L'empire du Léopard
  • Date de parution 19/04/2018
  • Nombre de pages 658
  • Poids de l’article 772 gr
  • ISBN-13 9782375790458
  • Editeur CRITIC
  • Format 198 x 131 mm
  • Edition Grand format
Dark Fantasy Top héroïne

L'empire du Léopard

4.07 / 5 (87 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

1870. Après une épuisante campagne militaire, le royaume du Coronado a conquis l'essentiel de la péninsule de la Lune-d'Or. Seul l'empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore.Dans l'attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz - surnommée la Salamandre - peine à assurer l'ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungles et de brume, les colons venus faire fortune s'épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la fontaine de Jouvence. Alors qu'une éclipse lunaire sans pareille approche, Cérès va devoir tenter d'assurer la survie de ses hommes, au mépris peut-être de ses allégeances...Cofondateur du site de référence dédié à la fantasy Elbakin.net, traducteur littéraire et chroniqueur passionné, Emmanuel Chastellière est depuis lors passé de l'autre côté de la barrière. Son premier roman, Le Village, a été nommé au Prix Imaginales 2017 et Célestopol, recueil de nouvelles steampunk d'inspiration slave, a été salué lui aussi par la critique.Avec L'Empire du Léopard, il signe un roman de fantasy plein de bruit et de fureur.

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  • Date de parution 19/04/2018
  • Nombre de pages 658
  • Poids de l’article 772 gr
  • ISBN-13 9782375790458
  • Editeur CRITIC
  • Format 198 x 131 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Emmanuel Chastellière a une actualité très chargée en ce printemps 2018 avec la sortie de deux romans en tant qu’auteur ( Poussière fantôme doit paraitre fin avril chez Scrineo et l’Empire du léopard sort le 19 avril aux éditions Critic) et un en tant que traducteur (Les Jardins de la Lune de Steven Erikson, parution mai 2018 aux éditions Leha). L’Empire du léopard est son quatrième roman, mais aussi sa première incursion en fantasy après Le Village qui était du registre fantastique, Célestopol aux accents steampunk et Poussière fantôme de l’urban fantasy. La fantasy est pourtant son genre de prédilection en tant que cofondateur du site Elbakin.net, dédié à la fantasy sous toutes ses formes. J’attendais ainsi avec impatience de voir ce que donnait la prose d’Emmanuel Chastellière dans un genre qu’il connait très bien.

L’univers développé dans l’Empire du léopard tient son origine dans une nouvelle intitulée Brasier parue dans l’anthologie « Routes de légendes » dirigée par Estelle Faye et Jérôme Akkouche. L’action du roman se situe dans la péninsule de la Lune-d’Or située au delà de la grande mer par rapport au royaume du Coronado qui est venu conquérir la péninsule de la Lune-d’Or. La campagne militaire dure depuis 6 ans, et le royaume du Coronado a mis l’essentiel de la péninsule sous son joug. Seul, l’empire du léopard résiste encore au royaume de Coronado. Ils n’ont pas de potion magique, mais on murmure d’étranges légendes à leur sujet concernant des créatures mythiques et une fontaine de Jouvence. La situation géographique de l’empire est surtout la clé de leur résistance, en effet ils sont au nord de la Lune d’Or, à l’abri derrière une imposante chaîne de montagne. Le royaume du Coronado dispose d’une technologie militaire supérieure aux royaumes de la Lune-d’Or, notamment des armes à poudre. L’action du roman se déroule en 1870 soit plus vraiment dans une période médiévale. Tout cela fait entrer l’univers du roman dans la Flintlock Fantasy (merci Apophis pour cette définition).

Je suis loin d’être une spécialiste de la question des genres littéraires et je ne sais pas si le roman correspondra vraiment aux attentes du genre mais j’ai beaucoup aimé découvrir l’univers imaginé par Emmanuel Chastellière. Il y a des influences de l’Amérique du Sud pour les noms, la situation géographique et l’histoire. On trouve un soupçon de magie, de la poudre, des cités fabuleuses, des beaux paysages, des légendes. Tout cela se mêle très bien pour nous offrir un univers explosif dont l’auteur distille peu à peu les informations. Le monde qui se déploie sous nos yeux est très riche et propre à l’évasion : qui n’a jamais rêvé de partir à la conquête de nouveaux mondes peuplés de légendes, d’aventures et de nouvelle richesse?

Cependant, malgré leur puissance, les forces militaires du Coronado ont été affaiblies par 6 années de conquête et espèrent voir arriver des troupes envoyées par le Roi. La colonie établie sur la péninsule est ainsi en mauvais état, son avenir suspendu à des décisions qui lui échappe. Parmi les dirigeants de la colonie, on trouve le vice-roi Philomé et le colonel Cérès Orkatz qui dirige le 22ème régiment. Ils sont tous les deux bien conscients de la précarité de leur situation. La vie au sein d’un régiment militaire est très bien décrite, on a presque un petit côté marines qui apparait. Emmanuel Chastellière prend le temps d’installer la vie au sein de cette colonie, la vie d’un régiment militaire et de créer une atmosphère qui va peu à peu évoluer avec le récit pour devenir très oppressante.

Un des points que j’ai le plus apprécié est le fait que les personnages secondaires soient très bien décrits et aient beaucoup d’importance dans les évènements. Les personnages sont nombreux mais tous sont très bien construits, avec des nuances, des défauts, des caractéristiques bien particulières, et extrêmement vivants. J’ai beaucoup aimé notamment Dumelin, Kamil et surtout le prince Amaru qui est un personnage torturé, brisé mais dont on arrive à comprendre les actes. Comme héroïne, Cérès est une femme forte, en proie à la difficulté de diriger une compagnie militaire, face à des doutes dans sa vie privée. Elle peut apparaître froide au départ, mais elle devient très vite attachante. Il y a vraiment un très gros travail sur les personnages et je trouve cela vraiment appréciable.

La dernière partie est racontée sur un rythme très haletant et on a du mal à lâcher le livre. Le roman fait plus de 600 pages et pourtant on ne voit pas le temps passer tellement on est facilement pris dans le récit. Les scènes d’action sont vivantes et parfaitement maitrisées. Les événements s’enchainent avec frénésie dans la dernière partie du roman et l’auteur n’épargne pas son lecteur en nous en mettant plein la vue et en malmenant nos petits cœurs. On termine le livre en se disant qu’on reviendrait volontiers dans cet univers.

L’Empire du léopard est une grande réussite avec un univers original et détaillé, un soupçon de légendes et de magie, de la poudre, de la fureur, des personnages nombreux et tout en nuances, avec un récit très bien maitrisé. Pour un coup d’essai en fantasy c’est un coup de maitre!


De la fantasy française dans un contexte inspiré de la colonisation de l’Amérique du sud, très original. J’ai trouvé que ce livre avait de nombreuses qualités, mais aussi de nombreux petits défauts.

Mais ça ne m’a pas empêché de passer un bon moment, heureusement.


Malheureusement pour moi, ces défauts ont été amplifiés par la manière dont j’ai lu ce livre, différente de mes habitudes. En effet j’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune et nous voulions garder le même rythme pour pouvoir en discuter chaque soir. Il a donc été décidé de ne lire que 50 pages par jour.


C’est ainsi que la première semaine de lecture a été très morne, car c’est clairement l’exposition du roman et celle ci prend énormément de temps. C’est le premier reproche. Il a fallu dépasser la page 400 pour que l’intrigue commence enfin ! Chaque soir une même constatation : « il ne c’est rien passé de plus, nous n’avons rien à en dire. En fait on s’ennuie un peu à la longue ».


Je pense que cette semaine d’attente interminable a été trop longue pour moi et m’a empêché de m’attacher aux personnages. (normalement je termine un livre en 2-3 jours, et si c’est plus j’ai tendance à m’en désintéresser si ça n’avance pas) Du coup j’ai pris du recul et j’étais plus dans l’analyse froide que dans l’émotionnel les concernant.

Je pense donc aussi que si j’avais lu ce livre dans un rythme normal ça m’aurais bien moins dérangé car je suis une amatrice de fantasy à l’ancienne, donc les livres qui prennent leur temps ne me dérangent en général pas du tout. Même au contraire, en temps normal je préfère les livre lents qui exposent bien leur monde, c’est encore mieux si c’est une série en un maximum de tomes.

Du coup je ne compte pas ça comme un vrai défaut, plus comme une mauvaise expérience de lecture due à de conditions défavorables.

*****

Mais revenons à nos moutons, de quoi parle ce livre?

Le royaume du Coronado sort d’une longue campagne dans laquelle il a conquis la péninsule de la Lune d’Or. Toute? Non, car l’empire du Leopard lui résiste encore, caché dans ses montagnes inaccessibles. Le colonel Cérès Orkatz est l’une de responsable de cette grande victoire, et la puissance du royaume est représenté par un vice-roi, Philomé.


Malheureusement, aux pays on pense que toute cette histoire n’a vraiment servi à rien, car la péninsule est très pauvre. Ses sols sont infertiles, produisent très peu et le pays subit régulièrement des grosses catastrophes météorologiques. Il ne recèle non plus aucun métaux rares ou pierres précieuses.

Il faut donc continuer la conquête, surtout que de l’or a été retrouvé et on ne sait encore pas d’où il vient. Les rumeurs disent que toute la richesse se trouve dans le fameux empire du Léopard …

*****

Une colonie basée sur l’Amérique du sud, plein de parallèles avec notre monde, fantasy à poudre (Flintlock Fantasy), tout ces éléments donnent un contexte vraiment original pour de la fantasy. Et ça fait du bien.

Le fait que ça soit un one-shot plaira aussi sans doute à pas mal de monde.

On n’est pas non plus ici dans de la high fantasy classique. Pas de bons qui se battent contre les mauvais, pas d’happy ending. D’ailleurs si vous recherchez un livre ou les héros se battent contre les effets pervers de la colonisation, passez votre chemin, car c’est l’inverse ici.

Ça n’empêche pas d’en dénoncer les dérives, mais ce n’est juste pas le but du roman.

L’histoire est portée par de nombreux personnages en plus des deux cités dans le résumé, de l’indigène qui c’est engagée contre les siens à l’apprenti alchimiste de l’armée, en passant par un personnage de la famille royal qui débarque à la tête d’une compagnie de mercenaires.

Trahisons, complots, plein de choses se trament par derrière, tout ne sera pas de tout repos.

Le ton général est sombre, à la limite du désabusé. J’ai trouvé Cérès, le personnage principal, assez passive au final. Elle voit ce qui se passe, les indigènes réduits à l’esclavage, les abus des grands propriétaires terriens, mais ne lutte pas contre activement. Limite elle s’en lave les mains, ça n’est pas son problème et on sent bien qu’elle a baissé les bras sur ce sujet. Elle sait que c’est un combat perdu d’avance, et que tout ce que ça lui apportera si elle réagit sera des problèmes. Du coup elle laisse faire et elle a une vision très cynique de l’ensemble.

Philomé, le vice roi est vraiment son opposé. Très vif, à la limite de la naïveté en comparaison, il voit la ou il se trouve et met tout son cœur dans ce qu’il fait.

C’est vraiment un vice roi très étrange, car on a vraiment l’impression qu’il ne sert à rien, qu’il n’a pas de pouvoirs réels. En quelque sorte il n’est la que pour suivre les ordre de la couronne qui arrivent régulièrement par bateau.

On a une espèce de dichotomie entre ce « souverain » qui semble si bon, si gentil, qui veut faire le bien, et la noirceur de la situation qui ne va pas en s’améliorant.

Sur ce coté la j’avoue que j’ai aussi eu un petit problème de crédibilité. Au delà du personnage naïf et positif, j’ai trouvé qu’il lui manquait quand même une base de gouvernement. En effet on n’en parle tellement peu qu’on a l’impression qu’il est tout seul, qu’il n’y a aucun autre noble sur place, aucun conseillers, aucun entourage, ou même aucun serviteur, et que finalement son seul interlocuteur est l’armée.

L’ensemble m’a semblé un peu vide, j’aurais aimé un peut plus de descriptions de ce qu’il s’y passait en global.

En fait peut-être est-ce du au fait qu’il y a certains sujets qui sont abordés très en détails (je me serais vraiment passé des rêves érotiques de Cérès par exemple) alors que le reste est survolé. Ça manquait peut être un peu d’équilibre la dessus.

Dans le même ordre d’idée j’ai aussi trouvé que par mal de personnages secondaires étaient un peu trop figés. Ils n’évoluent pas, et ont des caractères un peu trop tranchés des fois.

D’un coté c’est bien parce qu’on n’a aucun problème à différencier les personnages, on ne peux pas dire qu’ils se ressemblent ou qu’on peut les confondre, un défaut assez fréquent dans les livres, mais malheureusement ça n’a pas vraiment fonctionné avec moi.

Sur un autre sujet c’est vrai que j’y ai vu quelques parallèles de surface avec Les mille Noms de Django Wexler (fantasy à poudre dans le même contexte colonial du coté de l’armée du colonisateur et contre les indigènes, magie indigène qu’un colon aimerait se procurer, personnage lesbienne haute placée dans l’armée, …) dans la première partie. Mais niveau ambiance, finalité, et types de personnages on est vraiment très différent donc ce parallèle a vite été effacé.

Pour en revenir au problème de rythme, après la lenteur du début du roman, la seconde moitié est un condensé d’action et de rebondissement, certains vraiment incroyables. Limite trop des fois, car tout se passe en même temps. Pas que ça soit trop compliqué, mais on a l’impression de ne plus pouvoir reprendre notre souffle car à chaque page il se passe un nouvel élément qui est souvent très dramatique d’ailleurs.

J’ai eu l’impression d’une accumulation toujours plus forte de drames les uns après les autres. Alors qu’on croyait avoir atteint le fond, on se trompait, et ce plusieurs fois à la suite.

Je pense que si à ce moment la on se sent attaché aux personnages, ça doit bien fonctionner. Mais la première longue partie m’avait fait prendre pas mal de recul vis à vis des personnages et du coup elle n’a pas eu l’impact que j’aurais voulu. En fait j’ai ressentit cette seconde moitié comme étant trop exagérés par moment, certains passage étant à la limite de la crédibilités à cause de ça.

Ça ne m’a pas empêcher de l’apprécier, d’un point de vue intellectuel, mais je n’étais pas aussi attachées émotionnellement que j’aurais voulu.

*****

J’espérais faire une chronique un peu nuancée, mais difficile quand on a un grand nombre de petits défauts à citer. On est obligé de s’y attarder et ça prend la plus grosse partie de la chronique.


Je le répète donc, on n’est pas sur un mauvais livre. On ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé, malgré un nombre importants de points successifs qui m’ont un peu refroidi et un mode de lecture qui n’a pas aidé. D’autant plus que j’ai l’impression que si je n’avais peu tant de temps pour y penser, je serais surement passé à coter de pas mal de ces points sans même les remarquer.


D’ailleurs je le recommanderais pour les gens cherchant autre chose que des longues séries car il est très agréable à lire et change de la fantasy médiévale, sans parler du fait qu’on est sur de la fantasy française.


Quatrième de couv’ :

1870. Après une épuisante campagne militaire, le royaume de Coronado a conquis l’essentiel de la péninsule de la Lune d’Or. Seul l’Empire du Léopard, perdu dans les montagnes, lui résiste encore. Dans l’attente des renforts promis par sa hiérarchie, le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – peine à assurer l’ordre sur place, la faute à un vice-roi bien intentionné mais trop faible. Dans ce monde de jungle et de brume, les colons venus faire fortune s’épuisent et meurent à petit feu, même si certains au sein du régiment espèrent toujours découvrir la mythique cité de Tichgu, qui abriterait selon les légendes locales la Fontaine de Jouvence…


Mon avis :

Depuis le temps que j’en entends parler de ce livre, fallait bien que je l’ouvre pour me faire une idée vu les bons points qu’il accumulait, en plus je sais l’auteur à l’affut prêt à fondre sur ma chronique dès sa parution, heureusement pour moi (ou pour lui ?!? ^^) globalement j’ai aimé ma lecture :

  • Des colons entre le marteau et l’enclume :

Le livre s’ouvre sur les exactions des colons prenant un village, Cérès nous sera présentée rapidement et ne tiendra certainement pas le bon rôle. Cette scène reviendra d’ailleurs la hanter plusieurs fois. On se trouve ensuite 6 ans plus tard, les colons sont certes bien installés mais vivotent plus qu’ils ne prospèrent, la Lune d’Or ne tient pas ses promesses et porte bien mal son nom, d’or il n’y a point, tout juste s’il y a quelques filons de cuivre anémiques. La terre elle-même est pratiquement stérile, la disette guette et la colère avec. Les riches colons s’insurgent contre Philomé et Cérès veille au grain mais les indigènes sont également au bord de la révolte, leurs conditions de travail étant plus proche de l’esclavage qu’autre chose. C’est une colonie au bord de l’implosion qui nous est dépeinte.

Elhy, les bidasses et leurs histoires c’est pas son truc, certains peuvent même témoigner que quand ils taguent leur billet avec SF militaire ou fantasy militaire mon absence est apparemment criante, je pensais que c’était discret mais Lutin m’a percé à jour ^^. Donc vous l’aurez compris ce n’est pas ma partie préférée de ce livre mais à côté de ça sont exploités des thèmes qui me plaisent bien :

  • Une fantasy exotique au pays des Incas,
  • Une époque rarement exploitée en fantasy française,
  • La technologie inhérente à ce XIXè siècle : chemins de fer, fusils et bateaux à aube (moyen de locomotion d’artemis pour arriver à la Lune d’or),
  • Le choc entre alchimie et science, magie et technologie,
  • Les fées.
Désormais, les étrangers étaient là pour leur rappeler le sens premier de ce terme, sans pitié. Pendant plus de deux ans, ils avaient imaginé que leur céder des terres dont ils n’avaient de toute manière pas l’usage suffirait à apaiser leurs appétits. Mais ces conquérants venus de l’autre côté de la Grande Mer ne se contentaient jamais de ce qu’ils trouvaient. Il leur fallait toujours plus ; plus de terres, plus d’or, plus de viande, plus de grain…

On peut donc dire que certes, cette première moitié était lente et m’a légèrement ennuyé quand on s’approchait un peu trop de la technique militaire, mais ma curiosité a tout de même été un peu piquée par tout ce que je viens de citer et les réflexions sur la colonisation me touchent forcément.

  • Une belle palette de personnages :

L’idéaliste : Philomé Dolemont, Vice-roi de la colonie du Coronado, est le frère du Roi Philippe du Coronado. Envoyé pour diriger la colonie de la Lune d’Or, il n’a pas les épaules pour un tel rôle, le coeur sur la main, motivé pour concilier les intérêts de tous avec une envie de faire plaisir et d’être d’une grande justice, il est autant méprisé par les riches colons que les indigènes.

La désabusée : Le Colonel Cérès Orkatz dirige le 22ème régiment d’infanterie de l’armée du Coronado. C’est une femme cynique et amère qui ne sait pas trop ce qu’elle fout encore là dans une colonie qui part à la dérive. Elle protège son vice-roi et ami mais déplore le manque de poigne de celui-ci.

L’exclue : Camellia est une indigène qui était promise à un sombre destin. Cérès est son héroïne car c’est elle qui l’a sauvé in extremis. Camellia aurait dû devenir le Livre de sang de sa tribu, depuis petite elle est scarifiée petit à petit par des prêtresses avec pour finalité d’être écorchée vive afin que sa peau soit séchée et assemblée en un livre qui selon la croyance aurait permis de fabriquer un sort puissant…Elle fait partie du 22ème régiment mais n’est pas intégrée par ses frères d’arme et tout autant rejetée par son peuple.

Le prodige : Artemis Cortellan est le neveu du Roi Philippe, il arrive à la Lune d’Or à la tête de 300 mercenaires, un renfort plus que bienvenu et il met Philémon dans sa poche avec son bagout mais Cérès est plus sur la réserve et tente de cerner les motivations réelles de ce petit arriviste.

Les personnages secondaires : Nous avons également quelques passages avec un alchimiste Melchior et son petit-fils Alario, le choc entre alchimie et science est palpable et Melchior est plus une « mascotte » par la force des choses, personne n’en attend rien, certains soldats seront un appui pour Cérès et Camellia (Apollaire et Jolyon entre autre) et les deux protagonistes principaux de l’Empire du Léopard, le prince Amaru et la princesse Xinxi-La nous seront présentés dans la 2ème partie.

  • Une seconde partie qui dépote :

En route pour Xemballa, cité de l’Empire du Léopard, le voyage va durer 3 semaines. Sur le chemin l’action débute avec une embuscade massive du fameux Condor et son armée de rebelles. La technologie martiale apportée par Artemis Cortellan va décimer rapidement les attaquants. Arrive le prince Amaru avec sa garde personnelle qui escorte les colons vers sa cité. Ils sont accueillis par la princesse Xinxi-La qui bien qu’elle ait envoyé le présent à Philomé ne partage pas l’ambition de son père de réformer leur culture pour adopter celle de l’envahisseur. Complots et escarmouches vont aller crescendo dans cette partie du récit mélangés au folklore de l’Amérique latine, ses croyances et un être mystérieux qui sera réveillé par la magie…

En brefbien que j’ai trouvé la première moitié du roman longuette j’en comprends tout de même l’utilité, l’auteur prend le temps d’une bonne mise en place pour nous situer dans le contexte historique traité, développer la psychologie des personnages et nous permettre d’avoir de l’empathie pour eux. La seconde partie m’a bien plus tenue en haleine car on y retrouve de la bonne dark fantasy politique avec complots à tout va et une fin façon apocalypse, Elhy est aux anges ^^. Le Village est dans la bibliothèque de Caro, je sais où le trouver pour le lire ^^, et Poussière fantôme fait partie des présélectionnés du Plib également.

Mars marque le retour du "Mois de" chez Book en Stock. Pour cette nouvelle édition, Phooka et Dup donnent la parole à Emmanuel Chastellière. Son dernier roman, La Piste des Cendres, l'a naturellement imposé par le retour de ce rendez-vous littéraire.


Je remercie le blog Book en Stock pour ce nouveau partenariat et je vous invite à aller y faire un tour tout au long du mois afin d'en apprendre plus sur cette plume montante de l'Imaginaire français. 


Même si - je ne vous le cache pas - je suis très curieuse de lire son nouveau roman, je vais tout de même commencer par vous parler de L'Empire du Léopard


Emmanuel Chastellière nous emmène au royaume de Cornado, et plus précisément dans sa colonie de la Lune d'Or. On y suit une communauté de personnages dont le colonel Cérès Orkatz. Elle est chargée d'y maintenir l'ordre et d'assurer la sécurité du vice-roi, Philomé. La conquête a été difficile et est incomplète. Les lieux ne sont donc pas sûrs. De plus, Cérès doit faire avec un maigre bataillon de soldats tout en devant faire face aux assauts violents d'indigènes rebelles. En outre, l'empire du Léopard résiste encore au Cornado, ce qui pèse davantage sur l'avenir de la colonie. Or, l'arrivée d'une missive proposant un rapprochement entre le Cornado et l'empire grâce à un mariage arrangé risque d'ébranler les certitudes de chacun. Est-ce la bonne solution pour mettre un terme au conflit qui les oppose ? Ou est-ce un piège ? Nul ne sait comment les choses vont tourner. Mais tous devront prendre la route pour affronter leur destin. 


Déjà cinq romans à son actif et une vingtaine de nouvelles, le cofondateur du site Elbakin est un auteur prolifique. Il excelle avec les mots en arborant avec brio sa double casquette de traducteur et d'écrivain. 


L'Empire du Léopard est une oeuvre riche qui aborde moult thématiques. La plus importante est sans doute celle du colonialisme qui fait office de fil directeur de l'intrigue. En alternant les points de vue, l'auteur nous met aussi bien dans la peau des colons que dans celle des colonisés. L'immersion est ainsi totale. On goûte à la défiance, à l'incompréhension, à l'intolérance, inévitables lorsque deux cultures se rencontrent pour la première fois. Cela génère souvent des déceptions et des conflits. Emmanuel Chastellière explore d'ailleurs avec beaucoup de talent cette délicate situation. 


L'autre élément important au cœur de ce texte est la place qu'occupent la religion et les cultes. La diversité des croyances provoquent des étincelles et des heurts. Pour preuve, l'abandon des anciennes croyances au profit du culte du Soleil au sein de l'empire du Léopard démontre bien la faille d'un tel agissement. On ne peut nier les cultures des uns et des autres sous peine de recevoir un terrible retour de bâton. 


L'Empire du Léopard est un récit enlevé et intense qui nous tient totalement en haleine. Emmanuel Chastellière y dresse le portrait de nombreux personnages aux personnalités variées. On s'attache à eux au fil des pages. On apprécie leurs petites histoires ainsi que les complots qui ne manquent pas d'éclore ici ou là. Une pléiade de héros qui, avec leur singularité, pimentent bien ce récit, à l'instar du personnage majeur qu'est Cérès Orkatz. Militaire accomplie et guerrière-née, elle peut aussi faire preuve d'une grande humanité. Meneuse d'hommes, elle sait fidéliser ses troupes. Pour autant, elle n'est pas un soldat sans âme et nous dévoile au fur et à mesure du livre ses zones d'ombre, ses doutes, ses fêlures et ses attachements. Elle est un personnage complexe qui donne la mesure du travail accompli par l'auteur pour offrir à son histoire des personnages fouillés. 


L'Empire du Léopardc'est le gage d'une lecture passionnante, fruit d'un auteur de talent dont on n'a pas fini d'entendre parler. 



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