Le Bâtard de Kosigan Tome 3 Le Marteau des sorcières
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Quatrième de couv’ :
1341, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan et sa compagnie s’enfoncent dans les profondeurs de l’Empire germanique, d’un puissant seigneur du Rhin. Les mystères s’épaississent, mêlant complots, magie et religion, sur fond de chasse aux sorcières. Le chevalier devra naviguer avec prudence sur des eaux redoutables où l’Inquisition rôde et où il est parfois difficile de distinguer amis et ennemis.
À quelques siècles d’intervalle, Kergaël de Kosigan tente d’élucider les interrogations soulevées par les écrits de son ancêtre. Mais remuer les secrets de l’Histoire s’avère périlleux et la vérité a toujours un prix.
Joutes verbales, combats épiques, séduction et manipulations ; on retrouve avec grand plaisir la fougue et le panache de la maison de Kosigan.
Mon avis :
La résolution de chaque année, renouvelable à l’envi, se mettre à jour/finir les sagas en cours :
- L’intrigue du XIVè siècle :
Suite aux évènements du tome précédent, la Compagnie des loups, bande de mercenaires dirigée par Pierre Cordwain de Kosigan, surnommé le Bâtard de Kosigan, fait route vers Cologne en Allemagne pendant l’été 1340. Ils sont accueillis par un personnage que nous avons déjà rencontré dans le T1, le chevalier Gunthar von Weisshaupt, créature mi-homme mi-lion. La raison de la présence du Bâtard dans ces contrées est d’abord personnelle, il cherche à retrouver ses origines, d’où vient sa mère et d’où lui vient ce don mystérieux le Noir-sang, pour ce faire il doit retrouver la trace du cénacle de sorcières, le Mondkreises mais il y a un hic, l’Inquisition est dans la place et traque activement ces dernières. Outre ce nouvel ennemi, le cardinal de Las Casas surnommé Le marteau des sorcières tant il est craint et prolifique en termes de bûchers, ils arrivent également alors que l’instabilité politique commence à se faire sentir, le commanditaire du Bâtard le duc (Herzog) Dagmar-Karl von Hohenstaufen est le plus apprécié pour être élu nouvel empereur mais son fief est depuis plusieurs mois victime de rapts d’enfant et de pillage de convois ce qui le met dans une situation délicate.
- L’intrigue du XIXè siècle :
Le descendant du Bâtard, Kergaël de Kosigan, ayant été dans le coma tout le long du T2, c’est avec un courrier de Léopold Delisle, administrateur de la BNF à Paris que nous commençons ce récit. Il relate à l’héritier les diverses découvertes et énigmes résolues par ses amis historiens qui se sont pris de passion par cette réécriture de l’histoire fantasmagorique où Elfes, Trolls, Sorcières et autres créatures auraient été traqués pendant l’Inquisition au Moyen-Âge. Se pose la question de la véracité des faits relatés par Pierre Cordwain de Kosigan et comment le monde a pu oublier la magie. Ils sont également toujours aux prises avec les deux sociétés secrètes qui prennent de plus en plus de place dans l’intrigue, l’Arche qui est la secte qui aide dans l’ombre les historiens en mettant à disposition le fameux coffre dont a hérité Kergaël et diverses pistes disséminées pour inciter ce dernier et ses amis à écumer l’Europe sur les traces du chevalier. Mais c’est sans compter sur la secte ennemie, les Antagonistes qui ont tenté de tuer Kergaël et n’ont pas l’air de renoncer à étouffer les découvertes par tous les moyens possibles depuis des siècles, ma magie doit rester un secret bien gardé.
Les recherches menées à Bruges se sont révélées fructueuses. Nous sommes parvenus à mettre à jour les restes du manoir qui avait servi de siège à la compagnie de mercenaires de votre ancêtre, le chevalier Pierre Cordwain de Kosigan. Et nous avons ainsi apporté la preuve définitive de son existence historique.
- Bâtard de mon coeur :
J’avoue que c’est avec plaisir que j’ai replongé dans le monde de Kosigan, ce chevalier a l’art et la manière de jongler sur tous les tableaux et d’embrouiller tout le monde, il roule pour lui ça c’est l’unique certitude que vous pouvez avoir, pour le reste…il multiplie les contrats et commanditaires à s’en faire des noeux au cerveau mais jouer avec le feu, il sait faire…Notre Bâtard manipule son monde comme il respire pour atteindre son objectif, s’il peut en retirer beaucoup d’argent et pourquoi pas un peu de plaisir au passage, pourquoi se priver ?
En bref, vu comment se termine le roman, on n’a d’autre choix que de poursuivre directement avec la suite et fin, Le Testament d’Involution, qui est la lecture actuelle et bientôt terminée d’ailleurs, je vous en parle vendredi prochain.
Mnemos fait une rentrée littéraire retentissante avec le très attendu troisième volet du Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti.
Ils m'ont fait l'honneur de découvrir ce nouveau roman en avant première et je les remercie de leur confiance.
Pour ce tome, c'est un changement de décor que nous offre Fabien Cerutti. Pierre Cordwain de Kosigan a plié momentanément bagage pour se rendre dans le Saint-Empire et offrir les services de sa compagnie à Dagmar von Hohenstauffen. Là-bas, il est chargé par ce dernier de débusquer le ou les espions dans l'entourage du duc de Cologne qui renseignent les sorcières du Mondkreises (littéralement Cénacle lunaire).
L'affaire s'annonce épineuse car l'Inquisition est omniprésente dans l'empire germanique. Pire encore, Juan Ginès de Las Casas, qui n'est autre que le cardinal du Saint Office de l'Inquisition, œuvre dans les parages de l'Herzog (duc) et risque de mettre à mal sa mission. D'autant que notre bâtard, qui est déjà passé entre les mains de ces fanatiques religieux, n'a pas la moindre envie de retenter l'expérience. Alors avec Las Casas dans les parages qui semble flairer le sang noir qui coule dans ses veines, Pierre risque gros dans cette histoire.
Mais comme à son habitude, si Pierre Cordwain est là, ce n'est pas le fruit du hasard, ni par générosité. Chacune de ses interventions est finement calculée: chez lui, l'intérêt personnel prime toujours sur le reste. Or, justement, s'il est parti en Westphalie, c'est surtout pour en apprendre plus sur ses origines et plus particulièrement sur sa mère dont lui revient des souvenirs par bribes et de manière encore trop confuse. Il est temps de comprendre d'où il vient et d'où il tire ses pouvoirs sur la Source. Le seul moyen pour lui est de rentrer en contact avec les fameuses sorcières du Cénacle lunaire. Ainsi, allier intérêt personnel et financier tombe à pic pour notre habile héros. Bien entendu, sur le papier l'idée est bonne, maintenant la question est de savoir si dans les faits, cela ne va pas lui revenir comme un boomerang. Encore une fois, Pierre Cordwain va jouer un jeu très dangereux.
En pleine chasse aux sorcières, Fabien Cerutti nous plonge dans une période fortement troublée où les meurtres de masse étaient légions. Tortures, exactions, assassinats sont donc de mise dans ce nouveau récit. A travers les yeux de son héros, on revit un pan de l'Histoire effrayant. Il est vrai que l'Inquisition a été très présente en territoire germanique. Seulement, l'auteur s'amuse beaucoup avec les dates des événements. Puisque selon les sources officielles, c'est au XVe siècle que le pape Innocent VIII décide de donner les pleins pouvoirs à deux inquisiteurs de Cologne leur permettant, si les sorcières survivent à la torture, de les faire périr par noyade lors du "Jugement de Dieu" ou par immolation sur le bûcher. C'est d'ailleurs de la main de ces deux dominicains que le traité de démonologie Malleus maleficarum voit le jour, traduit par "le Marteau des sorcières", titre judicieusement choisi par notre auteur. Joli clin d’œil qui rend ses lecteurs complices en leur partageant le secret le mieux gardé de l'Histoire. Car derrière les faits historiques tels qu'on les connait se cache une autre histoire si l'on en croit le journal de Pierre Cordwain. Plus ésotérique, plus mystérieuse, plus spectaculaire, la version que nous livre ici Fabien Cerutti n'en est donc que plus électrisante. Agrégé d'histoire et au vu de la grande fluidité de ses récits, on n'a aucun mal à imaginer la passion que ce professeur doit mettre dans la transmission de ses cours. Avec sa plume de grande qualité, Fabien Cerutti est un auteur qui fait aimer l'Histoire.
Parfois, lorsqu'un cycle perdure sur plusieurs romans, il a tendance à s'essouffler. Avec Le Bâtard de Kosigan, il n'en est rien. C'est même l'inverse puisqu'on est de plus en plus séduit par ce héros, de plus en plus accroché à ses mystères. Je reste fascinée par sa gouaille et ses machinations. Devant tant d'imprévisibilité, on ne peut être que captivé.
Les derniers chapitres font même monter crescendo la tension avec un suspense qui est de plus en plus intense.
Un final qui apparaît comme une promesse d'une suite encore plus explosive.
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