et là a été ma déconvenue….. Trop court, trop superficiel, trop léger pour moi qui est lu Walden de Thoreau ou Indian Creek de Pete Fromm et même Une immense sensation de calme de Laurine Roux. Je vous l’ai dit ce thème m’intéresse et me passionne parce qu’il plonge l’humain au plus près de lui-même. Certes cela se lit bien, vite, très vite, c’est agrémenté d’illustrations, d’expressions québécoises imagées (il y a un lexique en fin d’ouvrage) dont on subodore malgré tout assez facilement le sens pour certaines mais cela ne m’a pas suffit.

J’ai souri à certaines de ses mésaventures, j’ai trouvé une rencontre assez improbable ou étrange (mais pourquoi pas), je n’ai pas eu le temps d’avoir envie de l’abandonner qu’il était déjà fini et sans pour autant me satisfaire.

Alors moi aussi je vais faire court : c’est assez basique, sans profondeur, cela se veut un peu contestataire face à notre société de consommation, oui, donneur de bonnes intentions pour changer de vie, oui mais il m’aurait fallu non pas une mise en bouche mais un peu plus de consistance. J’ai eu le sentiment que c’était une lecture « apéritive », pour susciter l’envie de poursuivre ou pas. Cela flirte avec l’air du temps sur le besoin de nature, d’espaces et du coup je ne sais même pas si de prime abord j’ai envie de lire Sauvagines mais comme il est présent à la bibliothèque, peut-être quoique. A y réfléchir cela aurait presque pu être finalement le prologue du roman qui suit, la présentation de l’autrice et le pourquoi de son choix mais en faire un ouvrage à lui seul…. non vraiment et je trouve le procédé un peu trop commercial. La demoiselle veut vivre de sa plume, pour l’instant elle ne m’a pas convaincue…..

Bof-bof.

Quelquefois, le confinement a du bon

En racontant le séjour d’Anouk, partie en plein hiver «s’encabaner» dans la forêt québécoise, Gabrielle Filteau-Chiba réussit un premier roman écolo-féministe écrit avec poésie et humour. Une belle réussite!

Le 2 janvier, en plein hiver, Anouk, la narratrice de ce court et beau roman «file en douce» de Montréal pour s’installer à Saint-Bruno-de-Kamouraska, «tombée sous le charme de ce nom ancestral – Kamouraska – désignant là où l’eau rencontre les roseaux, là où le golfe salé rétrécit et se mêle aux eaux douces du fleuve, là où naissent les bélugas et paissent les oiseaux migrateurs.»

Elle ne nous en dira guère plus de ses motivations, si ce n’est qu’elle entend fuir un quotidien trop banal et une vie où le superficiel a pris le pas sur l’essentiel. En revanche, elle va nous raconter avec autant de crainte que d’humour, avec autant d’émotion que de poésie sa vie dans et autour de cette cabane perdue dans l’immensité de la forêt. Elle doit d’abord lutter contre le froid intense qui s’est installé avant d’imaginer se consacrer à son programme, lire et écrire. Et se prouver qu’au bout de sa solitude, sa vie va recommencer.

Intrépide ou plutôt inconsciente, elle ne va pas tarder à se rendre compte combien sa situation est précaire. «Le froid a pétrifié mon char. Le toit de la cabane est couvert de strates de glace et de neige qui ont tranquillement enseveli le panneau solaire. Les batteries marines sont vides comme mes poches. Plus moyen de recharger le téléphone cellulaire, d’entendre une voix rassurante, ni de permettre à mes proches de me géolocaliser. Je reste ici à manger du riz épicé près du feu, à chauffer la pièce du mieux que je peux et à appréhender le moment où je devrai braver le froid pour remplir la boîte à bois. Ça en prend, des bûches, quand tes murs sont en carton.»

Et alors qu’un sentiment diffus de peur s’installe, que les questions se bousculent, comment faire seule face à un agresseur alors que la voiture refuse de démarrer, peut-elle se préparer à mourir gelée ? Ou à être dévorée par les coyotes qui rôdent? Presque étonnée de se retrouver en vie au petit matin, elle conjure le sort en dressant des listes, comme celle des «qualités requises pour survivre en forêt», avec ma préférée, la «méditation dans le noir silence sur ce qui t’a poussée à t’encabaner loin de tout».

Peut-être que le fruit de ses réflexions lui permettra de goûter au plaisir de (re)découvrir des œuvres d’Anne Hébert, de Gilles Vigneault et de quelques autres auteurs de chefs-d’œuvre de la littérature québécoise qui garnissent la bibliothèque de sa cabane. Et d’y ajouter son livre? «J’ai troqué mes appareils contre tous les livres que je n’avais pas eu le temps de lire, et échangé mon emploi à temps plein contre une pile de pages blanches qui, une fois remplies de ma misère en pattes de mouche, le temps d’un hiver, pourraient devenir un gagne-pain. Je réaliserai mon rêve de toujours: vivre de ma plume au fond des bois.»

Après quelques jours, son moral remonte avec l’arrivée inopinée de Shalom, un gros matou «miaulant au pied de la porte comme téléporté en plein désert arctique» et dont la «petite boule de poils ronronnante» réchauffe aussi bien ses orteils que son esprit.

Avec un peu de sirop d’érable, la vie serait presque agréable, n’était cette vilaine blessure qui balafre son visage. Couper le bois est tout un art.

C’est à ce moment qu’une silhouette s’avance. À peine le temps de décrocher le fusil que Rio est déjà là à demander refuge. La «féministe rurale» accueille ce nouveau compagnon avec méfiance, puis avec cette chaleur qui lui manquait tant. «Ton souffle chaud sur ma peau me fait oublier les courants d’air dans la cabane et le froid dehors. Je m’agrippe à tes longs cheveux. Je nous vois, toi et moi, sur un tapis de lichen valser au rythme de la jouissance. Encore et encore. Mon dos cambré comme un arc amazone est prêt à rompre.» Au petit matin son amant lui dira tout. Il est en fuite, recherché par la police pour avoir saboté la voie ferrée. Rio est un activiste environnemental qui se bat contre le pétrole des sables bitumineux. Pour lui, «se taire devant un tel risque environnemental, c’est être complices de notre propre destruction». Alors Anouk va lui proposer de l’emmener à travers la forêt jusqu’aux États-Unis…

Gabrielle Filteau-Chiba a parfaitement su rendre la quête de cette femme, partie pour se retrouver. Et qui, en s’encabanant, va découvrir non seulement des valeurs, mais aussi une boussole capable de lui ouvrir de nous horizons, sans se départir de son humour: «Incarner la femme au foyer au sein d’une forêt glaciale demeure, pour moi,

l’acte le plus féministe que je puisse commettre, car c’est suivre mon instinct de femelle et me dessiner dans la neige et l’encre les étapes de mon affranchissement.»

Quelquefois, le confinement a du bon.

«Ma vie reprend du sens dans ma forêt», dit Anouk. En lisant son témoignage, notre vie aussi reprend du sens.

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