L'homme qui voulait vivre sa vie

L’intrigue

Ben Bradford est avocat à New-York. Il gagne beaucoup d’argent, est marié et a deux enfants. Sa vie se déroule sans encombre dans la banlieue new-yorkaise. Tout pourrait paraître idéal en surface. Mais voilà, depuis quelques temps entre Ben et sa femme Beth, c’est la guerre froide. Ils ne se parlent plus, ne se touchent plus. Ben en souffre jusqu’au jour où il découvre que Beth a un amant, Gary un voisin photographe. Après une violente dispute avec Gary, Ben le tue par accident. Que faire du corps? Et que faire de sa vie une fois que l’irréparable a été commis? Ben décide alors de mettre en scène sa propre mort, de changer d’identité et de refaire sa vie. Il renouera avec sa passion de jeunesse: la photographie……

Mon avis

Dédicacé par le maître himself, c’est toujours avec beaucoup de plaisir que je me plonge dans un roman de Douglas Kennedy. La psychologie des personnages et l’analyse des sentiments y sont toujours développées avec finesse sans jamais tomber dans le mièvre. C’est encore le cas ici. J’ai beaucoup aimé découvrir « l’envers du décor » de la vie de Ben. Il a de l’argent, beaucoup d’argent, une magnifique maison, une femme superbe, deux enfants. Oui mais voilà, bienvenu dans le royaume des apparences et des faux-semblants où tout n’est que mensonge et comédie. Car Ben est malheureux. Sans amour, sans ami, il n’a que sa passion pour le maintenir debout: la photographie. Le personnage, à plusieurs reprises sous forme d’analepses, raconte de quelle façon il a renoncé à son rêve. Triste constat que d’avoir cédé aux sirènes du profit et du fric!!

On suit donc avec plaisir les aventures de Ben qui s’enfonce dans son mensonge au fur et à mesure. Il atteint le point de non retour en commettant l’irréparable: tuer Gary! Une course contre la montre s’engage alors. Avec maestria, il parvient à se recréer une identité et il change de vie. Cependant, les fantômes de son passé le hantent et c’est un homme toujours sur le qui-vive qui évolue au fil de l’intrigue.Mention bien à l’auteur qui détaille avec talent la façon dont Ben s’occupe du corps. Il a trouvé le juste équilibre entre le détail gore et la maladresse du personnage qui nous décoche tout de même un léger sourire.

La seule chose qui m’ait ennuyée c’est le caractère redondant des prix et autres taxes que nous livre Ben. Sa vie tourne autour du fric et parfois l’auteur débite des listes de prix et d’objets. L’envie de bailler n’est pas loin alors!

Pour résumé L’homme qui voulait vivre sa vie est un très bon thriller.