
Station Eleven
Résumé éditeur
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
Emily St John Mandel, jeune auteure canadienne qui vit actuellement à New York, est déjà connue en France pour ses trois premiers romans, mais c’est ce quatrième, paru en 2014 aux Etats-Unis, finaliste du National Book Award qui lui a apporté un immense succès en Amérique du Nord. Comme pour tous les succès outre-Atlantique, le cinéma s’est emparé de l’histoire et il devrait y être adapté.
« Un soir d’hiver à l’Elgin Theatre de Toronto, le célèbre acteur Arthur Leander s’écroule sur scène, en pleine représentation du Roi Lear. Plus rien ne sera jamais comme avant.
Dans un monde où la civilisation s’est effondrée, une troupe itinérante d’acteurs et de musiciens parcourt la région du lac Michigan et tente de préserver l’espoir en jouant du Shakespeare et du Beethoven. Ceux qui ont connu l’ancien monde l’évoque avec nostalgie, alors que la nouvelle génération peine à se le représenter. De l’humanité ne subsistent plus que l’art et le souvenir. Peut-être l’essentiel. »
Une grippe super virulente a effacé 99% de la population de la planète en quelques jours, les rescapés de cette catastrophe survivent dans les décombres de l’ancien monde, chasseurs-cueilleurs ayant connu internet pour les plus anciens. Le monde post-apocalyptique qu’Emily St John Mandel décrit est plausible, un monde rétréci, que l’on arpente à pied ou à cheval, un monde sans communications, où chaque survivant s’est fait piéger à l’endroit où il se trouvait le jour de la catastrophe, séparé à jamais des siens, un monde moyenâgeux où les routes ne sont pas sûres avec des pans entiers de terra incognita.
Logiquement, les hommes retrouvent les réflexes ancestraux et s’organisent en petites communautés, tribus vivant en autarcie, indépendantes les unes des autres et où l’ambiance doit beaucoup à la personnalité des leaders. Dans le désespoir le plus total, parfois des prophètes apparaissent et avec eux, comme toujours, le malheur…
C’est un monde violent, certes, mais on est loin des outrances d’un « Mad Max », on assiste juste à la résistance de la vie dans ce monde en ruine sans angélisme, sans héroïsme, sans illusion sur la nature humaine. Dans ce roman, Emily St John Mandel nous emporte avec une écriture belle et forte dans une ambiance sombre et nostalgique où tous les sentiments humains coexistent, de la violence à la tendresse, du désespoir à l’espérance, comme dans la vraie vie. L’empathie avec les personnages fonctionne car ils sonnent vraiment juste : des problèmes terre à terre, des aspirations humaines, des détails qui résonnent dans les mémoires et ravivent des souvenirs comme on le vit tous…
Vingt ans après la catastrophe, dans un monde plus ou moins apaisé, organisé, on suit une troupe de baladins : la Symphonie itinérante, acteurs et musiciens qui jouent surtout Shakespeare et Beethoven parce que « survivre ne suffit pas », slogan de la compagnie, une citation issue de « Star Trek », tout ce qui vient du monde d’avant les fascine, pas de snobisme dans les vestiges de la mémoire.
Avant la catastrophe, on suit Arthur Leander, célèbre acteur d’Hollywood dont la vie se termine sur scène à la veille du cataclysme, dans cet ancien monde frivole et connecté où la vie était si facile. Par une construction brillante, avec des allers-retours continuels dans la chronologie, sans jamais perdre le lecteur, Emily St John Mandel tisse une grande toile où tous les personnages sont reliés par des fils parfois ténus, une BD, un simple objet, un souvenir et toujours par l’art auquel la plupart d’entre eux consacre leur vie et qui permet de ne pas sombrer dans la sauvagerie. L’art et la mémoire comme remparts à la barbarie…
Un roman passionnant dans un monde sombre et noir mais d’où le tendre n’est pas absent.
Magnifique !
Une fois ce monde éteint qu’adviendra-t-il des survivants ? Signe des temps, de notre temps, jamais la thématique du cataclysme mondial et de ses conséquences post-apocalyptiques n’auront fait l’objet d’une telle production littéraire traitant le sujet. Sur les débris d’une civilisation défunte ce sont des hordes déchaînées qui luttent dans un déferlement de violence tandis que quelques survivalistes isolés tentent de surmonter les tourments d’un univers ravagé et sans espoir. Affrontements et repli sur soi semblent être les deux alternatives majeures que nous offrent les auteurs ayant abordé le sujet. Bien qu’attachée aux codes du genre, Emily St. John Mandel se distancie subtilement mais résolument de ces visions pessimistes avec son nouveau roman Station Eleven pour se situer bien au-delà des simples questions de survie en suivant les péripéties de la Symphonie Itinérante, une troupe composée d’acteurs et de musiciens qui sillonnent la région du lac de Michigan pour aller à la rencontre des communautés qui se sont constituées sur les reliquats d’un monde décimé par une pandémie foudroyante.
Le célèbre acteur Arthur Leander s’effondre sur les planches de l’Elgin Theatre à Toronto, en pleine représentation du Roi Lear, victime d’un malaise cardiaque dont il ne se remettra pas. La nouvelle n’aura pas le temps de faire le tour du monde car la grippe de Géorgie, une pandémie foudroyante, décime déjà toute la population mondiale.
Que deviendront sa seconde épouse Elisabeth et leur fils Tyler ?
Que deviendra Clark, l’ami fidèle d’Arthur ?
Que deviendra Jeevan, le secouriste qui a tenté de réanimer, sans succès, le célèbre interprète ?
Que deviendra Miranda, la premiére femme d’Arthur, créatrice d’une bande dessinée intitulée Station Eleven ?
Kirsten ne se souvient plus de tous ces noms. Elle n’était qu’une enfant lors de la survenue du cataclysme et le monde d’autrefois n’est, pour elle, plus qu’un lointain souvenir. Elle a intégré la troupe de la Symphonie Itinérante qui parcourt la région pacifiée des Grands Lacs pour dispenser pièces de théâtre et interprétations musicales aux habitants des petites villes et villages qu’elle traverse. La route n’est pas de tout repos et les rencontres sont parfois dangereuses. Kirsten possède deux couteaux noirs tatoués sur son poignet droit.
Station Eleven s’attache sur cet instant tragique qui constitue tout le basculement de l’intrigue où le décès d’Arthur Leander devient le catalyseur d’une multitude de personnages denses, aux caractères habilement étoffés, dont les destinées se propulsent désormais sur les chaos dramatiques d’un monde qui s’effondre. De l’audace et de l’originalité pour un texte dépassant tous les codes des genres afin de s’ancrer dans une fresque romanesque qui s’étale sur une constellation de temporalité qu’Emily St. John Mandel manie avec une véritable maetria nous permettant d’apphéhender aisément ces alternances entre le monde du passé et celui dans lequel évolue désormais ce fragile reliquat d’humanité.
Avec la Symphonie Itinérente dont les fondements et la motivation s’inscrivent en lettres blanches sur le flanc d’un des véhicule de la caravane : Parce que Survivre ne suffit pas, la partie post-apocalyptique du roman prend une toute autre dimension à la fois plus mélancolique mais paradoxalement plus réaliste en s’éloignant des canons hystériques propre au genre sans pour autant mettre de côté des confrontations qui s’avèrent finalement plus dures et plus cruelles dans le dépouillement de scènes extrêmement fortes. Et puis cette compagnie aux influences shakespeariennes peut s’incarner dans un contexte similaire à celui du célèbre dramaturge anglais évoluant, à l’époque, dans un monde ravagé par la peste. Le lecteur décèle ainsi l’allégorie de la puissance du verbe et de la transmission orale contre l’obsolescence d’une technologie caduque et muette désormais destinée à alimenter un musée créé par l’un des survivants afin de se souvenir d’un monde défunt. Mais bien au-delà de cette dichotomie on perçoit toute la difficulté de ces hommes et de ces femmes à donner du sens à leur vie tant dans l’ancien monde que dans ce nouvel environnement dans lequel évoluent désormais les rescapés et leurs descendances.
Emily St. John Mandel se singularise par le biais d’une écriture subtile, presque fragile qu’elle met au service de personnages véritablement incarnés dans l’épaisseur de leurs sentiments ainsi que dans les relations subtiles qu’ils entretiennent avec les autres protagonistes. Dans cette constellation de rencontres l’auteure met en place une dramaturgie complexe qui contient plusieurs niveaux de lecture à l’instar de Miranda auteure d’une étrange bande dessinée de science fiction, intitulée Station Eleven. L’œuvre de toute une vie, destinée à sa seule créatrice devient le tribut emblématique de deux adversaires qui interprètent chacun à leur manière la quête du Dr Eleven : Nous aspirons seulement à rentrer chez nous. L’appropriation de l’œuvre et ainsi que sa destinée nous ramènent à nos propres perceptions des différents domaines artistiques et à la valeur que nous leurs accordons.
Station Eleven est un conte sombre et tragique qui bouleversera immanquablement un lecteur séduit par l’abondance des thématiques soulevées autour d’une fiction aussi brillante qu’inattendue. Avec une écriture pleine de force et de délicatesse, Emily St. John Mandel transcende le noir pour le rendre plus éclatant.
Station Eleven est un roman de science-fiction post-apocalyptique d’Emily St. John Mandel, paru en 2014 puis traduit en France en 2016. Le roman est finaliste du National Book Award 2014 et a reçu le prix Arthur-C.-Clarke 2015. Il vient d’être adapté en série télé par HBO, et sera diffusée normalement à partir de décembre.
Lire ce roman avec l’actualité présente depuis 2020 est parfois assez étrange, le livre mettant en scène une pandémie de grippe extrêmement virulente et mortelle. On a un peu l’impression de lire du déjà vu concernant ce point. Cependant, l’histoire du roman ne s’arrête pas là. Il mélange plusieurs fils narratifs, personnages et époques en lien avec la vie d’un acteur de cinéma et de théâtre.
Arthur Leander interprète le rôle titre de la pièce Le Roi Lear sur scène à Toronto quand il est victime d’une crise cardiaque et meurt sur le coup. Jeevan, un secouriste, se trouve dans le public et essaye de le sauver mais ne peut rien faire. Parmi les autres acteurs se trouve Kirsten, petite fille de 8 ans qui s’est liée d’amitié avec Arthur qui lui a offert un roman graphique très rare appelé Station Eleven. La mort d’Arthur coïncide avec le début d’une épidémie de grippe venant de Géorgie, les morts s’accumulent et la catastrophe prend forme.
Vingt ans après le cataclysme, la quasi totalité de la population mondiale est morte. Le peu de survivants vit regroupé dans différents endroits. Un petit groupe itinérant nommé la Symphonie Itinérante est composé d’un orchestre et d’acteurs, qui produisent des spectacles dans les petits villages de survivants, essayant de redonner un peu d’espoir au monde. Mais ils vont croiser la route d’un mystérieux prophète qui semble avoir pas mal de disciples.
Certains aspects du roman font penser à Le fléau de Stephen King, mais le présent opus s’en détache rapidement. Ce qui marque surtout dans Station Eleven est sa construction éclatée mêlant des époques et des personnages variés. On suit des personnages avant l’épidémie, pendant, et après, dans différents lieux. Le point commun de tous est d’avoir connu Arthur Leander ne serait ce que très brièvement. Cette narration surprend un peu, certains chapitres parlant de la vie amoureuse d’Arthur, de sa jeunesse. Néanmoins, les pages se tournent facilement et le récit est immersif. On suit les différents destins de tous ces protagonistes en essayant de faire le lien entre tous. Le roman mélange ainsi plusieurs genres, on a parfois l’impression de lire un roman de littérature blanche entremêlé de passages plus sombres d’anticipation. Certains moments font froid dans le dos par leur réalisme, dépeignant un monde en ruine, un monde qui a sombré très vite. Les personnages sont nombreux mais tous travaillés. Ils apportent leur lot de réflexions sur notre monde, les petites choses qui font notre quotidien, mais qui deviennent sans utilité avec la pandémie, sur la culture et l’impact qu’elle a sur les individus même en tant de crise.
Station Eleven est ainsi un roman qui, sans révolutionner le récit post-apocalyptique, offre un puzzle narratif qui fonctionne bien. Le mélange des genres, les personnages et la narration prennent le lecteur et l’embarquent dans une ambiance sombre avec une lueur au fond du tunnel.
Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes ? Après Yana Vagner, c’est Emily St. John Mandel qui nous promet le pire dans Station Eleven.
Arthur Leander, acteur hollywoodien revenu au théâtre s’écroule sur scène en pleine représentation du Roi Lear à Toronto. Un événement qui va passer totalement inaperçu. Dans les heures qui suivent, une épidémie de grippe partie de Russie déferle sur le monde. Quelques jours plus tard, plus de 95 % de la population a disparu. Peu de temps après, fin de l’électricité, et de toute forme de transport mécanique.
Vingt ans plus tard, des ilots de vie se sont installés autour d’anciens motels, stations service, centre commerciaux ou aéroports. Des communautés qui se côtoient peu, et évoluent chacune de son côté, de façon plus ou moins agressive, plus ou moins fermée.
Certains n’ont pas renoncé pour autant à toute forme de civilisation et une troupe d’acteurs et de musiciens va de village en village, du côté des grands lacs américains, proposer musique et pièces de Shakespeare. Convaincus, que « Survivre ne suffit pas ».
Encore une qui nous promet le pire donc. A sa façon, en navigant avec la compagnie de groupe en groupe, mais également avec les souvenirs des quelques survivants pour revivre les derniers jours d’avant, et les premiers d’après.
Si je devais avoir une restriction, c’est le récit de l’avant, très paillette d’Arthur Leander qui me semble parfois un peu superflu et qui, à mon goût, ralentit inutilement le récit. Je ne me suis pas passionné pour ses amours, et sa vie hollywoodienne. Toute petite restriction.
Pour le reste, la construction est parfaite, et surtout voilà, dans le cadre très codifié du récit post-apocalyptique, une vision originale, sensible, non dépourvue de lueurs d’espoirs sans pour autant jamais verser dans l’angélisme ou le prêchi-prêcha.
Pas de lamentations sur ce qu’on aurait dû faire, sur notre faute, notre très grande faute … Non, quelques souvenirs émus pour nous rappeler de profiter des merveilles qui sont à notre portée, et surtout un vibrant hommage à la culture, à la beauté d’une musique, à l’émotion dans un musée, à la grandeur de textes, à la magie du théâtre.
Et ce rappel, ô combien utile, que, demain, hier ou aujourd’hui, ici et partout : « Survivre ne suffit pas » (et j’ai appris à l’occasion que ce n’est pas signé Platon, Shakespeare ou BHL pour citer les plus grands penseurs mais … Star Trek).
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés